Le secret de mon mari
Chapitre 8
Que fait Arthur à Paris ?
Anthony est sans remords...
Yaoundé, Cameroun
#Maxwells
Depuis mon retour au pays, je n'ai pratiquement pas eu le temps pour me détendre comme je le faisais avant avec mes proches. C'est pourquoi ce soir j'ai organisé un grand dîner en famille afin de renouer les liens.
Mes parents, ma tante Prisca, mes cousins et cousines étaient tous présents. Pendant le repas, on échangeait dans la bonne humeur. Mon cousin Willy avec qui je m'entendais très bien n'avait pas hésité à me lancer des blagues pour me cafouiller un peu.
C'était sympa jusqu'à ce que ma mère ne mette sa bouche.
Maman: Ton cousin n'a pas tort mon fils, quelles excuses vas-tu nous sortir maintenant ?
Willy: Il a briss ( réussi ) tata, maintenant il va nous dire qu'il recherche une femme raffinée et élégante.
[ Ils éclatent de rire .... ]
Je lui lance un regard sombre au même instant.
Moi: Je vais me marier mais pour le moment je dois d'abord contrôler mon business. Les restaurants de Douala et Kribi fonctionnent bien mais celui de Yaoundé est encore nouveau. Il faut qu'il soit d'abord bien rentable avant que je ne songe à penser aux femmes.
Ma mère se met à bailler pour signifier que mes propos l'ennuient.
Willy: Tata , il faut le laisser. Ton fils risque nous sortir une mekat (blanche) bientôt à cette allure. C'est comme ça avec les gars qui ont boza ( voyagé en utilisant une route clandestine).
Moi: La ferme Willy !
Je l'aime bien quand il a la bouche close. Lui c'est un moulin à paroles heureusement qu'il sait quand même garder les secrets.
Maman: De toutes les façons, tu n'as plus d'excuses. J'attends des petits-fils. Tu sais que je ne t'aurais pas mis autant de pression si ta soeur n'était pas décédée.
Le fait d'évoquer ma soeur me chagrine directement. Elle est partie comme un jeu. À l'époque mes parents n'avaient rien pu faire pour la sauver faute de moyens financiers. Aujourd'hui j'ai de l'argent, je prends soin d'eux mais malgré tous mes efforts pour panser leur chagrin, cette blessure demeure éternelle.
[ L'ambiance devient pourrie.... ]
Ma tante se lève et décide de porter un toast. Sa joie nous contamine, on se lève tous avec le sourire aux lèvres et la soirée reprend de plus bel.
~ Plus tard ~
Nous nous regroupons entre cousins, je prends place près de Willy. Le plus âgé parmis nous prend la parole.
Eric: Sinon Max, comment tu te sens depuis ton retour ?
Moi: Bien, je dois avouer qu'au départ ce n'était pas facile mais ça va. Je gère !!!
Willy: Tu as intérêt, mbeng ne doit pas te changer mon frère. Stay cool.
Moi: Toujours !!! D'ailleurs, j'ai pensé à organiser un match amical avec les vétérans et les jeunes de ce quartier. Il y'aura de la bouffe et la bière à volonté à la fin. Qu'en dites-vous ?
Ma cousine prend la parole au même instant.
Charline: Je viendrais avec mes amies pour vous encourager.
Willy: Dis-leur de venir avec des lèche cul ! Je dois bien me rincer l'oeil !
Charline: Mouf, ne cherche pas ta part de femme continue à quémander le cul partout.
Il lui fait un doigt d'honneur. J'éclate de rire.
Toute cette ambiance me plaît, c'est ainsi que j'ai grandi avec mes cousins. On n'avait rien, mais on était heureux et une chance pour nous avec le temps rien n'a changé.
Nous sommes toujours restés soudés et en bon terme. C'est une véritable grâce si je peux le dire ainsi.
Eric: Je vais me charger de tout , mais tu sais que ça va prendre un peu de temps. Je dois rencontrer le chef du quartier, obtenir son approbation ensuite réunir toute l'équipe des vétérans et jeunes du quartier.....bref , je te tiendrai au courant pour le budget !
Moi: D'accord, je compte profiter de cette occasion pour faire la publicité de ma marque : Aryma !!! Boissons naturelles, épices et autres.
Willy: Ohhhhhhh l'homme d'affaire ! Tout est calculé avec toi.
Moi: Maf !
Eric: Blague mon petit on t'a dit que les gars Dschang sont là pour jouer !? Je te soutiens mon frère.
Charline: Moi de même ! Je vais me charger de la communication et obtenir des sponsors si possible.
Moi: Woww, vous êtes géniaux !!!
Je ne pensais pas qu'ils allaient réagir aussi promptement. J'ai vraiment de la chance de les avoir.
Tout se passe comme prévu au final. C'était une belle soirée.
Paris, France
~ Une semaine plus tard ~
#Suzanne
J'ai passé plusieurs jours à l'hôpital sans que mon époux ne pointe le bout de son nez. Quand je l'appelais, il ne décrochait pas. Fatiguée de cette situation, j'avais décidé de laisser tomber. Je ne voulais pas mourir jeune. Il n'avait qu'à faire comme il voulait.
Ce matin avant ma sortie , il a fait son apparition et a réglé les factures. Il était de bonne humeur et ne s'est pas gêné de me fournir des explications. J'ai décidé aussi de ne pas réagir. Lorsque nous avons rejoint notre chambre d'hôtel, il a déposé mon sac et s'apprêtait à s'en aller mais je l'ai interpellé.
Moi: Anthony !
Anthony: ..
Moi: Je veux une carte bancaire pour faire des achats. Faudrait au moins que je puisse rapporter quelque chose à mes proches.
Anthony: D'accord !
Il a envoyé sa main dans sa poche et a sorti son portefeuille. La seconde qui suit, il a retiré l'une de ses cartes et m'a remis cela.
Anthony: Fais-toi plaisir !
Moi: Merci.
Sans transition, il est parti. Où ? Je l'ignorais. Je ne voulais plus me creuser la tête. J'avais marre de m'interroger. De réfléchir, puisqu'il avait décidé que notre relation allait rester ainsi, sans souci. J'allais le laisser vivre sa vie mais quoi qu'il advienne, je ne comptais pas lâcher prise.
Je m'étais mise en tête de découvrir son secret. J'allais le faire peu importe ce que cela allait me coûter.
Après son départ, j'ai pris mon bain et je me suis apprêtée pour ma balade. Visiter la ville, faire du shopping, seule.
Quelle tristesse !!!
Une plus tard, je sortais d'une boutique de parfums lorsque je suis tombée par hasard sur Arthur. Que faisait-il ici ? Est-ce avec lui que mon époux se trouve ? Quand est-il arrivé ?
Je me posais toutes ces questions en l'espionnant en douce.