Liaison sous contrat
La proposition
Terence prit au piège
Chapitre 10
#Terence
J'avais besoin de réponses. Quand l'opportunité s'est présentée de discuter en privé avec elle, je n'ai pas hésité. Je devais comprendre ce qui se cachait derrière son état. D'abord réticente, elle a fini par céder à mon insistance.
__ Je viens de sortir de mon rendez-vous à l'hôpital.
__ Et alors, comment ça s'est passé ?
__ Mal, vraiment mal.
Mon cœur s'est serré, comme une explosion dans ma poitrine.
__ Qu'est-ce qu'ils t'ont dit ?
__ Il ne me reste plus que quelques semaines à vivre.
Je suis resté sans voix. Le sol s'est dérobé sous mes pieds. La femme que j'avais aimée de tout mon être, celle à qui je m'étais entièrement donné, allait m'être arrachée par une maladie incurable. Je suis resté là, figé, incapable de prononcer un mot. Le silence pesait lourdement entre nous, et le temps semblait suspendu. Son regard évitait le mien, comme si elle ne voulait pas voir la douleur qui m’envahissait.
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__ Pourquoi ne m'en as-tu pas parlé plus tôt ? lui ai-je demandé, la voix brisée.
Elle a haussé les épaules, un geste désespéré, presque imperceptible.
__ Je ne voulais pas que tu souffres... mais je vois que j'ai échoué, murmura-t-elle.
Je me suis approché, incapable de la laisser s'effondrer seule. C'était moi, maintenant, qui devais la soutenir, mais je ne savais pas comment. Chaque mot semblait insuffisant face à l'immensité de la souffrance qui se lisait sur son visage.
__ On va trouver une solution, dis-je, même si je savais que ce n'était pas possible.
Elle secoua la tête, un léger sourire triste apparaissant sur ses lèvres.
__ Tu sais bien qu'il n'y a pas de solution... Mais toi, tu as encore le temps de vivre. Profite-en.
Ces mots m'ont frappé comme une claque. Comment pouvais-je profiter de ma vie, sachant que la sienne se réduisait à quelques semaines ? Tout semblait devenu absurde, dérisoire, et je sentais que le temps nous échappait à une vitesse folle.
Elle détourna le regard, les larmes menaçant de perler sur ses cils, mais elle les retint. Un instant, je crus la voir se fragiliser, mais elle se reprit rapidement, cette femme que j'avais toujours vue si forte. C’était la première fois que je la voyais aussi vulnérable, et cela me brisait encore plus.
__ Ne dis pas ça, insista-je, attrapant doucement sa main. On trouvera un moyen, ensemble.
Elle sourit tristement, puis prit une profonde inspiration avant de parler d’une voix faible.
__ Tu es gentil, Terence. Mais tu sais aussi bien que moi que parfois, il n’y a rien à faire. Le corps ne répond plus, et la maladie prend tout.
Je la regardais, perdu. Tout autour de moi semblait flou, comme si le monde continuait à tourner, indifférent à ce qui se passait.
__ Je ne veux pas que tu partes, dis-je enfin, la gorge nouée.
Elle baissa les yeux, semblant réfléchir à mes mots, avant de lever lentement la tête vers moi. Ses yeux étaient emplis d’une douceur infinie, mais aussi d’une grande tristesse.
__ Je ne veux pas non plus, Terence. Mais parfois, on n’a pas le choix. Il faut juste accepter ce que la vie nous impose.
Je secouai la tête, refusant de la laisser se résigner. Elle était tout pour moi, et l’idée de la perdre me paralysait. Je voulais lui crier que je l’aimerais jusqu’à la fin, que je la soutiendrais, peu importe ce qui arrivait. Mais au fond de moi, je savais qu’aucune promesse, aucun geste ne suffirait à arrêter l’inévitable.
__ Et après ? demandai-je, ma voix tremblante. Que va-t-il se passer, quand il n’y aura plus de traitement, plus d’espoir ?
Elle ferma les yeux un instant, comme pour chasser les larmes qui menaçaient de tout effacer. Puis, avec une douceur infinie, elle répondit :
__ Je veux que tu sois heureux, Terence. Je veux que tu vives. Ne me laisse pas te hanter après… quand ce sera fini. Trouve quelqu’un d’autre. Aime encore.
