Pour le meilleur et pour le pire.
CHAPITRE 06
Joana , très bête, pff !
- Arrestation
- Amende
- Danger de mort

~ James Mensah ~
— Excusez-moi, monsieur l'agent, mais hier ma femme était occupée à récupérer son amie à l'aéroport. Comment aurait-elle pu agresser Mlle Joana Okyere ? dis-je, en essayant de contenir la colère qui monte en moi.
Liana n’aurait jamais pu me mentir. J’en suis certain.
— Est-ce vrai, madame ? demande l’agent, tourné vers elle.
— Non, répond Liana, la tête baissée.
Je fronce les sourcils, abasourdi.
— Liana… tu m’as menti ? crié-je, hors de moi.
— Je suis désolée… mais je devais remettre cette folle à sa place.
— Très bien. Officier, passez-lui les menottes, ordonne calmement l’agent.
— Non… non, je ne veux pas aller en prison ! S’il te plaît, bébé, fais quelque chose, dit-elle, les larmes aux yeux.
Je la fixe avec colère. Comment a-t-elle pu ? Agir dans mon dos, me mentir en me regardant droit dans les yeux…
Je respire un bon coup.
— Monsieur l’agent, peut-on éviter les menottes ? Ma femme n’est pas une criminelle. Et si elle en est arrivée à agresser Joana, c’est qu’il y a une raison. Nous allons vous suivre au commissariat, il n’est pas nécessaire de l’humilier davantage.
L’agent hésite un instant, puis acquiesce :
— Très bien. Allons-y.
— Passe devant, dis-je à Liana, les mâchoires serrées.
Elle me fixe, implorante.
— Bé… bébé, je suis...
— J’AI DIT DE PASSER DEVANT MOI ! haussé-je le ton.
Elle sursaute et se dirige vers la porte, en silence.
Une demi-heure plus tard, nous arrivons au commissariat. Durant le trajet, j’ai appelé mon avocat, Maître Nkosi, qui m’attend déjà à l’entrée. Tandis que Liana est emmenée en salle d’interrogatoire, je fais les cent pas dans le couloir, l’esprit agité. Comment a-t-elle eu l’adresse de Joana ? Et qu’est-ce qui a bien pu la pousser à une telle folie ?
Je repère enfin Maître Nkosi qui arrive calmement, et me précipite vers lui.
— Bonjour, Monsieur Mensah, dit-il en me tendant la main une fois à ma hauteur.
— Bonjour Maître. Désolé de vous déranger sans rendez-vous. Je sais que vous êtes très occupé, mais… c’est une urgence.
— Ce n’est pas un problème. Alors, que se passe-t-il ici ?
— Ma femme a été arrêtée pour agression. Apparemment, envers l’une de mes ex, Joana. À son domicile.
— Et pourquoi a-t-elle fait ça ?
— Je n’en sais rien. J’ai tout appris ce matin quand la police est venue à la maison. Elle est en train d’être interrogée.
Maître Nkosi fronce les sourcils.
— Ils n’ont pas le droit de l’interroger sans son avocat. J’y vais, dit-il en se dirigeant sans attendre vers le bureau du commissaire.
À peine entre-t-il que Joana fait son apparition. Elle avance en boitant légèrement, le visage griffé, un œil rouge. Mon cœur se serre malgré moi. Seigneur… Liana, qu’as-tu fait ?
— Salut mon amour, me lance Joana avec un sourire narquois en arrivant à ma hauteur.
Je croise les bras, agacé.
— Retire ta plainte, Joana, dis-je le plus calmement possible.
— Ah non. Tu avais tellement peur de succomber à mon charme lors de notre rendez-vous que tu as préféré envoyer ta folle de femme chez moi. Regarde ce qu’elle m’a fait ! Tu crois que je vais la laisser s’en tirer comme ça ? Jamais. Elle ira en prison. Et ne t’inquiète pas… je pourrai te consoler pendant son séjour, dit-elle en tendant la main vers ma joue.
Je recule.
— De quel rendez-vous parles-tu ?
— Ne fais pas semblant. Je t’ai écrit avant-hier et tu m’as répondu oui, n’est-ce pas ?
Je la fixe, interdit.
— Je n’ai jamais répondu à un message venant de toi… À moins que… Merde.... Liana.
