Chapitre 15
Écrire est un art
Abomination
Nous étions tous assis à la même table à déguster du bon ndolè viande plantain mûr de Imani. Je mangeais sans manger.
Mon esprit était très loin. Pour ne pas éveiller les soupçons, Oscar me ramenait de temps en temps pour que je m’exprime sinon ma femme allait vite remarquer que quelque chose n’allait pas.
Je ne savais quoi penser tellement j’étais sous le choc. Dans sa curiosité, Imani demanda
_ pourquoi cette fille ressemble autant à Ana ? Ana as-tu eu un enfant alors que tu n’étais encore qu’une jeune fille ?
_ non. C'est vrai que la ressemblance avec moi me fascine.
_ elle ressemble beaucoup à ma tante effectivement. C’est l’une des choses qui me plaît en elle. J’ai eu l’impression de la connaître depuis des années dit Stéphane
_ comment s’appelle ta mère ma fille ?
_ voyons Imani, nous sommes à table. De plus, laisse cette petite respirer. Depuis qu’elle est là tu ne la lâches pas. Tout le monde est stupéfait par cette ressemblance dit Oscar.
Je reçus un message de Ana. Elle me disait qu’après le repas, elle voulait qu’on parle un peu. J’ai accepté.
Oscar animait la table avec des blagues, des histoires etc. Perle prit la parole ce qui me fit sortir de mes nuages.
_ monsieur, votre visage m’est familier. Je suis certaine que je vous ai déjà vu mais où ?
_ les gens se ressemblent tellement ma belle. La preuve regarde toi et moi lança Ana.
_ vous avez raison. J’ai de la chance de ressembler à une femme aussi belle que vous.
_ c’est très gentil.
Heureusement que Ana avait détourné son attention. J’avais fait des efforts pour terminer mon plat. Ne pas le faire, était soupçonneux de la part de ma femme.
Elle sait que j’adore ce plat. Tous assis au salon a causé. Oscar avait tout fait pour que Imani arrête de poser des questions sur la famille de notre charmante invitée.
Ana se leva et m’invita dans le bureau. Elle bloqua la porte à clé.
_ frangin, on va parler à voix basse. Personne ne doit nous entendre. Surtout pas ta femme et Stéphane je sais que Oscar est déjà au courant. Perle est la fille que tu as eue avec maman n’est ce pas ?
_ mais comment l’as-tu su ?
_ j’ai vite compris. Elle me ressemble trop et depuis que Stéphane nous l’a présenté, tu as changé. Daniel, que vas-tu faire ? Cette relation ne doit pas continuer.
_ je ne peux pas révéler la vérité.
_ il faut donc trouver une solution.
_ je pense que j’en ai une. J’espère juste qu’il marchera.
Mon fils allait me haïr. Il me prendrait comme le père qui ne veut pas que son enfant grandisse, un père qui ne veut pas le voir heureux.
Je préfèrais prendre ce risque que de voir mes deux enfants s’égarer.
Perle devait s’en aller. J’étais soulagé. Imani allait un peu se calmer. Sa curiosité me vexe tellement. Stéphane la raccompagna.
Oscar et Ana s’en allèrent eux aussi. Je venais de terminer ma douche et Imani peignait sa longue perruque indienne.
Elle ne tarda pas à me parler
_ bb je trouve cette fille bien pour notre fils. Il a fait le bon choix.
_ je ne le pense pas.
_ pardon ? Demanda-t-elle surprise
_ je dis que je ne la trouve pas bien. De plus, le fait qu’elle ressemble à ma sœur me gêne. Comment mon fils peut sortir avec une fille qui ressemble à sa tante ?
_ Pourquoi dis-tu que Stephane a fait un mauvais choix ?
_ mon instinct me le dit.
_ juste ça ? Aka ! Pardon laisse l’enfant hein.
_ ce n’est pas toi qui était contre pour qu’il nous présente une femme ?
_ Si mais après l’avoir vu, j’ai changé d’avis. Elle ressemble à Ana c’est vrai mais cela ne me dérange absolument pas.
_ je suis le chef de cette famille et je dis qu’il arrêtera cette relation. Je ne la veux pas dans ma famille.
Imani me regardait sans rien comprendre. Moi qui suis un homme simple et compréhensif, je refusais catégoriquement le bonheur de notre enfant.
Elle continua de peigner sa perruque et m’informa qu’elle était allée faire une échographie.
