LE DESTIN DE JAYDA
CHAPITRE 27
Djibril pff !
- Dispute
*** Djribril Ibrahim Cissé
Je quitte mon bureau, les pensées lourdes, le visage tendu. Cela fait une semaine que Jayda est sortie du coma, et qu’elle refuse de me voir. Je le mérite peut-être bien. Après tout, c’est ma faute si elle a failli y rester. Les trois jours qui ont suivi son réveil, je suis allé la voir, malgré le fait qu’elle m’avait chassé la veille. Mais elle est restée ferme sur sa décision. Alors, j’ai arrêté d’y aller. À quoi bon insister ? Je me contentais de demander des nouvelles au docteur. Ça semblait suffire. Enfin, c’est ce que je me disais pour me rassurer. Et puis, Leïla allait la voir régulièrement, ce qui me permettait de me sentir un peu plus à l’aise. Aujourd’hui, selon le docteur, Jayda sort de l’hôpital. Qu’elle le veuille ou non, elle va devoir me supporter, car j’ai bien l’intention de la ramener à la maison . Après une demi-heure de circulation, j’arrive enfin à l’hôpital. Je me dirige vers sa chambre à pas de loup . Une fois devant la porte, j’hésite un instant, la main sur la poignée. Mais , finis par entrer après avoir inspiré profondément . Mais je reste choqué par ce que je vois . La chambre est vide. Mon cœur rate un battement. Où est-elle ? Je ressors précipitamment, me dirgeant vers le bureau du docteur .
À peine arrivé, que je frappe et entre sans attendre sa réponse.
— Puis-je savoir où se trouve ma femme , docteur ? dis-je d'une voix sèche.
— Monsieur Cissé, commence le docteur, un peu surpris par mon ton. Votre épouse est sortie de l’hôpital cet après-midi. Elle....
— Quoi ? le coupé-je . Vous l’avez laissée partir sans me prévenir ? Comment avez-vous pu faire ça , docteur ? Je vous rappelle que c'est ma femme ! rétorqué-je, les poings serrés.
Le docteur me regarde, imperturbable.
— C’est elle qui a demandé à ce que vous ne soyez pas informé, Monsieur Cissé. Elle voulait partir discrètement, sans que vous soyez au courant. Je n'ai fait qu'exauser le souhait de ma patiente , dit-il d'une voix calme et posée.
Ces mots me frappent comme un coup. Je reste figé un instant, luttant pour contrôler la colère qui monte. Son calme m’exaspère encore plus. Sans un mot de plus, je tourne les talons et sors de l’hôpital. Je m’engouffre dans ma voiture, l’adrénaline et la colère mêlées, puis démarre en trombe, direction la maison.
En arrivant à la maison, je monte directement dans la chambre de Mia, certain d’y trouver Jayda. Mais en ouvrant la porte, je tombe sur un vide total . Aucun signe d’elle ni de Mia. Mon cœur se serre et la colère commence à monter en moi . Je ressors rapidement, croisant Assiatou dans le couloir. Elle tenait un panier de linge sale en main .
— Où est Jayda , Assiatou ? demandé-je, sans prendre le temps de masquer ma frustration.
— Euh monsieur, tata Jayda est partie de la maison cet après-midi .
— Comment ça ? hurlé-je.
— Elle est partie avec ses bagages, répond Assiatou, l’air hésitant.
Je reste un instant figé. Partie ? Avec ses bagages ? Où est-ce qu’elle pourrait bien aller ?
— Et Mia ? Où est-elle ?
— Elle est avec votre sœur Andilath, dans sa chambre, répond Assiatou calmement.
Je hoche la tête, mais ça ne calme en rien ma rage grandissante. Jayda est partie. Comment a-t-elle osé me quitter sans m'en parler ? Où est-elle allée ? Elle n'a nulle part où aller ! Et mais oui , sûrement chez Malik et Leila . Ce n’est pas possible, ces deux-là n'ont pas osé j'espère . Ma colère monte encore plus fort. Comment Malik peut accueillir ma femme chez lui sans rien me dire ? Je descends les escaliers, le cœur battant, et je me dirige vers la porte. Alors que je suis sur le point de sortir, la voix de ma mère me parvient.
— Djibril, mon fils ,mais où est-ce que tu vas ?
— Je vais chercher Jayda, dis-je sèchement sans même la regarder.
Ma mère tente de dire quelque chose, mais je ne lui laisse pas le temps de finir. Je continue ma marche vers l’extérieur, décidé. Alors que je suis sur le point d’entrer dans ma voiture, Ishan m’interpelle , d'une voix hésitante..
— Euh, patron , je dois.... vous ... parler d’un truc important , je ...
— Plus tard, Ishan, plus tard, lâché-je, déjà dans la voiture. Puis je démarre en trombe.
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Après une demi-heure en circulation, je me gare brusquement devant la maison de Malik, la colère bouillonnant dans mes veines. La lumière à l'intérieur brille à travers les fenêtres . Je n'ai aucun doute que Jayda est là. Je sors de la voiture, traverse le jardin d’un pas rapide et frappe violemment à la porte.Une servante m’ouvre, l’air surpris. Je ne perds pas une seconde, et passe devant elle sans même un mot pour entrer directement dans le salon . Mes yeux balaient la pièce, et là, je vois Jayda. Assise autour d’une table, en train de dîner tranquillement avec Leila et son fils, comme si de rien n’était. La vue de cette scène m’enrage encore plus.
