FIRST LOVE
Chapitre 25
Mourrez ehhhh 😂😂😂😂
Le couple de la gloire 😂
Le bruit des murmures derrière nous me poursuit, mais je n’y prête plus attention. Le regard de Dylan, plein de défi et d’incompréhension, me hante, mais c’est celui d’Yvan qui me réconforte. Sa main serrée dans la mienne m’apaise, comme si, malgré le tumulte autour de nous, je pouvais encore garder pied.
Une fois dans le couloir, mes jambes flanchent et je m’arrête, le souffle court. La tension qui m’a oppressée tout au long du déjeuner commence à se dissiper, mais pas complètement. Yvan, lui, ne bouge pas. Son regard, profond et perçant, me trouble autant qu’il me rassure.
Doucement, il tourne mon visage vers lui, ses doigts effleurant ma peau avec une infinie délicatesse.
— T’es sûre que ça va ? Sa voix est douce, empreinte d’une sincérité désarmante.
Je voudrais me laisser aller à cette tendresse, mais je me reprends.
— Ça va, ne t’en fais pas.
— Tu en es sûre ? Parce que ce n’est pas l’impression que j’ai eue.
— Ne t’inquiète pas, insisté-je, tentant un sourire pour alléger l’atmosphère.
Yvan ne semble pas convaincu, mais il n’insiste pas.
— Si jamais tu veux parler… je suis là, d’accord ?
Je hoche la tête, incapable de prononcer un mot. Nos regards restent accrochés un instant, et lorsqu’il me sourit, ce sourire est uniquement pour moi. Il n’y a ni pression ni jugement, juste une compréhension silencieuse.
Puis la sonnerie du collège retentit, brisant cet instant suspendu. La réalité me rattrape violemment. Je sais déjà que le reste de la journée sera un calvaire avec Dylan dans la même pièce.
À la fin des cours, je récupère mon sac et quitte rapidement le collège, espérant échapper à tout affrontement. Mais Dylan m’interpelle avant que j’atteigne la maison. Je l’ignore, accélère le pas, mais il me rattrape et se plante devant moi, m’obligeant à lui faire face.
— Marissa, je sais que tu es en colère, et tu as toutes les raisons de l’être. Si je pouvais revenir en arrière et tout réparer, je le ferais sans hésiter.
Un rictus amer se dessine sur mes lèvres.
— Tu en as déjà trop fait, tu ne crois pas ?
— Marissa, je…
— Dylan, c’était ma première fois. Je savais que ça allait être douloureux, je m’y étais préparée. Mais toi… toi, tu n’as rien fait pour adoucir les choses. Tu t’es contenté de prendre sans jamais donner, aveuglé par ton propre plaisir, sans une once d’attention pour moi.
Je marque une pause, sentant ma gorge se serrer.
— Tu es égoïste. Je te le redis encore, et cette fois, je refuse d’ignorer l’évidence. J’ai encaissé tes agissements, tes silences, tes indifférences sans jamais broncher. Mais là… tu as franchi une limite.
Il baisse les yeux, mais je ne lui laisse pas le temps de parler.
— Un homme qui fait toujours passer ses besoins avant les miens ne me mérite pas. Peut-être que je ne suis pas la plus belle parmi celles qui gravitent autour de toi, mais moi, je t’aimais vraiment.
Ma voix se brise sur ces derniers mots. Je détourne les yeux, ravalant les larmes qui menacent de couler, puis je tourne les talons et m’éloigne, sans me retourner.
*
~ Dylan Mukwelle ~
Je m'en veux terriblement. Comment rattraper le coup ? La voir brisée me serre le cœur, et si je pouvais absorber sa tristesse, je le ferais sans hésiter. Mais comment faire ? Je n’ai aucune idée.
Après son départ, je traîne les pieds jusqu’à la maison, l’esprit embrouillé. Une douche rapide plus tard, je prends la direction de chez Xavier pour réviser.
Le trajet est plus long que je ne l’aurais cru, ou peut-être est-ce simplement mon impatience qui me joue des tours. Une fois sur place, je monte directement dans sa chambre… pour le trouver profondément endormi.
— Sérieux ? Tu dors déjà ? dis-je en lui balançant un coussin en pleine figure.
Il sursaute et me fusille du regard, visiblement agacé.
— T'es malade ou quoi ?!
— Je t’avais prévenu que j’arrivais ! Et toi, tu trouves le moyen de roupiller ?
— Excuse-moi d’avoir une vie et d’être fatigué, réplique-t-il en grognant, les paupières encore lourdes de sommeil.
Il se redresse en soupirant, passe une main sur son visage et bâille longuement avant de me lancer un regard blasé.
— Bon, t'es là maintenant. On commence ou tu comptes encore jouer au coach militaire ?
