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Chan 2021 au Cameroun : les Ambazoniens menacent

Les Ambazoniens haussent le ton et menacent la CAF sur le bon déroulement du CHAN au Cameroun du 16 janvier au 7 février 2021

Jan 11, 2021 - 4 Minutes

Le Championnat d'Afrique des Nations (CHAN) qui se déroulera du 16 janvier au 7 février 2021 au Cameroun risque d'être perturbé. Les groupes armés qui affrontent le Bataillon d'Intervention Rapide (BIR) menace de semer du grabuges. Que se passe-t-il réellement ? 

Les régions anglophones du Nord-ouest et du Sud-ouest sont en guerre depuis 2016-2017. Les groupes armés, les Ambazoniens (comme on les appelle), brandissent depuis quelques jours des menaces de perturber les matchs du CHAN à Limbé. Limbé est l'une des trois villes qui vont accueillir les matchs de cette compétition au Cameroun. Elle a la particularité, en dehors de Yaoundé et Douala, de se trouver en zone anglophone, donc zone de conflits armés. 

Lettre du gouvernement de l
Lettre du gouvernement de l'Etat virtuel de la Fédération d'Ambazonie au président par intérim de la CAF, Constant Omari (page1/2)
Lettre du gouvernement de l
Lettre du gouvernement de l'Etat virtuel de la Fédération d'Ambazonie au président par intérim de la CAF, Constant Omari (page2/2)

Ces groupes armés font circuler sur la toile depuis quelques jours des menaces adressées directement à la Confédérations Africaine de Football (CAF). A la lectures de ces missives, on constate que les leaders des groupes armés exigent particulièrement le respect de la journée de lundi considéré dans cette zone comme "villes mortes". En d'autres termes, tous les lundis, comme il est de coutume depuis le début de cette guerre, sont des journées sans activités. Les habitants restent chez eux. Conséquences, tous les espaces commerciaux et les rues sont déserts. En dehors de cette journée, il n'est toutefois pas exclu que d'autres actions soient envisagées. Cette situation inquiète-t-elle l'armée camerounaise ?

L'armée camerounaise divisée (selon le journaliste Boris Berthold 

"La situation est très tendue au sein des forces de sécurité où des divergences de stratégies face aux mouvements sécessionnistes commencent à embarrasser les troupes. Certains administrateurs civils dans la zone anglophone accusent ouvertement certains de leurs chefs et des hauts gradés de l’armée de refuser de mettre un terme à la guerre.

En effet, une réunion de haute sécurité s’est tenue ce week-end à Yaoundé avec pour objectif l’évaluation des menaces qui pèsent sur le Championnat d’Afrique des Nations dont l’ouverture est prévue dans les prochaines semaines.

D’après des renseignements obtenus, les sécessionnistes ont non seulement menacé de procéder à des éliminations physiques. Mais, il y a encore plus grave, des mines anti personnels auraient déjà été placés et prêt à exploser au passage des convois.

Mais, au sein de l’armée, deux lignes s’affrontent. Une qui prend très au sérieux la menace et une autre qui pense qu’il s’agit d’intimidations.

Cependant, sur le terrain la troupe accusé les officiers supérieurs de s’enrichir sous le dos de la guerre. Le cas du général Nka Valere est mentionné. Lui qui en quelques mois a acheté plusieurs villas à Yaoundé et construit des écoles avec l’argent de la guerre".

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Ce climat de terreur qui plane ne rassure pas plusieurs Camerounais qui craignent le pire. C'est la raison pour laquelle certains estiment que, malgré les divergences, il serait nécessaire de faire taire les arment. Cela pourra ainsi permettre aux étrangers (les équipes en compétition) de garder une bonne image du Cameroun et éviter de mettre en péril leur vie. C'est le cas de certains personnalité de la société civile. 

"Non aux actions criminelles" de Me Christian Ntimbane Bomo (Avocat à Paris)

"Par contre, même si nous sommes nombreux à dénoncer l'inconséquence de l'achat des véhicules très haut de gamme et dispendieux pour la Chan, Il est citoyennement responsable et patriotique de dénoncer les menaces et projets des ambazoniens visant à poser des actes criminels pour empêcher le déroulement de la CHAN dans la région du Sud-Ouest.

Le Chan qui va se dérouler est celle du peuple Camerounais même si certains comme moi le trouve inopportune et inutile. Cette compétition panafricaine engage notre responsabilité commune pour la sécurité des étrangers qui arrivent dans notre pays. Ils n'ont pas à payer de nos problèmes internes.

En outre, nul n'a le droit de donner la mort au nom de ses revendications politiques".

A côté de ces cris d'alarme de l'avocat, d'autres estiment que le CHAN ne représentera pas grand chose pour le peuple. Malgré cette condamnation de la violence, cette troisième opinion reste convaincue que la violence sera inopportune. 

"Ce CHAN n'est pas celle du peuple camerounais" selon Armand Noutack II (Enseignant à Bafoussam)

"Je suis entièrement d'accord avec ta première phrase. Mais , mais ce CHAN n'est pas celle du peuple camerounais. Non, le peuple camerounais a des problèmes plus sérieux que ce chan. Il faut nous épargner ces phrases pompeuses qui ressemblent étrangement à celles du Rdpc.

Très peu de CAMEROUNAIS sont au courant du déroulement de cette compétition au Cameroun...  J'espère seulement que l'accès aux différents stades sera gratuit, sinon je doute fort qu'un match puisse traverser le seuil des 100 spectateurs dans les gradins.

Il y a des sujets sur lesquels nous ne devons pas faire le malin, sur lesquels nous devons nous exprimer de manière tranchante et même Radicale... Ce CHAN ne sera pas une fête, car les cœurs des camerounais sont meurtris par la misère, le sang, la souffrance, les larmes...

Ceci dit , je suis contre toute violence d'où qu'elle vienne... Nous attendons toujours le dialogue national franc et sincère".

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