A la rencontre de ENGO Ferdinand Sylvère, Fondateur du FESTICO
Alors présentez-vous à nos lecteurs ?
Je m'appelle ENGO Ferdinand Sylvère, mais tout le monde m'appelle ENGO. Je suis né le 29 avril 1984 à Yaoundé, mais honnêtement je ne sais pas pourquoi je suis encore célibataire à cet âge (rire). Après mes études secondaires, j'ai commencé à travailler comme stagiaires et hommes à tout faire dans les plateaux de tournage (cinéma et télévision). Puis je me suis spécialisé en assistanat de réalisation qui est aujourd'hui l'unique métier que je sais exercer dans ma vie. J'aime énormément ce que Je fais, même si ça ne me donne pas de l'argent Je suis vrai et Je déteste le socialement correct. Donc si tu ne m'aimes pas ou alors si tu n'aimes pas mes méthodes, bien vouloir te tenir loin de moi. Je me laisse corrompre difficilement l'esprit, excepté quand c'est une question de vie ou de mort. Je ne suis pas riche comme le croient / pensent beaucoup, c'est juste que Je sais me battre pour faire aboutir mes projets et mes ambitions. Je suis un passionné du rap et de la bonne humeur. Je suis très brutal verbalement et physiquement, raison pour laquelle ceux qui me connaissent vraiment en profondeurs (amis d'enfance et très proches collaborateurs) me craignent et ne m'offensent presque jamais. Je suis très loyal et j'aime les gens positifs qui me font rire et qui ne se prennent pas trop au sérieux. J'apprécie énormément les gens crus et véridiques. Même s'ils sont quelques fois blessants, ils me permettent quand-même de m'améliorer au fil des ans. Je suis très honnête et intègre, parce que Je crois énormément à la spiritualité (à ne pas confondre avec la religion). Je fais toujours bien ce que j'ai promis faire, raisons pour laquelle mes partenaires ne me lâchent presque jamais. Je tiens toujours à mes promesses, raison pour laquelle je n'en fais presque jamais. Je parle le boulu, ewondo et le français. Je lis parfaitement le français et l'anglais. Je maîtrise à la perfection l'outil informatique et Je suis très réaction aux sollicitations professionnelles. Je porte toujours les mêmes vêtements et j'ai décidé de vivre éternellement avec mes parents dans la maison familiale tant qu'ils seront vivants.

Comment vous est venu l'idée de créer un tel festival ?
Je voulais mettre sur bien un événement fédérateur et humanitaire, fondé sur mes passions (le cinéma et la bonne humeur). Alors, j'ai pensé au rire qui rassemble et met tout le monde d'accord sans distinction de sexe, d'ethnie, de race, de religion, d'âge et de classe sociale. L'idée des images comiques m'est donc venue en tête et j'ai mis sur pied le FESTICO (festival des images comiques) en 2013 pour permettre aux populations à la fois de se rassembler et de regarder les films sans complexe. Le FESTiCO est donc un festival de films d'humour et de comédie, qui a pour missions de promouvoir le genre filmique comique et contribuer au bien-être des populations à travers les projections des films comiques en salle et en plein air dans les zones rurales, les zones urbaines et dans les centres d'accueil (orphelinats, hôpitaux...)

Quels ont été les difficultés à ses débuts que vous avez rencontrés ?
Personne ne croyait au projet au début, excepté quelques esprits un peu écartés ayant une vision autre que celle de la masse. Nous avons organisé les six premières éditions du FESTICO sans partenaires et ni sponsors Mais avec l'engouement que le FESTiCO suscitait dans les quartiers populaires, certains partenaires nationaux et internationaux ont commencé à se présenter timidement. Voilà pourquoi certains ne comprennent pas mon attachement aux projections en plein air dans les quartiers populaires et zones périphériques, c'est parce-que le succès du FESTiCO émane à 90% de ça.
Est-ce qu’a un moment donné vous vous êtes dit que vous arrêtez tout ?
Hahaha

