"Retour aux sources" pour les communicants de l'Université de Yaoundé 1
Une occasion pour les communicants en herbe de mettre avant leur savoir-faire culturel et culinaire
À l'occasion de la célébration de la Journée mondiale des langues maternelles le 21 février 2024, les jeunes du Club Communication de l'Université de Yaoundé I ont organisé la troisième édition de la journée "Retour aux sources" sur le campus universitaire. Cette manifestation était l'occasion pour ces futurs communicateurs de mettre en avant leurs compétences culturelles et culinaires.
Une vingtaine d'étudiants répartis en quatre groupes représentant les différentes aires culturelles du pays - Fang-Beti, Sawa, Grassfields et Soudano-Sahéliens - ont animé le stade de basketball de la Cité Universitaire à Ngoa-Ekele. Pendant plus de trois heures, ils ont divertis le public avec des danses traditionnelles, des contes et des sketches dans les langues locales.
Selon Joël-Bertrand NGA NTEDE, président du Club Communication de l'Université de Yaoundé I : "Cette troisième édition de la 'Journée retour aux sources' nous rappelle notre identité culturelle. Nous profitons de la Journée de la langue maternelle pour valoriser nos langues, car la langue est un vecteur essentiel de transmission de la culture." La mise en valeur des langues locales s'est déroulée en deux parties.
La 'Journée retour aux sources' nous rappelle notre identité culturelle. Nous profitons de la Journée de la langue maternelle pour valoriser nos langues, car la langue est un vecteur essentiel de transmission de la culture.
La mise en valeur des langues locales s'est déroulée en deux tableaux.
Dans le premier tableau, Nendobe MBARMO, étudiant en Lettres bilingues à l'Université de Yaoundé 1, a présenté un conte en langue Toupouri de son village natal de Goundaye, situé dans le département du Mayo-Kani, dans la région de l'Extrême-Nord. Dans son conte, le jeune communicateur a souligné l'importance de la signification des noms donnés aux enfants. Le nom a un impact sur le cours de la vie, il est donc important de ne pas attribuer un nom ayant une signification péjorative.
Le deuxième tableau a présenté l'histoire du peuple Fang-Beti sous un autre angle à travers un sketch en langue Ewondo. « Nous avons présenté l'essence même du Bikutsi. Le 'Bikutsi' signifie littéralement 'le fait de taper la terre' en Ewondo. Cela vient du fait que, dans le passé, les femmes n'avaient pas le droit de parole. Alors, pour s'exprimer, elles ont commencé à chanter et à danser en rythme en frappant le sol avec leurs pieds », explique Christian AWOUNDJA ABEGA, chef de file de l’aire culturelle Fang-Beti au sein du Club Communication.
La "Journée Retour aux sources" c'est aussi la présentation des compétences culinaires des étudiants et communicateurs.
Un autre temps fort de cette "Journée Retour aux sources" a été la présentation des compétences culinaires des étudiants et communicateurs. Ils ont cuisiné et exposé quatorze plats traditionnels.
Sur la table des Fang-Beti, le public a pu déguster de l’Okok, du Sanga et du Medzok-melen accompagnés de Matango ou vin de palme.
Les "muna Sawa" ont présenté l'Ikok, le Ndole, le Mingweha (un plat de poisson cuit à l'étouffée avec des épices noires appelées Mbongo) et le Nkon'ngon (le met de pistaches).
Du côté des Soudano-Sahéliens, composé de seulement deux membres, le menu comprenait la Sauce foléré avec du couscous de riz et la Sauce Kelin Kelin avec du couscous de maïs.
Enfin, le menu des Grassfields était le plus varié avec du Water fufu & eru, du Taro à la sauce jaune, du Koki à la banane, du Pilé pommes et du Couscous Djapche.
Le Club Communication de l'Université de Yaoundé I regroupe des étudiants de toutes les filières de l'institution. L'objectif commun est de se former aux métiers de la communication tout en informant la communauté étudiante sur la vie du campus.
Ninja de Bonas la guest star de l’évènement
La journée retour aux sources du club communication a été marqué la prestation artistique du chanteur Ninja de Bonas. Le chanteur le plus populaire sur le campus universitaire a exécuté plusieurs chansons de son riche répertoire. D’ailleurs, il s'est réjouit de voir une telle initiative.
« Ces jeunes du Club communication ont valorisé nos cultures à travers l'art culinaire, la musique et la danse. Ce sont des initiatives à accompagner. Je suis ravi de constater que les jeunes savent préparer les plats de chez nous. Ils n'ont pas perdu leur culture. Je me rends compte qu'il y a des gens qui s'intéressent au métier de la communication par amour, par passion. » A avoué l’artiste.
Depuis 2007, tous, ou presque tous les étudiants qui sont passés par l’Université de Yaoundé connaissent Ninja de Bonas ; ce chanteur d’un autre genre qui écume les amphithéâtres en longueur de journée pour, dit-il, « distiller la bonne humeur ».
Sous son nom véritable, ADIE A ZOM PATRICK, il est originaire de Kiiki dans le Centre-Cameroun. Après un parcours à la Faculté des Sciences de l’Université de Yaoundé I, il intègre l’Ecole nationale supérieure polytechnique de Yaoundé où il en serait ressorti nanti d’un diplôme d’ingénieur en génie civil.
Son nom d’artiste inspiré par le quartier animé de Bonas à l’université de Yaoundé 1, Ninja de Bonas aborde dans ses chansons, les défis de la vie estudiantine. « J’ai souffert au babillard (…) Mais je ne m’attarde pas à dénoncer. Je propose des solutions » précise t-il.
Avec plus de 450 chansons et 15 albums à son actif, Ninja de Bonas se distingue de par son dévouement et sa passion pour la musique. Toutefois, il a surtout marqué les esprits avec le célèbre « Brenda, inscris-toi à Ngoa, Junior inscris-toi à Soa ». Actuellement la chanson qui fait la une sur TikTok « si tu ne bois pas la bière, je ne t’achète pas le jus ».
La Journée Retour aux sources résumé en cinq points :
- Présentation de sketch et contes en langue
- Danse patrimoniale
- Dégustation de quatorze plats traditionnels
- Dégustation de vin local
- Prestation artistique de Ninja de Bonas