Society

J’ai assisté à un incroyable enterrement à Fotouni.

3 hours ago - 3 Minutes
Crédit images : Christian Deutou 
Crédit images : Christian Deutou 

Je reviens d’un voyage à l’ouest plus précisément à Fotouni, où j’ai assisté à l'enterrement de la matriarche NOUGUEWE MADELEINE EPSE MOFANG. C’était un hommage assez singulier donc je m’en souviendrai pour toujours. Je n’ai presque pas vu de larmes. Pas parce que les gens n’étaient pas attristés, mais juste que l’heure était plutôt à la glorification du Dieu tout-puissant d’avoir permis à la cujus d’exister, elle qui de son vivant incarnait la pureté l’amour et la résilience, d’où la célébration de vie. 

IL Y AVAIT LA VEILLÉE. 

Oups ! Les veillées, je voulais dire, parce qu’il y en avait deux. Tout commence jeudi à Douala où après la levée de corps en journée, la famille MOFANG a convié à leur domicile familial au quartier bepanda, un parterre de plus de 500 invités venus de différents horizons. Des autorités religieuses aux autorités traditionnelles en passant par les riverains et des personnes lambdas comme moi, avons eu droit à un moment de recueillement assez particulier. D’abord à Douala où le culte religieux a précédé un concert géant digne d’un rendez-vous culturel. Danses traditionnelles, chants religieux, concours de danse, etc. Bref, tout a été mis en place pour retenir la foule jusqu’au petit matin. Parce qu’en plus de la grande attraction, il y avait suffisamment à boire et à manger. En ce qui concerne la veillée au village Fotouni c’était tout simplement de l’opulence. Il y avait même un énorme barbecue de porc, depoulet, et mêmee de crocodile. Oui ! Le crocodile braisé. C’était du jamais-vu pour un événement funèbre.

IL Y A EU LES TÉMOIGNAGES. 

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Pour moi c’était un peu le seul blanc observé pendant cette cérémonie. Les petits enfants  avaient rédigé des témoignages qui venaient de partout sauf du cœur. Ils n’ont pas hésité à faire un copier-coller coller de CHAT GPT. Les témoignages étaient un peu fades, avec les mêmes mots qui revenaient dans chacun des textes excepté un seul. Celui d’une fillette d’à peine 12 ans : « werr !!! Qui va encore m’appeler ma belle-mère ? » Il y a eu le témoignage de Monsieur CLAUVIS KONTCHEU, chef de famille et septième enfant de la défunte. Il a décrit sa mère comme une femmpieuse, , digne et résiliente. Une octogénaire au sens du partage , qui est restée fidèle à ses principes depuis la mort de son époux en 1993. Des tonnes de témoignages positifs qui en disent long sur la vie de maman Madeleine et qui garantissent que la terre de nos ancêtres lui sera obligatoirement légère.

IL Y A EU LA COLLATION 

Pendant que l’inhumation se déroulait dans la stricte intimité familiale, les invités eux mangeaient à satiété. Oui, parce la majorité des camerounais vont d’abord dans des événements «pour manger». Il y avait suffisamment à boire. J’ai vu des gens arriver sans sac mais repartir avec des cabas. J’écoutais dans presques toutes les bouches, celles des habitants du village surtout : « Ldeuil-ci a réussi.» Une manière d’exprimer leur satisfaction.

J’AI ASSISTÉ À UN INCROYABLE ENTERREMENT À FOTOUNI 

J’y suis allé sur une invitation de mon patron Olivier Dyl qui m’a confié la tâche de réaliser des vidéos instantanées que je devais relayer à temps réel sur nos différents réseaux sociaux.  J’ai remarqué la présence de plusieurs hautes personnalités du pays, qui sont certainement proches de la famille. J’ai été impressionné par la qualité de la décoration. Je suis tombé amoureux des louanges que j’ai écouté en concert live pendant toute la veillée au village  pourtant je suis tout sauf un religieux. J’ai également profité pour faire un tour dans mon village Folentcha afin de me reconnecter à mes ancêtres puisque je n y avais plus mis pied depuis le décès de ma grand-mère l’an dernier.

Christian Deutou :  « J'ai assisté à une célébration de vie. » Article publié sur www.wutsi.com/@/leswandaseries