FIRST LOVE
Chapitre 2
Dylan tout laisser...
Bienvenue tonton 🎉
Un an plus tard
Mon année de seconde avait été difficile. J’avais subi les humiliations de mes camarades à plusieurs reprises, et Dylan assistait à chaque scène sans jamais lever le petit doigt pour me défendre.
J’avais réussi de justesse à passer en première, et, au lieu de me détendre comme tout le monde pendant les vacances, j’ai travaillé dur. Je voulais devenir une meilleure version de moi-même, changer positivement pour effacer l’image de l’ancienne moi.
La fille faible, avec des notes catastrophiques.
Ma mère m’a beaucoup soutenue dans ce changement. J’ai soigné mon acné et commencé à vraiment prendre soin de moi. Tout ce changement, Dylan ne l’a pas vu, car il était parti à l’étranger avec ses frères pendant les vacances.
Les vacances sont terminées et les cours reprennent aujourd’hui. En me levant ce matin, j’ai fait une petite prière, demandant à Dieu de bénir mon année. Non pas que je sois très croyante, mais j’avais envie d’y croire.
Après m’être préparée, je rejoins mes parents à table pour le petit-déjeuner.
— Ma chérie, ça va ?
— Oui, maman, ça va !
Elle a été témoin de mes larmes l’an dernier. Cette année, elle le sera de mon succès.
— Tu es prête pour les cours ?
— Oui, papa. Ça va bien se passer.
— Super, je vais te déposer, et ce soir, on discutera de ta première journée.
— D’accord, papa.
Ils étaient aux petits soins avec moi, et cela me touchait énormément. Un quart d’heure plus tard, après avoir terminé mon repas, je prends mon sac et me dirige vers le parking pour attendre mon père. Il me rejoint quelques instants après, et nous quittons la maison.
En traversant l’allée qui mène au carrefour, j’aperçois le portail du domicile des parents de Dylan s’ouvrir. Je l’aperçois brièvement. Il ne me voit pas, et tant mieux ainsi.
Quand nous arrivons finalement, je sors du véhicule et entre dans l’enceinte de l’établissement. Le rassemblement et la levée des couleurs vont bientôt commencer.
Je cherche Victoire et Hilaire du regard, mais ne les vois nulle part. Lorsque je me retourne pour m’aligner dans la rangée des Premières C, je heurte quelqu’un et pousse un cri.
— Aïe ! Tu pourrais faire attention.
Ma remarque est grossière et déplacée, car c’est moi qui étais distraite. Je m’attends à ce qu’il réagisse mal, mais à la place, il s’excuse. Surprise, je lève la tête et croise son regard.
Il est beau. C’est la première chose qui me traverse l’esprit. Je le fixe sans m’en rendre compte, et, voyant cela, il demande :
— Tout va bien ?
— Oui, ça va… Pourquoi ça n’irait pas ?
Je détourne les yeux et m’éloigne rapidement sans vraiment savoir où je vais. Quelques instants plus tard, la levée des couleurs commence. J’aperçois Dylan et Anaëlle avec d’autres élèves distingués devant, en train de chanter l’hymne national.
Nos regards se croisent, et une lueur furtive traverse ses yeux avant de disparaître.
Qu’est-ce que c’était ?
Je secoue la tête, chassant cette pensée. Cette année, zéro Dylan, zéro distraction. Je dois réussir. À la fin de l’hymne, le directeur prend la parole, suivi de son adjoint. J’écoute leurs conseils et instructions attentivement, puis chaque élève rejoint sa salle de classe.
#Ms
En entrant dans la mienne, je remarque que je ne passe pas inaperçue. Certains camarades me fixent, et je devine de la jalousie dans le regard des filles. Cela me plaît… Ce n’est que le début. Comme une reine, je prends place au fond de la classe.
Victoire entre juste après, accompagnée d’Hilaire, et me prend dans ses bras.
— Tu m’as manqué, petite !
Je souris, car elle aime bien taquiner ma taille. Je fais un mètre soixante-cinq, mais elle me dépasse largement. Après des salutations chaleureuses, nous nous asseyons juste avant l’arrivée de Dylan.
Il n’a pas changé : toujours aussi beau, le chouchou des filles.
