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Les commerçants du « marché des femmes » crient à l’injustice

Aug 28, 2025 - 3 Minutes
Des commerçants du marché des femmes qui réclament justice. Crédit: Ecclésiaste Deudjui
Des commerçants du marché des femmes qui réclament justice. Crédit: Ecclésiaste Deudjui

 

Depuis plusieurs semaines déjà, un litige foncier oppose certains commerçants du « marché des femmes », logé dans la commune de Douala 2ème, à la mairesse de ce même arrondissement.

En effet, tout a commencé en début du mois de juillet. En même temps que le corps électoral était convoqué pour l’élection du futur président de la République, madame le maire engageait la destruction de ce célèbre marché des femmes, en prétextant la construction d’un nouveau marché, plus moderne, sur le même site.
Sauf que d’après certains témoignages, dont celui de M. Njonkou Rodrigue (secrétaire de l’association des commerçants du marché des femmes de New-Bell, NDLR), ces destructions et ces démolitions ont été faites sans quasiment aucun préavis.

 

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Les commerçants attendant l'arrivée de la commission interministérielle. Crédit: ecclésiaste Deudjui

 

Il en est résulté une crise sociale qui peine à s’éteindre, d’autant plus que cette « affaire » semble regorger plusieurs tiroirs.
Déjà, les recasements. Plusieurs commerçants de l’ancien marché qui a été détruit, ont complètement tout perdu ! Certains étaient en déplacement pendant les casses, et leurs marchandises se sont volatilisées durant les scènes de pillage et de vandalisme qui ont suivi les démolitions massives. Ces commerçants malheureux réclament néanmoins un recasement parmi les futures boutiques qui seront construites, et pour le moment ils n’ont pas réellement reçu de réaction satisfaisante...

Ensuite, l’affaire a pris une tournure politico-judiciaire. Nonobstant les plaintes déposées auprès des tribunaux administratif et pénal par le collectif des commerçants, le nouveau préfet du Wouri a immédiatement ordonné l’arrêt des travaux sur les lieux du litige.
Résultat : un paysage macabre, dévasté, un ancien marché des femmes qui s’apparente à un champ de ruines, et une multitude de familles détruites et désarticulées qui se demandent si elles pourront un jour recommencer leurs activités de survie.

 

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La commission interministrielle s'est rendue sur les lieux du litige pour évaluation. Crédit: Ecclésiaste Deudjui
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L’affaire a été portée jusqu’à la présidence de la République, avec l’intervention de plusieurs ministères transversaux (les domaines, l’administration territoriale, le cadastre, etc) qui ont dû commander une mission d’inspection qui s’est rendue sur les lieux ce mercredi 27 août 2025.

Parmi les commerçants sinistrés, bon nombre prétendent détenir des titres fonciers en bonne et due forme, sans compter les investissements colossaux de viabilisation et de modernisation qu’ils y avaient investis.
Par ailleurs, les conseillers municipaux de la commune de Douala 2ème, dont Mme Denise Fampou est pourtant le maire, se désolidarisent de ce projet dont ils affirment même ne connaître ni les tenants, ni les aboutissants.

 

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L'ancien marché des femmes de New-Bell a été complètement rasé. crédit: Ecclésiaste Deudjui

 

C’est donc un bras de fer musclé qui est engagé entre des centaines de commerçants qui ont été déguerpis de façon injustifiée, et madame le maire qui est accusée de collaborer avec des investisseurs peu scrupuleux qui sont prêts à mettre des fortunes pour l’accaparement et l’apprivoisement de certaines terres.
Il se dit d’ailleurs que le même scénario avait déjà été opéré au marché de la gare qui se trouve juste en face, où le site avait été complètement détruit puis reconstruit pour faire louer les boutiques —hors de prix— à de tout nouveaux acquéreurs.

Sauf que cette fois-ci avec le marché des femmes, les bonnes vieilles méthodes semblent ne plus complètement bien fonctionner. Et même la force, lorsqu’elle est mal utilisée, peut quelquefois se retrouver confrontée à la valeur du titre foncier ; mais surtout à des commerçants déterminés et incorruptibles qui ne réclament que la réparation totale et complète de leur préjudice...

 

Ecclésiaste Deudjui
(+237) 696.469.637
Article publié sur wutsi.com/@/clesh7