Littérature > Romance

FIRST LOVE

4 févr. 2025 - 10 Minutes

Chapitre 21

Marissa, continue ein....tu vas bien pleurer.

Yvan et Anaïs ? Ça peut donner ?

La plume d'or 

Lorsque j’entre dans le restaurant bien après, mon regard balaie rapidement la salle. Je n’ai aucun mal à les repérer. Visiblement, je suis le dernier arrivé. Mon père et mes frères sont installés confortablement, échangeant avec une femme élégante. À ses côtés, sa fille me tourne le dos. Impossible de voir son visage, mais sa silhouette m’évoque quelque chose… une impression familière qui me trouble un instant.

Je m’approche, m’éclaircis la gorge et salue brièvement l’assemblée, le visage fermé, bien décidé à afficher mon désaccord avec toute cette mise en scène.

— Tu as enfin daigné honorer notre petite réunion de ta présence ! s’exclame mon père d’un ton faussement enjoué.

Je m’apprête à répliquer quand mon regard se pose enfin sur la fille de sa fiancée.

Et là, tout bascule.

"Eh bien… tiens donc."

Elle croise mon regard, et l’éclair de surprise qui traverse ses yeux est indéniable. Mais elle se ressaisit vite. Droite, impassible, elle soutient mon regard sans ciller.

Anaïs.

Je savoure ce moment. Finalement, cette rencontre s’annonce bien plus intéressante que prévu. Sans quitter son visage des yeux, je prends place en face d’elle. Mon père s’empresse de faire les présentations, mais je n’écoute pas. Tout mon intérêt est accaparé par elle.

Nous passons commande, et aussitôt, mon père reprend son discours, tout sourire, vantant nos prouesses académiques.

— Mon fils Dylan a toujours été premier de sa classe, depuis la maternelle. Marius et Raoul suivent le même chemin, je veille personnellement à leur réussite.

Je laisse échapper un léger ricanement moqueur. Quelle mascarade.

Mais il ne se démonte pas et poursuit son monologue. Anaïs et sa mère l’écoutent avec une attention polie.

Lorsqu’il termine, sa fiancée prend le relais, la voix douce et admirative :

— C’est impressionnant, Samuel. Tu es un père remarquable.

— Bien sûr, répond mon père, gonflé d’orgueil. On a tendance à croire que les généraux de l’armée n’ont pas de temps pour leur famille, mais moi, je sais m’organiser.

— Et c’est tout à ton honneur, sourit-elle.

Je me renfonce dans ma chaise, un rictus amusé sur les lèvres. Cette rencontre promet d’être bien plus divertissante que je ne l’imaginais…

#Ms

Plus tard, nos plats arrivent, mais au lieu de me concentrer sur mon assiette, je garde mon regard braqué sur Anaïs. Assez longtemps pour que sa mère le remarque et s’exclame :

— Dylan, c’est bien ça ?

— En effet !

— Vous vous connaissez quelque part ?

Elle désigne sa fille d’un geste curieux.

— En quelque sorte. Si ma mémoire est bonne, nos chemins se sont déjà croisés.

— Ohh, c’est vrai, Anaïs ?

— Peut-être.

Elle répond vaguement, et je souris aussitôt.

— J’espère qu’il n’y a pas eu d’accrochage ?

Sa mère plaisante, mais je capte l’intérêt dissimulé dans sa voix.

— Pas vraiment, Madame. Rassurez-vous.

Je souris poliment avant de plonger enfin mon regard dans mon assiette. Le contact est établi. Avec ce ton interrogateur et cette lueur de curiosité, je sais qu’elle ne s’arrêtera pas là.

Le déjeuner suit son cours, et alors que nous attaquons le dessert, mon téléphone vibre dans ma poche. Un nouveau message de cette idiote. J’ai envie de jouer.

Je m’excuse, me lève et me rends aux toilettes. Une fois dans une cabine, je lance l’appel. Elle décroche presque aussitôt.

— On peut se voir ?