Je l’observe d’un air détaché, mais mon cœur se serre. J’aimerais l’oublier, passer à autre chose, mais je n’y arrive pas. Il avance et s’assoit à la rangée voisine, comme d’habitude, tout près de moi. Le savoir si proche et pourtant si loin me brise le cœur.
Alors que d’autres élèves entrent, je discute avec mes amis jusqu’à l’arrivée d’un enseignant, accompagné d’un visage familier. C’est le garçon que j’ai heurté plus tôt. Des murmures s’élèvent dans la classe, et les filles s’agitent. Il est évident qu’il ne laisse personne indifférent.
Le professeur lève la main pour imposer le silence et prend la parole.
— Bonjour, chers élèves, et bonne rentrée scolaire. Je m’appelle Monsieur Mbarga, votre enseignant de physique, et je serai aussi votre professeur principal. Cette année, vous aurez un nouveau camarade : Kameni Yvan. Il assistera aux cours lorsque cela sera possible, car il est également inscrit dans un centre de préparation pour les futurs footballeurs. J’espère que vous saurez l’accueillir comme il se doit.
Les filles lui lancent des regards enjôleurs. Victoire se penche à mon oreille pour me glisser une blague qui me fait sourire. Je baisse la tête, mais lorsque je la relève, je croise son regard. Il est intrusif, troublant. Gênée, je détourne les yeux et les pose sur Dylan, qui me fixe d’un air mécontent.
Quel est son problème ? Serait-il jaloux ?
Je chasse cette idée absurde. Ce mec est bien trop imbu de lui-même pour prêter attention à une autre personne.
Quelques minutes plus tard, le nouveau se dirige vers moi et tend la main.
— Tout à l’heure, je n’ai pas eu l’occasion de me présenter : je m’appelle…
Je l’interromps sèchement.
— Je sais qui tu es, et ça ne m’intéresse pas.
Mon ton est trop sec, et je le regrette aussitôt. Il esquisse un sourire et s’assoit derrière moi, près d’Hilaire. Ils commencent immédiatement à sympathiser, et cela m’agace. Pourquoi ? Je l’ignore.
Les cours commencent et je m'efforce de me concentrer. J'ai des objectifs à atteindre cette année et un examen à préparer : le Probatoire. Je me demande toujours pourquoi c'est nécessaire, car cet examen est très difficile à ce qu'il paraît. J'espère le réussir d'un coup.
Alors que le professeur dispense son cours, je remarque que Dylan est distrait. À quoi pense-t-il ? Qu'est-ce qui peut bien se passer dans sa tête ? Car ce n'est pas son genre de s'évader pendant les cours.
Après le cours de Physique, le professeur de Français est arrivé. Les cours se sont enchaînés. Je prenais des notes attentivement et, lorsque l'heure de la récréation est venue, je suis sortie avec Victoire pour la cantine.
— Les filles, attendez-nous !
Hilaire s'empresse de nous rejoindre. Il n'est pas seul, à ses côtés se tient Yvan.
— On va passer du temps avec lui désormais. J'espère que ça ne vous dérange pas, dit-il ensuite.
— Pas du tout, Hilaire, répond Victoire avant de se tourner vers Yvan. — Salut, moi c'est Victoire et elle c'est...
— Marissa ! dit Yvan au même instant.
Je sursaute en me demandant comment il a fait pour connaître mon prénom. Comme s'il avait lu dans mes pensées, il pointe du doigt mon écusson et je me sens bête tout d'un coup.
— Je suis ravi de faire votre connaissance et j'espère me plaire dans cette école.
— Cool, tu es le bienvenu, Yvan, répond Hilaire en souriant.
Il est si enjoué, je le comprends : au moins, il ne sera plus l'unique mâle parmi nous. Après cet échange, nous nous dirigeons vers la cantine et prenons place. L'instant d'après, une élève que je remarque vaguement s'approche de notre table.
— Bonjour, moi c'est Sandra et toi ?
Elle s'adresse à Yvan en baissant les yeux timidement.
— Yvan, répond-il en lui tendant la main poliment.
Elle se met à glousser et fait des manières. J'ai l'impression de me voir en elle, enfin l'ancienne moi qui était follement amoureuse de Dylan.
Dylan.