Je roule des yeux et m'affale sur la chaise près de son bureau, feuilletant distraitement mon cahier sans vraiment lire. Xavier me scrute en silence, puis fronce les sourcils.
— Qu'est-ce qui t'arrive ?
— Rien.
— Mec, je te connais. C’est pas "rien".
Je soupire, hésite un instant, puis referme mon cahier.
— J’ai merdé.
— Ah, on avance. Comment ça, t’as merdé ?
Je passe une main dans mes cheveux, cherchant mes mots.
— J’ai blessé quelqu’un… et je ne sais pas comment arranger les choses.
Xavier m’observe quelques secondes avant qu’un sourire moqueur ne se dessine sur ses lèvres.
— Attends… Ne me dis pas que tu parles de la guenon ?
Mon cœur se serre aussitôt. Ce surnom, c’est moi-même qui le lui avais attribué, et aujourd’hui, l’entendre dans la bouche de Xavier me fait l’effet d’un coup de poignard.
— Ne l’appelle plus comme ça, OK ?
Il arque un sourcil, visiblement surpris.
— T’es sérieux ? Me dis pas que t’es encore coincé dans ton délire…
Je le fixe droit dans les yeux avant de lâcher, d’un ton plus grave :
— Je tiens à elle, Xav'. Vraiment. Et je refuse de la perdre.
Il éclate de rire, secouant la tête comme si je venais de dire la chose la plus insensée au monde.
— Mec, je vois que tu ndem déjà ein ! Ressaisis-toi avant qu’il ne soit trop tard.
— Arrête tes conneries, Xavier. Marissa est une fille bien, une vraie perle. D’ailleurs, en parlant d’elle… j’annule le pari.
Il se redresse d’un coup, son sourire disparaissant presque instantanément.
— Non non non, ça marche pas comme ça ! On a parié que tu devais la séduire et coucher avec elle. Si tu abandonnes, ça veut dire que je gagne… et ça veut surtout dire cinquante kolo pour moi. Yesssss !
Je savais qu’il n’allait pas lâcher l’affaire aussi facilement. Heureusement, j’étais préparé. Sans un mot, je sors quelques billets de mon portefeuille et les lui tends.
— Tiens. Ça fera l’affaire. Mais promets-moi de n’en parler à personne. Je veux arranger les choses avec elle.
Il attrape l’argent avec un sourire satisfait, le glisse dans sa poche avant de croiser les bras, l’air intrigué.
— T’inquiète, mec, ma bouche est scellée. Mais dis-moi… Qu’est-ce qui t’a pris ? C’est bien la première fois que je te vois aussi accro à une fille… et encore plus à elle, le pot de colle.
Je le fusille du regard.
— Marissa m’a donné une leçon, bro'. Et j’ai compris que je ne voulais pas la perdre.
— Donc… plus de jonglage, plus d’autres filles ?
— C’est elle que je veux. Ce ne sera pas facile, mais je suis prêt à tout pour me faire pardonner.
Il ouvre la bouche, prêt à répliquer, mais il n’en a pas le temps.
La porte de sa chambre s’ouvre brusquement, et sa sœur apparaît sur le seuil.
Mon sang se glace.
Je ne savais pas qu’elle était là.
A-t-elle tout entendu ?
Si c’est le cas, connaissant son tempérament, mon amitié avec Xavier est en sursis… et ma chance avec Marissa aussi.
Xavier et moi échangeons un regard furtif, mais je garde mon visage impassible. Tout ne dépend plus que d’elle maintenant.
— Salut les gars, lance-t-elle en s’adossant à l’encadrement de la porte, les bras croisés.
Son ton est neutre, mais son regard perçant me met mal à l’aise. A-t-elle entendu notre conversation ? Impossible de le savoir tout de suite.
— T’étais là depuis longtemps ? demande Xavier en feignant l’indifférence.
— Juste assez pour entendre des choses intéressantes.
Mon estomac se noue.
— T’écoutes aux portes maintenant ? je rétorque, espérant masquer ma nervosité.
Elle esquisse un sourire en coin et me fixe avec insistance.
— T’es vraiment gonflé de me dire ça, vu ce que je viens d’entendre.
Je déglutis. Elle sait. Je le vois dans ses yeux.
Xavier, qui jusque-là s’amusait de la situation, fronce soudainement les sourcils.
— Attends, t’as entendu quoi exactement ?
Elle m'ignore superbement et quitte la pièce en me narguant. Je lance un regard à Xavier et on se comprend. La seconde qui suit, je vais à la poursuite de Gwladys.
Je parviens à la rattraper au jardin et elle s'arrête finalement. Je m'apprête à lui demander de ne rien faire de stupide mais au lieu de ça, elle me donne une gifle à laquelle je ne m'attendais pas mais alors pas du tout.