— Jayda ! Je peux savoir ce que tu fous ici, au lieu d’être à la maison ? craché-je, ma voix plus froide que je ne le voulais.
Elle me regarde, calmement, posant ses couverts comme si elle avait tout son temps.
— C’est simple, Djibril. J’ai décidé de quitter ta vie et surtout définitivement. Je veux avoir la paix, dit-elle, avec une tranquillité qui me rend fou.
Après m'avoir brisé, elle veut la paix ? Nous verrons bien .
— Lève-toi. Maintenant. Tu viens avec moi, ordonné-je, serrant les poings.
— Je n’irai nulle part, Djibril, répond-elle sans ciller. Je veux le divorce. Donne-le-moi, et tout ça sera fini comme le souhaitait ta sorcière de mère.
Le divorce ? Jamais. Elle n'ira jamais retrouver ce type . Je m’approche d’elle, le regard noir.
— Jamais je ne te donnerai le divorce. Tu fais tout ça pour aller retrouver ton amant, hein ? C’est ça hein , Jayda ? Jamais je ne te laisserai partir loin de moi encore moins pour aller retrouver ton amant , femme infidèle .
— Djribril, s'il te plaît, tu ....
— Rien du tout , Leila . Jayda , lève toi , nous rentrons .
— Je n'irai nulle part !
Je sens la tension monter dans la pièce. Leila me regarde avec des yeux suppliants, mais je m’en fous. D’un geste brusque, je la saisis par le bras, la forçant à se lever.
— Tu vas me suivre, tout de suite, dis-je en la tirant vers la sortie.
— Lâche-la, Djibril, s'écrie Leila, tentant de se mettre entre nous.
Mais je l’ignore. Jayda essaie de se dégager, se débattant comme une furie. Je ne lâche pas, la colère m’aveugle.
— Lâche-moi ! Je ne veux plus de toi ! Tu m’entends ? Laisse-moi tranquille ! Je regrette de t'avoir épousé malgré tout.
Quoi ?
— Tu regrettes de m’avoir épousé ? C’est ça que tu viens de dire Jayda ?
Elle parvient à se libérer de mon emprise, reculant de quelques pas avant de me faire face.
— Oui, je regrette. Je regrette tout. Car , depuis que je t’ai épousé, je n’ai fait que souffrir dans ta maison . À cause de ta sorcière de mère ! Elle m'a toujours détesté et a tout fait pour me détruire malgré moi . J'ai perdu mon bébé dans ce mariage, mon honneur a été remis en cause. Et toi, où étais-tu quand j’avais le plus besoin de toi ? Tu m’as tourné le dos au lieu de m'accorder ne serait-ce que le bénéfice du doute . Et pour finir, tu m’as trahie en me faisant un enfant dans le dos ! Je supportais tout par amour, Djibril. Mais c’est fini maintenant. J'ai failli mourir par ta faute et celle de ta deuxième femme . Cela , m'a fait réfléchir à ma vie . Et ma décision , c'est que je ne veux plus de toi. Va épouser ta mère, puisque c’est elle qui contrôle ta vie . Elle a réussi à détruire notre bonheur , cette sorcière .
Ses mots sont des coups, et je sens la rage me submerger. Je lève la main, prêt à la gifler, incapable de contenir ma colère. Mais avant que ma main n’atteigne son visage, quelqu’un l’attrape fermement par derrière.
— Arrête ça , Djibril. Ça suffit .
C'était Malik. Je me fige, la respiration haletante, mon regard toujours rivé sur Jayda. Ma main retombe lentement, tremblante.
— Non mais , ça ne va pas la tête de vouloir frapper ta femme ? hurle-t-il.
Je tente de dire quelque chose, mais Jayda s'échappe en larmes, courant vers une pièce. Leïla l'a suit immédiatement , l’appelant sans relâche. Je reste planté là, la mâchoire serrée, incapable de bouger. Malik est toujours à côté de moi, me dévisageant.
— Djibril, c’est toi-même qui détruis ton mariage avec ces réactions impulsives, commence-t-il.
Je le fixe, la colère grimpant à nouveau.
— Ah bon ? C'est vous , n'est-ce pas ? Vous avez mis des idées dans sa tête, c’est pour ça qu’aujourd’hui elle veut me quitter, hein ? craché-je, le défiant du regard.
Malik secoue la tête, restant calme.
— Non, Djibril. C'est toi-même . Tu es incapable de défendre ta femme face à ta mère. Au lieu de crier ici, va chercher la vérité. Enquête, découvre ce qui se passe réellement dans ta maison . Lave l'honneur de ta femme , peut-être que si tu le fais, Jayda reviendra à de meilleurs sentiments.
— La seule vérité ici, Malik, c’est que Jayda m’a trahi. Elle cherche juste un moyen de me quitter pour retrouver son amant. Mais jamais je ne le permettrai. Jamais.
Je me tourne vers la porte, prêt à partir.
— Je vais lui laisser quelques jours pour se calmer. Mais qu’elle revienne à la maison d’elle-même, sinon je ferai quelque chose de regrettable , dis-je avant de sortir, laissant Malik derrière moi...!