En parlant du loup, on voit sa queue. Le voilà qui entre en compagnie d'Anaëlle. Sont-ils ensemble !? Ils se tiennent la main et il semble vraiment se soucier d'elle. Mon cœur se brise. J'ai mal, mais pourquoi ?
"Peut-être parce que tu l'aimes encore."
Me répond une petite voix au-dedans de moi.
Mon humeur se dégrade et, quand nos regards se croisent, il passe sa main au niveau de la taille de "Miss Parfaite", et je me sens encore plus mal. Ne voulant pas en voir davantage, je me lève et quitte la cantine. Victoire me suit directement en m'interpellant.
Je m'arrête et lui fais face.
— Qu'est-ce qui se passe ?
Demande-t-elle en fronçant les sourcils.
— Rien !
Au fond, je n'ai pas envie d'en parler, mais elle me connaît trop bien.
— C'est à cause d'eux, n'est-ce pas ?!
Je ne réponds pas et elle enchaîne.
— Tu m'as promis de passer à autre chose cette année, et il y a plus beau que lui, merde.
Elle s'irrite et, ne voulant pas l'écouter davantage, je la plante là et me rends en classe. Je n'ai plus d'appétit, de toute façon.
#Ms
À la fin de la récréation, mes camarades reviennent en classe. Un à un, ils sont souriants et insouciants. Je les observe et les envie. Quand Dylan entre, il m'ignore et prend place comme si de rien n'était. À quoi je m'attendais ?
Je baisse la tête et me noie dans mes pensées jusqu'à ce que Victoire et la bande reviennent.
— Tiens !
Yvan dépose un sandwich sur mon cahier de Maths. Surprise, je l'observe d'un air hébété. Il enchaîne.
— Vu que tu n'as rien mangé, je t'ai pris ça avec une bouteille d'eau. En fait, je ne savais pas si tu aimais le jus.
Son geste me touche, mais je reste détachée.
— Merci.
Il sourit et Victoire me fait un clin d'œil complice. Quand il s'assoit, je croise le regard de Dylan : il semble furieux. C'est quoi son problème, celui-là ?
En tout cas, c'est sa patate et son manioc. Je ne le gère pas. Je range mon paquet dans mon sac et attends la venue du professeur de Chimie.
Les heures passent et, à la fin des cours, je range mes affaires dans mon sac et quitte la classe en compagnie de mon groupe d'amis. Je marche côte à côte avec Victoire et les écoute discuter de sport. Je ne suis pas très fan de tout ça.
Arrivés hors du portail, un homme se rapproche de Yvan et le salue respectueusement avant de récupérer ses affaires. Dès qu'il s'en va, Hilaire se met à le questionner. Il lui pose des questions que nous souhaitons tous poser.
Cela l'embarrasse. Au lieu de nous répondre, il change de sujet.
— J'ai une compétition ce week-end au Stade Camtel de Bepanda. Ça me ferait plaisir de vous voir.
— Et comment !!!
S'exclame Hilaire. — Je n'y manquerai pas.
Yvan sourit et se tourne vers nous ensuite.
— Et vous, les filles ?
— Tu peux compter sur moi !
Répond Victoire aussitôt.
— Et toi, Marissa ?
— Je… J'ai cours de répétition.
Son visage se décompose.
— Je vois, une prochaine fois alors.
— Okay.
Il nous dit au revoir et monte quelques instants après dans un véhicule. Lorsque je me retrouve seule avec les autres, ils me fixent d'un air étrange.
— Quoi ?
Je pose la question en les regardant d'un air ahuri.
— Tu finis les cours à quelle heure ? Tu pouvais au moins faire un effort.
— Hilaire a raison, c'était pas gentil de ta part.
Leurs reproches m'attristent.
— Je vais voir, mais je ne vous promets rien.
Dis-je finalement.
Leurs visages s'illuminent.
— Super !
S'écrie Victoire en me prenant dans ses bras.
— Bon, j'y vais. À demain, les filles.
Hilaire s'en va de son côté.
— Il faut que j'y aille aussi.
Dit ensuite Victoire.
— Où ça ?
— Je te le dirai demain.
Son ton espiègle me pousse à me poser des questions, mais je ne le fais pas.
— Dans ce cas, à demain.
Elle me fait un geste de la main et s'éloigne. Me retrouvant seule, je décide de rentrer à mon tour et, en cours de chemin, qui vois-je ?