Bonamoussadi, the soft prostitution !

Ecclésiaste DEUDJUI
Aug 29, 2023 - 3 Minutes
La plupart des prostituées de Bonamoussadi ont l
La plupart des prostituées de Bonamoussadi ont l'apparence de filles ordinaires. Source: La Bodega /Image reprise sous autorisation

      

Voilà bientôt dix ans que je réside dans l’arrondissement de Douala 5ème, mais il faut croire que j’étais suffisamment naïf ! Car après avoir vécu cinq ans à Makèpè et bientôt cinq ans ici à Logpom, c’est maintenant que je découvre ce que signifie la soft prostitution...

Il faut dire que Bonamoussadi était un quartier épuré de ce genre de phénomène, dans une ville qui regorge pourtant de toutes les formes de prostitution, y compris les plus dégradantes. Ce n’est que récemment que des filles du poteau ont commencé à y sillonner —jusqu’à avoir pignon sur rue—, mais je viens de découvrir ce que signifie « l’escorting », ou mieux, la vente du piment.

L’histoire s’est passée jeudi dernier. Je suis assis sur une table avec des amis, dans une boîte de nuit réputée de Bonamoussadi, lorsque de jolies filles viennent s’introduire parmi nous et s’assoir au milieu de nous, presque sans aucune autorisation. Auparavant je les aurais prises pour des filles qui sont venues pour s’amuser ; mais là, leur geste était si flagrant.
Je me rappelle qu’il y a six ans auparavant, j’avais invité une « araignée » comme ça sur ma table, à l’ancien Cheval Blanc, et que mes amis s’étaient moqués de moi en disant que c’était une prostituée que je n’avais pas su embarquer. Pourtant nous avions pris un verre normalement, elle m’avait parlé de sa famille et de ses enfants, bref, je crois que nous avions eu une conversation assez ordinaire.
Parfois tu tombes naïvement sous le charme d’une belle de nuit dans un snack-bar lounge, et le plus curieux c’est qu’elle réagit instantanément lorsque tu l’interpelles. Elle est toujours souriante, toujours sexy, toujours consommatrice d’alcool, et... toujours focus sur sa facture !

Parce que j’étais vraiment un individu naïf. Pendant toutes ces années dans Douala 5ème, je n’avais jamais compris que la plupart des femmes qui circulent dès la tombée de la nuit, sont des prostituées ambulantes. Et je l’ai confirmé toute la semaine dernière. Elles traînaillent dans les boîtes de nuit de « Sadi », elles vont de snack-bars en snack-bars et de caves en caves, à la recherche de la proie idéale. Elles sont assisses sur des carrés VIP avec des messieurs BCBG dans les cabarets de première classe, et elles ne consomment que de grandes liqueurs.

Attention hein, elles n’ont pas faim ! Car parmi celles qui s’étaient assisses à notre table, jeudi dernier, il y en a une qui a même sorti son propre argent pour nous acheter un gros paquet de brochettes de viande. Avec son propre argent...

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J’ai vraiment été choqué, non pas tant par l’existence de ce phénomène que par sa présence intempestive. Car en y observant de près, je constate que j’étais vraiment un aveugle !
La prostitution de Bonamoussadi est devenue un véritable phénomène. Si je ne m’aventure pas, je dirai même que c’est déjà le temple de Douala. C’est une prostitution discrète, sournoise, sous-terraine. Ce sont des escort-girls qui ne s’offrent qu’aux hommes qui ont les yeux pour pouvoir les détecter. Et avec mes nouvelles lunettes j’ai circulé dans Bonamoussadi à ces heures tardives, et je les ai vues déversées en nombre dans les rues. De Yapaki Prestige à la Bodega, en passant par le First-T ou encore l’Opium, elles sont versées dehors que waaaaah.

Elles sont généralement surmaquillées, elles se baladent dans les rues à 1h du matin jusqu’à 5 heures, sans aucune direction. Elles sont parfois en groupes de deux ou de trois, et elles sont systématiquement en mini-jupes ou en collants.
Elles se retournent à chaque sifflement ou interpellation des passants. Elles s’accoudent systématiquement sur les portières des véhicules. Elles ont des tarifs exorbitants qui justifient qu’elles n’ont besoin que d’un seul client durant toute une soirée. Elles peuvent aller dormir chez des inconnus sans aucun souci, car elles n’ont plus peur du noir, du dehors ni de leur propre insécurité.
Elles ne croient plus en l’amour, elles aiment profondément l’argent et elles adorent la vie nocturne.

Oui, Bonamoussadi va bientôt devenir l’épicentre de la prostitution ici au Cameroun !

 

Ecclésiaste Deudjui

(+237) 696.469.637

Article publié sur wutsi.com/@/clesh7

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