LE DESTIN DE JAYDA
CHAPITRE 30
Mère Fatima 🤧
- La honteuhhh
*** Djribril Ibrahim Cissé
Après avoir quitté la maison dans un état de fureur suite aux révélations d'Ishan, je me suis dirigé directement vers la maison de Malik. Mon cœur battait lourdement dans ma poitrine, chaque battement résonnant de regrets. Je repensais à tout ce que j'ai fait subir à Jayda ces derniers mois. La trahison, la douleur, mon second mariage, cette maudite chute dans les escaliers. Je me maudissais d'avoir été aveugle, d'avoir laissé ma mère manipuler ma vie et détruire la femme que j'aimais. Je me disais que je devais lui demander pardon, lui montrer que je suis prêt à changer, à tout réparer. Mais je n'avais aucune idée de la scène cauchemardesque qui m'attendait à mon arrivée.
En franchissant le pas du portail qui était ouvert , des cries de détresse me parvenait depuis l'intérieur, c'était la voix de Jayda . Je me précipite vers le salon qu est aussi ouvert et mon sang se glace. Jayda est au sol, Junior, cet ordure, est sur elle, ses mains souillant sa robe . C'est comme si le temps s'arrêtait.
— Qu'est-ce que tu fais là, espèce de Salaud crié-je,un mélange d'horreur et de rage s'emparant de moi.
Puis une scène oubliée refait surface dans mon esprit , celle où j'avais moi aussi voulu prendre Jayda de force, cette nuit où je n’étais plus moi-même, aveuglé par la colère et la frustration. Mais voir Junior là, sur elle de force , me confirme aussi une chose : ils n'ont jamais été amants. C'était une manipulation, une horrible mascarade orchestrée par ma propre mère. Sans réfléchir, je me jette sur Junior, l'attrapant par le col. Ma fureur explose, je le tire violemment de sur Jayda et commence à le frapper. Je cogne, encore et encore, chaque coup porté est chargé de la haine et de la culpabilité que je ressens. Il ne mérite aucune pitié de ma part . Mes poings s'abattent sur lui, je ne contrôle plus rien, je veux qu'il souffre autant qu'il a fait souffrir Jayda, autant que je me suis fait souffrir moi-même en la faisant souffrir .
— Comment as-tu osé, espèce de lâche ? je hurle, la voix rauque, entrecoupée par ma respiration haletante.
Je n'entends plus rien, tout est flou, je suis consumé par la rage. Mes poings s'abattent plus violemment sur Junior sans relâche, frappant avec toute la violence que je peux rassembler. Ce monstre a osé toucher ma femme. Il doit payer, et je veux qu'il sente chaque coup, qu'il comprenne ce que c'est de détruire une vie. Jayda est là , toujours à terre, me suppliant d'arrêter. Sa voix me parvient, mais elle est noyée dans le tourbillon de colère qui me submerge.
— Djibril, s'il te plaît ! Tu vas le tuer en continuant ainsi , hurle-t-elle en pleurant.
Mais je ne m'arrête pas. Pas encore. Il mérite tout ça, et bien plus encore. Je frappe jusqu'à ce que mes poings me fassent mal, jusqu'à ce que Junior soit méconnaissable, le visage en sang . Soudain, un cri résonne dans la pièce. C'est la servante de Malik , qui lâche un hurlement de terreur en découvrant la scène. Elle se précipite vers Jayda, la voix tremblante.
— Madame ! Qu'est-ce qui se passe ? Ya Allah !
— Appelle quelqu'un, vite ! crie Jayda, le visage pâle, les larmes roulant sur ses joues.
Pendant ce temps, je continue, aveuglé par la fureur. Junior ne bouge plus, mais je suis incapable de m'arrêter. La douleur, la trahison, tout se mélange. C'est comme si je cherchais à expier mes propres péchés à travers lui, à purger ma culpabilité.
— Djibril, s'il te plaît..ar..rête. Il risque de mourir , murmure à nouveau Jayda, sa voix faiblissant, brisée.
