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Un mot sur la mort !

3 juil. 2024 - 3 Minutes

Je sais maintenant ce que ça fait de perdre un être cher, parce que, de tous les membres de ma famille que j'ai vu passer de vie à trépas, ma grand-mère était celle pour qui j'avais le plus d'estime et d'affection. 

Ma grand-mère décédé le 25 juin 2024 suite de maladie 
Ma grand-mère décédé le 25 juin 2024 suite de maladie 

Ma grand-mère est morte. 

Pour commencer, j'ai eu sérieusement du mal à écrire cet article, d'ailleurs, je n'avais plus ouvert mon ordinateur depuis presque deux semaines. Ma grand-mère était une femme atypique, qui a su se faire un nom dans tout ce qu'elle a entrepris. Elle a eu une carrière sportive assez brillante, et était internationale camerounaise de handball. Je me rappelle quand elle me disait « Je te jure allan à notre époque le sport ne payait pas, c'est que hein... » Telle une bonne Bamiléké c'était "une chercheuse d'argent" dans sa jeunesse, d'ailleurs elle fut la première femme à ouvrir une boutique prête à porter dans la ville de bafoussam. Ma mère, qui est sa fille bien sûr, ne manque jamais l'occasion de me rappeler à quel point TCHAFFI ESTHER était dynamique ce qui lui a valu de faire la couverture du célèbre magazine de l'époque "AMINA" qui mettait en avant les femmes qui se démarquaient. Elle s'était nouée d'amitié avec certains figures politiques de notre pays comme Françoise Mpuene, la regrettée Madame Foning et un jour, j'étais surpris de voir débarquer le Secrétaire national du parti au pouvoir dont elle était une noble militante dans la ville de bafang. C'était une femme extrêmement brillante, qui réussissait à prononcer une phrase en toutes les langues vernaculaires du Cameroun, et sans compter sa maîtrise parfaite du français. Dans ma famille, c'était une référence. Elle était surtout connue pour sa rigueur et sa fermeté. C'était aussi la mère de tout le monde, car elle a abrité sous son toit et élevé des enfants à foison. Elle savait presque tout faire. La cuisine, le ménage, la lessive, etc. C'était le prototype parfait d'une femme travailleuse. 

CHRISTIAN DEUTOU et sa grand-mère à une cérémonie traditionnelle en 2023
CHRISTIAN DEUTOU et sa grand-mère à une cérémonie traditionnelle en 2023
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Pour moi, elle était comme une seconde mère. Même si des fois, je n'arrivais pas à supporter sa rigueur, au fond, je savais que ma grand-mère était la seule personne qui pouvait m'accompagner dans mes rêves les plus fous. Elle n'a pas hésité de m'encourager lorsque je voulais devenir footballeur en m'offrant d'abord ma première paire de crampons, ensuite en m'offrant l'opportunité d'intégrer la kadji sport académie. Malgré mes échecs, elle ne m'a jamais complètement tourné le dos, et si aujourd'hui, j'arrive à me servir parfaitement d'un ordinateur, à maîtriser les techniques de communication sur le digital, c'est grâce à elle, qui m'a offerte une formation de pointe dans un prestigieux centre de formation professionnelle après mon baccalauréat. Honnêtement, je ne saurais dénombrer toutes ses actions positives envers moi, pourtant, je ne suis qu'un de ses quatorze petits-fils. Elle a marqué ma vie, et en a laissé une empreinte indélébile. Je la croyais immortel, hélas... 

Mon mot sur la mort. 

La mort est la seule certitude dans cette vie 
La mort est la seule certitude dans cette vie 

J'ai désormais une certitude. On ne peut jamais ressentir à quel point on aime réellement une personne tant qu'elle est en vie. Perdre un être cher est une épreuve déchirante qui laisse un vide profond dans nos cœurs. La douleur qui accompagne cela est indéfinissable et se manifeste de différentes façons, allant de la tristesse intense à un sentiment d'engourdissement presque insupportable. Chacun d'entre nous réagit à cette douleur de manière unique. Un gars comme mon mentor Écclésiaste Deudjui perdrait totalement l'appétit si un jour son bailleur rend l'âme ; pourtant, celui-ci ne lui fait aucune réduction sur le loyer. Lol !! Bref, la mort est une situation accablante qui nous procure à tous du désespoir. Après le décès d'un être cher, on se sent désemparé, en colère, voire coupable de ne pas avoir fait assez, et pourtant nous sommes tous, conscient que nous vivons, parce que nous allons mourir. 

Christian Deutou :  « Aimons nous vivant ! » article publié sur www.wutsi.com/@/leswandaseries contact: 237652502916 / 697972151

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