Jamais je n'arrête ce qui me passionne, car Je le fait d'abord pour mon épanouissement personnel avant de penser aux retombés. Il aurait fallu au moins 25 éditions sans partenaires / sponsors, avant de me décourager En général, ceux qui se découragent très vite sont ceux qui ne font pas passionnant les choses. Raison pour laquelle j'aime les gens crus et véridiques, eux ils font passionnément les choses et sont très souvent hantés par l'amélioration que le dénigrement.
Est-ce que vous pouvez nous raconter une anecdote que vous avez vécu lors de ces éditions ?
Effectivement Il y a un truc presque mystique qui m'étais arrivé un samedi soir de 2019 au restaurant JC de Yaoundé (situé au quartier Bastos) A L'époque, j'avais invité à manger une amie qui m'avais ramené une paires de chaussures de l'Europe. Et sur notre table se trouvait une jeune dame seule et enrhumée qui mangeait du poulet et qui suivait sans doute notre conversation. Mon amie me demandais pourquoi les gens ne soutiennent pas le FESTiCO alors qu'elle trouvait que le concept était très original. Moi j'essayais de la convaincre qu'au Cameroun, il faut toujours passer par quelqu'un pour espérer avoir un éventuel soutien. Et pour cela, je confiais toujours mes dossiers à certains connaissances qui devaient les déposer auprès de leur contacts hauts placés. Mais je ne recevais toujours rien. Lorsque la jeune dame assise à côté de nous a terminé son plat, elle s'est levée pour partir et en suite s'est retournée vers moi et m'a dit exactement cette phrase " TU NE SAIS MÊME PAS QUE TOI-MÊME TU EST PLUS CHANCEUX QUE CEUX À QUI TU CONFIS TES DOSSIERS, TOI-MÊME ESSAYE D'ÉCRIRE DIRECTEMENT À CES PARTENAIRES ET SPONSORS, TU VERRAS QU'ILS TE RÉPONDRONS POSITIVEMENT ". puis elle est sortie sans rien ajouter. Alors presqu'une semaine plus tard, je décide d'écrire directement au ministre des arts et de la culture et aussi à d'autres partenaires internationaux après avoir reçu leur mail À travers mes contacts. ET BOOM, la même année : le ministère m'annonce qu'il vont me donner 1 000 000 FCFA (1500 €), CANAL+ m'envoie un mail me disant qu'ils adorent le concept FESTiCO et qu'ils vont désormais m'accompagner en finançant les projections en plein air et certaines autres activités de l'association FESTiCO Et je reçois un mail direct de Madame DENISE EPOTE (À l'époque Directrice de TV5MONDE Afrique) m'annonçant que le FESTiCO est un événement très professionnel qui à attirer son attention et qui mérite le soutien en visibilité de TV5MONDE. Et du coup j'ai repensé à cette fille du restaurant JC qui me l'avait prédit. J'ai cherché à la rencontrer de juillet 2019 jusqu'à nos jours, mais rien. Voilà pourquoi je me rends constamment au restaurant JC de Bastos , dans l'espoir de la rencontrer à nouveau un de ces jours.

