Chapitre 17
Écrire est un art
Maman
Faire face à ma famille me torturait et trouver une solution pour que ma mère retourne dans son domicile d’enfance n’était pas évident.
J’avais réuni ma femme et mon fils au salon. Ils étaient impatients de savoir ce qui faisait l’objet de cette réunion.
Assis face à eux, je me mis à leur raconter depuis la mort de papa. Je ne pouvais les regarder dans les yeux. J’avais les yeux river au sol lorsque je leur parlais.
Le silence qui régnait ne me rassurait point. Lorsque j’eus terminé, Stéphane se leva et sortit de la maison.
Quant à Imani, elle resta figée sur moi. Elle respira un grand coup et me dit :
_ je savais que tu bavais pour Ana.
Je levai la tête surpris. La seule chose qui avait attiré son attention était le fait que j’avais des sentiments différents pour ma sœur.
La partie où ma mère a abusé de moi, la fiancée de notre fils s’est accouplé avec sa sœur et qu’elle était enceinte l’ont point intéressé.
Elle se leva et tourna sur elle-même comme une animal en chaleur. Elle hurla sur moi. Je la fixai comme si c’était la première fois que je la voyais. Je me levai également pour lui faire face.
_ attend, c’est tout ce qui t’intéresse ? Le plus important dans cette histoire est notre fils mais tu n’en as même pas parlé.
_ il est important oui mais je ne comprends pas comment tu peux aimer ta sœur comme un amour. C’est dégueu. Tu devrais avoir honte !
_ j’ai honte ! J’ai tout fait pour ne pas ressentir cela mais je n’ai pas réussi. La malédiction a dominé, elle ne veut pas nous lâcher, elle veut absolument que nous soyons dans l’inceste. Voilà pourquoi tu dois venir avec moi chez ma grand-mère pour que nous trouvons une solution pour notre enfant.
_ je n’irai nulle part. Cette histoire de fou n’est pas mon affaire. Tu règleras cela tout seul. Je veux divorcer.
Après ces mots, elle alla s’enfermer dans notre chambre. J’avais dormi cette nuit là sur le sofa. Très tôt, Ana m’appela pour savoir comment les choses s’étaient déroulées.
Après un petit récit, elle ne fut pas surprise de la réaction de ma femme. Elle me proposa de lui parler, j’acceptai. Elle m’informa que Bertrand était en route pour Douala.
Il avait pris un avion et devant être là d’un moment à l’autre. Toute cette journée-là, nous n’avons pas eu les nouvelles de Stéphane mais j’en avais eu de ma fille. Elle m’appela.
Lorsque je sus que c’était elle à l’autre bout du fil, je ne sus quoi lui dire. Stéphane lui avait tout raconté. Sa voix cassante ainsi que ses larmes me brisèrent en plusieurs morceaux.
Elle n'arrivait pas à accepter ce que notre mère m’avait fait. Elle ne m’avait pas jugé. Elle avait compris que la fautive était Madeleine.
Elle ne voulut plus garder l’enfant qu’elle portait. Mais j’avais peur pour elle, peur que ce qui est arrivée à Ana lui arrive. Je suivis mon instinct et j’appelai ma grand-mère.
Elle me fit comprendre que je devais empêcher ma fille d’avorter. Que tout allait entrer dans l’ordre. Les choses de devaient se faire naturellement.
Je n’ai pas compris pourquoi elle le disait mais j’ai appelé Perle et je lui ai demandé de ne pas évacuer. Elle m’a posé un tas de questions en larme.
Je lui ai juste demandé de me faire confiance. Deux jours étaient déjà passés.
Le temps passait et convaincre ma femme de venir avec moi n’était pas facile. Elle me boudait et elle insistait sur le divorce.
À chaque fois quelle le disait, je ne répondais pas. Je n’avais même pas droit de toucher à son ventre qui prenait du volume.
Au moins, Bertrand avait accepté de venir avec nous. Ça faisait longtemps qu’il n’avait pas vu grand-mère.
Il devait en profiter. Il s’est excusé auprès de ma sœur de l’avoir abandonné. Lorsqu’il a appris la vérité, il n’a pas su comment réagir.
Nous avions décidé à trois de convaincre Madeleine. Je lui ai donné un RDV dans un restaurant luxueux.
Elle était si contente d’être dans un endroit pareil. Ana et Bertrand arrivèrent derrière elle. Elle était surprise de voir Ana.
Elle fixa Bertrand, elle ne pouvait pas imaginer qu’il s’agissait de son neveu. Ils prirent place et je me mis à expliquer la situation à Madeleine.
Elle refusa de remettre pieds où elle a grandi. Malgré nos supplications, elle refusa de nous accompagner. Elle se leva et s’en alla. Je lui arrêtai le bras.
_ si c’est de l’argent que tu veux je peux t’en donner.
