Literature > Romance

CŒURS EN OTAGE

Dans la vie il faut savoir reculer pour mieux avancer

Jun 29, 2025 - 12 Minutes

Chapitre 23

Une nouvelle vie pour Bella

  1. Changement
  1. Nouveau départ


— Tu as déjà la force en toi, Bella. C’est la première étape. Et je serai là pour toi à chaque pas. On va le faire ensemble, d’accord ?

*** Éclipse de plusieurs mois***

*** Taylor Nguefack***

Dans le confort de mon bureau luxueux, je n'arrive pas à me concentrer. Mes pensées sont envahies par une seule image : celle de Bella. Je me lève, marche d’un coin à l’autre de la pièce, secouant la tête comme pour repousser cette idée absurde. *Non*, me dis-je d'un ton irrité. Je ne peux pas être amoureux d’elle. C'est une folie. Elle est juste une escort girl, une distraction parmi tant d’autres. Je n'ai pas de place pour l’amour dans ma vie, et encore moins pour une personne comme Bella.

Mais plus j'essaie de l’ignorer, plus elle semble s’imprimer dans mon esprit. Le souvenir de ses yeux brillants, de ses sourires timides, de la manière dont elle a pleuré dans mes bras cette nuit-là lorsqu'on faisait l'amour… Tout cela me hante. Je me maudit de penser à elle de cette façon.

Je me repousse à l’idée que je peux avoir des sentiments pour elle. Moi, Taylor, un homme d’affaires redouté, en proie à des émotions ? Impossible.

Je m' asseois lourdement sur mon fauteuil en cuir, me tenant la tête dans les mains, essayant de me calmer. *Ne sois pas un idiot, Taylor*, pensé-je. Tu n’as rien à voir avec elle. C’est juste un moment de faiblesse, rien de plus. Tu n’as jamais eu besoin d’elle, et tu n’en as pas besoin maintenant.

Mais le doute persiste, incessant, tapotant à l’intérieur de mon esprit comme un tambour. Je sais qu'il n'est qu'une question de temps avant que je ne fasse quelque chose de stupide. Mais au fond de moi, je sais que Bella a quelque chose qu’aucune autre femme n’avait : une véritable place dans mon cœur. Ce que je redoute le plus, c'est l’idée de l’admettre, de baisser ma garde et de me laisser vulnérable.

Alors, je vais continuer à me mentir. Cette affaire est réglée, il n’y a plus rien à en dire. Mais au fond de moi, je sais savait que la vérité était tout autre. Et chaque nuit, dans le silence de mon immense chambre, je me retrouve seul avec ma douleur, mon arrogance se heurtant à un mur que je ne suis pas prêt à franchir.

Mon pote Alex entre et m'observe d’un air irrité, les bras croisés, les yeux me scrutant avec une impatience évidente.

Cela fait plusieurs semaines qu'il m’entend me tourner autour de Bella, que ce soit dans mes pensées ou à travers mes rares paroles hésitantes. Il sait que je me ment à moi-même, et cela le met hors de lui. À chaque rencontre, il a l’impression que je m'enfonce un peu plus dans un abîme dont je ne pourrait pas sortir.

— Tu n’arrêtes pas de penser à elle Taylor, Alex s’avance, son ton sec et sans compromis. Tu sais que t’es amoureux de cette fille. Arrête de jouer à ce petit jeu.

Je me tourne brusquement vers lui, un regard froid dans les yeux.

— Je n’ai jamais été amoureux d’elle. Tu sais aussi bien que moi qu'elle n'est rien d'autre qu'une salope. Une salope de merde qui vend son corps pour de l'argent. Je ne tomberais jamais amoureux d'une prostituée Lex.

Ma voix était glaciale, presque menaçante.

Et je ne veux pas entendre parler de ça, Alex.

Mais Alex n'est pas du genre à reculer. Il sait que je peux mentir à tout le monde, mais je ne peux pas le tromper, pas lui. On est amis depuis trop longtemps pour que la vérité lui échappe.

— Tu te fous de moi mec? Alex lance avec une pointe d’irritation. Je t’ai vu, Taylor. Je sais comment tu la regardes, ce que tu ressens. Mais tu continues à nier l’évidence parce que tu as peur. Tu as peur de la faiblesse, de ce qu’elle pourrait faire de toi.

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Je serra les poings, mon visage se durcit. Je détourne les yeux, comme je ne voulait pas affronter cette vérité.

— Ce n’est pas comme ça. Tu ne comprends pas. Je tente de me défendre, mais mes mots semblent plus faibles à chaque instant.

