LE DESTIN DE JAYDA
CHAPITRE 14
Djibril ehh! En tout cas ça bientôt cuire .
- Djibril annonce à Jayda que désormais elle n'est plus sa femme mais la domestique de maison suite à la trahison de celle-ci
- La tante de Nousseiba l'accuse d'être enceinte.
*** Jayda Kouassi Cissé
Après être montée en haut, je me dirige en premier lieu dans la chambre de Mia, car elle m'avait beaucoup manqué quand j'étais toujours à l'hôpital. Mais à ma grande surprise, elle n'était pas dans sa chambre. Je me demande bien où se trouve ma fille. Je ressors de la chambre et tombe nez à nez avec Aïcha, qui affichait une mine malicieuse.
— Alors c'est vrai que la pute de la maison est de retour, me dit-elle.
— Il n'y a qu'une autre pute qui puisse reconnaître sa collègue, ma chère Aïcha, mais dégage de mon chemin, j'ai mieux à faire que te supporter, dis-je en voulant la dépasser, mais elle me retient par le bras.
— Lâche-moi immédiatement, lui intimé-je d'un ton sec.
— Et que feras-tu si je ne le fais pas, femme infidèle ? Tu n'es rien d'autre qu'une grosse pu...
SPLASH
Ses mots venaient d'être ravaler à cause de la gifle retentissante que je lui ai donnée. Elle voulait me rendre le coup, mais j'attrape sa main et lui claque une autre sur sa deuxième joue.
— Tu... tu as osé lever la main sur moi ? bégaye-t-elle, sa main sur sa joue.
— Et je ferai pire la prochaine fois que tu oseras encore me manquer de respect, espèce d'imbécile.
Je ne lui donne pas le temps de répliquer que je me dirige dans ma chambre conjugale. Lorsque j'y entre, j'entends le bruit de l'eau qui coule depuis la salle de bain. Djibril doit être en train de prendre sa douche. Je m'adosse à la porte et ferme les yeux comme pour trouver du courage pour affronter ce moment où nous allons nous revoir.
— Qu'est-ce que tu fais dans ma chambre, femme sans pudeur ? hurle Djibril, me faisant ouvrir les yeux.
Je tombe sur son regard furieux. Il était là, devant moi, avec pour seul vêtement une serviette maladroitement nouée à sa hanche. Je ne peux m'empêcher de parcourir son corps du regard en me pinçant les lèvres.
— Au lieu de me dévisager comme une pute, tu ferais mieux d'aller chercher tes bagages et de sortir de ma chambre, dit-il, me faisant lever mes yeux vers lui.
— C'est aussi ma chambre, Djibril, et je refuse de la quitter, répliqué-je sans savoir d'où j'ai eu la force de m'opposer à lui.
— Waoh, les masques tombent apparemment. Aujourd'hui, tu oses me répondre quand je parle, Jayda ? hurle-t-il. D'ailleurs, pourquoi cela m'étonnerait-il ? Tu jouais à un double jeu avec moi, de toute façon. Maintenant écoute-moi bien, p'tite pute, tu sortiras de ma chambre que tu le veuilles ou non, je n'ai pas envie de rester dans la même pièce qu'une femme immorale. Tu me dégoûtes, finit-il, tandis que je sens mon cœur se comprimer dans ma poitrine.
— Mon cœur, je...
— Ne m'appelle plus jamais ainsi, femme sans caractère, hurle-t-il en s'approchant de moi dangereusement. Tu as perdu ce droit depuis que tu es allée écarter tes jambes à qui tu voulais.
— Je ne l'ai pas fait, Djibril, tu...
— Oh que si, tu l'as fait ! hurle-t-il en m'empoignant violemment le bras.
— Mon cœur, je t'en supplie, écoute-moi... je n’ai rien fait. Tu me fais mal, dis-je alors qu'il relâche mon bras. C’est un plan monté contre moi, contre nous, ajouté-je en luttant pour garder mon calme face à son regard glacial.
— Un plan ?! Jayda, tu oses me parler de plan ?! Tu crois que je suis un imbécile, c'est ça ? Donc toutes les preuves contre toi sont aussi fausses ? Tu vas me dire que tu n'as pas trompé ma confiance alors que tout est clair ?! hurle Djibril en se rapprochant à nouveau, la rage déformant ses traits.
