Quatre décennies et deux ans de dictature au Cameroun : constat accablant
Depuis le 6 novembre 1982, le Cameroun est sous le régime autoritaire de Paul Biya. Quarante ans d'une gouvernance marquée par l'oppression, la marginalisation et la corruption. Ce long règne a transformé un pays riche en ressources naturelles en un territoire de désespoir et de désillusion.
L'oppression est omniprésente. Les voix dissidentes sont réduites au silence par des arrestations arbitraires et des détentions prolongées. Par exemple, l'arrestation de l'opposant politique Maurice Kamto en janvier 2019, après des manifestations pacifiques, illustre la répression systématique de toute forme de contestation. Comme l’a déclaré Kamto lui-même : "Le Cameroun est devenu une prison à ciel ouvert" (Kamto, 2019).
La marginalisation des jeunes est également alarmante. Selon une étude de la Banque mondiale, le taux de chômage des jeunes au Cameroun atteint près de 36 % (Banque mondiale, 2020). Cette situation pousse les jeunes à fuir le pays ou à se tourner vers des activités illégales pour survivre. La frustration grandissante se traduit par des manifestations sporadiques, souvent réprimées dans le sang.
La corruption est le cancer qui ronge les fondements de l'État. Le Cameroun se classe parmi les pays les plus corrompus au monde, selon Transparency International. Les détournements de fonds publics sont monnaie courante, alimentant un système où les élites s'enrichissent tandis que la majorité de la population vit dans la pauvreté. En 2021, le rapport du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) a révélé que 37 % des Camerounais vivent en dessous du seuil de pauvreté (PNUD, 2021).
Les élections, censées être un pilier de la démocratie, sont entachées de fraudes et d'irrégularités. La dernière élection présidentielle, tenue en octobre 2018, a été marquée par des accusations massives de manipulation des résultats. Paul Biya a été déclaré vainqueur avec 71 % des voix dans un climat de violence et d'intimidation.
En conclusion, quatre décennies et deux ans sous Paul Biya ont laissé le Cameroun dans un état désastreux. L'oppression, la marginalisation et la corruption sont devenues des normes. Il est urgent que les Camerounais prennent conscience de cette réalité et exigent un changement radical. Le temps est venu de mettre fin à cette dictature qui a trop duré.
Jean baptiste wejimeyi
Réflexion introspectives
Activiste sociale, sonneur d'alerte
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