La lettre de Mouellè Kombi est un régal !

C’est avec délectation que je suis tombé sur la lettre de Mouellè Kombi vendredi soir, lui qui répondait à la protestation de la Fécafoot qui envisage de ne pas reconnaître la nomination du nouveau staff technique des Lions indomptables...

D’accord, je suis un hibou, et tous ceux qui s’opposent à la Fécafoot et à son président reçoivent d’emblée mon approbation. Mais la correspondance du MINSEP m’a paru si limpide, si propre et si implacable, que je ne pouvais pas m’empêcher de la considérer comme un véritable régal intellectuel.

Déjà, Mouellè Kombi rappelle à son petit frère de Tsinga, que la nomination du nouvel encadrement a reçu le très haut accord du chef de l’Etat. Il rappelle que l’objectif de cette décision c’est de redorer le blason du label Lions indomptables, afin que ceux-ci retrouvent le chemin des épopées victorieuses après une pitoyable Coupe d’Afrique des Nations 2023.

Pour une fois, j’ai trouvé Mouellè Kombi très offensif. À travers des rappels historiques qui montrent que Clarence Seedorf, Toni Conceiçao ou encore Rigobert Song avaient été nommés de la même manière —et que cela n’avait pas offusqué la Fécafoot outre mesure—, le moustachu rappelle au goléador qu’aucune règle, ni nationale ni supranationale, n’a été violée. Il complète même en citant expressément le décret de 2014 portant réorganisation de l’équipe nationale, ainsi que les conventions MINSEP-FECAFOOT de 2015 et 2016 qui sont venues pour le compléter.

Mouellè Kombi fait encore mieux : Il décortique tout le processus qui a conduit à la nomination du nouveau staff, et donne les raisons pour lesquelles les trois candidatures de la Fécafoot (sur une trentaine au total) n’ont pas été retenues. Notamment à cause des salaires exorbitants réclamés par ces candidats, allant de 82 millions FCFA de salaire mensuel, à plus de 132 millions FCFA !
De plus, la Fécafoot avait exigé un montant et des aménagements logistiques importants pour la réception de leur candidat qui serait retenu...

C’est donc un camouflet pour Samuel Eto’o, et je dirai même une claque dans la figure. En expliquant les choses en détail, le ministre rappelle au pichichi que les décrets du chef de l’Etat, ce dernier peut les modifier et les manipuler à sa guise, selon la formule du « Qui peut le plus, peut le moins ».
Mouellè Kombi va jusqu’à menacer la Fécafoot directement, en lui expliquant qu’elle n’a qu’une délégation de gestion, et que son agrément peut être retiré ou suspendu à tout moment.

Enfin, le ministre des sports, sur un ton faussement amical, rappelle à Samuel Eto’o que l’équipe nationale des Lions indomptables ne lui appartient pas, et qu’il doit viser l’objectif commun et non semer la zizanie uniquement à des fins particularistes et individualistes.

Un courrier limpide, donc. Truffé de formules langagières exquises, et de rappels juridiques qui dénotent de la maîtrise de l’homme. On peut dire que le ministre a enfin pris sa revanche, après avoir été humilié lors de la nomination de Rigobert Song.

Mais s’il y a une chose que le courrier n’explique pas, c’est que Samuel Eto’o ne pouvait aucunement être associé de près au processus de recrutement du nouveau sélectionneur.
Et vous savez pourquoi ? Parce que c’est lui le problème !

Ecclésiaste Deudjui
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