— Je ne l'ai pas fait ! Je ne t’ai jamais trompé ! Tout ça, c’est une machination... Je crois que c'est ta mère qui est derrière tout ça, elle n'a jamais accepté notre mariage, et tu le sais. Elle veut nous détruire, j'en suis certaine.
Il éclate de rire, un rire sans joie, presque cruel.
ACHETEZ LE LIVRE: ÉPRISE DE MON GARDIEN
— Ma mère ? Pardon, enlève son nom de ta sale bouche. Jayda, tu n’as vraiment aucune limite dans le mensonge, hein ? C’est toi qui m'as brisé, pas elle !
Je tente de m'approcher, de poser une main sur son bras, mais il me repousse violemment, me faisant reculer de plusieurs pas.
— Je ne veux plus entendre tes mensonges, crie-t-il. À partir de maintenant, tu n'es plus rien pour moi, Jayda. Rien qu’une domestique dans cette maison. Ton rôle est de t’occuper de Mia et des tâches ménagères, un point c’est tout. En tant que femme, tu n'existes plus à mes yeux !
— Djibril, s’il te plaît... mon amour, ne fais pas ça, tu sais que je t’aime, je n’ai jamais voulu te blesser... dis-je, les larmes coulant sur mon visage.
— Ne m’appelle plus jamais ainsi, gronde-t-il. Tu as perdu ce droit le jour où tu as décidé de trahir tout ce que nous avions. Tu ne réalises pas à quel point tu m’as détruit... Mon cœur est brisé, Jayda. À chaque fois que je te vois, je revois cette trahison... cette image de toi avec un autre.
Il se détourne brusquement, les poings serrés, luttant visiblement contre une colère dévorante.
— Prépare-toi à quitter cette chambre. Je ne veux plus te voir ici. Tu sors de ma chambre dès maintenant. Elle appartiendra dans le futur à une bonne femme qui connaîtra ma valeur, comme le savait Djalika, dit-il en se tournant vers moi.
Je sens le sol se dérober sous mes pieds. La réalité de ses mots s’insinue en moi comme un poison. Je regarde Djibril, cet homme que j’aime désespérément, et je réalise à quel point notre situation est désespérée.
— Tu penses vraiment que je peux vivre ainsi ? En étant la simple domestique de cette maison ? dis-je, ma voix tremblante.
Il ne répond pas, se contentant de détourner le regard, comme si me regarder était devenu insupportable.
— Je ne me plierai pas à ta décision, dis-je d'une voix qui se veut ferme. Je suis ici en tant que mère de notre fille, en tant que ton épouse.
Il se retourne brusquement, son visage fermé, les yeux plissés par la colère.
— Eh bien, c'est ce que nous verrons. Tu ne sais rien de la douleur que tu m’as infligée. Je pensais pouvoir te faire aveuglément confiance, mais bon, je comprends aujourd'hui pourquoi l'on nous dit que la confiance n'exclut pas la méfiance.
Je prends une grande inspiration, mes larmes se mêlant à ma colère.
— Mais dans combien de langues veux-tu que je t'explique que tout cela est le fruit d’un complot, et je suis la première à en souffrir. C'est un...
— Tu es pathétique, Jayda, me coupe-t-il avec dégoût. Je n'ai plus confiance en toi. À partir de maintenant, je veux que tu te concentres sur Mia et les tâches de la maison, c'est tout. Plus vite tu comprendras, mieux ce sera. Je ne veux plus de toi en tant qu’épouse. Tu n’as qu’à faire ce que tu sais faire, c'est-à-dire être une bonne mère.
Mon cœur se serre. Je ne sais plus quoi dire, quoi faire. Ne devrais-je pas me plier à sa volonté d'abord ?
— Et si je refuse ? Si je ne me plie pas à tes exigences ? Je ne suis pas une domestique, mais...
— Tu es déjà devenue une domestique à mes yeux, murmure-t-il, l’air impassible.
Je sens la rage monter en moi, une rage que je n'ai jamais ressentie auparavant.
— Très bien, je ferai ce que tu dis. Mais sache que je ne me laisserai pas faire pour autant. Je vais te prouver que je suis innocente. Je vais te faire dévoiler la vérité et faire en sorte que tu réalises que tu as fait une erreur monumentale.
Il me regarde, un mélange d'incrédulité et de défi dans son regard.
— Fais comme bon te semble, je m'en fous.
