LE DESTIN DE JAYDA
CHAPITRE 29
Enfin
- Vérité dévoilée
*** Fatima Zahra épse Cissé
Assise dans le salon, je sens les mains expertes d'Assiatou masser doucement mes pieds. Pourtant, malgré le confort de ce moment, mon esprit est ailleurs. Comment me débarrasser rapidement de cette Nousseiba ? Je ne veux pas que cette idiote reste ici aussi longtemps que Jayda. Il va falloir être rapide, efficace. Je réfléchis à divers stratagèmes, la colère froide s'infiltrant en moi, quand une voix m'arrache brutalement de mes pensées.
— Madame Cissé, puis-je vous parler ? s’écrie soudain la voix d’Ishan.
Je tourne lentement la tête vers lui, mes yeux glissant de haut en bas. Qu’est-ce qu’il veut encore, celui-là ?
— Assiatou, laisse-nous, dis-je d'une voix ferme, le regard fixé sur lui .
Elle se lève rapidement et quitte la pièce. Une fois seule avec lui, je croise les bras, agacée.
— Je t’écoute, mon cher Ishan, dis-je en le fixant avec mépris.
Il semble mal à l'aise, triturant ses mains avant de finalement lâcher d'une voix tremblante :
— Madame Cissé, j’ai besoin de deux millions de francs CFA. J’ai un proche gravement malade qui doit subir une opération, et nous n’avons pas réussi à réunir la somme. J'ai besoin de votre aide.
Je ne peux m’empêcher d'éclater de rire, un rire froid, cruel. Non mais, sérieusement ? Pourquoi devrais-je me soucier de ses petits problèmes ?
— C’est quoi mon souci dans tout ça ? lancé-je d'une voix ferme.
Ishan garde la tête baissée, mais il insiste, d'une voix plus assurée cette fois.
— Madame, c'est vous qui allez me donner ces deux millions.
Mon regard se durcit instantanément. Non , mais quelle insolence ?
— Avant que je perde patience, je te conseille de sortir d’ici. Est-ce que je suis un membre de ta famille pour dépenser pour vous ? Non mais tu es culotté deh !
Mais Ishan ne bouge pas. Son visage se ferme, et il me regarde droit dans les yeux, me défiant. Puis il lâche d’un ton glacial qui me fait dresser l’échine :
— Si vous ne m'aidez pas, je dirai à monsieur Djibril que sa femme est innocente dans cette affaire de trahison. Qu’elle n’a jamais eu d’amant et que tout ça, c’était un plan monté par vous pour la détruire.
Le choc de ses paroles me fige. Pendant une fraction de seconde, mon cœur rate un battement. Puis, lentement, une colère noire monte en moi, prête à exploser. Mais au lieu de céder à la panique, je m’avance vers lui, mes yeux brûlant de haine.
— Vas-y seulement et je ferai de ta vie un enfer, soufflé-je d’une voix menaçante. N’oublie pas que tu risques d’aller en prison pour viol si jamais tu parles de notre plan à qui que ce soit. Tu n’es pas en position de me menacer. Tu vois comment j’ai détruit Jayda sans aucun scrupule ? Je te détruirai de la même manière. Alors, ose...
Je n’ai pas le temps de finir ma phrase qu'une voix grave et furieuse résonne dans la pièce, me faisant sursauter.
— Quoi ?
Je me fige, mon cœur battant à tout rompre. La peur, s'insinue en moi alors que je me retourne lentement pour faire face à la silhouette imposante de Djibril, ses yeux brûlant d'une fureur que je n'ai jamais vue auparavant .
— Dji...bril, ce n'est pas...
— Maman, dis-moi que j'ai mal entendu, me coupe-t-il d’une voix glaciale. Tu n'as pas osé, n'est-ce pas ?
Il s'avance vers moi, ses pas lourds résonnant dans la pièce. Son regard est noir, chargé d'une colère que je n’avais jamais vue. Mon cœur s’accélère malgré moi, mais je tente de garder mon sang-froid. Je ne peux pas flancher maintenant.
— Djibril, écoute-moi..ce....n'est vraiment pas ce tu penses, balbutié-je, essayant de garder le contrôle de la situation.
— Ah bon ? rugit-il, son visage se crispant de rage. Tu as monté tout ça maman ? Donc tout a été planifié par toi pour détruire ma femme ?
Il se tourne brusquement vers Ishan, ses poings se serrant, prêt à exploser.
— Et toi, tu étais complice de tout ça ? lâche-t-il d’une voix menaçante, s’approchant dangereusement d'Ishan.
Ishan tremble, reculant légèrement sous la pression, mais il semble lutter intérieurement. Sa voix finit par briser le silence.
— Patron... je n'en peux plus. Je n’arrive plus à supporter le poids de mon mensonge, avoue-t-il, la tête baissée. Tout ça a détruit votre famille. Chaque fois que je vois les larmes de Mia, ça me ronge de l’intérieur. Je me maudis d'avoir participé à ce plan .
