Ce que je n'ai jamais dit à ma mère...

Le 1er mai dernier , ma tendre et chère maman a atteint la barre symbolique des cinquantes ans de vie sur terre, et je me dois de lui rendre un hommage pour son vécu et son apport inestimable dans ma petite vie. 

Cet article est d'office le plus incomplet que j'ai rédigé jusqu'ici, car je ne trouverai jamais les mots suffisant pour dépeindre en un seul texte le vécu de ma maman, et son immense contribution dans ma vie. Ça fait à peu près 24 ans que je suis entré dans sa vie (juste après mes deux sœurs aînées, et bien avant mes cadets), et comme toutes les mamans du monde, elle n'a jamais cessé de me témoigner son amour inconditionnel et ce malgré les multiples embûches. Ceux qui me suivent depuis le début sur Wutsi et qui ont lu « Au Cameroun il y a aussi les mamans papas » savent à quel point elle a dû faire des sacrifices pour nous offrir (mes sœurs et moi), une vie descente à l'abri du besoin. Sa force, sa gentillesse et sa ténacité ont été les piliers de notre éducation.  À 50 ans, elle a passé plus de la moitié de son existence à nous avoir comme priorités parmi ses priorités, et je tiens à lui dire combien je suis et je lui serai éternellement reconnaissant. 

Ce que je n'ai jamais dit à ma mère

Je ne sais pas pour vous, mais j'ai constaté qu'en Afrique sud-saharienne, particulièrement ici au Cameroun, il est difficile pour un enfant de prononcer une phrase d'amour à l'endroit de ses parents. Moi personnellement je n'ai jamais ouvert ma bouche pour dire à ma mère : « Maman je t'aime » cela ne remet pas en cause mon amour pour elle, c'est juste que Notre culture nous inculque à peine cette notion, nous sommes plus habitués à démontrer notre amour par nos actes que par nos paroles. Pour revenir à mère, j'aimerais d'abord lui dire à quel point je suis désolé pour mes innombrables actions manqués en tant que fils. Ensuite j'aimerais lui dire merci pour tous ses bienfaits. Lui dire merci d'avoir sacrifié sa jeunesse pour mon avenir et mon devenir. J'aimerais aussi lui témoigner ma reconnaissance pour sa fermeté et ses multiples punitions, car Je n'ai jamais pris le temps de lui dire merci pour tous les réveils à 4H du matin, les bastonnades, les interdictions de sortir et pour toutes les fois où elle m'a foutu à la lourde. Parce que pour dire vrai, si elle n'avait pas été autant rigoureuse avec moi, c'est que je ne serais pas là aujourd'hui entrain de suivre le chemin de la droiture, pire encore j'aurais déjà été admis à l'université de kondengui ou de new-bell. 

Ma mère a 50 ans 

Avec l'espérance de vie qui est décroissant au Cameroun, ( 59 ans chez les hommes et 62 ans chez les femmes), c'est déjà une grâce pour elle d'atteindre un demi siècle. À mes yeux elle est la preuve directe que la résilience et la persévérance portent toujours des fruits. Aujourd'hui Elle peut remercier le ciel d'avoir un mari aimable avec qui elle a "cinq enfants ".  Elle est devenue l'aînée du fratterie de onze enfants, après la mort de mon oncle James. Elle est aussi la grand-mère de deux adorables petits fils, et demeure la tata marlyse de plusieurs neuveux et nièces de la famille. Pour moi, ma mère est sur le plan social, le prototype de la femme camerounaise accomplie.

Christian Deutou, le futur meilleur blogueur d'Afrique. Article publié sur www.wutsi.com/@/Leswandaseries  Contact : 237 652 502 916 / 697 972 151