C'est à ce moment-là que je reprends conscience. Mon souffle est court, mes mains sont couvertes de sang. Junior gît sous moi, méconnaissable, à peine conscient. Le poids de ce que je viens de faire commence à m'écraser. Je tourne lentement la tête vers Jayda, qui est assise à terre, tremblante. Nos regards se croisent, et la honte me frappe de plein fouet .
***
Je la regarde, assise sur le canapé, tremblante, un verre d'eau entre les mains. Chaque goutte qui tombe sur ses doigts me renvoie à ma propre impuissance. Je lui ai fait tant de mal. Et maintenant, tout s'effondre encore, juste sous mes yeux. Ce Junior a été transporté à l'hôpital tout à l'heure après l'arrivée de malik , et moi, je reste planté là, figé, incapable de trouver les mots. Je veux m'approcher de Jayda, lui dire quelque chose, mais les regrets me clouent sur place.Lorsqu'enfin, je trouve le courage pour parler, la porte s'ouvre brusquement laissant entrer Malik qui était sorti parler aux ambulanciers. Son visage est fermé.
— On doit se rendre à l'hôpital pour voir l'état de Junior, commence-t-il, sans même me regarder. Mais avant ça, Jayda, il faut que tu déposes une plainte pour tentative de viol. Et Djibril, tu ferais bien de prier pour que Junior s'en sorte. Sinon, tu risques de finir en prison.
Ses mots résonnent comme un coup de marteau. Prison ? Peut-être que c’est ce que je mérite après tout ce que j’ai fait à Jayda . Je prends une profonde inspiration, essayant de maîtriser ma voix.
— Je suis prêt à assumer, dis-je en fixant Jayda. Mais avant tout, Jayda, est-ce qu'on peut parler, juste toi et moi ?
Elle ne me regarde même pas. Elle dépose son verre sur la table, puis se tourne vers Malik.
— Non. Je n'ai rien à te dire. Fin jusqu'à ce que les papiers du divorce soit prêts .Malik, accompagne-moi au poste de police , pour ms déposition .
Je reste là, à la regarder s'éloigner sans un mot de plus. Le poids de mes erreurs pèse de plus en plus lourd, me tirant vers le fond .
*
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*** Fatima Zahra épse Cissé ~ Dans la soirée ~
Étant dans ma chambre, énervée , je commence à tout saccager. Des objets volent dans tous les sens, ma colère bouillonne. Comment a-t-il osé m’insulter devant tout le monde, après tout ce que j’ai fait pour cette famille ? Mon propre mari, qui me traite de diablesse pour avoir mis ce plan en place contre Jayda. Je repense à son visage, déformé par la colère, lorsqu’il m’a hurlé que j’étais allée trop loin. J’ai voulu le raisonner, lui dire que c’était pour protéger Djibril, pour préserver notre nom , notre religion . Mais non, il n’a rien voulu entendre, il m’a simplement traitée de manipulatrice avant de quitter la pièce en claquant la porte. Et maintenant, Djibril est dehors, sans doute pour courir après cette Jayda.
Je serre les poings. J’espère qu’il n’a pas eu le temps de la voir. Junior devait déjà l’avoir emmenée très loin, si tout s'est bien passé.Alors que je tourne en rond, la porte s’ouvre brusquement et Nousseiba entre, un sourire moqueur étirant ses lèvres.
— Alors, comme cela, Djibril a finalement découvert ton vrai visage, hein, ma chère mère Fatima ? lance-t-elle en s'adossant à la porte, les bras croisés.
Je la fixe, le visage déformé par la colère.
— Ne t’en fais pas pour moi, Nousseiba car je saurai toujours m'en sortir. Mais toi, tu devrais avoir très peur, car Djibril risque de te répudier très bientôt.
— Mdr ! Rêvez toujours, dit-elle en ricanant.
— Je ne rêve pas ma p'tite, car tu vas vraiment quitter cette maison, répliqué-je en avançant vers elle. Je compte bien dire à Djibril que Jayda ne t'a jamais poussée dans les escaliers. Que tu as menti dès le début...
