Chapitre 5
Écrire est un art
L'héritier
Assis à l'air libre, le regard dans le vide, des voix retentissent comme dans un rêve dans ma tête. Mon corps est sur terre mais mon esprit a fait un détour vers le passé.
Mon père jouait avec ma sœur et moi dans le jardin alors que maman s'occupait de ses magnifiques fleurs. La chaleur était un peu de trop alors, papa nous avait aspergé d'eau avec un tuyau d'arrosage.
C'était magnifique, la joie et l'amour envahissait abondamment nos vies. C'est en sursaut que je sortis de mon voyage. Une main m'avait touché à l'épaule me fit sortir de mes pensées.
C'était Julia. Le pasteur demandait à ce que je fasse mon témoignage. Je me levai et je pris place devant une foule immense. Mon père était une bonne personne.
Les gens se bousculaient pour assister à ses funérailles. Il ne méritait pas de mourir de cette manière là. Un accident, ses freins ont lâché pendant qu'il conduisait.
Les yeux de formes, de couleurs, de sentiments différents étaient braqués sur moi comme si j'étais le dirigeant de ce pays. Je les observai avant de prendre la parole.
Certains étaient impatients et d'autres ne l'étaient pas car ils savent que s'exprimer pendant une cérémonie comme celle là n'est pas chose évidente. Mon regard se tournait vers ma mère qui est toute en blanche et cache son visage d'un voile blanc, Ana porte une robe assez longue et blanche.
Ses porches recouvrent ses yeux mais ne cessent de verser des larmes. J'avais si mal de les voir dans cet état. Je baissai la tête pour quelques minutes puis, je la relévai pour ne plus faire attendre un bon nombre.
_ je savais que mon père avait une bonne âme mais je ne pouvais pas imaginer que vous alliez être reconnaissants au point de se bousculer pour assister à cet événement. Papa est un exemple pour moi, mon idole. J'avais tellement à lui dire. Il s'en est allé sans que j'eus le temps de lui dire que je l'aime et que je ferai tout pour le ressembler. Je lui fais la promesse qu'il sera fière de moi. "On reconnaît plus la valeur d'une personne lorsqu'elle n'est plus là " profitons de nos chères pendant qu'ils sont encore des nôtres, montrons leurs notre amour. J'ai si mal lorsque je me souviens de ce qui nous rassemble ce jour. J'aimerai tant que cela soit dû à un évènement heureux. Je tiens à tous vous remercier de votre présence. Certains ont privilégié ce moment, d'autres se sont déplacés de loin pour venir ici. C'est un énorme sacrifice. Ma famille et moi, nous vous remercions.
Des voix se firent entendre pour me redonner du courage. J'avais apprécié. J'ai demandé au pasteur de continuer car maman et Ana n'étaient pas en état.
La famille de papa voulait faire un témoignage mais Oscar ne l'a pas permis car ce n'était pas dans le programme. Nous devions avancé. La chorale prit le relais à voix basse pendant que le pasteur s'exprimait.
Il plaça les dernières paroles et on mit papa sous la terre. C'était horrible. Surtout lorsque maman a perdu connaissance. Oscar la soutenait pendant que de mon côté, ma sœur s'grippait à moi et perdit connaissance d'un moment à l'autre.
Des cris, des pleurs...c'était de trop. Tout était terminé. Papa était parti. Ma mère n'a pas eu droit au veuvage. Mon père l'avait interdit à sa famille le moment qu'il ne serait plus là.
Au moins cela, ils l'ont respecté de peur d'être persécuté par l'esprit de papa m'avait dit Oscar. Il est important de respecter la volonté de chacun aprèsson décès.
Une semaine après, Oscar vint à la maison. Cette fois, en tant que avocat. Il avait les documents dans sa malette. Grand père, grand mère, mes deux tantes, maman , Ana et moi étions assis dans le grand salon. Maman n'avait plus de famille. Elle a été reniée lorsqu'elle a décidé d'épouser papa qui était d'une tribu différente de la sienne.
Personne n'a cherché à nous connaître Ana et moi soit disant que nous avons du sang différent. Je ne les avais jamais vu. Des personnes pareilles, je ne rêvais pas les rencontrer un jour.
