Littérature > Romance

Le destin de Maïda

3 déc. 2024 - 9 Minutes

Chapitre 1

Le commencement...

Maïda au coeur de l'action 

Au village,

#Maïda

Les premières lueurs du jour, se pointent à l'horizon et me rappellent qu'il est temps de me lever. Je vis dans un petit village de la localité de Porto-Novo au Bénin avec ma mère.

Mon père nous a quitté lorsque j'avais cinq ans et depuis, je ne l'avais plus jamais revu. Au début, il me manquait mais ce n'est plus trop le cas maintenant. J'ai dû accepter le fait qu'il n'y aurait jamais de figure paternelle dans ma vie et grandir avec.

Ma mère Maïmouna, tient un petit restaurant qui nous permet de survivre. Je l'aide à chaque fois que l'occasion se présente même comme elle n'aime pas trop me voir là-bas à cause des regards indiscrets des villageois. Ceux-là ne manquent jamais de faire un commentaire déplacé et les plus courageux essaient souvent de me toucher mais ma louche me permet de les recadrer à chaque fois.

Je suis peut-être encore jeune mais je sais quand il y'a le danger. Ma mère m'a fait asseoir très tôt pour me parler du danger que représente les "hommes". Elle insistait parce qu'elle jugeait que je n'arrivais pas à passer inaperçu. Je suis de teint noir, avec une taille de guêpe et de longues jambes vertigineuses. Des formes de guitare qui ne laissent personne indifférent.

Au village, ils m'ont surnommé "la plus belle".

Ce petit surnom m'a attiré la jalousie des femmes et la convoitise des hommes. Cela a fait en sorte que je n'ai pratiquement pas d'amis au village. Au départ ça me dérangeait énormément mais avec le temps j'ai commencé à m'en foutre.

Ne dit-on pas que vaut mieux être seul que mal accompagné ?

[ Toc, toc, toc .....]

Des coups se font entendre sur la porte de ma chambre. Je sais déjà qu'il s'agit de ma mère. Je me lève paresseusement et me dirige vers la porte que j'ouvre en baillant.

Moi: Bonjour maman !

Maïmouna: Maïda, tu fais quoi encore au lit à cette heure ? Aïe l'enfant ci tu vas me finir un jour. Avec tout ce qu'il y'a à faire tu te permets de dormir jusqu'à cette heure.

Je fais la moue.

Moi: Désolé maman.

Maïmouna: Avale ta salive et va plutôt à la rivière puiser de l'eau. On doit nettoyer pour ouvrir tôt. Tu sais comment ça se passe chaque jour mais je dois toujours te le rappeler.

Mon Taximan

Moi: Désolé.

Elle s'offusque.

Maïmouna: Arrête de t'excuser tout le temps. C'est quoi ça ? Fais plutôt ce que je t'ai demandé.

Moi: D'accord maman.

Elle sort et je referme ma porte. J'ai dormi tard car j'avais commencé à étudier en douce. Dans ce village les femmes ne vont pas à l'école.

Elles sont formées pour le mariage et c'est quelque chose que je ne voudrais pas. Je veux devenir une grande femme instruite c'est pourquoi j'ai demandé à Aram le fils du charpentier de me prêter ses livres .

Ça m'a permis d'apprendre à lire, écrire et compter. Je lis aussi parfois des romans policiers, d'amour et ça me fait rêver. J'aime l'amour et même si le mariage de mes parents n'a pas marché, ça ne m'empêche pas de rêver.

Je m'étale sur mon lit en soupirant. Je ferme les yeux en imaginant une belle rencontre comme dans mes bouquins. La jeune villageoise qui tombe sur le citadin et s'éprend de lui. Il l'emmène hors du village où ils vivent leur amour...

Moi: Oh la laaaaaaaa !!!! Le rêve absolu.

Je bave littéralement mais déchante rapidement quand j'entends la voix de ma mère qui pénètre à travers la pièce.

Maïmouna: MAÏDA !!!

Moi: J'arrive !

Je me lève en sursaut et panique directement. Ma mère orrr, elle vient de gâcher ma joie.  Pffff.

L'instant d'après, je porte un kaba et sors de ma chambre finalement en tenant un foulard.

Notre maison contient quatre pièces. Nos chambres, la toilette interne et le salon qui nous sert de cuisine en même temps.

Dès que je franchis le salon, je tombe sur elle. Ses yeux d'aigle lancent des éclairs.

J'affiche un faible sourire.

Moi: Mamamaaa, tu t'es levée du mauvais pied ou quoi ?