Djibril s’arrête, visiblement déstabilisé par cette confession.
— Les larmes de Mia ? Qu’est-ce que tu racontes ? demande Djibril, les sourcils froncés.
— Oui, patron, la p'tite Mia souffre tellement et ceci par ma faute . Elle pleure chaque fois que je l'emmène à l’école , depuis que tout va mal avec votre femme . Elle est brisée à cause de mon mensonge. Et moi, je n’en peux plus de porter ce fardeau, avoue Ishan, la voix tremblante.
Je sens la panique monter en moi, mais avant que je puisse dire quoi que ce soit, Ishan continue .
— En réalité, aucun proche à moi n’est malade. Je vous ai menti, madame Cissé. Je suis venu ici pour vous piéger et enregistrer notre conversation, afin de prouver à monsieur Djibril que je dis vrai quand j'irai lui confesser mon mensonge. Mais comme si Allah était avec moi, il est tombé dans la conversation, lance Ishan , sûr de lui .
Il sort son téléphone de sa poche, le tendant à Djibril avec une expression de remords marquée sur son visage.
— Patron, regardez, l'enregistrement est toujours en cours. C’était la seule façon de vous dire la vérité, pour que vous me croyiez, ajoute-t-il, le souffle court.
Djibril, toujours aussi incrédule, prend le téléphone avec des mains légèrement tremblantes. Il appuie sur l’écran, et soudain, les voix d'Ishan et la mienne résonnent dans la pièce . Ya Allah !
— Je ne sais pas comment ils se sont organisés pour que tout accuse madame Jayda, mais je ne l'ai jamais emmenée autre part qu'à l'école de Mia ou au marché. C'est votre mère et Aïcha qui m'ont menacé de participer à ce plan diabolique, sinon j'allais finir en prison pour viol sur Aïcha. Elle a aussi menacé de détruire ma famille et, pris de peur, j'ai accepté malgré moi .
Djibril se fige, ses yeux se rétrécissent sous le choc de la trahison qui se dévoile devant lui. Il serre les mâchoires, sa respiration devenant de plus en plus rapide, tandis qu'il se tourne lentement vers moi, ses traits désormais déformés par une colère noire .
— Tu as osé faire ça, mère ?! hurle-t-il, la voix cassée par la fureur.
Je tente de rassembler mes idées , pour démentir tout ça mais je sens que tout m’échappe, que ce moment me file entre les doigts.
— Mon... fils, calme-toi, je voulais juste ton bonheur et cette femme ne...
Il éclate de rire, mais c’est un rire amer.
— Mon bonheur ? C’est ça, ton idée de bonheur ? Détruire ma vie et celle de ma femme ? Maman, par ta faute, j'ai détruit ce que j'avais de plus beau. Jayda , elle avait raison. Tout ce temps, elle avait raison, murmure-t-il, la voix tremblante, alors qu’il semble lutter pour contenir la vague d'émotion qui le submerge.
— Ne dis pas ça, mon fils, je...
— JE TE DÉTESTE ! hurle Djibril, me coupant . Je te hais, maman ! Tu as ruiné ma vie ! Tu as brisé tout ce qui comptait pour moi .
Son corps tremble sous la force de sa rage, ses yeux sont rouges . Chaque mot qu’il prononce est un coup de massue pour moi . Je ne l’ai jamais vu aussi furieux .
Soudain, une autre voix s'élève dans la pièce.
— Que se passe-t-il ici ? s’écrie la voix grave de mon mari .
Je me retourne, le cœur battant, et le vois, debout dans l'encadrement de la porte, son regard passant de Djibril à moi, visiblement confus.
— Demande à ta femme, papa, lance Djibril, la voix éteinte par la colère, avant de se diriger vers la sortie .
Je reste là, figée, sous le regard inquisiteur de mon mari.
***
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*** Jayda Kouassi
Assise dans le salon de Leïla, je fixe l'écran de la télévision sans vraiment prêter attention à ce qui s'y déroule. Les images défilent devant moi, mais mes pensées sont ailleurs, noyées dans un flot incessant de questions et de douleurs.
— Pourquoi, Djribril n'a su me faire confiance malgré tout . Pourquoi a-t-il laissé sa mère, détruit notre bonheur ? mumuré-je les lèvres tremblantes.
Je me répète cette question encore et encore.J'essaie de savoir où j'ai fauté pour mériter ce manque de confiance totale mais sans succès . Je soupire, le cœur lourd. Peut-être que je dois me faire une raison. Djibril et moi, c'est fini. Ça n'aurait jamais dû commencer en fait . Et , même si la vérité éclate un jour , même si sa mère est à l'origine de tout ce chaos aujourd'hui , il y a des choses qu'il a faites, des blessures qu'il m'a infligées, que je ne pourrai jamais oublier. Son absence émotionnelle, son indifférence face à ma souffrance, toutes ces fois où il m'a laissée me battre seule pour essayer de sauver le peu qu'il y avait encore entre nous . Non, je ne peux plus continuer comme ça. Malgré tout l'amour que je ressens pour lui, je dois accepter que c’est terminé. Il est temps de me chercher ailleurs, de reconstruire ma vie sans lui. Et ceci , même si je dois briser le cœur de Mia . Parlant d'elle, mon cœur se serre . Elle me manque tellement . J'espère la revoir , une dernière fois avant de quitter le Sénégal .