Sa voix est éraillée, tremblante. On dirait qu’elle a pleuré. Pauvre petite chose... Un sourire s’étire sur mes lèvres.

— Je suis occupé.

— Dylan, s’il te plaît, ce n’est pas ce que tu crois !

— Ah oui ? Et qu’est-ce que je suis censé croire, Princesse ?

— Je… je ne sors pas avec lui.

— Honnêtement ? Je m’en fiche. Tu pourrais être l’autoroute nationale que ça ne me ferait ni chaud ni froid. Mais tu vas faire une chose pour moi : dis à ta copine d’arrêter ses conneries, sinon je ne vais pas me priver, compris ?

— Oui… bien sûr… Je vais lui dire.

— Sage décision.

Le secret de mon mari

Je m’apprête à raccrocher, mais elle s’accroche.

— Tu… tu vas supprimer, hein ?

— Supprimer quoi ?

— Le… le truc…

— Ça n’a jamais existé.

Je raccroche sèchement. Cette fois, je vais faire preuve d’une générosité exceptionnelle. D’un geste nonchalant, je supprime cette foutue photo.

Je lève ensuite les yeux vers le miroir, ajuste mon col et sors des toilettes. Et là, je tombe nez à nez avec Anaïs.

— On dit souvent que seules les montagnes ne se rencontrent pas… Je confirme aujourd’hui. Alors, ça te fait quoi de savoir que je vais bientôt devenir ton "frère" ?

Son regard s’assombrit.

— Du dégoût. Si ça peut te rassurer.

Un sourire carnassier s’étire sur mes lèvres.

— C’est déjà une émotion. C’est mieux que rien.

Mon regard balaie son corps, s’attardant sur les courbes que sa robe épouse à la perfection.

— Belle tenue. Mais la prochaine fois… évite la culotte. Ça ajouterait une touche plus… excitante.

Ses yeux s’écarquillent, horrifiés.

— Tu es un porc, Dylan !

— J’adore quand tu le dis avec ta jolie petite bouche.

Je m’avance lentement. Instinctivement, elle recule.

— Tu as peur de moi ?

— Jamais.

— Tant mieux. Parce que la famille, c’est sacré, pas vrai ?

— Recule, Dylan !

— Ohhh… bien sûr, petite tigresse.

— Comment m’as-tu appelée ?

Je l’ignore et passe à côté d’elle sans répondre.

Elle fulmine, et je savoure déjà l’idée que ce bref échange lui gâchera probablement la journée entière.

Je retourne à table, satisfait. Anaïs, elle, met quelques secondes de plus à nous rejoindre. Lorsqu’elle s’installe, je capte immédiatement la tension dans ses épaules, la crispation de ses doigts autour de son verre. Parfait.

— Tout va bien, ma chérie ? lui demande sa mère en fronçant les sourcils.

Elle hoche la tête avec un sourire forcé.

— Oui, oui… Juste un peu fatiguée.

Je me retiens de rire. Fatiguée ? Non, ma belle. Déstabilisée, plutôt. Elle évite mon regard, se focalisant sur son assiette comme si sa vie en dépendait.

Le repas se termine enfin, et alors que je sors du restaurant, je sens une présence derrière moi.

— Dylan !

Je me retourne lentement. Anaïs se tient là, les bras croisés sur sa poitrine, son regard brûlant de colère.

— Tu veux quoi, petite tigresse ?

— Arrête de m’appeler comme ça.

— Pourquoi ? Ça te plaît trop ?

Elle serre les mâchoires.

— Je vais être claire avec toi. Je ne sais pas quel jeu tordu tu essaies de jouer, mais tu ne me fais pas peur.

J’éclate de rire.

— Oh, Anaïs… Tu es adorable quand tu essaies d’être intimidante.

Je m’approche d’elle, réduisant l’espace entre nous jusqu’à ce qu’elle recule d’un pas.

— Tu dis que tu n’as pas peur, mais ton corps te trahit.

— Va te faire foutre.

— C’est une invitation ? Parce que si c’est le cas, je suis toujours partant.

