Impact
Prise au piège
Que fera t'elle ?
Ne supportant plus ses regards indiscrets, Elein trouva une excuse et s'éclipsa. Impact, remarquant son air étrange, la suivit.
— Tout va bien ?
— Oui, je suis juste un peu fatiguée. J'ai besoin de prendre l'air.
— D'accord, je vais te tenir compagnie.
— Non, ça va aller. Va rejoindre Rihan. Passez un bon moment ensemble.
Dit-elle d'un ton précipité.
— Ok, mais si tu as besoin de moi, n'hésite pas à me faire signe.
— C'est compris.
Elle lui sourit faiblement avant de se diriger vers la sortie.
Après son départ, Impact se mit à la recherche de Rihan. Dès qu'elle l'aperçut, elle se dirigea vers lui.
— C'est pas trop tôt, j'ai cru que ma compagnie t'ennuyait !
Dit-il aussitôt, arborant une mine boudeuse.
— Je ne t'aurais jamais fait ça, Rihan. Tu sais bien que j’aime passer du temps avec toi, répondit Impact avec un sourire qui se voulait rassurant.
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Rihan la fixa un moment, cherchant dans ses yeux la moindre trace de mensonge, mais il finit par céder, son expression se détendant légèrement.
— Alors, pourquoi tu es partie si soudainement ? demanda-t-il, toujours un peu suspicieux.
Impact jeta un regard rapide autour d'elle, s’assurant qu’Elein n’était pas dans les parages avant de répondre.
— Elein ne se sentait pas très bien. Je voulais juste m'assurer qu'elle allait bien.
— Elein ? Elle semblait pourtant en pleine forme il y a quelques minutes, fit remarquer Rihan, fronçant les sourcils. Tu crois qu'elle cache quelque chose ?
Impact soupira légèrement, consciente que Rihan allait probablement continuer à poser des questions s’il n'obtenait pas une réponse satisfaisante.
— Je ne sais pas, Rihan. Peut-être qu'elle est juste fatiguée. Tu sais comment ça peut être parfois. Parfois, on a juste besoin d'un moment de solitude.
Il haussa les épaules, apparemment peu convaincu mais décidant de laisser tomber pour l’instant.
— D'accord, si tu le dis. Mais elle devrait nous parler si quelque chose la tracasse, ajouta-t-il avec un froncement de sourcils, comme si l'idée qu'Elein cachait quelque chose le perturbait vraiment.
Impact acquiesça, mais au fond d'elle, elle ne pouvait s'empêcher de se demander ce qui, exactement, avait tant troublé Elein. Ce regard inquiet qu’elle avait surpris juste avant qu’Elein ne s’éclipse… Il y avait définitivement quelque chose de plus.
Rihan, semblant finalement lâcher l'affaire, changea rapidement de sujet, évoquant un événement auquel ils pourraient tous assister le week-end prochain. Mais dans un coin de l'esprit d'Impact, l'inquiétude pour Elein persistait, grandissante.
À l'extérieur de la salle, Elein se tenait à l'écart des médias et autres invités. Elle était toujours perturbée par la manière dont cet homme l'avait regardée. Ce n'était pas la première fois qu'elle attirait les regards sur elle, car elle avait hérité de la beauté et des manières gracieuses de sa mère. Pourtant, lorsque cet homme posait son regard sur elle, il y avait autre chose qui la déstabilisait.
Quelque chose qui la mettait mal à l'aise, presque vulnérable. Elle n'arrivait pas à définir ce sentiment, mais c'était plus qu'un simple regard d'admiration ou de curiosité. Il y avait une intensité, comme s'il cherchait à percer un secret qu'elle ignorait elle-même.
Elein inspira profondément, cherchant à reprendre le contrôle de ses émotions. Elle savait que se laisser submerger par la peur ne mènerait à rien, mais cette présence pesante, ce regard insistant, la hantait depuis un moment. Pourquoi cet homme la fixait-il de cette manière ? Que voulait-il réellement ?
Perdue dans ses pensées, elle sursauta lorsqu'elle entendit une voix l'interpeller.
— Elein ! Je savais bien que ce prénom et ce visage m'étaient familiers.