Je m’éloigne de lui, mon cœur lourd mais déterminé. Je vais dans le dressing pour prendre quelques affaires à moi. Je vais rester dans la chambre de Mia à partir d'aujourd'hui, même si elle risque de me demander pourquoi je veux désormais dormir avec elle. Lorsque je quitte la chambre, je tombe sur Ahmed, le cousin de Djibril, qui sourit malicieusement.
— Haha, apparemment de femme de Djibril, tu passes à domestique, mdr. Je pensais que c'était de zéro pour devenir héro, mais apparemment
— Haha, apparemment de la femme de Djibril, tu passes à la domestique. Je pensais que c'était de zéro pour devenir héros, mais apparemment, c'est le contraire chez toi, hein ? dit-il en se moquant ouvertement.
— Passe ton chemin, Ahmed, dis-je d'une voix emplie de colère.
— Sinon quoi, ma p'tite Jayda ? Tu sais, moi je suis toujours là. Si mon cousin ne veut plus de toi, ce n'est pas grave, je veux bien te prendre pour épouse désormais et...
— Plutôt mourir que de devenir ta femme, espèce de crapule. Et même si tu étais le dernier homme sur terre, je préfère vivre célibataire que de t'épouser, car tu me dégoûtes, Ahmed. Alors reste dans ton coin, dis-je avant de le dépasser, puis me rendre dans la chambre de ma fille où je me laisse tomber au sol, laissant libre cours à mes larmes.
Quand est-ce que tout ça s'arrêtera, hein ?
***Nousseiba Diop
*Quelques jours plus tard*
Je sors de mon sommeil ce matin à cause de la sonnerie stridente de mon alarme. J'éteins celui-ci avant de me redresser dans mon lit. Je m'assois à peine que je suis prise d'une violente envie de vomir. Je sors de ma chambre en titubant vers la salle de bain, mes mains plaquées contre ma bouche pour retenir ce qui menace de sortir. À peine ai-je atteint le lavabo que je me penche en avant, vidant mon estomac dans un élan incontrôlable. Mon corps tremble, et je m'accroche au bord du lavabo, haletante.
Je rince ma bouche, puis relève lentement la tête pour croiser mon reflet dans le miroir. Mes traits sont tirés, pâles, presque méconnaissables. C’est alors que je sens une vague d’inquiétude monter en moi.
— J'espère que ce n'est pas ce que je crois, murmuré-je en pensant à tout ce que je ressens dans mon corps ces derniers temps.
Je ne peux pas… Je n'ai même pas le temps de finir ma phrase que je me penche à nouveau pour vomir dans le lavabo. Lorsque je relève enfin la tête, mon regard croise celui de ma tante, debout dans l'encadrement de la porte. Mais que fait-elle ici ? Ses bras sont croisés, ses sourcils froncés, et je sais déjà ce qu'elle va dire avant même qu'elle ouvre la bouche.
— Tu es enceinte, c'est ça Nousseiba ?
Je secoue vivement la tête, mes cheveux collant à mon visage moite.
— Non, pas du tout ! Je pense que c'est en rapport avec le dîner que j'ai mangé hier soir. Rien de grave, vraiment.
Ma tante me scrute en silence, ses yeux perçants n'étant clairement pas convaincus par mon excuse.
— Tu crois vraiment que je vais gober ça ? Depuis combien de temps tu es malade comme ça, Nousseiba ?
— Quelques jours… Mais je te dis que c'est juste un p'tit palu, rien de plus.
Elle s'approche de moi, son expression devenant plus sévère.
— Dis-moi la vérité. Est-ce que Nassim et toi aviez dépassé les limites ?
Le rouge me monte aux joues, et je détourne le regard, mal à l'aise. Si elle savait avec qui j'ai couché ehh !
— Non ! Ma tante, ne dis pas de bêtises, je… je suis juste fatiguée, ok ?
Elle secoue la tête, peu convaincue.
— J'espère bien pour toi, car s'il s'avère que tu sois enceinte avant le mariage, ça va barder pour toi. Je n'accepterai pas que tu me mettes la honte sous notre famille, dit-elle d'une voix ferme avant de me tourner le dos. Prépare-toi et descends me rejoindre, nous irons à l'hôpital.
Je me laisse tomber au sol après qu'elle soit sortie de la chambre, mes idées s'envolant vers cette nuit partagée avec Djibril… !