Son souffle se bloque un instant avant qu’elle ne détourne le regard.

— Tu es pathétique.

Recevez mes Stories dans votre boîte e-mail aussitôt que je les publie.
Abonnez-vous à mon Blog

— Et toi, tu es fascinante quand tu es en colère.

Elle s’apprête à répliquer, mais je me penche légèrement vers son oreille.

— Tu devrais vraiment arrêter de me défier, Anaïs. Ça pourrait devenir… dangereux.

Le couple de la gloire 
Le couple de la gloire 

Je recule en souriant et lui lance un dernier regard avant de m’éloigner.


                           ~ Yvan Kameni ~

La journée a été longue, mon programme de la journée ayant été complètement chamboulé, je me suis rendu au centre de formation plutôt. À l’heure où je m’apprête à rentrer pour me reposer, je reçois un message d’Anaïs. Il est bref, presque inquiétant. Je tente de la rappeler, mais elle ne décroche pas. Je prends donc la direction de la maison. Une fois arrivé, je me glisse sous l’eau chaude, puis m’allonge sur le divan, regardant une chaîne sportive en attendant son arrivée.

Une heure plus tard, elle débarque. Dès le premier regard, je sais qu’il y a quelque chose qui cloche.

— Assieds-toi, dis-je doucement.

Elle prend place, inspire grandement et commence à me raconter ce qui s’est passé.

— Il a vraiment dit ça ?

Elle hoche la tête.

Je suis sidéré. Ces propos confirment tout ce que je pensais sur Dylan : c’est un malade.

— Si tu avais eu l’idée de l’enregistrer…

— Je n’y ai pas pensé, Yvan. Il m’a fait peur…

Elle tremble, la peur encore palpable dans sa voix.

— Ça va aller, je suis là. Il ne te fera rien, tu m’entends ?

Elle hoche la tête, un léger soulagement se lisant dans ses yeux.

Je m’approche d’elle et la serre dans mes bras.

— Yvan, s’il sort vraiment avec cette fille, tu dois lui dire de faire attention. Il peut lui faire un sale coup.

Mon cœur se serre à l’idée qu’elle ait raison. Dylan est capable de briser des vies sans une once de regret. Mais comment convaincre Marissa d'ouvrir les yeux ?

— Je vais réfléchir à tout ça.

On reste dans les bras l’un de l’autre pendant quelques instants avant que je ne me détache légèrement.

— Je te sers quelque chose à boire ?

— Oui, une boisson gazeuse.

— Ok, ça arrive.

Je me lève et me dirige vers la cuisine, espérant qu'elle puisse oublier ne serait-ce qu’un instant tout ce qui s'est passé aujourd’hui.

Je lui apporte sa boisson et me sers un verre d’eau.

— Faut quand même avouer que c'est une sacrée coïncidence…

— Une catastrophe, tu veux dire. Et le pire, c’est que son père le prend pour un saint.

Je souris ironiquement.

— Il n’est pas le seul à être berné, mais tôt ou tard, sa mascarade prendra fin.

— J'espère bien, parce que l’avoir dans ma famille me met vraiment mal à l’aise.

— Peu importe ce qui arrive avec lui, ne mêle pas ta mère dans cette histoire sans preuves. C’est trop risqué.

Elle hoche la tête, m’accordant ce conseil.

— Tu as raison, Yvan.

Elle se lève ensuite et me regarde avec un sourire malicieux.

— Qu'est-ce que je ferais sans toi ?

— Aucune idée. Il va falloir que je te trouve un mec bien… Daryl, qu’en dis-tu ?

Elle fait une grimace de dégoût.

— Nope, jamais de sportif dans ma vie. Ils sont trop bordels.

Je fais semblant de souffrir, touché par ses mots.

— Tu me brises le cœur, là…

Elle éclate de rire.

— Non, toi, c’est différent. T’es encore récupérable.

Le secret de mon mari

— Ouf ! Voilà qui me rassure.

— Mais on en reparlera dans quelques années, quand tu seras une super star. Est-ce que je pourrai encore respirer près de toi, ohhh ?

