Impact
Amitié toxique
Elein entre de mauvaises mains
Elle inspira profondément avant de prendre la parole.
— Pour qui tu te prends au juste ? J'ai pas envie de monter dans ce foutu véhicule, et ce n'est pas toi qui va m'y obliger.
— Ne me teste pas, Impact !
— Sinon quoi ?
Elle le défia du regard, attendant sa réaction. La seconde suivante, il la souleva sans un mot et la déposa sur la banquette arrière du véhicule.
— Tu es fou ?
— Tu penses peut-être que c'est une partie de plaisir ?
— Je t'emmerde, tu sais ça !?
Il l'ignora et sortit un document de son sac.
— Tiens !
— Qu'est-ce que c'est ?
— Prends-le, je te dis.
Curieuse par nature, elle ne résista pas à l’envie de le récupérer. En le parcourant, elle ouvrit de grands yeux.
— Je rêve ou tu as fini notre devoir tout seul ?
— Oui, ça m’évitera d’avoir à supporter ta présence.
— Tu ne penses quand même pas que je vais accepter ça ? C’est un travail d’équipe, je te rappelle.
— Je le sais, idiote. Le problème, c’est que je ne t’ai pas choisie. Prends ce foutu document et lis-le, pour ne pas passer pour une cruche si jamais la prof d’histoire te pose des questions.
— Désolée, mais c’est non !
Elle le dit d'un ton ferme.
— Quoi ?
— Je refuse de faire comme ça. On va trouver un moment pour s'asseoir et rassembler nos idées ensemble. Et puis d’ailleurs, qui t’a dit que je voulais parler du néocolonialisme ?
Elle roula des yeux.
— Toi, je te déteste !
Il serra les mâchoires.
— C’est réciproque, je ne te porte pas dans mon cœur non plus.
À peine avait-elle terminé sa phrase qu'elle tenta d'ouvrir la portière, mais elle se rendit compte qu'elle était verrouillée.
— Ouvre !
— À une condition : tu acceptes mon travail et on le soumet au prof. Après ça, ni vu ni connu. Peu importe où tu me croises, tu fais comme si je n'existais pas.
Elle fronça les sourcils, le foudroyant du regard.
— T’es pas sérieux, là ?
— Si, je peux très bien rester dans ce véhicule jusqu’à x heure. Et toi, tu diras quoi à tes parents ?
Elle réfléchit un instant, réalisant qu'il avait raison.
— Très bien. Si ça peut me permettre de ne plus voir ta sale tronche, tant mieux.
Elle lui arracha le document des mains, ce qui lui arracha un sourire discret. Il déverrouilla alors la portière, et elle s’en alla sans lui jeter un dernier regard.
*
*
•• Pink Paradise
Elein et June s’étaient rendues dans un hôtel à la sortie de la ville après les cours. Après quelques échanges, elles avaient rejoint le club échangiste un peu plus tard.
— Tu es sûre que tes parents ne vont pas te chercher ?
— T’inquiète, je leur ai dit que je passe la nuit chez toi. Et de ton côté ?
— Mon père est en déplacement, j'ai le champ libre pour toute la nuit.
— Génial. C’est quoi le plan pour ce soir ?
— Je vais te faire découvrir de nouvelles sensations.
C’était la première fois qu'Elein mettait les pieds dans un endroit pareil. Mais avec sa meilleure amie à ses côtés, elle se sentait plus à l'aise.
Assises dans une salle privée, elles attendaient le signal. Lorsqu'un homme masqué les approcha, elles se levèrent pour le suivre.
— Par ici ! dit-il en leur montrant le chemin.
— Tu es sûre qu'on ne va pas croiser quelqu'un qu’on connaît ?
— Tu réfléchis trop, ma puce. N'oublie pas pourquoi on est là. Tu étais stressée, tu as besoin de te détendre.
— Tu as raison.
Ces paroles lui donnèrent un peu de courage.
Arrivées au bout du couloir, June lui banda les yeux.
— Entre maintenant !
— Mais... comment vais-je marcher ?
— Ne t'inquiète pas, je suis là. Pour une première, on fera ça à trois.
— D'accord.
Elles entrèrent, et June l’aida à s'asseoir sur le grand lit king-size.
— Je vais t'aider à faire baisser ton stress.
Elle glissa la main dans son soutien-gorge et en sortit un sachet de pilules. Elle en mit une dans la bouche d'Elein, s'assurant qu'elle l'avale.
— Tu verras, tout ira bien. Tu te sentiras si bien que tu voudras recommencer.
Elle lui murmura cela à l'oreille.
Peu après, la porte s’ouvrit et un homme d’une trentaine d’années entra.
— Bonsoir !
Sa voix était grave et il s'avançait d’un pas ferme, toujours masqué.
— Tu arrives au bon moment ! lança June.
— Je vois ça. On commence par quoi ?
— Mon amie ici présente souhaite s’évader. Peux-tu l’aider ?
— Pas de souci, mais j’aimerais vous voir à l’œuvre.
— Quoi ? Ce n'était pas prévu.
Elein n’avait aucune intention d'avoir une relation intime avec June. Quand elle avait entendu "à trois", elle s’était dit qu'elles coucheraient chacune avec le gars, sans interaction entre elles.
— Qu’est-ce qui te dérange ? Tu as déjà eu des relations avec une fille. Quelle est la différence ? Tu ne veux pas de moi ?
June semblait contrariée.
— Bon, c’est pour aujourd’hui ou pour demain ?
L'homme commençait à s’impatienter.
— On va le faire, t’inquiète. N'est-ce pas, Elein ?
Elle ne répondit pas. Quand elle tenta de se lever, elle sentit un vertige.
— Qu’est-ce qui m’arrive ?
Elle avait la tête qui tournait.
— C’est rien, ma puce, on va se détendre et on fera comme tu as dit.
June fit signe à l’homme de se rapprocher. Il écarta la distance et captura les lèvres d'Elein quand il fut à sa hauteur. June fit de même, et l’homme profita de l’occasion pour embrasser les deux.
— On va bien s'amuser ce soir !
dit-il, ravi.
Il était prêt pour une soirée de folie, ignorant qu'Elein avait été droguée par June.