La sonnette retentit soudainement, brisant le silence qui régnait dans la pièce. Je sursaute légèrement, sortant de mes pensées . Je me lève dans l'intention d'aller ouvrir la porte . La domestique est allée au marché pour les ravitaillements, donc je suis seule à la maison. Étant donné que , Malik et Leïla sont au travail, et leur fils est à l'école. Qui cela peut-il bien être à cette heure-ci ? Mon cœur bat légèrement plus fort, une vague d'appréhension m'envahit alors que je m'approche de la porte d'entrée. J’ouvre la porte et sursaute en voyant Junior, planté devant moi. Mon cœur se fige instantanément. Qu'est-ce qu'il fait ici ? Cet homme qui a comploté avec mère Fatima pour détruire ma vie. Comment sait-il que je suis ici ? Mon souffle s’accélère alors que mes pensées se bousculent.
— Qu’est-ce que tu fais ici ? hurlé-je, la voix tremblante de rage.
Il me regarde avec un sourire glacé, indifférent à mon choc.
— Je suis ici pour toi, ma douce Jayda. Et tu as intérêt à faire tout ce que je te dirai, sinon , huh, ça ira très mal pour toi.
Un frisson glacé me parcourt. Je sens la panique monter, mais je la repousse, tentant de garder mon sang-froid. Je ne dois pas lui montrer ma peur. Pas maintenant.
— Je n'ai pas peur de toi, Junior. Tu payeras tôt ou tard pour tout ce que tu as fait, pour avoir détruit ma vie ! Maintenant dégage avant que j'appelle la police ! D’ailleurs, où est le gardien ? Comment as-tu réussi à entrer ici sans qu'il ne te connaisse ?
Son sourire s’élargit, cruel. Je ne reconnais pas l'ancien Junior.
— Le gardien est allé au pays des rêves, murmure-t-il sinistrement. Quant à toi, tu vas me suivre, que tu le veuilles ou non. J’ai de beaux projets pour toi, ma douce Jayda. Un avenir radieux, à mes côtés. Alors suis-moi, gentiment .
Avant que je ne puisse réagir, il me saisit brusquement par le bras, le serrant si fort que je sens la douleur irradier dans tout mon corps.
— Lâche-moi ! hurlé-je, me débattant de toutes mes forces.
Je commence à crier, me débattre alors qu'il se dirige vers le portail, mes hurlements résonnent dans la maison . Non , il ne peut pas m'emmener avec lui . Alors , j'eus l'idée de mordre violemment son bras. Il lâche aussitôt prise, grognant de douleur, et je profite de cet instant pour courir vers l'intérieur de la maison, cherchant désespérément une échappatoire. J'atteins la porte, tente de la fermer à clé, mais il est plus rapide que moi . Il la repousse avec une telle force que je perds l'équilibre et tombe lourdement au sol.
— Comme tu ne veux pas venir. Eh bien, je vais d'abord prendre ici , ce que j'ai toujours désiré chez toi, ma douce Jayda.Actuellement je sais qu'il n'y a personne ici alors nous allons nous amuser un peu avant, n'est-ce-pas génial ? , dit-il en ricanant .
Mon sang se glace en le voyant déboucler lentement sa ceinture. Mon cœur s’emballe, la terreur s’empare de moi alors que je recule au sol, désespérée.
— Non, je t'en supplie, ne fais pas ça. Ne fais pas l’irréparable.
Ma voix se brise tandis que mes larmes coulent, mais je refuse de baisser les bras. Je rassemble mes forces, malgré la douleur qui pulse dans mon bras, et tente de me relever. Il faut que je m'enfuie, je ne peux pas rester là à attendre l'inévitable. Mais avant que je ne puisse faire un pas, il est déjà sur moi, plus rapide. Il me saisit violemment et me balance au sol avec une brutalité qui me coupe le souffle. Une gifle s'abat sur ma joue, me laissant sonnée. La brûlure est vive, mais la terreur qui m’envahit est bien pire. Il se met entre mes jambes qu'il écarte brutalement, un sourire déformé par la satisfaction de me voir impuissante. Mes larmes coulent, mon corps tremble sous son poids. Je sens ses mains remonter le long de ma robe, son souffle me donne la nausée. C’est alors qu’une voix forte résonne dans la pièce.
— Qu’est-ce que tu fais là, espèce de salaud ?
C'est...c'est Djibril . Junior se fige, le regard paniqué...!