Le coup de sang de Samuel Eto’o

Une vidéo surréaliste a circulé hier dans la matinée, et dans laquelle on observait de vives altercations se dérouler en plein siège de la fédération camerounaise de football.
Tout est parti d’une convocation de la Fécafoot, invitant le sélectionneur Marc Brys, à participer à une réunion de travail. Ce dernier est venu accompagné de Cyrille Tollo, conseiller technique N°2 au MINSEP, ainsi que des autres membres de son staff nommé par Mouellè Kombi depuis avril dernier.
Après quelques échauffourées au niveau du portail, ce cortège a finalement été autorisé à rentrer dans l’enceinte de l’instance faîtière, et c’est là que tout a dégoupillé.
Dans une première vidéo, on aperçoit le président de la Fécafoot et monsieur Cyrille Tollo se serrer les mains, avec des paroles de défiance. Ensuite Samuel Eto’o demande aux vigiles de congédier son hôte.
Dans une seconde vidéo, les deux mêmes hommes se crient littéralement dessus, et une fois de plus le président du football camerounais demande à faire venir la sécurité, pour faire expulser ce représentant pourtant venu de son ministère de tutelle...
Il faut dire que la scène qui s’est déroulée hier n’est pas du tout agréable à regarder. On y voit des éclats de voix, de l’animosité et de la violence. Dans une telle atmosphère il serait inimaginable de voir que ces deux entités pourront étroitement collaborer ensemble.
Le plus grave, c’est l’altercation Samuel Eto’o contre Marc Brys. Ou, plus exactement, Samuel Eto’o contre lui-même. Parce qu’on a vu un président de fédération irritable, qui s’est mis à vociférer sur Marc Brys après l’avoir supplié de rester, puis menacé. Il s’est adressé à ce sexagénaire comme à son subalterne, ce qui a fait sortir le Belge de sa réserve légendaire. Et dans une excellente maîtrise, Marc Brys s’est permis de répondre courtoisement —mais sèchement— à son interlocuteur, en lui rappelant qu’à la fin, c’est lui qui décide.
L’autre s’est alors emporté, allant et venant, montant dans tous les sens, criant, tempêtant, menaçant, grondant. Samuel Eto’o est entré dans une colère indescriptible, rappelant à son « invité » qu’il avait été un très-très grand joueur, même si personnellement je ne vois pas le rapport.
Il a une nouvelle fois supplié l’entraîneur sélectionneur de rester pour une séance de travail, sinon il le congédierait. Ce qui n’a pas empêché le Belge de sortit de la salle avec un calme et un flegme inimaginables...
Donc, une fois de plus, Samuel Eto’o a loupé une bonne occasion. Quelle image donner au monde entier, quand un président, que dis-je, un manager, se donne ainsi en spectacle ? Quelle crédibilité à la capacité de cet homme à diriger une si grande fédération ?
Le président de la Fécafoot est rentré dans ses petitesses, celles qui le poussent à vociférer devant la moindre contradiction, et qui le mènent à toujours vouloir rabaisser et humilier ses interlocuteurs. Car comment peut-on parler à un aîné comme à un enfant de la maternelle, alors qu’on n’est même pas son employeur-payeur ? Comment peut-on mentir en public qu’on l’a nommé, alors qu’il est clair qu’on vous l’a imposé ? Comment peut-on perdre la face avec autant d’enfantillages, d’embrouilles et d’impulsivité ?
Samuel Eto’o ne cesse de perdre la face dans ce conflit qu’il a inutilement engagé, et qu’il va inéluctablement perdre. C’était pourtant un excellent footballeur ; mais, en tant que manager, c’est certainement l’un des plus médiocres et des plus catastrophiques de toute l’histoire de notre fédération...
Ecclésiaste Deudjui
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