Elle ne me répond pas mais le regard qu'elle me lance ensuite me pousse à déguerpir de là à toute vitesse si je ne veux pas recevoir une casserole sur la tête.

C'est ainsi que j'enchaîne mon sprint. Je prends la plus grande bassine et quitte la maison pour me diriger vers la rivière.

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Même si notre village semble être un tout petit peu moderne, nous n'avons pas encore le privilège d'avoir de l'eau potable à notre disposition. En attendant nous sommes obligés d'aller puiser de l'eau au cour d'eau qui se trouve à huit cent mètres de la maison.  C'est pénible et ça fait partie des tâches que je déteste le plus.

En traversant les cases du village, je remarque que la plupart des habitants sont déjà réveillés. Les femmes font le ménage et les hommes découpent le bois. Quand je passe, certains s'arrêtent et me jettent des regards assez furtifs mais largement suffisants pour me donner l'objet de leurs pensées.

Ils sont si prévisibles au village c'est pourquoi je m'ennuie tellement. Les hommes sont barbants , tellement rugueux et primitifs. Pfff.

Moi je voudrais avoir un vrai homme, instruit, beau avec un sens de l'humour prononcé. Quelqu'un qui me fera rêver et mettra le sourire sur mes lèvres à chaque fois.

Moi: Où est-ce que je vais trouver le genre là au village ? Ma petite, faut plus rêver c'est peine perdue.

Je lâche un soupir en continuant mes marches. Lorsque je traverse un sentier, j'apperçois Anita avec ses deux copines.

Je les appelle "les trois sorcières" car elles sont méchantes et passent le temps à intimider les petites filles au village mais moi elles ne me font pas peur. Je suis coriace et la bagarre est mon deuxième passe temps favori. Du coup, si elle veulent me chercher, elles seront servies en gros.

Comme si elles ont lu dans mes pensées, elles me regardent au même instant. Je soutiens leurs regards pour leur faire comprendre que je n'ai pas peur d'elles.

Toutes des chèvres...

*

*

Anita s'approche de moi en me fixant sans sourciller. 
Moi: Qu'est-ce qui t'arrive ? Tu as perdu ton chemin ?
Anita: Bla bla bla, venez voir cette villageoise là qui se croit supérieure à nous.
Je bombe la poitrine d'un air arrogant.


Moi: Rectificatif chèvre, je ne me crois pas supérieure à vous, je le suis et vous ferez bien d'insérer ça dans vos cervelles de moineau là ! J'aime pas me répéter.


Elle fronce les sourcils et regarde ses copines.
Anita: Vous voyez non !? Si je ne refais pas son portrait aujourd'hui changez mon nom.


Moi: Si seulement ton pouvoir pouvait agir sur toi. Tu es tellement laide qu'on est obligé de se servir de ta photo pour effrayer les enfants la nuit.
Dis-je en croisant les bras avecassurance.
Ses copines ont lâché un cri et elle s'est mise à s'agiter.


Anita: Quoi ? Moi Anita tu me dis ça ? Ça ne va pas se passer comme ça.


J'ai déposé ma bassine directement pour attendre qu'elle vienne. L'instant d'après, elle s'est jetée sur moi et m'a donné un coup , j'ai esquivé et je l'ai taclé. Elle est tombée, je suis montée sur elle au même instant.


Moi: Je vais refaire ton visage sinon ton gros nez ci que tu trimballes partout va finir par nous aspirer un jour. Laisse-moi arranger cela.


Je lui donnais des coups au visage et elle hurlait à l'aide. Ses copines qui étaient des figurantes au départ, sont entrées en scène. Elles m'ont attrapé les bras et m'ont fait basculer violemment sur le coté. Je suis tombée lourdement sur le sol.

Mon Taximan


Moi: Vous êtes normales ? Attendez !
Je me suis levée aussitôt et j'ai commencé par la plus petite. 


Moi : Je-ne-suis-pas-ton-égale !!! Tu m'entends ?
Je la tabassais lorsque des voix se sont élevées près de nous.


"Qu'est-ce qui se passe ici ?"
Je me suis arrêtée pour fixer les deux jeunes hommes qui venaient d'arriver.Malik et Bourak les fils d'un grand commerçant au village.


Malik: Maïda, encore toi ?


Moi: Tsuipssss ! 
Je me suis levée et je l'ai regardé de travers. Son jeune frère a éclaté de rire. Anita a profité de l'occasion pour tourner la situation en sa faveur. Elle s'est mise à pleurer et s'est jetée sur lui.
Anita: Malik, tu sais comment elle est. Toujours à vouloir chercher les problèmes.
Moi: C'est tout ce que tu peux faire ! Pleurer. Mec mec mec...


