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La vendeuse de piment- Chapitre 1

16 avr. 2024 - 7 Minutes

Ma vie n'a pas été comme celle des autres… J'ai vécu sans papa à l'âge de huit ans. Ce dernier nous a laissé sans un sous après son décès. C'était un irresponsable. Il nous a laissé avec des dettes énormes maman et moi. On s'est battues corps et âmes pour tout rembourser. Même jusque là, il en restait encore. Nous ne savions plus comment faire alors, maman m'envoya chez sa petite sœur pour que je sois en sécurité. Cette séparation me fait mal. Elle me manque. Je n'ai plus jamais eu de ses nouvelles. À chaque fois que je demandais à ma tante, elle ne m'informait de rien. Je savais qu'elle me cachait quelque chose. Ma tante n'a pas eu le privilège d'avoir d'enfants. Raison pour laquelle elle m'aimait beaucoup. Malheureusement, son époux ne lui fit pas de cadeaux. La pauvre se faisait maltraiter et ridiculiser par cet homme. Par contre avec moi, il était doux, gentil, il ne rentrait jamais le soir sans un paquet pour moi. Il m'offrait tellement de cadeaux et me donnait de l'argent. J'en profitais pour partager avec ma tante Brigitte. Elle me disait toujours : « mon mari te traite ainsi parce qu'il voit en toi l'enfant qu'il n'a pas eu. Profite bien de cette opportunité ma puce. » Elle avait raison. Ce qui m'importait plus dans cette histoire, était le fait que je me rendais à l'école. J'étais en sixième et je m'en sortais plutôt bien. Mes tuteurs étaient satisfaits de mes notes. Je ne cessais de remercier mon oncle pour tout ce qu’il faisait pour moi. Si seulement, il pouvait aussi bien traiter ma tante, on formerait une famille parfaite. Nous nous trouvons dans la ville de Douala lorsque tout c’était passé. Plus précisément au quartier de la cité des palmiers. Ça faisait un an que je vivais dans cette ville. Je ne connaissais rien d'elle. Ma tante m'avait prévenue que c’est une ville où on trouve tout. À elle seule, Elle englobe toutes les autres villes du Cameroun. Elle me rappelait toujours : « Ma petite chérie, le dehors est mauvais. Fais très attention avec qui tu marches. Tout le monde ne possède pas un cœur de paix. Il y'a dehors là, des personnes qui servent le mal et qui sont prêts à tout pour entrainer le maximum de personnes avec eux dans leurs pratiques sataniques. Ne cède jamais à des tentations pour de la richesse ou pour faire plaisir à une personne» Elle veillait sur moi-même plus que maman. Elle me demandait de ne pas faire comme les autres filles de mon âge, d'être sage, de discerner le bien et le mal, de travailler dure qu'importe le travail s'il est honnête et convient à Dieu. Je devais grandir avec cette mentalité et j'avais grandi avec. Elle m'amenait à l’église chaque dimanche. Elle m'a inculpé les paroles divines. Très croyante, elle ne s'amusait pas avec Dieu. Elle le craignait plus que tout et me conseillait de l’être aussi car il est le seul que nous devons craindre, louer et glorifier. Il est bon, pardon, amour... À l’âge de dis huit ans, je venais d'avoir mon baccalauréat D série scientifique. Je devais continuer mes études à l’Université mais mon oncle me posa une condition. Celle de coucher avec lui. Je n'arrivais pas à y croire. Mon oncle qui était comme un père pour moi, me voyait désormais comme une femme avec laquelle il pouvait satisfaire ses envies sexuelles. J’étais dégoûtée mais je ne pouvais pas en parler à ma tante de peur qu'elle se sente encore plus mal. C’est vrai que j’étais déjà très belle depuis petite mais lui ne devait pas me voir autrement que sa fille. Il était rude avec moi et m'interdisait les sorties et de voir un garçon.La chance était que je n'avais aucun ami. Je me méfiais beaucoup des autres… J’évitais au maximum mon oncle. Ma porte était toujours fermée à clé lorsqu’il était à la maison. Je devais faire attention. Je refusai toujours ses avances. Pour me punir, il ne me donnait plus rien ce qui ne m’arrangeait pas car ma tante ne devait plus rien avoir pour ses besoins. Heureusement, j’avais des économies. Je les avais remis à ma tante pour que nous fassions un commerce. Il fallait qu’on réfléchisse ensemble sur quoi nous devions investir. Un jour, elle m'envoya au marché pour payer de la banane et tout ce qu'il fallait pour la cuisson. On devait cocotter du malaxé. Arrivée chez une maman qui vendait du piment, elle me servit. Au moment de me rembourser, je la vis sortir une liasse de billets. J’étais surprise parce que comment ce commerce pouvait autant remporter ? La curiosité me posséda. Je questionnai la maman. __ maman le commerce si marche bien ? __ bien-sûr ma fille. C’est avec ça que je paye la scolarité de mes enfants et subviens aux besoins de ma famille.