Mais qui veut la peau de Blériot Nyemeck ?

Depuis presqu’une semaine, il y a une information qui secoue le landernau médiatique, sportif et politique camerounais. En effet, l’une des têtes pensantes les plus suivies de ces derniers mois, Pierre-Blériot Nyemeck, serait menacée de mort !

Je parle au conditionnel mais en réalité l’information serait beaucoup plus sérieuse que cela. Car d’après des sources bien crédibles, le consultant d’Infos Tv serait la cible d’un gang très malintentionné, lequel gang aurait été payé pour l’achever, et cela de la manière la plus barbare et la plus ignominieuse qui soit...

Un autre Martinez Zogo ? Nous ne le souhaitons pas. D’ailleurs c’est toute la sphère cybernétique camerounaise de l’intérieur et de l’extérieur, qui s’est grandement offusquée de cette funeste information. Car comment comprendre que, en plein XXIème siècle, on puisse encore être pourchassé —à mort— à cause de ses opinions politiques, et, en l’occurrence, footballistiques ?

Pierre-Blériot Nyemeck n’est que la victime d’un fanatisme écervelé et béat, car ce qu’on lui reproche est d’un tel ridicule : on lui reproche de s’en prendre véhément à Samuel Eto’o Fils, bref, de ne pas souvent encourager ses actions alors que tous les deux sont pourtant originaires du peuple bassa’a...

Mais de quelle solidarité parle-ton ? Car lorsque le Pichichi s’en prend à François Omam Biyick (qui est bassa’a comme lui), ou à Joseph-Antoine Bell (qui est également bassa’), ou même encore à Benjamin Didier Banlock (un autre bassa’a), pourquoi ne lui réclame-t-on pas la même solidarité socio-ethnologique ?
Donc si je comprends bien, Samuel Eto’o aurait le droit de ne pas supporter ni soutenir ses propres frères bassa’a (il soutient Paul Biya en lieu et place de Cabral Libii), mais tous ceux qui sont bassa’a auraient l’intime obligation de le soutenir, lui ? Même lorsque ce dernier multiplierait les bourdes et les contradictions comme c’est le cas régulièrement ?

En tous cas, nous soutenons Pierre-Blériot Nyemeck. Nous regrettons que le pays ait basculé à ce point, au point où des menaces de mort sont ouvertement proférées à un individu de renom, un individu de qualité, un individu qui est un bien précieux pour notre jeunesse et pour notre Nation, au simple prétexte qu’il ne s’alignerait pas derrière les sulfureux partisans d’une église évangélique de Tsinga.

Comment peut-on même, si on est un être humain normal et qui est doté de rationalité et de bon sens, s’offusquer contre la contradiction ? Comment peut-on aller jusqu’à payer des gens pour occire un individu, c'est-à-dire le liquider littéralement, uniquement et exclusivement pour ses prises de position intellectuelles ?
Doit-on retourner à l’époque de la barbarie, à l’époque de l’Inquisition et à l’époque des Croisades ? Que deviendra notre pays le Cameroun après le départ inéluctable de Paul Biya, puisque nous devenons de plus en plus tribalistes, extrémistes et intolérants ?
Le seul péché d’un homme et qui lui vaudrait la mort, ce serait principalement de ne pas partager votre aveuglement fanatique, de ne pas s’agenouiller devant un ancien footballeur qui n’a jamais fait preuve d’autres qualités humaines remarquables, ou alors de dire simplement ce qu’il pense et avec les mots les plus crus et les plus justes ?
Pourquoi voulez-vous reprocher à un individu de persévérer dans la constance et dans la cohérence ?

Enfin bref, Pierre-Blériot Nyemeck ne mourra pas. Et si oui, ce sera de sa belle mort. Comme nous tous, d’ailleurs. Autant il a des détracteurs, autant il a une armée de Camerounais qui le soutiennent de par le monde entier, et qui assureront sa protection en esprit, en pensée et en parole.
Et il n’est même pas question ici d’évoquer le terme « vengeance », puisque que ceux qui avaient tué Martinez Zogo considèrent cet assassinat comme la plus gigantesque erreur de toute leur existence...

Ecclésiaste Deudjui
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