Elle se retourna brusquement et se retrouva nez à nez avec le Dr Elliot. Fronçant les sourcils, elle le fixa d'un air inquisiteur.
— Désolée, mais on s'est déjà vus quelque part ?
— Je dirais qu'on a failli faire bien plus que cela.
Il leva la main et arrangea une mèche de cheveux qui s'était glissée sur son visage, effleurant exprès sa joue. Ce contact la troubla, comme une lave brûlante qui se déversait sur sa peau.
— Qu'est-ce que vous faites ? Ne me touchez pas !
Dit-elle, ahurie, en le fusillant du regard.
— Fougueuse, j'aime ça ! L'autre soir, tu étais plutôt faible et pleurnicharde.
Elein ouvrit de grands yeux, réalisant soudain la situation.
— C'était vous ?
Demanda-t-elle en tremblant.
— Bingo. Je dois avouer que j'ai été agréablement surpris de découvrir que tu étais la fille du Colonel Okake. Ton père sait-il que tu as des… déviances particulières ?
Dit-il en réduisant la distance entre eux.
— Je ne sais pas de quoi vous parlez.
— Ah oui ?
Dit-il en sortant son téléphone.
Il le manipula quelques instants avant de lui montrer sa conversation avec June. Lorsqu'elle termina de lire, son visage devint livide.
— Ai-je suffisamment rafraîchi ta mémoire ?
— Vous… que me voulez-vous ?
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Il prit son temps avant de répondre, comme s'il prenait plaisir à la torturer émotionnellement.
— Je veux terminer ce qu'on a commencé, Elein.
— Jamais ! Vous pouvez toujours rêver.
Dit-elle, offusquée.
Comment pouvait-il lui demander cela ?
Le sourire d'Elliot s'étira davantage, mais il n'y avait plus d'amusement. C'était un sourire glacial, contrôlé, presque menaçant. Elein sentit la tension monter autour d'eux, comme si l'air s'était alourdi.
— Tu es dans une situation délicate, Elein, reprit-il d'une voix calme mais perçante. Je ne pense pas que tu te rendes compte à quel point. Si tu refuses, je pourrais rendre cette situation très… inconfortable pour toi. Et pour ton père.
Elein sentit un frisson de terreur parcourir son corps. Elle savait qu'il ne plaisantait pas. Cet homme, avec ses airs faussement charmants, avait quelque chose de profondément malsain en lui. Et maintenant, il tenait une arme invisible sur elle : les messages échangés avec June. Si cela venait à être révélé, non seulement elle serait ruinée, mais cela affecterait également son père, un homme respecté et redouté.
— Vous n'oseriez pas… murmura-t-elle en essayant de garder un semblant de calme.
— Oh, je le ferais, sans la moindre hésitation, dit-il en faisant un pas de plus vers elle, réduisant presque à néant l'espace qui les séparait. À toi de décider, Elein. Soit nous continuons notre petite aventure, soit je fais en sorte que tout cela éclate au grand jour.
Elle recula d'un pas, la panique montant en elle. Comment en était-elle arrivée là ? Tout ce qu'elle voulait, c'était échapper à ce cauchemar. Mais maintenant, elle était piégée.
— Je ne suis pas celle que vous croyez, tenta-t-elle d'expliquer, sa voix tremblante. Ce qui s'est passé cette nuit-là… je n'étais pas moi-même. Vous ne savez pas ce que j'ai vécu.
— C'est justement pour ça que je t'ai trouvée si intéressante, répondit-il en riant doucement. Une femme qui lutte contre ses propres démons. Tu es fascinante, Elein. Et je n'ai pas l'intention de te laisser t'en sortir aussi facilement.
Elle sentit la colère monter en elle, brûlant sa peur. Comment osait-il la manipuler ainsi ? Ses poings se serrèrent.
— Vous ne me contrôlez pas, Elliot, dit-elle d'une voix plus assurée, bien qu'elle tremblait encore légèrement. Je ne suis pas à vous. Jamais.
Il leva un sourcil, surpris par sa résistance soudaine.
— On verra bien, dit-il doucement avant de tourner les talons et de s'éloigner avec une lenteur délibérée, comme s'il savait qu'elle le suivrait tôt ou tard.
Elein resta immobile, son cœur battant la chamade, la rage et la peur se mêlant en elle.
