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Pourvu que 2026 ne ressemble pas à 2025 au Cameroun

il y a 3 heures - 3 Minutes
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L'année 2025 s'achève 

L'année 2025 est sur le point de s'achever et le bilan du Cameroun est plutôt chiffré en rouge.

Sur le plan économique

En 2025, notre économie illustre de manière criante l’écart entre les ambitions officielles affichées et les résultats tangibles pour nos populations. Et si certains diront que les hommes mentent, mais pas les chiffres, eh bien nous savons tous comment se fabriquent les chiffres ici chez nous. Ces chiffres disent même quoi ? On nous parle d'une croissance du produit intérieur brut estimée entre 3,6 % et 4 %. Maff ! Et ça change quoi ? Le nombre de Camerounais vivant sous le seuil de pauvreté estimé à plus de 6,2 millions ? Pour dire vrai hein, la stratégie Nationale de Développement a de fortes chances de ne pas aboutir. Certes, à cause d'un boom démographique (parce que les Camerounais ont le don de la reproduction et surtout que le lit du pauvre est fécond), mais le réel problème de notre économie reste le chômage. Combien de jeunes comme mon meilleur ami Herman Ngameni sont sans emploi ? Hein ? Combien de Camerounais vivent avec moins de 2,15 $ (1500 FCFA) par jour ? Avec tout ça comment ne pas nourrir l'envie d'aller au Canada ? Surtout qu'ici chez nous le « Qui t'a envoyé » prime sur la compétence. Moi-même avant de faire mes preuves, c'est parce que je suis le neveu de mon oncle Ecclésiaste Deudjui que j'ai pu avoir accès à certaines portes qui me permettent aujourd'hui de pouvoir survenir à des besoins élémentaires. Franchement ! Notre gouvernement doit revoir sa politique économique afin de générer une prospérité partagée pour l’ensemble de nos citoyens.

Sur le plan social 

Le Cameroun a frôlé le chaos avec la crise poste-électorale 
Le Cameroun a frôlé le chaos avec la crise poste-électorale 
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Le volet social est encore plus grave. Le tribalisme a été son apogée. Je ne sais pas combien de fois, on m'a traité de « Sale Bamiléké » parce que j'étais en désaccord avec le pasteur de Tsinga. Hors mis cela, de nombreuses fragilités structurelles se sont aggravées dans notre pays sous l’effet conjugué des tensions politiques. La dégradation continue des conditions de vie, marquée par la précarité de l’emploi, (le même problème), l'inflation et l’accès inégal aux services sociaux de base. Pour revenir à la crise postélectorale, parce que ce n'était pas la blague hein ? Cette contestation des résultats, a réellement plongé le pays dans un climat de méfiance généralisée, ce qui a accentué les fractures sociales et affaibli la cohésion nationale. Aujourd'hui certains amis « Babanas » ne m'adressent plus la parole parce que je n'ai pas soutenu un candidat qui a totalement fondu dans la nature aujourd'hui. Bref le vivre-ensemble a été considérablement dilué.

Pourvu que 2026 soit meilleure que 2025 

Parce que, si ce n'est pour l'instant le maigre parcours des lions à la CAN , nous n'avons presque eu aucun moment de jouissance ou de réjouissance. Pire, notre pays a même failli frôler le chaos. Nos militaires continuent de mourir sur les différents champs de bataille ce qui plonge des centaines de familles en deuil. Pourvu que 2026 soit meilleure. Que les grandes espérances se concrétisent. Que l'aide promit par le père à la jeunesse arrive vraiment à destination. Que nos artistes laissent la quête du buzz et pensent réellement à faire de l'art engagé. Que nos filles arrêtent avec la vente du piment et que nos garçons s'éloignent de l'arnaque en ligne, du canabis, des tramadols , du caillou et quoi je ne sais encore.

Christian Deutou : « Bonne année ! »

Article publié sur www.wutsi.com