Rodri Ballon d’or, la victoire du football !

Je fais probablement partie des rares supporters de football, qui ont savouré la victoire de Rodri lors de la nomination au Ballon d’or 2024.
En effet, le Brésilien Vinicius en était le grand favori. L’ailier du Real Madrid a multiplié les performances de grande classe tout au long de l’année, enchaînant les trophées collectifs (Ligue des champions, Liga, Supercoupe d’Europe) et les récompenses individuelles au sein de ses différentes compétitions. Avec à la clé, des gestes d’anthologie, des buts stratosphériques et une palette statistiques parmi les plus impressionnantes de la planète football...
Pour tout vous dire, Vinicius Jr méritait également ce Ballon d’or. Au même titre que Jude Bellingham, le milieu anglais qui me rappelle étrangement un certain Zinedine Zidane, et qui allie à la fois efficacité devant le but, sens de jeu, qualités physiques hors normes, qualité de passe exquise et technique de balle presqu’inégalable. Bref, du grand art !
Mais il y avait Rodri ! Car quoique blessé depuis le début de cette saison, Rodri n’en demeure pas moins un footballeur phénoménal. Le maestro de Manchester City a tout de même remporté la Premier league avec son club, dans le championnat le plus relevé du monde. Et avec son équipe nationale, l’Espagne, il a tout simplement soulevé le trophée continental en étant désigné comme... le meilleur joueur de toute la compétition !
Rodri est un joueur phénoménal. Et pour tous ceux qui connaissent le football, le vrai, c’est un véritable régal. C’est un joueur qui donne à la fois le tempo, qui rétablit les déséquilibres au sein de son équipe, et qui possède une technique individuelle incroyablement remarquable.
Malgré sa grande taille, il est précis dans les petits espaces. Il est performant dans les duels aériens comme terrestres, et il détient aussi une qualité de frappe de balle qui est assez destructrice pour les gardiens adverses.
Rodri, c’est le milieu de terrain défensif qui amorce toutes les actions offensives. C’est l’homme à tout faire qui ne perd jamais un ballon, et qui réalise systématiquement les meilleurs choix. C’est même presque un ordinateur, j’ai envie de dire, puisque moi je l’avais autrefois surnommé le « Rodrilateur ». Comme une sorte de régulateur du milieu de terrain.

Avec son triomphe, c’est véritablement le football qui est sorti gagnant. Car son Ballon d’or représente à la fois celui de Redondo, de Xavi ou encore d’Iniesta. C’est un Ballon d’or qui remet le football au centre du village, et non plus un Ballon d’or qui faisait la part belle aux statistiques, aux nombres de buts marqués ou encore de passes décisives, ou aux expectives goals...
Rodri est la preuve par six (c’est son dossard) que l’on peut savourer le football à partir de la base défensive. Que l’on peut bien jouer au football, sans forcément enchaîner des tonnes de buts. Que l’on peut avoir une vision de jeu lunaire, avoir une technicité indescriptible, bref, sentir le football, en occupant un rôle ingrat qui nous confère aux tâches défensives ou aux avant dernières passes décisive.
Rodri est un footballeur précieux, un passeport pour la subliminance du football, et un blason redoré pour la récompense du ballon d’or.
Car dans l’histoire récente des derniers vainqueurs, il y avait eu de très-très nombreuses polémiques. Et cette victoire Rodri s’inscrit dans une sorte de réhabilitation, et dans la lignée des plus gracieux Ballons d’or qu’ont été, en leur temps, Luka Modric (2018) ou Karim Benzema (2022) sous les prestigieuses couleurs du Real Madrid...
Ecclésiaste Deudjui
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