Marc Ndjié se confie : « Le peuple Bakoko est très accueillant et discret »
Originaire du village d'Elogbatindi et appartenant à l'ethnie Bakoko Mpo’o, Marc Ndjié a accepté de répondre aux questions de Voyage en Hauteur sur sa carrière, ses origines et les différents excursions touristiques qu’il a déjà effectué. De la visite des chutes de la Lobe à Kribi aux randonnées en montagne à Yaoundé il partage ses coups de cœur pour les richesses naturelles du Cameroun.
Marc Ndjié est un journaliste, communicateur et animateur radio et télévision camerounais. Après avoir exercé dans les médias traditionnels, il a choisi d'embrasser une carrière dans le numérique. Outre son activité de journaliste digital, Marc Ndjié est également chroniqueur littéraire avec sa page "La belle encre".
Pourquoi avoir choisi d'embrasser une carrière dans le digital ?
Initialement je suis journaliste, communicateur et animateur radio et télé. J'ai choisi d'embrasser une carrière dans le digital car ce secteur qui me semble très porteur. Avec la mondialisation et la transformation du monde en un "village planétaire" grâce au numérique, le digital offre la possibilité de diffuser ses informations bien au-delà des frontières.
Le digital permet un accès facilité et en temps réel à l'actualité, ce qui présente de nombreux avantages par rapport à la presse écrite, à la radio et à la télévision que je pratique par ailleurs. C'est donc une véritable passion pour moi et un choix dont je ne me suis pas encore repenti.
Un de mes objectifs actuels est justement de former ceux qui sont intéressés par les métiers de la communication digitale. Chaque fois que je rencontre quelqu'un de motivé par ce domaine, je me sens dans l'obligation de lui transmettre mon savoir et mon expérience.
Comment rentabilisez-vous vos activités de chroniqueur littéraire ?
Je suis également chroniqueur littéraire et j'ai une page intitulée "La belle encre". Je travaille également avec certains jeunes écrivains chroniqueurs qui ont un bel avenir.
Je rentabilise mes activités de chroniqueur de la manière suivante : je suis contacté par des clients qui me demandent de leur écrire un certain type d'histoire. Nous nous mettons d'accord sur un prix et un délai, et au fur et à mesure, ils suivent l'écriture du texte. À la fin, s'ils sont satisfaits, ils valident le travail, sinon ils sont remboursés. Je suis donc très professionnel dans mon approche.
J'ai déjà collaboré avec plusieurs Africains, pas seulement des Camerounais. Bien que certains soient venus avec de mauvaises intentions - j'ai dû donner une histoire complète à quelqu'un qui n'a finalement pas payé mes services - dans l'ensemble, mon activité de chroniqueur est bien rodée.
Au départ, j'écrivais par pure passion. Puis, petit à petit, nous nous sommes dit qu'il serait judicieux de monétiser cette activité. C'est ainsi que j'ai acquis des clients réguliers. J'ai même vendu certaines de mes chroniques sur des plateformes comme "Mondo Novel" et Wattpad, qui achètent et diffusent ce type de contenus littéraires.
Parlez-nous un peu de vos origines et de votre culture. Quels sont les principaux éléments culturels, traditions et coutumes de votre village d'origine ?
Mon village est celui d'Elogbatindi, dans le département de l'Océan, région du Sud. Je suis Bakoko Mpo'o, une ethnie du peuple Sawa. Au sein des Sawa, on compte les Duala, les Banens, les Batangas, les Mabeas, les Bassa'a et les Bakoko.
Les Bakoko Mpo’o sont localisés dans plusieurs régions du Cameroun, notamment le Littoral, le Sud, le Centre et le Sud-Ouest mais principalement dans le Littoral, à Edéa.
Nous avons une fête traditionnelle annuelle appelée le "Festival Elog Mpo'o" qui se déroule chaque mois de décembre du côté d'Edéa. Pour l'occasion, nous portons un pagne spécifique, caractérisé par des symboles d'un homme avec un chasse-mouche, une pirogue et une pagaie, représentant notre richesse, notre sagesse et notre culture.
Sur le plan culinaire, nous partageons les mêmes mets traditionnels que les autres ethnies Sawa, comme le Mitoumba (gâteau de manioc à l'huile rouge), le met de pistaches, le Mbongo Tchobi et bien d’autres. Nous vivons principalement de la pêche et de la cueillette en brousse.
La particularité des Bakoko est que nous sommes un peuple très accueillant et discret. Des personnalités bakoko connues incluent l'ambassadeur et légende du football Roger Milla, le ministre des Transports Jean Ernest Masséna Ngallé Bibéhè, ainsi que l'actuelle Miss Cameroun, Princesse Issié.
Quels sont les sites touristiques que vous avez déjà visités ?
Si j'avais beaucoup d'argent, j'aurais aimé voyager davantage. Parmi les sites que j'ai eu l'occasion de visiter, il y a les chutes de la Lobe à Kribi. J'ai également visité la grotte de Ngog Lipuba, près d'Edéa.
À Yaoundé, j'ai fait des randonnées avec le guide touristique Sidoine FEUGUI, qui m'a fait découvrir le bonheur et l'importance de ce type d'activité. Ce fut une très belle expérience.
Bien que je ne me souvienne plus de tous les sites que j'ai pu visiter, puisque cela remonte à longtemps, je me rappelle avoir visité les cascades du Mfoundi à Yaoundé, qui peuvent également être considérées comme un site touristique.
Dans l'ensemble, ces différentes visites m'ont permis de découvrir les merveilles et la beauté de la randonnée et des paysages naturels du Cameroun.