L’enfant est une fille. Je me réjouis face à cela mais je pensais directement à Ana et à moi. Je me demandai intérieurement « et si Stéphane finit par tomber amoureux de sa sœur comme moi ? »
Ah non cette histoire doit s’arrêter et pour cela, seul grand-mère pouvait m’aider.
Mon téléphone sonna. Un numéro inconnu. Je décrochai.
_ Daniel ?
_ oui c’est moi.
_ c’est la mari de ta grand-mère. J’appelle parce qu’elle m’a demandé de le faire.
_ et où est-elle ?
Je remarquai les yeux de ma femme sur moi. Elle avait arrêté de peigner.
Je sortis de la chambre pour m’enfermer dans le bureau. Je lui reposai la question, il répondit :
_ elle se repose. Nous sommes rentrés hier du voyage.
_ depuis là vous étiez toujours en voyage ?
_ oui. Elle s’est faite opérer et il lui fallait du repos.
_ elle avait quoi ?
_ c’est mieux de venir. Elle-même te le dira.
_ d’accord je serai là en semaine mais avant je vais vous appeler.
_ bien.
J’avais en tête d’y aller avec Ana. En sortant de mon bureau, je tombai sur mon fils.
_ ah papa. C’est toi que je cherchais.
_ entre donc filston.
Il entra et prit place.
_ papa, qu’as-tu pensé de Perle ?
_ C’est bien comme tu es venu m’en parler. Je n’apprécie pas beaucoup ta copine.
_ Pourquoi ?
_ sa ressemblance avec ta tante me dérange beaucoup
_ juste ça ?
_ non pas juste ça. Mon instinct me dit qu’elle te fera du mal.
_ papa tu es sérieux là ? Ton instinct ?
_ très sérieux. Je ne veux pas que tu l’épouses.
_ papa tu ne peux pas me faire ça. J’ai besoin de votre bénédiction pour aller demander sa main.
_ cherche une autre femme mais pas elle.
_ quelque chose me dit qu’il y’a un truc louche derrière. Elle te plaît ?
_ Mais non. Enlève ses idées de ton cerveau. Si tu l’épouses, tu n’auras pas ma bénédiction.
Il se leva et sortit de mon bureau en colère. J’appelai Ana pour lui informer que l’époux de grand-mère venait de me joindre.
Elle était d’accord pour qu’on y aille. Je vis mon fils rentrer de nouveau dans mon bureau. Il me dit :
_ je ne sais pas ce que ma fiancé t’a fait mais je t’annonce que bientôt tu seras grand-père. Jamais je ne la laisserai. Je l’aime et aussi mon enfant qui est en route.
Cette nouvelle me glacia le sang. Enceinte ? Perle ma fille attendait un enfant de son frère en même temps son petit fils.
Non je ne pouvais pas l’accepter. Je rappelai le mari de ma grand-mère pour lui informer que je venais le lendemain avec ma sœur.
Il était vraiment heureux. Le lendemain, Ana et moi devions prendre le premier vol. J'avais hâte d'écouter ce que notre grand mère avait à nous dire.
J'annonçai la nouvelle à ma femme. Et c'était reparti pour un questionnaire
_ c'est obligé d'aller demain ? Pourquoi cette précipitation ?
_ elle et nous devons parler sérieusement.
_ nous ? Tu t'en vas avec qui ?
_ ma sœur
_ vous partez vraiment voir votre grand mère ou vous partez dans un lieu où vous serez juste à deux ?
_ Imani assez ! Mais qu'est ce qui te prend ?
_ je te retourne la question. Tu aimes ta sœur et tu penses que c'est normal ?
_ c'est faux ce que tu dis. Je l'aime comme ma sœur. Arrête ce que tu fais là. Ne me mets pas en colère.
Elle resta là à me regarder sans plus rien dire. Elle m'agaçait, j'avoue.
Parfois je voulais me confier à elle mais lorsque je repensais qu'elle adore juger les gens et qu'elle n'essaie même pas de se mettre à la place des autres, cela me décourageait.
Je n'avais pas dormir dans la chambre cette nuit là. J'étais allé me réfugier dans la chambre que occupait Ana lorsqu'elle vivait avec nous.
Imani vint frapper à ma porte plusieurs fois mais je ne l'ouvris pas. Je voulais qu'elle arrête de m'embêter avec cette histoire.
Je me couchai en espérant que le lendemain arrive vite. Je reçus un message d'Ana. Elle disait que son mari qui est notre cousin avait refait sur face.
A suivre...
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Personne ne peut fuir son passé