Élections et politique au Cameroun : un spectacle de façade
Les élections au Cameroun, prévues pour 2025, sont déjà entachées par des préoccupations concernant la transparence, l'équité et la participation citoyenne. Dans un pays où le pouvoir est concentré entre les mains d'une élite politique, les préparatifs électoraux semblent plus être une mise en scène qu'un véritable processus démocratique.
La Commission Électorale Nationale Indépendante (ELECAM) est censée garantir la transparence des élections. Cependant, son impartialité est souvent remise en question. Selon le rapport de l'Organisation mondiale contre la torture (OMCT) : « La composition d'ELECAM, dominée par le parti au pouvoir, soulève des doutes sur sa capacité à organiser des élections libres et équitables » (OMCT, Rapport 2023). Cette situation crée un climat de méfiance parmi les électeurs, qui se demandent si leurs voix seront réellement entendues.
Les questions de transparence sont exacerbées par le manque d'accès à l'information. Les partis d'opposition se plaignent régulièrement de ne pas avoir accès aux données électorales et aux ressources nécessaires pour mener leurs campagnes. Par exemple, lors des élections législatives de 2020, le Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC) a dénoncé « une inégalité flagrante dans l'accès aux médias » (MRC, Déclaration officielle, 2020). Cette inégalité limite la capacité des citoyens à faire des choix éclairés et à participer activement au processus démocratique.
La participation citoyenne est également compromise par un climat de peur et de répression. Les manifestations pacifiques pour revendiquer des réformes électorales sont souvent réprimées par les forces de sécurité. En 2019, des milliers de Camerounais ont été arrêtés lors de manifestations pacifiques pour demander des élections transparentes. Amnesty International a rapporté que « les autorités ont utilisé la violence pour disperser les rassemblements, créant un environnement hostile à la participation civique » (Amnesty International, Rapport 2020).
En conclusion, les préparations pour les prochaines élections au Cameroun sont marquées par un manque flagrant de transparence, d'équité et de participation citoyenne. Les institutions censées garantir un processus démocratique sont souvent sous l'influence du pouvoir en place, ce qui soulève des inquiétudes quant à l'avenir de la démocratie dans le pays. Les citoyens camerounais méritent mieux qu'un simulacre d'élections ; ils méritent un véritable engagement envers la démocratie et les droits humains.
Jean baptiste wejimeyi Réflexions introspectives
Activiste social, blogueur et sonneur d'alerte
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