Chapitre 16
Écrire est un art
L'histoire de Madeleine
Durant tout le voyage, ma sœur était ailleurs. Je savais qu'elle pensait à son mari. Moi à sa place, je devais me demander où il était tout ce temps ? Pourquoi l'avoir abandonné au lieu de parler normalement comme un couple ? Comment prendrait-il le fait qu'elle n'ait plus l'enfant ? Pourquoi revenir maintenant ?
Je pensais qu'elle ne devrait pas autant se préoccuper vu qu'il l'a abandonné, il l'a laissé se débrouiller toute seule pourtant tous les deux étaient dans le même bateau.
J'espérais le rencontrer pour le toucher quelques mots.
On arriva à Kribi. À peine descendus, on cible un homme en costume avec un chapeau tenant une plaque écrit "Mba Daniel" on se rapprocha de lui.
Il demanda ma carte d'identité. Je lui donnai. Il me la remit et nous demanda de le suivre. On le fit.
On arriva devant un véhicule, il nous ouvrit la portière en disant : "madame vous attend. Entrez et si vous avez besoin de quelque chose, signalez le moi" il était sympa.
On roula dans la voiture. Ana me chuchota " apparemment notre grand mère est pleine aux axes" je l'avais bien remarqué.
Maman qui est obsédée autant par le matériel, elle a accepté de quitter tout cela alors que notre père qui n'avait encore rien ? Je ne comprenais pas.
Une grande barrière s'ouvrit sur nous. On entra dans une concession. On roula au milieu des arbres, fleurs et plantations.
Un beau paysage. On arriva devant un manoir. Le chauffeur nous ouvrit la portière en nous souhaitant la bienvenue.
À l'entrée, il y'avait des servants. Ils nous accueillirent chaleureusement. Nous entrâmes. L'intérieur est immense.
On aperçut un homme descendre des escaliers. C'est en souriant qu'il nous s'adressa à nous
_ bienvenue à vous mes chers petits fils.
_ pardon ?
_ je suis l'époux de votre grand mère donc vous êtes mes petits fils. Appelez-moi Luc. Daniel et Ana, comme vous êtes beaux.
_ merci repondions-nous en chœur
Il ordonna aux employés de nous montrer nos chambres mais nous refusions car on devait faire un aller-retour.
On demanda à voir notre grand-mère. Il nous conduisit à elle. On entra dans une pièce. Il y'avait une personne assise sur une chaise regardant par la fenêtre.
Une voix afaiblit et fine s'adressa à nous.
_ mes enfants, vous êtes déjà là. Soyez les bienvenus chez vous. Roland laisse nous s'il te plaît.
_ d'accord ma chérie.
La chaise se retourna et on aperçut une vieille femme raffinée, belle pour son vieil âge.
Elle avança vers nous en appuyant sur un bouton sur sa chaise roulante. Elle avait des traits de ressemblance avec notre mère.
Elle tendit la main vers moi et me dit :
_ tu lui ressembles énormément. J'aurai voulu qu'il soit encore en vie pour te voir.
_ qui ?
_ prenez place mes enfants et demandez-moi tout ce que vous voulez. Si c'est possible, je le ferai.
_ grand-mère, depuis que notre père est décédé notre famille porte une malédiction. Je me dis que nous n'avons pas réalisé une de ses recommandations...
Elle arrêta Ana et lui demanda
_ ma fille, de quelle malédiction parles-tu ?
_ euh...et bien...je me suis mariée avec mon cousin Bertrand et nous avons eu un enfant. Ta fille qui est notre mère a abusé de son fils ici présent et est née une fille. Son fils s'est accouplé avec l'enfant qu'il a eu avec notre mère et cette dernière attend un bébé.
_ ça alors ! Comme ça cette abomination s'est réalisée. Mon feu mari a vraiment lancé un sort à votre mère.
_ pardon ? Je ne comprends pas lui dis-je.
_ écoutez-moi bien parce que à travers ce que je vais vous raconter, vous comprendrez pourquoi cela vous arrive.
Nous étions très attentifs à ses lèvres. Elle prit un souffle et nous raconta l'histoire de notre mère.
Notre mère a été trop gâtée par ses parents. Étant la seule fille, elle avait droit à tout. Tout le monde cédait à ses caprices.
Ses frères la protégeaient, quiconque lui faisait du mal en subirait des conséquences. C'était la princesse de la maison.
Croyant faire du bien à notre mère, ils l'ont rendu capricieuse, arrogante, égoïste, égocentrique...la seule qualité qu'elle avait été sa beauté physique.