Elle éclate de rire, un rire sec, me coupant.
— Ah, c'est ça ton plan ? siffle-t-elle. Mdr, je n'ai pas payé le docteur pour qu'il mente non ? Mais c'était toi. Et puis, je n'aurai qu'à mentir à Djibril que c’est toi qui m’as forcée à mentir sur Jayda, mère Fatima. Que tu m'as menacée de me jeter dehors si je ne coopérais pas. Je dirai à Djibril que c'est toi qui as tout orchestré. Et, j'ai juste obéi pour ne pas me retrouver dehors sans abri avec mon bébé. Déjà qu'il sait de quoi tu es capable, ma chère mère Fatima, il me croira.
Je serre les dents, prête à lui répliquer quelque chose, mais avant que je ne puisse parler, Aïcha entre en trombe dans la chambre , paniquée.
— Maman, la police est là ! Ils sont venus pour toi ! s’écrie-t-elle, les yeux écarquillés.
Je sens mon cœur s’arrêter un instant. Nousseiba éclate de rire à nouveau.
— Eh bien, apparemment tu as encore un plus gros problème, mère Fatima, ricane-t-elle.
Je la fixe avec haine, mais à cet instant, je sais que tout est en train de s’effondrer autour de moi. Ce junior a fait quoi hein ? Bref , il faut que j'aille en bas . Je descends en bas après quelques minutes , mon cœur battant à tout rompre, la tête pleine de confusion. Que me veulent-ils ? Je respire profondément pour tenter de reprendre le contrôle. En bas, je trouve deux policiers qui se tiennent droit, l’air sérieux. Toute la famille est présente sauf Djribril.
— Que me voulez-vous ? demandé-je en essayant de paraître calme, même si à l’intérieur, je suis en ébullition.
L’un des policiers fait un pas en avant, me regardant droit dans les yeux.
— Madame Fatima Cissé, vous êtes en état d'arrestation pour avoir commandité le kidnapping de Jayda Kouassi épse Cissé . Junior, votre complice , se trouvant à l'hôpital actuellement, témoigne contre vous , déclare-t-il d’une voix ferme.
Mon cœur rate un battement. Kidnapping ? Je lui ai demandé de l'emmener loin pas de la kidnapper. De toute façon, ils n’ont aucune preuve contre moi . Je tente de garder mon calme, secouant la tête avec véhémence.
— C’est faux, je n'ai rien fait de tel. Vous n’avez aucune idée de ce que vous racontez comme bêtises, Junior c'est l'amant de Jayda. S'ils ont un problème, en quoi suis-je concernée ? Je ne suis impliquée dans rien de tout ça ! dis-je, presque criant pour me défendre.
— Vous aurez tout le loisir de vous expliquer au poste de police, madame, réplique l'autre policier. Mais pour l’instant, vous devez nous suivre.
Je les regarde, stupéfaite, incapable de croire ce qui se passe. Mon monde s’effondre à nouveau. Ils n’ont pas le droit de faire ça. Cet incapable de Junior a foutu quoi ? Je tourne rapidement la tête vers mon mari, espérant qu’il va intervenir, qu'il va me défendre.
— Kassim, tu ne vas pas les laisser faire ça, dis-je en m’avançant vers lui. Je...
Il lève la main, me coupant net. Ne dit rien et s'éloigne. Comment peut-il me faire ça ?
— Je... je n'ai rien fait, Kassim s'il te plaît, empêche-les de m'emmener, insisté-je, désespérée.
Mais il s'éloigne complètement, me laissant seule face aux policiers. Je tente de me dégager, mais leurs mains se referment sur mes poignets. Ils m’entraînent, et mes cris emplissent la maison. Mes enfants ne disent rien non plus.
— Vous ne pouvez pas faire ça ! Ce sont des mensonges, je vous dis ! hurlé-je en me débattant, mais en vain.
Ils m’emmènent malgré tout. Non, je ne peux pas finir en prison...!