C'est une première que votre festival se fasse en dehors de votre pays d'origine et vous avez choisi la capitale de France Paris comment vous avez nourri ce projet ?
Chaque année, je lance un appel à idée originale du FESTiCO. En fait, j'invite au restaurant ceux qui ont des idées originales à me proposer. C'est ainsi qu'une jeune dame de la page Facebook du FESTiCO me contact et Je me dis qu'elle souhaite voyager pour l'Europe parce-que sa situation sociale n'est pas assez agréable au Cameroun. Je lui demande pourquoi elle pense que moi je suis capable de la faire voyager pour l'Europe, elle me répond en m'envoyer des anciennes photos de moi dans l'avion et aussi des photos avec ma copine de l'époque qui était une française. Et m'écrit en me disant " GRAND JE TE SUIS DÉPUIS À FACEBOOK ET JE SUIS MÊME UNE SUPER FAN DE TA PAGE FESTICO ". J’ai vérifié l'information et j'ai vraiment constaté qu'elle est une super fan qui partage de temps en les publications du FESTiCO. puis je lui ai répondu que moi je n’ai pas de réseau qui fait voyager les gens. Elle me répond en écrivant " OK J'AI COMPRIS «. puis le même jour dans la soirée, elle m'écrit encore Inbox " MON GRAND DONC ON INVITE PAS AUSSI LES SUPER FAN QUI N'ONT PAS D'IDÉE AU RESTAURANT !? ), je lui réponds que je n'invite au restaurant que ceux qui ont des idées originales à me donner pour le FESTiCO. Puis en riant (

) elle retorque en écrivant que " MON GRAND, TU NE SAIS PAS QUE SI TU ME TROUVES LE TUYAU DU VOYAGE, JE PEUX AUSSI ORGANISER LE FESTICO LÀ-BAS À MBENG POUR TOI " Et c'est là que m'est effectivement venue l'idée d'aller organiser un mini FESTiCO en France pour mes nombreux fans et partenaires installés là-bas. Alors je l'ai invité au restaurant AFRICAN FOOD de mon amie (l'actrice EMY DANY BASSONG). Nous avons échangé et ce jour-là j'ai bu deux boosters et elle avait consommé un verre de jus naturel et un plat de poulet basquaise. Elle m’a dit qu'elle était fan de l'actrice EMY DANY BASSONG, et je lui ai fait faire un selfie avec actrice en la présentant comme ma petite sœur. On a longuement discuté de d'autres choses que le FESTiCO et quand on s'est séparé, je lui donner 10 000 FCFA pour son transport en lui disant qu'elle vient de me permettre d'avoir une idée géniale et légendaire. La semaine qui suivait, j'ai envoyé un mail à mes partenaires (organisation d'un mini FESTiCO de Paris) qui ont été séduits par l'idée et ensemble on a décidé de le faire. Voilà la naissance du mini FESTiCO de Paris , qui sera désormais une activité annuelle
Notre équipe a constaté que vous favorisez le lien d'échange et de rencontres pour toute personne du domaine culturel pensez-vous que beaucoup de festivals devraient fonctionner ainsi ?
Bien sûr Aujourd'hui, c'est le réseau qui prévaut. Mettre les gens ensemble, c'est participer à l'évolution d'un secteur car chacun peut trouver en l'autre une pièce de puzzle manquante. Nous devons partager les informations, je ne sais pas pour les gens aiment garder avec eux les infos pouvant servir au grand nombre de personnes. Moi je n'hésite vraiment pas à renseigner les gens et à leur dire / montrer comment procéder pour avoir certaines facilités. Raison pour laquelle vous allez constater que j'ai un penchant très poussé pour les conférences et d'autres rencontres professionnelles

Votre festival est assez particulier car c'est comme le slogan de McDonald's venez comme vous êtes et j'ai l'impression que c'est aussi ainsi au FESTICO je me trompe ?
Effectivement Nous avons souhaité un événement Fédérateur non exigeant sur les points périphériques (tenue exigée, billet exigé, protocole solennelle...). Le FESTiCO, c'est venez au cinéma comme vous êtes, riez et rencontrez les autres. Apprenez et cultivez-vous en restant soi-même. Les gens ont déjà assez de problèmes dans leur vie avec le quotidien qui ne cesse de se dégrader (inflation, épidémies, frustration...)
Voyez-vous des projets futurs avec ce festival ?
Bien-sûr Mon projet a très long terme est d'organiser un mini FESTiCO dans toutes les capitales politiques et économiques des pays du monde entier. Je suis déjà en discussions avec deux institutions internationales et le Bureau de l'Union européenne au Cameroun pour concrétiser ce projet.