Ligne Rouge
Chapitre 33
La vérité commence à éclore....
Où est passé Hadès ? Ezéchiel va t'il s'en sortir ? Arielle au bord du gouffre.
~ Plus tard ~
Nous sommes allongés dans les bras l'un de l'autre. Je suis éreintée, il dépose un baiser sur mon front. Malgré le moment qu'on a partagé, je me trouve toujours bizarre.
Moi: Qu'est-ce qu'il y'a ?
Il force un sourire et me regarde. Ses yeux sont tristes, mon coeur se resserre.
Moi: Tu me reproches de quelque chose ?
Hadès : C'est impossible, tu es parfaite!
Ses paroles m'apaisent.
Je pose mes lèvres sur les siennes et l'embrasse. Il répond à mon baiser avec douceur. C'est vertigineux, je me perds entre le désir et le besoin de me contenir pour essayer de comprendre ce qui se passe.
Comme s'il a lu dans mes pensées, il s'écarte et m'observe.
Hadès: Mon amour, ce qu'on vit est spécial et j'aimerais que tu t'en souviennes lorsque le doute viendra dans ton esprit.
Moi: Cesse de me parler en parabole,dis-moi plutôt ce qui se passe.
Hadès : J'existe grâce à toi , tu as donné un sens à ma vie Ary.
Mon coeur se brise. Je n'en peux plus. Qu'est-ce qu'il essaie de me passer comme message au final ?
Moi: On s'est promis de tout se dire.
Hadès : Je te dirais tout ce que tu devras savoir le moment venu.
Moi: Comme c'est rassurant !
Je me sens lésée.
Il m'entoure de ses bras , je dépose ma tête contre son torse et me laisse bercer par sa respiration.
~ Le matin ~
À mon réveil, je réalise que je suis seule dans mon lit. À quel moment est-il parti ? Je l'ignore. Je m'apprête pour l'école juste après et une demi heure plus tard, je suis fin prête.
Je descends les escaliers et rejoins la salle à manger. Dès que j'entre, je trouve mon père assis à table tout seul.
Moi: Où est Hadès ?
Albert: Est-ce ainsi qu'on t'a éduqué ? Où sont tes bonnes manières ?
Moi: Désolée papa ! Je suis juste surprise de ne pas voir mon frère.
Albert: Il s'est déplacé pour deux jours.
Moi: Comment ça ? Où est-il allé ? Il ne m'a rien dit pourtant.
Albert: Il a un entretien à Campus France et aussi certaines formalités administratives à remplir à Yaoundé.
Moi: Je vois !
Je suis perdue.
On a passé toute la soirée ensemble, à aucun moment il n'a mentionné cela.
Albert: Assieds-toi tu manges !
Moi: D'accord.
Je prends place à contrecoeur. Mon frère me manque, j'essaie d'analyser les informations que mon père m'a communiqué mais je n'y arrive pas.
Plus tard, quand j'arrive à l'école je ne peux m'empêcher de remarquer les regards qui se posent sur moi. Cette sensation qu'on murmure dans mon dos et qu'on me pointe du doigt à chaque fois que je traverse un couloir.
Ça m'embarrasse.
Quand j'entre dans ma salle de classe , je m'assois à ma place habituelle. Je suis vraiment mal à l'aise.
Quelques instants après, la sonnerie marquant les débuts des cours retentit. Notre professeur principal entre. Il a une information à nous communiquer.
_ Bonjour à tous, comme vous le savez notre école prône des valeurs strictes. Nous voulons que chacun d'entre vous puisse quitter cet établissement scolaire avec des notions intellectuelle et morale hautes, c'est la raison pour laquelle des actes allant dans le sens contraire de notre mission sont proscrits.
Il marque une pause avant de poursuivre. ___ Pour en venir à mon annonce de ce matin, je voudrais vous informer que votre camarade de classe Ezéchiel Nouta est exclu de cet établissement. J'espère que cette sanction vous servira de leçon afin que vous ne posez jamais de tels actes à l'avenir...