Je ris aux éclats, me sentant soulagé. En quelques secondes, elle a réussi à effacer toute la tension de l’après-midi. On continue de discuter, de plaisanter, et cette soirée, qui a commencé dans l’inquiétude, se poursuit dans la bonne humeur.

                                     *

                       ~ Marissa Elong ~

Après le départ de Dylan, j'essaie à plusieurs reprises de joindre cette fille. Ce n'est qu'en fin de journée qu'elle décroche enfin et, grande est ma surprise lorsqu'elle s'excuse d'avoir menti sur Dylan, précisant qu'elle a agi par jalousie.

Je me sens honteuse, comment réparer les choses ? Je n'avais même pas cru en lui, pourtant il n'avait rien fait.

En soirée, je l'appelle, mais il ne décroche pas. Finalement, vers sept heures du soir, je vais chez eux, et sa mère me fait comprendre qu'il vient à peine d'arriver.

__ Tu peux monter le voir, il est dans sa chambre.

__ D'accord, Madame !

Je prends les escaliers et, quelques instants après, je me trouve devant sa porte. Je frappe, mais il ne répond pas tout de suite.

__ Dylan, c'est moi... Marissa !

Il ne réagit pas.

__ Ouvre, s'il te plaît.

Je me sens mal, vraiment mal. Il ne répond toujours pas. J'attends dix minutes, puis je lui laisse un message. Alors que je tourne les talons, prête à rentrer, j'entends le déclic de la porte de sa chambre.

Il ouvre et je me retourne pour entrer. Je le trouve assis sur son lit, son ordinateur portable sur les genoux, en train de pianoter sans me regarder.

__ Bonsoir, Dylan !

__ Qu'est-ce que tu veux ?

Sa voix est sèche.

__ Je... je voudrais te présenter mes excuses. J'ai douté de toi, pourtant tu es mon copain.

__ Si c'est tout, tu peux t'en aller.

__ Dylan !

__ Marissa, va t'en, okay ? Je n'ai pas besoin d'une copine qui ne me fait pas confiance. C'est terminé.

Je crois que mon monde s'effondre. Il vient de mettre fin à notre relation ? Les larmes commencent à couler sur mes joues.

__ Dylan, s'il te plaît... ne me fais pas ça !

__ Marissa, va t'en ! Je suis en train de réviser. Tu me gênes.

__ Dylan, pardonne-moi, s'il te plaît. Je ferai tout ce que tu veux, mais ne me quitte pas, je t'en prie.

Je me mets à genoux pour le supplier, et la seconde qui suit, il relève la tête et croise mon regard.

__ Tu serais capable de faire tout ce que je te demande ?

__ Oui, tout !

Un sourire se dessine sur son visage, et il pose son ordinateur de côté, puis croise les bras autour de son torse.

__ Très bien, dans ce cas, je vais réfléchir, mais je ne te promets rien.

Une lueur d'espoir.

Au moins, il y a une infime possibilité qu'il revienne sur sa décision.

__ Merci, mon amour.

Il se lève et s'approche de moi. Il me tend ensuite la main et m'aide à me relever.

__ Rentre maintenant !

__ D'accord.

Je me retourne, prête à partir, mais il m'interpelle.

__ Un instant... retire tes sous-vêtements et dépose-les sur mon lit avant de partir.

__ Mais...

Je suis confuse. Pourquoi me demande-t-il cela ?

__ J'ai cru que tu étais prête à tout pour nous.

Dit-il d'un air déçu.

__ Si, bien sûr.

Je glisse ma main sous ma robe et enlève ma culotte. Je fais de même avec mon soutien-gorge et je lui remets tout cela.

__ Gentille fille, tu peux t'en aller... Marissa !

Je pars cette fois-ci sans attendre. Je ne suis pas sûre d'avoir arrangé les choses, mais il ne m'a pas repoussée, c'est déjà ça.

Famille
Amour Interdit
Menace
Manipulation Psychologique
Rencontre Imprévue