__ ça alors ! Je ne savais pas que ça donnait autant. Je suis intéressée. Comment faire pour commencer s'il vous plaît ? _ j'ai un champs pour ça ma fille. Je serai ravie d’être ton fournisseur. Même avec dix mille francs tu peux commencer. Je me demandais pourquoi elle était si gentille avec moi alors qu'elle ne me connaissait pas ? __ c’est rare de voir une personne aussi gentille de nos jours lui ai-je dit. __ à vrai dire, je ne le suis pas très souvent ma fille. Je le suis avec toi parce que tu es polie et tu me l'as demandé gentiment. La majorité des jeunes filles comme toi qui viennent ici sont arrogantes, méchantes juste parce que je suis une commerçante. D’autres me ridiculisent même. Tu pouvais bien t’en aller mais tu as préféré me questionner sur mon commerce chose qu'on a jamais faite. Cela montre que ça t'intéresse vraiment. Une autre ne devait pas le faire juste par de l'orgueil. __ merci maman. __ de rien ma fille. Tu vas me passer ton numéro. __ je n'ai pas de téléphone donc je vais vous remettre celui de ma tante. __ sans souci. Je rentrai à la maison donner le compte rendu à ma tante qui trouva l’idée bonne. En soirée, mon oncle rentra avec une femme à la maison. Elle avait une robe qui exposait tout son corps, des talons comme si elle allait atteindre le ciel. Je regardai ma tante qui n’arrivait pas à placer un mot. Mon oncle sortit une bouteille de vin et se mit à la consommer avec elle. Ils s'embrassèrent en notre présence sans se gêner. Ma tante n'a point supporté la scène. __ n’exagère pas ! Fais tes choses là mais pas devant mon enfant. __ fou moi la paix pétasse ! À dix huit ans tu pense qu'elle ne fait pas encore ? Tu penses vraiment qu’elle est encore vierge ? Elle écarte déjà ses jambes de gauche à droite. Sache le. __ je t'interdis de parler ainsi de ma fille. Si je suis encore dans cette maison, c’est parce que nous sommes mariés mais ta façon de me traiter depuis ces années me font très mal mon cher mari. Je ne le mérite pas. __ tu me sers à quoi ? Regarde comment tu as fané on dirait un zombie. Tu n'arrives pas à me donner un seul enfant. Tu ne me satisfaits en rien. Si tu veux tu peux t'en aller. Elle me demanda d'aller dans ma chambre. Elle alla rester dans celle des invités. Je pouvais l'entendre pleurer. Si c’était ça le mariage, alors j'avais décidé de ne pas me marier ! Tout à coup, j'entendis des cris. Je sortis rapidement pour voir ce qui se passait. Les cris provenaient de la chambre conjugale de mes tuteurs. Tonton et cette femme étaient à l’intérieur. Il lui disait des mots doux et elle faisait pareils. J'eus de la peine pour ma tante. Je me dirigeai vers la chambre où elle se trouvait. Elle était en larmes. Je la pris dans mes bras pour la calmer. On devait partir de cette maison mais à chaque fois, elle refusait disant que nous n'avions pas où dormir. Mieux vivre là que d'aller dormir dans la rue exposées aux dangers qui puissent exister dans ce monde. Qu’allais-je dire de plus ? Nous étions obligées de supporter cette situation. C’était comme ça tous les soirs avec mon oncle. La maison était devenue un vrai bordel. Ce qui me surprenait était qu'il n’avait toujours pas d'enfants. Un jour, je pris mon courage pour lui parler.  __ Tonton pourquoi tu fais ça à tantine ? Regarde comment elle souffre. __ Dadjuana ne me dérange pas. Je fais quoi avec une femme qui ne peut pas enfanter ? Si tu veux que ça change, accepte ma proposition. __ non tonton non ! Si vraiment tu veux un enfant, tu peux en adopter. __ je veux un qui soit de mon sang et je veux le faire avec une femme que j'aime. Puisque ta tante ne peut pas m'en donner, toi fais le. __ quoi ? __ oui fais moi un enfant. Il héritera de tous mes biens. __ je suis encore mineure et tu es un père pour moi. __ hé en brousse avec ça ! Je ne suis pas ton père, nous ne sommes pas du même sang. Tu es mineur et puis quoi ? Tu vois déjà tes règles n'est ce pas ? Voilà les gros seins et les grosses fesses que je vois et bien debout en plus. Un bon produit comme toi tu ne veux pas que j'en profite. Tu es très égoïste. Avec tout ce que j'ai fait pour toi. La moindre des choses est de me remercier convenablement. Je ne pus supporter tout ce qu'il m'avait lancé. J’allai rejoindre ma tante. Elle était couchée. Son téléphone sonna. Elle me demanda de décrocher. Lorsque je sus qu'il s'agissait de la commerçante, un sourire se traça sur mon visage. __ ma fille je suis désolée d’appeler aussi tard. J'avais quelques occupations.  __ maman ce n'est pas grave. __ passe demain soir aux environs de 15 ans au marché. On ira chez moi. De là, tu verras comment ça fonctionne. __ pas de soucis. J'y serai. J'annonçai la bonne nouvelle à ma tante. Elle fut contente. On espérait qu'au moins avec ce commerce, on s'en sortirait sans mon oncle. A SUIVRE…

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