Pourquoi un enfant peut tuer sa propre mère ?

Je vais être clair avec vous : je ne ressens aucune compassion ni aucune commisération pour la journaliste Sylvie Louisette Ngo Yebel, cette communicatrice qui vient d’être froidement assassinée puis décapitée par son propre fils.
Vous me direz que je suis insensible, soit ! Mais quand j’ai appris que ce criminel n’en était pas à son premier forfait, j’ai avalé quelques couleuvres. Déjà que ce présumé matricide qui répond au nom de Emmanuel Landry Bateg Yebel, est présenté comme un individu récalcitrant.
D’après quelques informations, il aurait présenté des signes de délinquance depuis sa prime enfance, c'est-à-dire à partir de l’âge de dix ans ! Landry était têtu, il battait et il brimait ses petits frères consanguins, et il avait des comportements scolaires qui étaient, pour le moins, peu recommandables.
Pourquoi je vous raconte tout ceci ? Eh bien c’est pour dire que c’est sa mère qui l’a protégé. Si, si, celle que le gars vient d’assassiner. Car malgré toutes ses boulettes, la mère était toujours là pour le couvrir. Elle lui prodiguait un amour supérieur à ses autres enfants, d’ailleurs ce dernier était considéré comme son véritable chouchou.
Elle a même eu maintes disputes avec son mari au sujet de cet enfant pré-mariage, et le type a dû céder à plusieurs reprises. Et, malgré des performances académiques médiocres, ils se sont battus pour le faire intégrer l’ENAM en tant que secrétaire d’administration...
Jusque-là ce n’est même pas très grave. Le pire, c’est lorsqu’en novembre 2023, le « petit » Landry assassine sa propre grand-mère, la mère de sa mère. Il l’étrangle pour une histoire d’argent, et il part lui-même déposer le corps à la morgue.
Vous savez ce que sa mère a fait lorsqu’elle l’a appris ? Eh bien elle l’a couvert ! Elle a simulé une histoire de mort naturelle. Elle a raconté que sa mère était déjà très âgée, qu’elle était malade, qu’elle était fatiguée, etc.
Ta propre mère ! Ton fils assassine froidement la femme qui t’a mise au monde, et toi tu lui trouves des alibis. Incroyable !
La responsabilité parentale dans notre société est sérieusement à questionner. Des gens deviennent parents sans même avoir été de bons enfants. Des irresponsables deviennent papas et mamans sans jamais s’y être préparés. Des individus sans aucune cognition, sans aucunes notions abstraites, sans aucunes connaissances ni maîtrise de quoi que ce soit, se voient ainsi octroyer la lourde mission de façonner un individu, et de lui apprendre à se débrouiller au sein de notre société.
Error !

Nous avons donc des parents qui sont plus bêtes que leurs enfants, et qui ne leur fournissent aucune ligne directrice. Des parents qui pensent que l’éducation d’un enfant, c’est de le dorloter plus que le Prince de Galles. Des parents incultes, qui ne savent pas ce qu’il faut autoriser et ce qu’il fait interdire, ce qu’il faut installer comme rapport entre l’enfant et soi, ce qu’il faut instituer comme sacré, comme intransgressible et comme pilier pour un bon apprentissage de la vie. Bref, des parents qui ne possèdent aucun logiciel.
On peut constater dans nos commissariats et dans no brigades, que ce sont les parents eux-mêmes, qui viennent débourser de fortes sommes d’argent, pour faire libérer leurs enfants qui viennent de commettre de graves délits. Parce que dans notre société, l’encadrement familial des enfants n’est pas supérieur à la honte qui peut s’abattre sur notre famille.
Dans notre environnement social, un enfant peut casser le téléphone de sa mère, c’est normal parce qu’il est l’enfant. Il peut manquer de respect aux étrangers à la maison, il peut dicter sa loi, parce qu’il est le chouchou et que rien ne lui est interdit.
Il peut même se permettre de manquer de respect à son géniteur et d’adresser des paroles menaçantes à sa propre mère, on va toujours lui trouver de justificatifs.
Nos parents qui sont pauvres pour la plupart, pensent que c’est en laissant leur enfant tout faire, qu’ils prendront leur revanche sur la vie. D’ailleurs ce sont ces pauvrards-là qui octroient à leur progéniture les artifices les plus farfelus et les plus inutiles, et qui leur laissent accroire que tout leur est autorisé ici au Cameroun.
Je dis bien tout !
Et donc voilà le résultat, une brillante journaliste communicatrice, âgée de 47 ans seulement, vient de perdre sauvagement la vie. Ensuite elle a été décapitée et déposée dans des valises ordinaires, par son propre fils.
Les uns trouveront cette histoire effroyable voire pathétique, mais je vous assure que je ne ressens pas la moindre petite goutte de commisération pour cette victime.
Parce que si un enfant réussit à tuer sa mère, ça veut dire que c’était sa mère le problème !
Ecclésiaste Deudjui
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Article publié sur wutsi.com/@/clesh7