Ces mots me déchiraient, mais je savais qu’elle avait raison. Elle me demandait de lâcher prise, de ne pas la laisser être le poids de mon existence après sa disparition. Mais comment vivre sans elle ? Comment imaginer un avenir où elle n'était plus à mes côtés ?
__ Je te promets que je t’aimerai toujours, murmurai-je. Peu importe le temps qu’il nous reste, je serai là, jusqu’au dernier instant.
Elle sourit alors, un sourire triste mais sincère, et serra ma main un peu plus fort, comme pour me dire qu’elle comprenait. Mais dans ses yeux brillait une lueur de résignation, et je savais qu’il n’y avait plus de retour en arrière.
Elle prit une nouvelle inspiration, comme si elle cherchait ses mots avec une grande précaution. Puis, d'une voix calme mais déterminée, elle dit :
__ Terence… il y a quelque chose dont je dois te parler.
Je la regardai, surpris par la tournure de la conversation, comme si cette révélation était déjà un fardeau qu’elle n’avait pas encore osé poser.
__ Quoi ? demandai-je, les sourcils froncés.
Elle hésita, évitant mon regard.
__ Je veux que tu veilles sur Jessica, quand je ne serai plus là.
Ses mots me frappèrent comme une gifle. Je ne comprenais pas, pas du tout. Ma tête se tourna, mon cœur s’emballa, et une colère sourde monta en moi, me faisant trembler.
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__ Jessica ?! répondis-je, le ton plus sec que je ne l’aurais voulu. Pourquoi tu me parles de Jessica en ce moment ?! Pourquoi tu penses à elle, à quelqu'un d'autre, alors que tu sais que tu es sur le point de… de me laisser ?
Elle sursauta légèrement à ma réaction, mais ne recula pas. Elle se força à croiser mon regard, ses yeux bruns remplis d'une douceur infinie, même dans cette situation.
__ Parce qu'elle a besoin de quelqu’un. Elle traverse aussi des moments difficiles, tu sais. Elle… elle a toujours été là pour moi. Elle sera perdue sans moi, Terence. Et je ne veux pas qu’elle se retrouve seule.
Je secouai la tête, l’incompréhension et la frustration s’emparant de moi.
__ C'est de toi que je me soucie ! s’échappa-t-il de mes lèvres. Tu veux que je m’occupe d'elle, alors que toi, tu vas disparaître, et que moi, je vais rester là à te regarder partir ?! C’est ça que tu me demandes ?
Elle resta silencieuse un instant, puis ses yeux se remplirent à nouveau de cette tristesse infinie.
__ Je ne peux pas m’empêcher de penser à elle, Terence. Je ne peux pas partir en paix si je sais qu'elle sera seule après. Je te demande juste de veiller sur elle. C’est tout.
Je la fixais, le souffle court, la colère se dissipant peu à peu, laissant place à un sentiment de défaite. Je n'arrivais pas à comprendre comment elle pouvait encore penser à quelqu'un d'autre dans un moment pareil. Pourquoi Jessica, et pas moi ? Pourquoi me demander une chose pareille, alors que nous n'avions plus de temps ensemble ?
Je m'éloignai d'un pas, les mains dans les poches, essayant de maîtriser mon émotion.
__ C’est absurde, soufflai-je. Comment je vais vivre avec ça, hein ? Comment je vais être là pour elle quand toi, tu ne seras plus là ?
Elle se leva alors doucement et se dirigea vers moi. Elle posa une main sur mon bras, me forçant à la regarder.
__ Parce que je sais que tu seras capable de ça. Parce que je sais que tu as cette force en toi, Terence. Tu as toujours su voir au-delà des apparences. Tu peux m’aider. Pour elle, comme tu m'as aidée, moi.
Je la regardai, puis baissai les yeux, mes doigts serrant mes poings, luttant contre les larmes qui montaient. Comment pouvait-elle me demander cela ? Mais au fond, je savais que c’était une de ses dernières volontés. Et même si cela me brisait, même si chaque fibre de mon être résistait, je savais que je n'avais pas le choix.
__ D'accord, dis-je enfin, la voix rauque. Je vais m'occuper d'elle. Mais ne me demande plus ça, pas comme ça, pas maintenant.
Elle sourit faiblement, un sourire empli de gratitude et de paix, comme si, d’une certaine manière, elle venait de trouver un peu de réconfort dans ma réponse. Mais pour moi, chaque mot prononcé était une promesse que je ne savais pas si j'étais prêt à tenir.