Oscar retira ses documents et se mit à lire. Je pouvais voir l'impatience du grand père ainsi que des autres... Ana ne me lâchait pas du regard. Je lui fis signe de venir prêt de moi. Je la pris dans mes bras.
C'est ma sœur et dorénavant, j'ai le devoir d'être toujours là plus qu'avant. Oscar arriva au moment du suspense.
_ Madeleine, ton époux t'a laissé une fortune bloqué dans un compte en banque et deux terrains. Ana, ton père t'a également laissé une fortune dans un compte bloqué ainsi que un véhicule et la maison de kribi. Quant à toi Daniel, tu hérites de tous les biens. C'est tellement énorme que je ne peux pas les cités. Tout ce que tu verras citer ici t'appartient. Pour finir, toi seul à le droit de débloquer les comptes de ta mère et de ta sœur et tu auras également de droit de leur permettre d'entrer en possession de leurs terrains. C'est tout.
_ ekié ! Et nous alors ? Demanda grand mère.
_ votre fils ne vous a rien légué et vous connaissez la raison. Lorsqu'il avait besoin de vous, vous l'avez rejeté, humilié et lorsqu'il a réussit dans sa vie, vous êtes revenus. Vous êtes les pires parents qui existent. Tout cela parce qu'il a refusé d'épouser une femme fortunée qui pouvait être sa grand mère. Daniel, Madeleine, Ana, moi je m'en vais. À la prochaine.
Oscar sortit sous les regards méprisants de ma famille paternelle. Maman se leva calmement et alla dans sa chambre. Ana resta avec moi au salon face à nos grands parents et nos tantes.
J'avoue que je ne connaissais pas la raison pour laquelle papa était en colère contre sa famille. Grâce à Oscar, j'avais eu la réponse. Grand mère s'approcha de nous mais je reculai en arrière en tenant la main de ma sœur.
Ils nous demandèrent des excuses en larmes. Je savais que ce n'était pas sincère. Je les invitai à rejoindre la sortie. Ils sortirent en suppliant mais je restai ferme.
J'étais le père, le chef de famille. Ça faisait deux mois que j'avais pris les reines de l'entreprise de papa. Plusieurs employés pensaient que après le décès de mon père, l'entreprise devait chuter mais ils ont été surpris de voir le contraire.
Papa me disait toujours que je suis intelligent et que je peux faire de grandes choses, je suis destiné à réaliser des merveilles. J'étais heureux de voir le résultat.
Contrairement à l'entreprise, à la maison ça n'allait pas. Maman ne sortait pas de sa chambre. Elle ne voulait parler à personne.
Je ne savais pas comment elle faisait car elle ne se nourrisait pas et cela m'inquiétait. Ana restait ses journées dans le bureau de papa.
Elle ne sortait que lorsque je voulais travailler. Cet atmosphère ne m'arrangeait pas. J'étais allé vers maman qui ne m'ouvrit pas. Je pris un marteau et je défonçai la serrure.
Elle était couchée et me regardait m'approcher. Son état était inquiétant. Je demandai et Ana de m'aider à la transporter jusqu'à ma voiture pour l'hôpital. Elle le fit.
Je partis avec elles aux urgences. Lorsque nous sommes arrivés, les infirmiers l'ont pris en charge. On espérait qu'elle n'ait rien de grave. Ana n'arrêtait pas de me fixer.
Je tournai en rond puis je m'arrêtai pour lui demander.
_ Pourquoi me regardes-tu ainsi ?
_ tu as changé grand frère. Tu es devenu encore plus sérieux, tu souris et ris difficilement, tu ne t'amuses plus avec moi, même ton style vestimentaire a changé. Maintenant, ce ne sont que des costumes.
_ c'est normal. Je suis désormais l'homme de la famille. Je dois l'être à 100%. Concernant le sourire et le rire, ce n'est pas facile de l'avoir avec tout ce qui s'est produit mais je ferai des efforts.
_ et moi ?
_ je sais ce que tu ressens pour moi. J'ai arrêté tout activité avec toi pour ne pas aggraver la situation.
_ tu as peur. Tu ressens la même chose. C'est pour cela que tu évites d'être collé à moi. Daniel je t'aime.
_ Ana, ne le redis plus. Si papa était en vie, il serait déçu de toi. Bon sang ! Nous sommes sortis des mêmes entrailles. Qu'est ce qui t'arrive ?