J'étais sidérée.
Mon cerveau a cessé de fonctionner après avoir écouté le mot "exclu".
Que s'est-il passé ? Mon père m'a pourtant dit qu'il devait passer par un conseil de discipline. Quand est-ce que cela a-t-il eu lieu ? Il était huit heures moins pourtant.
J'avais le tournis, tout ça était de trop pour moi. Trop de questions sans réponses. Je ne savais plus où me mettre la tête.
~ À la fin des cours ~
J'ai quitté la salle de classe sans perdre de temps et lorsque je suis sortie de l'établissement j'ai eu le choc de ma vie.
Moi: Ezéchiel ?
Qu'est-ce qu'il faisait là ?
Il s'est approché de moi et j'ai pris peur tout d'un coup.
Moi: Reste loin de moi !
Ezéchiel : Arielle, je suis ton frère. Je ne te veux aucun mal, tu dois me croire s'il-te-plaît.
Moi: Tu n'es pas fatigué de répéter les mêmes âneries ?
Ezéchiel : Accorde-moi juste un échange, je vais tout t'expliquer.
Moi: Va t'en ! Je ne veux plus te voir et si tu continues de me harceler je dirais tout à mon père.
Dis-je à voix haute.
Cette agitation a attiré l'attention sur nous.
Ezéchiel : Je te dis la vérité Arielle, papa est en train de comploter contre toi. Il veut te détruire comme il a fait avec maman.
J'affiche un rictus.
Moi: Et toi ? Tu es le saint , le sauveur c'est ça ?
Il ne réagit pas et me fixe avec attention.
La minute suivante, il inspire profondément et prend la parole.
Ezéchiel : Je suis ton frère, la preuve j'ai une tâche de naissance au niveau de mon épaule droite, tu as la même aussi. Elle a été causée par une brûlure faîte accidentellement par notre défunte mère quand nous étions encore dans son ventre.
Je me mets à applaudir.
Moi: Bravo ! Tu as fini ?
Il passe sa main sur son visage d'un air déboussolé.
Ezéchiel : J'ai grandi avec l'ancienne ménagère de notre mère. Tiens regarde ceci ...
Il envoie sa main dans sa poche et sort un pendentif avec la moitié d'un médaillon. Je le reconnais car j'ai le même.
Moi: Ça ne prouve rien !
Je m'impatiente.
Ezéchiel : Si tu retournes tu verras nos initiales.
Je l'ai toujours sur moi car c'est un souvenir de ma mère.
Après qu'il ait dit cela, j'ai ouvert la poche de mon sac pour vérifier et il avait raison. Il l'a arraché de mes mains et les a joint.
J'ai ouvert grandement les yeux car ils formaient un ensemble.
Moi: Qu'est-ce que ça veut dire ?
Ezéchiel : Je suis ton frère Arielle, maman Sidonie s'est occupée de moi sous les ordres de notre mère.
Moi: Pourquoi maman aurait-elle fait une telle chose ? Pourquoi séparer ses enfants ? Ça n'a aucun sens.
Ezéchiel : Tout simplement parce que maman avait découvert la vérité sur notre père. Sur ce qu'il s'apprêtait à nous faire.
Moi: Je ne te crois pas. Si maman devait faire confiance à une personne ça devait être notre tante et non une parfaite étrange.
Il a poussé un cri.
Ezéchiel : Bon sang Arielle tu n'as pas encore compris ? Lorsqu'on est né, nos parents ont organisé une grande fête pour nous. La famille était réunie mais lors de cette soirée maman a découvert le secret de papa.___parmis les invités, il y'avait des membres d'une confrérie. Ils étaient là pour nous. Pour confirmer le sacrifice.
Moi: Le sacrifice ? Tu es sûr que tout va bien ?