Elle n’est rien pour moi cette fille. Elle n’est qu’une distraction, un instant de folie. Rien de plus... Qu'une prostituée à mes yeux... Une pute de luxe que tout les hommes payent pour avoir du plaisir.

Alex me fixe intensément, ses yeux pleins de reproches.

— Tu peux continuer à te mentir, Taylor, mais je sais ce que tu ressens.Il soupire, découragé. Mais laisse-moi te dire une chose. Si tu continues à t’accrocher à ce mensonge, tu vas la perdre à jamais. Et peut-être que tu t'en fous, mais moi, je ne veux plus t’entendre en parler.

Pose-toi une seule question bordel ! Qu'est-ce qui l'a poussé à devenir une putain de prostituées ? Est-ce son propre choix ? Ou une obligation. Tu ne connais pas l'histoire de cette fille donc arrête de la juger, tranche t-il d'une voix autoritaire.

Je vais te le redire, et je ne le répéterai pas une troisième fois : tu es amoureux de Bella.

__ Assez ! Mon ton claque dans la pièce. Je ne veux même plus entendre son nom.

Alex fait un pas vers moi, l’énervement monte :

— Parce que tu la détestes tant ?*

— Je t’ai déjà dit ce que je pensais d’elle. C’est une illusion. Une erreur de parcours dont je me détache.

Alex secoue la tête, déçu, mais poussé par un dernier élan d’amitié sincère :

— Détache-toi si tu veux, mais ne nie pas tes sentiments. Tu peux rejeter Bella, la traiter comme de prostituées de luxe… il s’arrête, cherchant ses mots, … mais tu ne peux pas rejeter ce qu’elle a fait naître en toi cette prostituée.

Je le regarda enfin, amer :

— Tu ne comprends rien. Je te l’ai dit : je la hais pour ce qu’elle représente.

Alex sent qu’il est vain d’insister. Avec un dernier soupir, il me tourne le dos. Avant de quitter la pièce, il lance, plus bas, presque comme une supplique :

— Alors reste seul avec ta haine. Mais ne viens pas pleurer quand elle t’aura définitivement échappé.

Et, sans autre mot, il claque la porte. Je resta immobile, le cœur serré, partagé entre le rejet farouche que je professe et l’écho amer de la vérité que je refusait d’admettre

Il s’éloigne, furieux, en me laissant seul avec mes pensées. Chaque mot d'Alex résonne dans ma tête , mais je refuse de l’admettre. Je ne veux pas, je ne peux pas.

— Je suis le seul à décider de ce que je ressens. Je me murmure à moi-même, comme pour me convaincre. Mais au fond, je sais que mon ami avait raison.

Plusieurs minutes après c'est ma secrétaire assistante Elena qui débarque dans une tenue inappropriée. Elle porte une robe moulante et décolleté, ses talons aiguilles claquent sur le sol de marbre tandis qu'elle se dirige vers moi d’un pas assuré, une expression suggestive sur le visage.

— Bonjour, Mr Taylor, dit-elle d’une voix sucrée, ses yeux brillent d'une intention évidente.

Je me suis dit qu’aujourd’hui serait une bonne occasion de discuter de certains "détails"… personnellement.*

Visiblement agacé, me stoppe net à l’entrée de mon bureau. Je la scruta de haut en bas, mon visage se ferment en une expression d’irritation pure. Je ne suis pas du genre à tolérer ce genre de comportement dans mon environnement de travail.

— Elena, tu te moques de moi ? Ma voix est glaciale, tranchante. Je fixe mes yeux d’acier sur elle. Tu as perdu la tête ou quoi bordel ?

Je me dirige vers mon bureau avec rapidité, fermant la distance entre nous. Mon ton s’assombrit alors que j'ajoute :

— Sors immédiatement de mon bureau et va te changer. Tu n’es pas ici pour jouer à ce genre de jeu.

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Elena, d’abord surprise par la froideur de ma réaction, tente de garder son calme, mais la colère bouillonne en elle. Elle hausse légèrement les épaules, essayant de masquer son humiliation.

— Mais, Mr Taylor… je pensais que peut-être…Elle s’arrête, voyant l’intensité du regard que je lui lance.

— Je n’ai rien à voir avec tes petits fantasmes. Je lève une main pour la couper, et mon ton ne laisse plus place à la discussion. Je suis un homme d’affaires, et cette attitude est inacceptable. Va te changer. Et la prochaine fois, fais en sorte d’être professionnelle sinon je vais te foutre à la porte de cette entreprise, dis-je d'un ton irrité.