_ tu penses que c'est facile ? Je pense bien à tout cela mais je ne comprends pas comment je peux aimer mon propre sang.
Il fallait que je trouve une solution à cette situation. Je ne peux cacher qu'au fond de moi, je ressentais la même chose mais c'était mal, c'était de l'inceste.
Nous devions supprimer ses sentiments diaboliques de nos cœurs à jamais. Le médecin arriva pendant qu'on discutait.
_ votre mère va bien. Elle doit beaucoup manger, boire et se reposer. Elle peut rentrer.
_ je suis rassuré mais vous ne lui avais rien prescrit ?
_ si. Des vitamines. Ça va l'aider à manger mais si elle refuse de les prendre, écrasez-les et mettez-les dans son verre d'eau.
_ merci docteur.
_ de rien. Suivez moi dans mon bureau.
On ramena maman à la maison. Pendant le trajet, personne ne plaça un mot. Ana voulut me toucher la main mais je lui lançai un regard qui la fit rester calme.
Si maman apprenait pour nos sentiments, elle ne s'en remettra pas. On arriva enfin. Le gardien m'aida à installer maman dans sa chambre. On la laissa coucher.
Je ne voulais pas rester une seconde dans une pièce avec Ana. Je me dépêchai pour me rendre dans la chambre puis je refermai vite.
Face à elle, c'était difficile pour moi de résister. On frappa à la porte à plusieurs reprises, je pensais que c'était elle mais Julia leva la voix pour exiger que je lui ouvre.
Je la laissai entrer. Elle enleva sa blousse. Une fois de plus, elle était toute nue. Je l'ai repoussé mais elle se jeta sur moi telle une lionne en chaleur. Je ne voulais pas. Je n'étais pas en état. Elle me dit :
_ laisse toi aller. Ça te fera du bien.
_ non. Ce n'est pas une bonne idée.
_ ou tu préfères que ça soit ta sœur qui soit à ma place ?
_ quoi ?
_ j'ai remarqué les regards que vous vous lancez. Vous êtes des frères. C'est dégoûtant.
_ mais nous avons rien fait. Qu'est ce que tu racontes ?
_ je sais que tu veux l'oublier parce que vous êtes du même sang. Je peux t'aider. Pour y arriver, tu dois prendre une femme et je suis là.
_ attend, entre toi et moi il n' y a rien. On a couché ensemble mais ça fait déjà deux mois.
_ deux mois que tu m'as sevré et j'ai laissé parce que ta douleur était fraîche. J'ai besoin de toi et je reclame ce qui me revient.
_ Julia, je ne suis pas ton petite ami. Je suis ton patron et je t'ordonne de sortir de ma chambre.
_ si tu ne m'épouses pas, je dirai à tout le monde que ta sœur et toi êtes amoureux. Alors, à toi de voir.
_ c'est du n'importe quoi. Sors de ma chambre.
_ Je te donne deux jours pour te décider. En attendant, fais moi l'amour.
_ sors !
Je la pris par la main pour la faire sortir de ma chambre. Elle n'avait aucune preuve. Je ne devais pas céder à son chantage et d'ailleurs, j'allais la renvoyer.
Au environs de minuit, je sortis de ma chambre pour prendre une bière. Je m'installai au salon. Je la buvai en repensant à mon père.
Ça me faisait du bien car je souriais. Je ne l'ai pas senti arriver, elle était là placée devant moi. Son parfum me fit sortir de mes bons souvenirs. Je regardai, Ana était nue.
Mais qu'avaient-elles toutes à se mettre nue devant moi ? Je retirai mon t-shirt pour couvrir son corps. On se fixa puis elle me demanda des excuses.
_ je ne sais pas ce qui m'a pris. Je te promets que ça ne va plus se reproduire. Nous sommes frères et on doit s'aimer comme telle.
Après ces mots, elle s'en alla. Mon téléphone vibra, je regardai et là, je n'arrivais pas à y croire. Une vidéo de ce qui venait de se passer.
Ana était nue et je la regardais. Voilà où la vidéo s'arrêta.
A suivre...
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On reconnaît la valeur d'une personne lorsqu'elle n'est plus des nôtres