Dis-je en ramassant ma bassine.
Je savais qu'elle avait un faible pour lui d'ailleurs quelle fille dans ce village n'était pas attirée par lui. Toutes sauf moi, malgré sa beauté il ne me disait rien du tout. Je le trouvais trop fade à mon goût.


À plusieurs reprises, il avait essayé de me faire la cour sans succès. Je ne voulais rien savoir de lui du coup mon attitude l'intriguait beaucoup.
Malik: Maïda, une femme doit être douce ! La brutalité ne mène à rien.


J'ai affiché un sourire...
Moi: Un homme, un vrai doit savoir discerner. Faut croire que tu ne l'es pas encore.
Dis-je sèchement en retour.
Il m'a fixé avec une lueur étrange dans les yeux. Je n'ai pas réagi.


Bourak: Tu partais puiser de l'eau ?
Moi: Quelle question ?! Tu penses que j'ai pris cette bassine pour me balader au village ?
J'étais remontée, très remontée... Il l'a ressenti.
Bourak: Désolé, ne te fâche pas. En fait je voulais savoir si je peux t'aider c'est tout.


Moi: Non merci, je peux me débrouiller seule.
Là c'était ma fierté qui s'exprimait. Comme je vous l'ai dit plus haut, je détestais puiser de l'eau.
Malik: Le contraire m'aurait étonné. 
Sans transition, il a repoussé Anita et s'est dirigé vers moi.


Moi: Qu'est-ce que tu fais ?
Il a saisi ma bassine et a pris la direction de la rivière.
Stupéfaite, je l'ai regardé faire.
Anita: Malik, pourquoi tu fais ça ? Et nous alors ?
Bourak: Je peux toujours t'aider !
Elle l'a ignoré.


Je me suis mise à courir pour essayer de le rattraper. Il marchait si vite ....
Quand j'y suis parvenue, j'ai tendu la main pour arracher ma bassine mais il la tenait avec une telle force...


Moi: Malik ! Arrête . Rends-moi ma bassine.
Il ne m'a pas répondu.
Moi: C'est à toi que je m'adresse non ?! C'est quoi ton problème ? MALIK !!!
Il s'est arrêté finalement et m'a regardé avec une rage dans les yeux. J'ai pris peur.
Malik: Tu oses me demander quel est mon problème ? 


Moi: Oui, c'est quoi ton problème ? Tu te comportes comme si ...
Il m'a interrompu.
Malik: Tu sais très bien ce que je ressens pour toi mais tu ne cesses de me repousser pourquoi ?
Akaaaa...


Moi: L'amour est forcé maintenant ? Je ne veux pas être avec toi.
Malik: Donne-moi une bonne raison.
Moi: Je n'ai aucune explication à te donner. Tu te prends pour qui même ?
Il a réduit la distance entre nous et j'ai dégluti péniblement.


Malik: Tu es tellement belle Maïda, donne nous juste une chance. Je vais te traiter comme une vraie Reine je te le promets.
J'ai éclaté de rire.
Moi: Aïe Malik donc quand tu me vois là, ma vie c'est le village ? Ehhhh venez voirrrrr._____Malik, faut plus m'insulter tu comprends ? Ouvre grand tes oreilles: Jamais je ne sortirai avec un villageois. Je veux un homme, un vrai ! Et toi tu vois.......
Je me suis mise à réfléchir____Tu es encore un bébé qui suce le doigt. 


Il a serré les poings et m'a saisi par la taille.
Malik: Ne me pousse pas à bout Maïda !!!
Moi: Sinon quoi ? Que feras tu ? Vas-tu me violer ? Nonnnnn, tu n'es pas si stupide que ça n'est-ce pas ?


Il n'a pas réagi directement mais ce qu'il a fait ensuite m'a prise de court. Il s'est penché et a déposé ses lèvres sur les miennes. La pression m'a fait sursauter, j'ai envoyé ma main au niveau de sa culotte et dès que j'ai pu localiser ses bijoux de famille, je les ai attrapé violemment en les tirant de toutes mes forces.


Il m'a relâché et a poussé un cri de douleur.
Moi: Que ça soit la toute dernière fois, ne t'avise plus jamais de poser tes sales mains sur moi. 
Je me suis penchée par la suite et j'ai récupéré ma bassine pour poursuivre mon chemin.

La plume d
La plume d'or