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L'affaire Tchatchou : Quand l’État Échoue à Protéger les Citoyens

Réflexion introspective

L’Affaire Tchatchou : Quand l’État Échoue à Protéger les Citoyens

Depuis 2011, Vanessa Tchatchou vit un drame inacceptable. Alors qu'elle n'était qu'une élève, elle a accouché à l'hôpital Gynéco-obstétrique de Yaoundé, un moment censé être joyeux s'est transformé en cauchemar : son bébé lui a été volé. Treize ans plus tard, cette jeune femme, devenue avocate, continue de se battre pour récupérer son enfant. Ce cas n'est pas seulement une tragédie personnelle ; il met en lumière l'inaction et l'indifférence du gouvernement camerounais face aux souffrances de ses citoyens.

Le vol d’enfants est un fléau qui gangrène le Cameroun, mais que fait réellement l’État ? Les enquêtes traînent dans les limbes, et les autorités semblent plus préoccupées par leur image que par la justice. Comme le dit si bien l’adage : « La justice tardive est une justice refusée ». Dans le cas de Vanessa, ce refus est palpable. Les promesses de protection des droits des citoyens sont vides de sens lorsque l’on constate que des victimes comme elle restent sans réponse pendant plus d’une décennie.

La passivité du gouvernement face à des cas aussi graves que celui de Vanessa démontre une profonde défaillance institutionnelle. En 2018, le président Paul Biya a affirmé : « La sécurité des citoyens est notre priorité ». Pourtant, cette déclaration s'est révélée être un slogan creux. Comment peut-on parler de sécurité lorsque des femmes comme Vanessa sont abandonnées à leur sort, leurs cris étouffés par l'indifférence ?

Prenons un autre exemple : en 2019, une enquête menée par une ONG locale a révélé que près de 200 enfants disparaissent chaque année au Cameroun sans que les autorités n'agissent de manière significative pour résoudre ces affaires. Ce chiffre alarmant souligne une réalité troublante : l'État n'assume pas ses responsabilités. Les ressources allouées aux enquêtes sur les enlèvements sont dérisoires, et les forces de l'ordre, souvent mal formées et sous-équipées, peinent à faire leur travail.

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L’inaction du gouvernement face à la douleur de Vanessa Tchatchou et d’autres victimes est une trahison. Elle témoigne d’une culture d’impunité qui s’est installée, où les droits des citoyens sont bafoués sans conséquence. Le silence complice des autorités face à la souffrance humaine est inacceptable. Comme le souligne la militante des droits de l’homme Aissatou Sow Sidibe : « Un État qui ne protège pas ses citoyens est un État qui échoue ».

Il est impératif que le gouvernement prenne conscience de ses manquements. Les promesses doivent se traduire par des actions concrètes. Vanessa mérite non seulement de retrouver son enfant, mais également d’obtenir justice pour les années de douleur et d’angoisse qu’elle a endurées. Si le gouvernement ne change pas sa manière d’agir, il continuera à alimenter un cycle de désespoir et d’injustice qui ronge le Cameroun.

L' affaire de Vanessa Tchatchou est révélatrice d’un système défaillant. Elle nous rappelle que derrière chaque chiffre se cache une vie humaine. Si l’État ne prend pas ses responsabilités, il ne pourra jamais prétendre défendre les droits de ses citoyens.

Jean baptiste wejimeyi Réflexion introspective Activiste social blogueur et lanceur d'alerte camerounais

Tel : +237 656 396 836

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