__ Tu es un pauvre con Dylan, comment as-tu pu te jouer de moi ainsi ?
__ Nous deux ce n'était pas du sérieux. Pourquoi faire comme si cela t'affectais vraiment.
Elle serre les mâchoires et me pointe du doigt.
__ Je vais te nuire Dylan, je jure que tu vas me le payer.
__ Tu en es sûre ? À ta place je ne ferais rien de stupide Gwladys. De nous deux, tu es celle qui a le plus à perdre.
Elle fronce les sourcils et me fixe d'un air confus. J'esquisse un sourire carnassier avant de m'éloigner.
__ Dylan ! Dylan !
Elle pensait sérieusement que j'allais la laisser tout foutre en l'air ? Je regagne l'intérieur et pénètre quelques instants après dans la chambre de mon ami. Il me regarde avec un air inquisiteur.
__ C'est réglé !
__ Cool, j'ai eu chaud. Ma soeur est souvent extrême dans ses réactions. Comment as-tu fait pour la dissuader ?
__ J'ai négocié Xavier.
__ Okoooo, le grand négociateur.
Il me cafouille et plus tard, nous entamons nos révisions. À la nuit tombée, je rentre satisfait. J'ai mis fin à l'épisode Gwladys, il ne me reste plus qu'à faire de même avec le reste. Pour avoir une chance avec Marissa, je dois jouer franc, et si ça implique mettre un terme à mes magouilles, je le ferai.
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Des semaines plus tard.
Les congés de Pâques sont déjà là, marquant la fin du second trimestre. Ma moyenne a légèrement baissé, mais j’ai réussi à conserver ma place de premier. Pourtant, ce n’est pas ça qui m’occupe l’esprit en ce moment.
Depuis notre dernière conversation, Marissa a changé. Elle m’évite comme si j’étais devenu un fantôme. Pourtant, à chaque fois que nos regards se croisent, cette flamme dans ses yeux ne ment pas. Elle brûle toujours pour moi.
Ce matin, alors que je me rends au collège pour les cours continus, je la vois au loin. Cette fois, hors de question qu’elle me file entre les doigts.
— Marissa !
Elle fait mine de ne pas entendre, mais je ne lâche pas l’affaire. Finalement, elle s’arrête et se tourne vers moi, visiblement agacée.
— Comment tu vas ?
— Bien, Dylan. Et toi ?
— Ça va.
Elle tente de reprendre sa route, mais je me positionne devant elle, lui coupant le passage.
— Tu veux autre chose ? demande-t-elle en arquant un sourcil.
— Oui. Tu es libre demain après les cours ?
Elle croise les bras et me fixe d’un air méfiant.
— Dylan, je n’ai pas de temps à t’accorder.
— Oh, ce n’est pas pour moi. Je prends un air faussement innocent. C’est pour Raoul. Il sera à la maison demain, et je me suis souvenu que tu lui avais promis une sortie au manège.
Elle fronce légèrement les sourcils, semblant réfléchir.
— Demain ?
— Oui. Sauf si tu veux briser le cœur d’un enfant qui t’adore…
Elle soupire, exaspérée.
— D’accord. Je passerai en début d’après-midi.
Un sourire triomphant s’étire sur mes lèvres.
— Cool !
Elle reprend sa marche sans un mot de plus. Je ne la retiens pas, satisfait d’avoir atteint mon objectif. Demain, j’aurai enfin mon moment avec elle.
Je me mets à marcher en sifflotant. Décidément, je suis un sacré veinard.
#Ms
Le lendemain
À l’heure du rendez-vous, elle arrive, et mon souffle se bloque. Elle porte un jean ajusté qui épouse parfaitement ses courbes, un petit haut moulant et des baskets… Une vision à couper le souffle.
— Demande à ton truc de se calmer… murmure-t-elle avec un air moqueur.
Je me racle la gorge, essayant de masquer mon malaise. Heureusement, Raoul surgit en courant et se jette dans ses bras, posant innocemment sa tête contre sa poitrine.
Le petit chanceux…
Marissa rit doucement et lui caresse les cheveux avec tendresse. Je serre les poings, un mélange d’amusement et d’envie me traversant.
— Tu es prêt ? demande-t-elle à Raoul, qui hoche la tête avec enthousiasme.
J’interviens aussitôt :
— On ira ensemble avec le chauffeur.
Elle me lance un regard assassin, mais ne fait aucun commentaire devant mon petit frère. Pourtant, dès qu’on se retrouve seuls, elle se rapproche et murmure, sa voix chargée de promesses :
— Tu ne perds rien pour attendre…
Un frisson me parcourt, mais j’affiche un sourire provocateur.
— Tu m’as manqué, Marissa.
Elle ne répond pas, mais l’ombre d’un sourire effleure ses lèvres avant qu’elle ne se détourne pour entrer dans le salon.
Je crois que cette journée s’annonce plus intéressante que prévu.