_ qu’importe la somme, je le prendrai pas.
_ tu as peur de ton passé. Le fantôme de ton père te hante. Jamais tu ne trouveras la paix si tu continues à fuir, tu dois payer de tes actes. J’espère que ton passé te tortura jusqu’au ta mort.
Elle resta figer comme si elle venait de voir un fantôme. Nous sortîmes du restaurant. Bertrand et Ana me demandèrent d’insister pour que Imani nous accompagne.
Je leur avais expliqué que c’est impossible. Ana a proposé lui parler. Je refusai
_ elle te haie. Ça sera plus grave.
_ ne t’en fais pas. Tout se passera bien.J’avais confiance à ma sœur. C’est à ma femme que je n’avais pas confiance. Sa haine envers Ana était trop énorme. J’arrivai à la maison avec Ana. La ménagère m’informa que Imani était dans notre chambre et que Stéphane était rentré saoul. Il est enfermé dans sa chambre. Ana voulut aussi lui parler après avoir terminer avec Imani. Je me dirigeai avec elle vers la chambre. Elle entra et moi je restai dehors à tout écouter.
_ que fais-tu là ?
_ Imani, je suis venue te parler.
_ c’est ton frère qui t’envoie ? Ah mais qu’est-ce que je raconte ? C’est ton amoureux qui t’envoie ?
_ arrête ça, ce n’est pas drôle. Lui et moi n’avions jamais voulu de ça. On se bat pour que cette folie s’arrête. Il t’aime.
_ c’est ça. Bref… faites ce que vous voulez. Je vais demander le divorce. Je ne peux pas vivre avec un homme qui a une famille de fou, lui-même un fou.
J’entendis Imani s’exclamer « aie » je me demandais bien ce qui se passait ? Elles continuèrent.
_ je t’interdis de parler de ma famille. Seule ma mère est l’unique responsable de cette abomination. Si tu veux t’en prendre à une personne, c’est à elle. Le reste de ma famille est de bonne foi.
_ tu n’étais pas obligée de me gifler.
_ je devais le faire pour que tu comprennes que tu exagères. Tu insultes ta belle-famille. Tu vas finir par rendre ton mari fou. Toi qui doit le soutenir, le conseiller, le consoler, c’est toi qui le condamne et pourtant vous avez signé pour le meilleur et le pire. Quelle genre de femme qui aime réellement son mari peut le laisser dans une situation pareille ? Avec toi ou sans toi, nous allons arrêter cette malédiction. Tu me déçois énormément. Moi qui croyais que tu l’aimes vraiment. Ressaisis-toi et laisse ta jalousie. Pense à Stéphane. Il doit avoir une meilleure vie. Si on n’arrête pas cette malédiction, ça continuera et ça détruira notre progéniture. Pense à ton enfant que tu portes.
Les paroles de Ana avait transpercé le cœur de Imani. Elle devint calme. Ana sortit et me dit qu’elle pense que ma femme changerait d’avis.
Lorsque Ana est rentrée, je suis allé dans la chambre que j’occupais me débarbouiller ensuite je suis allé manger.
En rentrant dans la chambre, je croisai mon fils.
_ salut papa
_ salut mon fils
_ comment vas-tu ?
_ mal et toi ?
_ pareil. Je te demande pardon. Dans cette histoire, tu n’es qu’une victime. C’est grand-mère la fautive. Quand je pense que je voulais la connaître. Elle pouvait me faire la même chose un jour.
_ merci mon fils. Ça me soulage que tu comprennes. Maintenant tu comprends pourquoi je ne voulais pas que tu t’approches d’elle.
_ Oui papa je comprends tout maintenant. Je prie que vous réussissez à supprimer cette malédiction.
_ merci mon garçon.
Je le pris dans mes bras. J’avais de la peine pour lui. Cette malédiction avait touché mes enfants, des innocents. Les pauvres.
Je comprenais parfaitement ce qu’ils ressentaient. Amoureux d’une personne avec qui c’est impossible d’avoir une relation.
Deux jours après, on se mit en route. Imani accepta finalement de nous accompagner. Elle était toujours fâchée contre moi.
Plus on restait ainsi plus mes sentiments diminuaient. Tout ce qui hantait mon esprit était cette histoire d’inceste.
Je devais en finir avec. On payaient les billets lorsqu’on vit Stéphane arriver avec sa grand-mère. Nous étions tous surpris. Ils coururent vers nous.
_ papa, elle vient avec vous.
_ mais…
_ papa, le temps presse allez-y.
_ merci mon fils. Tu es le meilleur.
Dans le regard de ma femme je pouvais voir la haine sa haine vis-à-vis de ma mère.
C’était normal. Bertrand, Imani, Ana, Madeleine et moi embarquions dans un avion pour en terminer. Ce que nous ignorions est que pleins de surprises nous attendaient.
A suivre...
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