Elle ricane.
— Ah, je comprends maintenant. Dommage pour elle. Elle a pris ta place… et elle va le regretter. Excuse-moi, on m’attend, ajoute-t-elle en voulant passer.
Je l’attrape doucement par le bras.
— Joana, retire ta plainte. Je préférerais éviter d’avoir à utiliser la force.
— Je ne retire rien !
Je la fixe droit dans les yeux.
— Très bien… J’espère que tu seras prête à voir tes photos intimes circuler sur internet.
Elle s’immobilise net.
— De quoi… tu parles ? balbutie-t-elle.
— Tu te souviens de la vidéo qui a mis fin à notre relation ?
— Tu… tu avais promis de la supprimer, James…
Je hoche lentement la tête.
— Bien sûr que j’ai promis. Mais je ne l’ai jamais fait. Et je te jure que si tu ne retires pas ta plainte, je la confie à quelqu’un qui saura quoi en faire.
Elle blêmit.
— Tu bluffes. Tu n’en serais pas capable.
— Vraiment ? Pour ma femme, je suis prêt à tout. Réfléchis bien. Je peux même te verser une grosse somme, si tu veux, mais retire ta plainte. Et puis, Joana… arrête de courir derrière moi. Nous deux, c’est fini depuis belle lurette. Accepte-le, une fois.
Son visage se déforme de rage.
— JAMES, TU ES UN GROS CON ! CETTE FEMME NE TE MÉRITE PAS ! hurle-t-elle.
— Peut-être bien. Mais c’est mon problème. Maintenant, que décides-tu ?
— Vous allez me payer, dit-elle en se dirigeant vers le bureau du commissaire.
Je pousse un long soupir. J’espère que mes mots auront suffi. Liana, pourquoi tu as fait ça ? Pourquoi ne pas m’avoir parlé ? Mon téléphone vibre dans ma poche. Je décroche aussitôt.
— Allô Kay, comment ça va ?
— Ça va bien, frérot, mais pourquoi t’es en retard ? Tu as oublié notre réunion pour le nouveau contrat ?
— Non, mais je suis actuellement au commissariat.
— QUOI ? hurle-t-il dans le combiné.
— Oui. Ta belle-sœur est allée chez Joana hier. Apparemment, Joana m’a envoyé un message pour qu’on se voie, et Liana a vu le message, y a répondu à ma place, puis l’a supprimé… Ensuite, elle est allée semer la pagaille chez elle, et m’a menti comme si de rien n’était.
— Ah ouais… c’est chaud. Donc Joana a porté plainte.
— Exactement.
— Tu veux que je vienne ?
— Non, reste à la réunion. Avec un peu de chance, je vous rejoindrai bientôt.
— D’accord. Bonne chance frérot.
— Merci, dis-je avant de raccrocher et de m’asseoir, épuisé.

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Après plusieurs heures au commissariat, Liana est enfin libérée. Une amende de 25 000 cedis lui a été infligée, à verser à Joana, ainsi qu’une injonction d’éloignement lui interdisant désormais de s’approcher d’elle sous peine de poursuites plus graves. À peine sortis du bâtiment, une meute de journalistes se précipite sur nous, comme des vautours attirés par le scandale. Il ne manquait plus que ça. Flashs, micros, caméras… Tout y est.Je serre la mâchoire, agacé, et attrape fermement Liana par le bras pour accélérer le pas, Maître Nkosi marchant à nos côtés, impassible.
— Monsieur Mensah, est-il vrai que votre femme a été arrêtée pour avoir agressé votre maîtresse à son domicile ? lance un journaliste qui a réussi à se faufiler jusqu’à nous.
Je m’arrête net, croise brièvement le regard de Liana. Elle baisse aussitôt les yeux. Je sens ma colère reprendre de plus belle. Sans répondre à la question, je me contente d’un :
— Je n’ai rien à déclarer, dis-je froidement en ouvrant la portière de la voiture.
Liana monte en silence. Je referme la portière, fais le tour et grimpe à mon tour côté conducteur, le visage fermé.
— Bé… tente-t-elle, d’une petite voix.
— TAIS-TOI, LIANA, TU VEUX ? hurlé-je, incapable de contenir ma rage.