— Pourquoi Pourquoi vous ne me regardez jamais comme vous regardez… cette…Elle crachz presque le mot, … cette salope de Bella ?! Pourquoi elle et pas moi ?

Sans même lever les yeux de mes papiers, je ne montre aucune réaction.

— Je vous aime, Mr Taylor ! crie-t-elle, ses larmes roulent sur ses joues. Et je n’ai jamais cessé de l’espérer, de croire qu’un jour tu me verrais, que tu verrais ce que je ressens pour toi. Mais non ! Tu ne vois rien ! Tu la regardes avec de la tendresse, de l’admiration, et moi ? Moi, je suis juste ta secrétaire, celle que tu utilises, que tu rejettes, celle qui n’a aucune chance…

— T’es amoureuse de moi, Elena ? Ma voix était dénuée de toute émotion. Tu t’imagines vraiment que j’ai du temps à perdre avec toi

Je marque une pause, me retournant enfin, un léger sourire sarcastique effleure mes lèvres.

Et concernant Bella… je laisse tomber la phrase, délibérément froide et tranchante. Tu te crois vraiment à sa hauteur ? Qu'elle soit une salope ou pas tu n’as même pas un dixième de ce qu’elle a. Elle est tout ce que tu ne seras jamais.

Elena sent son cœur se briser en mille morceaux à ces mots, mais je n’en ai rien à faire. J'ai tout dit avec une arrogance démesurée.

— Alors, maintenant, sèche tes larmes et retourne à ton poste. Tu veux de l’attention ? Gagne-la autrement que de venir séduire ton patron comme trainée !

Sans un autre regard, je retourne pour me concentrer sur mon travail, ignorant totalement la douleur et la souffrance que je viens de lui infliger.

Elena rougit légèrement, l’humiliation se mêle à la colère, mais elle n’ose pas répondre. Avec un dernier regard fulminant, elle tourne les talons et se précipite hors du bureau.

Je soupire profondément, m’assoit sur mon fauteuil en cuir et me passe la main sur le visage. La situation avec Elena n'est qu’un détail insignifiant à mes yeux comparé à la bataille que je livre contre mes propres sentiments. Mais je sais que, dans ma position, je ne peux pas me permettre d’être distrait par des jeux de séduction avec ma secrétaire assistante. Surtout pas maintenant.

***Éclipse de plusieurs mois***

*** Bella Mbarga***

Des mois se sont écoulés depuis que j' avais décidé de changer radicalement de vie. Après avoir quitté l'univers des escortes et coupé les ponts avec Taylor, je me suis reconstruite lentement, mais sûrement. J' avais pris la décision de tout laisser derrière moi, de laissermes anciennes habitudes et mon passé tumultueux s'effacer dans les méandres du temps.

Le matin au lieu de m'habiller de manière provocante, j'ai opté pour des vêtements simples, confortables, et souvent, je me rendà l'église.

Le changement ne s'est pas fait sans difficultés. Chaque dimanche, je me rends dans la paroisse locale, un lieu qui est devenu pour moi un havre de paix et de réflexion. Là, parmi les prières et les chants, je trouve un réconfort que je n'avais jamais ressenti auparavant. C'est l'endroit où je peux vraiment me retrouver, me pardonner et renouer avec une version de moi-même que j'avais presque oubliée.

Ce dimanche, je me suis installée au fond de l'église, comme j'en en avait l'habitude, observant les autres fidèles qui chantent en cœur. Mes pensées se tournent souvent vers ma petite sœur, et vers Anna, sa meilleure amie que je n'ai pas vue depuis longtemps, que espérait voir changer elle aussi un jour. Mais surtout, je pense à moi-même, à la femme que je suis devenue, à celle que j'espèr être dans le futur. Je sais que le chemin serait long, mais chaque petite victoire, chaque prière que je récite, est une victoire sur mon passé.

Je n'ai plus l'envie de séduire, de chercher l'approbation des autres. À la place, je cultive la patience et l'humilité. La foi, même si je n'avait jamais été très religieuse auparavant, me donne la force de croire qu'un jour, je pourrait trouver un véritable amour, celui qui ne serait pas lié à l'argent ou à la surface.

Le sermon du prêtre ce jour porte sur la rédemption et la transformation personnelle. J'écouta attentivement, sentant chaque mot résonner profondément en moi. Je ferme les yeux un instant, remerciant Dieu pour la chance que j'ai eue de pouvoir me relever et de changer, malgré toutes les épreuves que j'ai traversées.