J'ai regardé autour de nous, la plupart des élèves étaient déjà partis.
Moi: Écoute, je suis peut-être lié à toi par je ne sais trop quoi mais franchement pour le reste va te faire soigner. Mon frère c'est Hadès et ....
Il m'a interrompu.
Ezéchiel : Hadès n'est pas ton frère ! Je le suis et cette histoire que je te raconte m'a été relatée par ma mère adoptive. Notre défunte mère lui a fait confiance. Cette nuit-là, elle a fuit avec moi croyant qu'en agissant ainsi les plans de notre père allaient échouer.
Je le fixe avec le sourire aux lèvres.
Moi: Ton imagination est vraiment débordante.
Ezéchiel : C'est juste la vérité. Quand elle m'a avoué toute notre histoire, j'ai commencé à faire des recherches sur vous, sur notre mère. Je ....
Il s'est tu brusquement et la seconde d'après, il s'est mis à tousser. Il a toussé violemment et a craché du sang juste après.
Moi: Tu vas bien ?
Il était pâle, j'ai pris peur.
Ezéchiel : Je suis malade Arielle, j'ai fait plusieurs examens mais on n'a rien vu. Je sais que c'est l'oeuvre de notre père. Depuis qu'il a su que...
Il s'est effondré la seconde suivante et du sang s'est écoulé de sa bouche.
Moi: À l'aide ! Au secoursssssss .
Je me suis mise à hurler, mon chauffeur s'est précipité vers moi et m'a aidé à le transporter dans le véhicule. Par la suite, nous avons pris la direction de l'hôpital le plus proche.
~ Une heure plus tard ~
Tout est allé si vite.
À peine nous avons mis les pieds à l'hôpital qu'il est entré dans le coma. Depuis je ne cesse de pleurer, de réfléchir, je ne savais vers qui me tourner. J'appelais Hadès en vain mais son numéro était indisponible. J'avais l'impression que j'allais craquer.
J'étais à bout.
Il s'est écroulé quand il était en train de me raconter notre histoire. Même si je suis encore sceptique, certains éléments ne m'ont pas laissé de marbre.
Je ne cessais de réfléchir.
Hadès me manquait, j'avais besoin de lui plus que jamais.
*
*
*
Pendant que je fais les cent pas dans la cour de l'hôpital, mon téléphone sonne. Je vérifie et réalise qu'il s'agit de mon père.
J'hésite à répondre.
De manière inconsciente, j'ai peur. De lui ? Des révélations ? De mon histoire ? Je n'en sais fichtrement rien. Lorsque l'appel prend fin, je décide de me rendre dans une boutique pour acheter de l'eau.
Ma gorge est sèche, c'est ainsi à chaque fois que je suis stressée. Je marche rapidement et à la première boutique sur mon chemin, j'entre et j'achète une bouteille d'eau minérale. Je donne un billet de mil francs au boutiquier, il me rembourse et je quitte sa boutique juste après.
En parcourant le chemin inverse , je vois une vielle dame qui fait la manche. Je veux la traverser mais elle m'interpelle.
_ Aide-moi mon enfant, j'ai tellement faim. Depuis le matin personne n'a voulu me donner une pièce pour que je puisse me nourrir.
Prise de compassion, je lui remets mon reliquat que le boutiquier m'a remboursé. Elle me remercie et quand je m'apprête à m'en aller, elle dit une phrase qui attire mon attention.
_ La sorcellerie ne peut rien contre l'amour véritable !
Je me retourne et lui fais face.
_ Pardon ?
_ La prière vous sauvera !
Je suis confuse, de quoi parle t'elle !
_ Il a besoin de toi plus que jamais Arielle, sauve le si tu l'aimes.
C'est la meilleure.
Je suis déconcertée.
J'ouvre la bouche pour m'exprimer mais l'instant d'après, un visage familier apparaît près de moi.
Je tremble de peur.