Ils ont élevé et aimé un monstre. Ils se sont rendus compte de cela lorsqu'elle a tué un de ses frères dans son sommeil avec un couteau parce qu'il a renvoyé une sortie qu'ils avaient prévu ensemble.
Ils firent passer cela pour un suicide de peur que leur fille et sœur aille en prison pour toujours.
Après cet incident, notre mère avait changé. Elle ne vivait presque plus dans la maison, elle manquait du respect à ses deux frères qui lui restaient et ses parents.
Sa mère était à bout mais son père lui disait que sa leur fille changerait lorsqu'il lui couperait les vivres.Il exécuta son plan.
Cela renda notre mère folle. Elle savait que nos grands parents ne s'entendaient pas avec la famille de papa alors pour les énerver, elle séduisit papa et commença une relation avec lui.
Un soir, grand-mère entendit une conversation entre sa fille et son mari. Cette dernière lui ordonna de débloquer ses comptes mais il refusa tant qu'elle ne changerait pas son comportement.
Elle était grossière avec lui, il la frappa. Elle sortit de la pièce en larmes. Grand-mère calma grand-père et lui demanda de ne plus la frapper car cela ne changerait rien.
Le lendemain matin, ils entendirent les hurlements provenant de la chambre de notre mère. Tous accouruent.
Grand-père était couché sur le lit de sa fille tenant son vêtement. Notre mère se repliait sur elle même. Grand-père répétait qu'il venait pour voir sa fille et s'excuser pour ce qu'il avait fait à la veille.
Elle lui a donné un jus de fruit puis il s'est réveillé avec la braguette ouverte et la chemise de sa fille entre les mains mais maman disait le contraire.
Elle disait en larmes " mon propre père m'a violé" il était entré dans sa chambre mais s'était encore disputés.
Il l'avait frappé et violé selon ses dires. Elle avait des blessures sur elle. C'était évident qu'elle disait la vérité.
La version que Arthur m'a raconté suivit. Mais lorsque grand-père s'est suicidé, grand-mère sut bien après qu'il disait la vérité.
Dans une lettre, il avait maudit sa fille. Il l'avait lancé une malédiction à sa génération.
Ana et moi étions scandalisés. On n'arrivait pas à croire qu'un monstre nous avait mis au monde. Grand-mère nous fixa et nous dit :
_ mes enfants, nous devons rompre la malédiction avant qu'il ne soit trop tard car les sentiments que vous éprouvez l'un pour l'autre grandiront encore plus et vous ne pourriez plus rien faire pour les stopper. Ça se voir à des kilomètres que vous vous aimez à la folie. Vous êtes frère et sœur. Ce sentiment n'a pas sa place.
_ que peut-on faire grand-mère ? Demanda Ana.
_ parle avec Bertrand. J'ai appris qu'il est de retour. Toi mon fils, dit la vérité à ton épouse et à ton fils. Ensuite, viens avec Bertrand ici et toi viens avec ta mère.
_ grand-mère je ne peux pas leur avouer une telle abomination.
_ tu n'as pas le choix. C'est la première étape pour rompre la malédiction.
_ et comment amenez notre mère ici ?
_ trouve une solution. Tu la connais donc tu trouveras. Vu que c'est le moment des vérités Daniel, je dois t'avouer que Stéphane n'est pas ton véritable père. Ton père biologique est mon mari. Ta mère l'a drogué et à couché avec lui. Tu es né et elle a menti à Stéphane que l'enfant est de lui.
_ non c'est faux !
_ ça fait mal mais c'est la pure vérité. Lorsqu'elle a quitté cette demeure, j'avais les doutes qu'elle soit enceinte. J'ai eu la confirmation lorsque j'ai appris par la famille de Stéphane qui se vantait que Madeleine attendait un enfant et elle a accouché nette comme je l'avais compté. Je savais juste qu'elle avait eu un fils.
_ Maman est une ordure. Pour être sûre, Daniel, tu dois parler avec maman. Si grand-père était encore vivant, on pouvait faire une test d'ADN me dit Ana.
J'étais muet. Je ne m'attendais pas à cette nouvelle affreuse. Moi le fils de celui qui était censé être mon grand-père.
Je suis un enfant incestueux. Je ne voulais pas imaginer les têtes de mon épouse et de celui de mon fils lorsqu'ils apprendront la vérité.
Ma vie est un désastre et tout cela à cause de notre mère.
A suivre...
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Nulle ne peut échapper à son passé.