Après la messe, alors que les autres commençent à sortir de l'église, je me sentit en paix. Je ne suis plus l'ancienne Bella, l'escorte qui cherchait l'attention des hommes puissants et influents. Je suis une femme nouvelle, prête à avancer, sans regret, vers un avenir meilleur.

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Je suis consciente que mon passé me suivrait toujours d'une manière ou d'une autre, néanmoins, j'ai décidé qu'il ne me définirait pas.

Aujourd'hui, je suis là pour me confesser, pour vider mon cœur de la culpabilité qui m’empoisonne encore. Il y a des choses que je n'ai jamais dites à personne, des péchés que j'ai portés seule, et j'ai vraiment besoin de les laisser partir. Les voix du chœur s’estompent lentement, et je me lève, marchant doucement vers la petite porte sur le côté, menant à la salle de confession.

J'entre et m'assois, repliant les mains sur mes genoux.

La voix du prêtre s’élève doucement de l’autre côté de la grille.

— Fille bien-aimée, qu’as-tu à confesser ?

Je prends une profonde inspiration, sentant le poids de mes péchés comme une charge lourde. Je ferme les yeux un instant, me préparant à dévoiler mon âme. Mes pensées voguent un instant. Puis, je parle enfin, ma voix brisée mais décidée.

— Père, je suis venue me confesser pour des choses que j’ai faites… des erreurs que je ne peux plus effacer. J'ai mené une vie pleine de tromperies, de faussetés. J’ai vendu mon corps pour de l’argent, pour l'attention des hommes, pour me nourrir.

Et maintenant, je ne sais plus comment réparer tout ça. Je me sens vide, et je me sens sale.

Le prêtre écoute attentivement, sans juger. Il sait que les confessions de ceux qui viennent ici sont souvent lourdes de douleurs, mais c’est ici que la guérison commence. Après un moment de silence, sa voix douce s’élève.

— Ma fille, il est normal de se sentir perdu et coupable lorsque l’on a fait des erreurs. Mais sache ceci : Dieu ne te regarde pas pour tes péchés, il te regarde pour ton désir de changer, de te repentir. Il ne nous juge pas par notre passé, mais par nos actions présentes et notre volonté de devenir de meilleures personnes.

Je sens une vague de soulagement, mais aussi une profonde tristesse. Mes larmes, silencieuses, commencent à couler.

— Je ne sais même pas comment commencer, Père. Comment puis-je me racheter après tout ce que j'ai fait ? Ma voix est faible, mais emplie de désespoir. J’ai vécu dans l’ombre pendant tellement de temps. J’ai cru que l’argent et les hommes me donneraient ce que je cherchais, mais maintenant, je réalise à quel point je me suis perdue.

Le prêtre, toujours calme et sage, me répond.

— La rédemption ne vient pas d’un instant à l’autre, ma fille. Il s'agit d'un chemin que l'on emprunte avec foi, sincérité et courage. Tout d’abord, tu dois te pardonner à toi-même. Accepte que le passé ne te définit pas, mais que tes actions actuelles, tes intentions, tes efforts de changement sont ce qui compte.

Je reste silencieuse, digérant ses paroles. Je sais que pourrais jamais me pardonner complètement, mais au fond de moi, un espoir timide commence à germer. Peut-être qu’un jour, je pourrais réellement oublier mon passé.

— Je… je vais essayer, Père. Ma voix est plus forte, un peu plus assurée. Je vais essayer de devenir meilleure. Pas pour les autres, mais pour moi. Pour la femme que je veux être, pas celle que j’ai été.

Le prêtre sourit doucement.

— C’est tout ce que Dieu demande, ma fille. La volonté de changer, de se repentir sincèrement et de vivre une vie juste. Dieu voit ton cœur, et il sait que tu cherches la vérité et la paix. Fais-le avec patience et foi. Tu es déjà sur le bon chemin.

Après un moment de silence, il ajoute.

— Va en paix, ma fille. Dieu t’acceptera dans son amour infini.

Je me lève lentement, les mots du prêtre résonnant en moi. Je me sens plus légère, non pas parce que j'ai effacé mon passé, mais parce que sais qu’il est possible d’avancer, de me réinventer.

Je quitte la salle de confession, un peu moins seule que je ne l'était en entrant.

— Je vais changer. Je vais être meilleure.

Le chant des chœurs commence à s’élever dans l’air sacré de l’église, et pour moi, chaque note est comme une promesse d’un futur plus lumineux. Je sais que ce chemin sera long, mais je suis déterminée à le suivre, un pas à la fois.

À suivre...