Elle sursaute et se met à pleurer, mais je m’en fiche. Je suis à bout. Elle a dépassé les bornes. Sans lui jeter un regard, je démarre la voiture et quitte le commissariat en trombe, le cœur lourd, la tête en feu, incapable de digérer ce qu’elle vient de faire.

*
~ Joana Okyere ~
Je rentre dans mon appartement furieuse et commence à tout saccager. Je renverse une chaise, jette un coussin à travers la pièce, puis frappe violemment la table basse du salon du plat de la main.
— Bon sang, ce n’est pas possible… Cette femme ne s’en sortira pas comme ça. Il est temps de m’en débarrasser une bonne fois pour toutes.
Ma respiration est saccadée, mon cœur cogne contre ma poitrine. J’ai la rage au ventre. Soudain, mon téléphone sonne. Je le saisis brutalement et vérifie l’identité de l’appelant avant de décrocher.
— Allô, Yasmine !
— Salut ma belle, comment ça s’est passé au commissariat ? S’il te plaît, dis-moi que Liana a été condamnée !
— NON ! CETTE GARCE A ÉTÉ LIBÉRÉE PARCE QUE J’AI DÛ RETIRER MA PLAINTE !, hurlé-je, hors de moi.
— Zut ! Mais pourquoi tu as retiré ta plainte ?
— James m’a menacée, réponds-je entre mes dents, en serrant le téléphone si fort que mes doigts blanchissent.
— Et tu as cédé aussi facilement ? On dirait que tu ne veux même pas te battre pour l’avoir, hein. Envoyer Liana en prison t’aurait permis de récupérer James !
— Je n’avais pas le choix. Ma vie intime risquait d’être exposée. Il détient une vidéo compromettante de moi, d’un plan à quatre. Une ancienne amie à moi lui avait envoyé la vidéo à l’époque où on couchait ensemble. C’est même à cause de ça qu’il avait rompu. Et là, il m’a menacée de la diffuser si je ne retirais pas la plainte.
— Et je suppose que toi, bête comme tu es, tu as simplement retiré la plainte.
— Hey ! Je ne te permets pas, hein ! Tu voulais que je sois humiliée en public ? Je préfère mourir que de voir cette vidéo circuler sur internet !
— Je comprends, mais… est-ce que tu as au moins vu la preuve qu’il avait encore cette vidéo ? Ça date de très longtemps, je suppose.
— Euh… non, je ne lui ai pas demandé.
Je me fige un instant. Merde… pourquoi n’y ai-je pas pensé ?
— Alors sache que tu t’es fait duper. James n’a pas cette vidéo. J’en suis certaine. Et même s’il l’avait, jamais il n’aurait agi ainsi. Ce mec a des principes, Joana. Il t’a manipulée. Tout simplement pour sauver sa précieuse femme.
Je reste figée, la mâchoire crispée, les mains tremblantes.
— Le salaud ! crache-je, les dents serrées.
— Je me demande maintenant comment on va se débarrasser de cette conne de Liana.
Je prends une profonde inspiration, mes yeux brillants d’une lueur froide.
— J’ai trouvé la solution qui me permettra de me débarrasser d’elle une bonne fois pour toutes.
— Laquelle ? demande-t-elle, intriguée.
Un sourire sinistre se dessine lentement sur mes lèvres.
— L’envoyer manger les pissenlits par la racine.
— Euh… Joana ? Je ne te suis pas là. Tu comptes tuer Liana ?
— Oui. De nombreux accidents mortels surviennent tous les jours, non ? Ce sera son destin.
— Tu ne penses pas que tu exagères un peu là ?
— Non. Si je veux empêcher qu’elle perturbe mes projets, c’est la seule solution. Je dois la faire disparaître. Définitivement.
Un silence s’installe au bout du fil, puis elle soupire.
— Je comprends… Bon, je vais te laisser. Mon homme vient d’arriver.
— D’accord, dis-je avant de raccrocher.
Je jette mon téléphone sur le canapé et me laisse tomber dans le fauteuil, le regard fixe. Liana regrettera de s’être attaquée à moi. Je le jure. Une fois morte, on verra bien si James est toujours prêt à tout pour sa chère femme. Même au-delà de la tombe…