Ce lien entre nous
Tome 3, chapitre 17, part 1
🤔
Le lendemain matin, lorsque je retrouve Edwards à la maison familiale, je lui raconte mon rêve et il reste bouche bée.
__ À ton avis, qu'est-ce que ça veut dire ?
Il me fixe avec une lueur intriguante dans le regard et s'exprime ensuite.

__ Ton corps te dit de baiser, mec ! C'est tout.
Je suis choqué.
__ Qu'est-ce que tu racontes ? C'était juste un rêve, pas...
__ Tu as tout faux, ce n'était pas juste un rêve. Ce qui s'est passé est bien plus complexe. Tout d'abord, ton subconscient te fait savoir que tu as envie de baiser Alexia. Tu veux plus avec elle, même si au fond tu te dis que c'est juste pour maintenir le lien avec votre enfant.
__ Hum.
__ Ensuite, ton rêve révèle une tension intérieure. Tu te débats entre ton envie réelle et ce que tu veux croire être la bonne chose à faire.
Il se lève et commence à marcher dans la pièce comme s’il tenait une conférence.
__ Tu vois, le sexe dans les rêves, ce n’est jamais juste du sexe. Surtout quand c’est aussi précis. Ce que tu ressens pour Alexia, ce n’est pas que physique. Sinon, tu ne rêverais pas d’elle avec autant de détails et… d’émotion.
Je me redresse, un peu mal à l’aise.
__ Il n’y avait pas d’émotion, c’était… bref.
Edwards ricane.
__ Mec, quand on commence une phrase par "c’était juste", c’est déjà suspect. T’essaies de te convaincre. Pas moi. Ni ton subconscient. Et puis, pense à ça : pourquoi maintenant ? Pourquoi ce rêve-là, aujourd’hui ?
Je me passe la main sur le visage, agacé par sa capacité à tout décortiquer.
__ Je sais pas. Peut-être parce que je l’ai vue hier dans cette putain de robe...
Les images de la veille défilent dans mon esprit.
__ Exactement ! Ton corps a réagi. Tes pensées aussi. Ce n’est pas anodin.
__ Je te comprends, mais je me suis fait la promesse, la veille, de tourner la page. De passer à autre chose.
__ Dans ce cas, rien de mieux que de te trouver une fille qui va assouvir tes pulsions sexuelles. Gars, tu es un homme avec tes besoins, après tout.
Je réfléchis à ses propos. Est-ce que c'est réellement ce que je veux ?
__ Désolé, mais après tout ce que j'ai vécu, je ne suis pas prêt à m'engager avec une inconnue.
__ Je vois, de toutes les façons, prends ton temps. Rien ne presse.
Je hoche lentement la tête, en accord avec ses propos.
.....
#Alexia
La nuit fut courte de mon côté, à chaque fois que je trouvais le sommeil, je me retrouvais plongée dans des rêves étranges qui me poussaient à me réveiller en sursaut. Au petit matin, j'ai préféré mettre fin à tout cela en me levant. J'ai fait ma valise puis j'ai pris mon bain.
Mon séjour tire à sa fin et je dois avouer qu'il a été riche en émotions.
Une heure plus tard, alors que je m'apprête à quitter ma chambre d'hôtel, j'entends des coups résonner contre ma porte, ce qui me pousse à ouvrir. Mes yeux se posent sur Khaled, vêtu d'un jean et d'une chemise qui lui donnent un air cool sans trop forcer.
J'ouvre la bouche pour m'exprimer, mais il me devance en déposant un baiser sur mes lèvres. Je reste figée, le souffle suspendu à la chaleur soudaine de ses lèvres. Son baiser est doux, sûr, comme s’il savait exactement ce qu’il faisait, comme s’il m’attendait.
Je recule d’un pas, troublée.
— Khaled... qu’est-ce que tu fais ?
Il ne répond pas tout de suite. Son regard plonge dans le mien, intense, brûlant d’une émotion que je n’ose pas nommer.
__ Je te salue à ma façon.
Je sourcille, intriguée.
__ À ta façon ? Sérieux ?
__ Bien évidemment...
Il se rapproche, ne laissant plus d'espace entre nous.
__ Hier, j'ai rêvé de toi.
__ Ah oui ? Et c'était quoi ton rêve ?
Il se penche et me murmure quelques mots au creux de l'oreille qui font battre mon cœur rapidement.
__ Tu es fou, Khaled ! Tu sais ça...
__ Non, par contre, je sais dorénavant que je suis ton homme.
Mon homme.
Il a raison. Hier, j'ai en quelque sorte accepté de me lancer avec lui dans une nouvelle relation.
__ Tu as raison ! Mais ce n'est pas encore officiel.
Il passe ses bras autour de ma taille et colle son front contre le mien avec douceur pendant un instant.
__ Dis-moi ce qu'il faut faire et je le ferai sans hésiter.
__ Rien, je te taquinais juste.
Dis-je en souriant.
Il sourit en coin, ce sourire qui me trouble plus que je ne voudrais l’admettre.
Ses doigts effleurent ma joue, puis glissent doucement le long de ma mâchoire. Il prend son temps, comme s’il découvrait chaque millimètre de mon visage pour la première fois. Son regard, lui, ne quitte pas le mien.
— Tu réalises à quel point tu me rends dingue ? souffle-t-il.
Je frémis légèrement sous la caresse de ses mots. Mon cœur bat trop fort, trop vite, comme si je retombais adolescente. Je tente de répondre, mais ma voix me trahit. À la place, je pose une main contre son torse, sentant la chaleur qui s’en dégage.
__ Khaled...
Il me fixe intensément.
__ Si on reste trop longtemps dans cette chambre, on risque de s'éterniser et d'oublier qu'on a un long chemin à parcourir.
__ C'est vrai ! Mais laisse-moi faire ceci d'abord.
Il ne me laisse pas le temps de poser la moindre question. Sa main se glisse doucement dans ma nuque, puis ses lèvres viennent capturer les miennes dans un baiser lent, presque révérencieux. Pas pressé. Pas avide. Juste... profond.
Mon souffle se suspend à ce contact. Je sens sa chaleur, son odeur, cette façon qu’il a de m’embrasser comme si j’étais tout ce qu’il avait attendu.
Je ferme les yeux. Ma main se referme sur sa chemise tandis que je me laisse emporter par la douceur fiévreuse de l’instant. C’est un baiser qui dit tout, un baiser qui murmure « je suis là ». Un baiser qui trouble, qui éveille.
Lorsqu’il s’écarte, à peine, son front se recolle au mien. Son souffle caresse mes lèvres.
— C’est fait.
— Quoi donc ? je demande dans un murmure.
— Ce que je voulais faire. Ce dont j’ai rêvé. Ce dont j’avais besoin.
Je reste silencieuse un instant, le cœur tambourinant dans ma poitrine.
— Tu sais, Khaled, t’as un don pour faire naître des tempêtes dans mon esprit.
Il sourit à nouveau, doucement, comme s’il avait gagné une bataille silencieuse.
— Et toi, tu as un don pour me ramener à l’essentiel, souffle-t-il. Quand je te regarde, j’ai l’impression que tout ce qui était flou devient limpide.
Je baisse les yeux un instant, puis les relève vers lui, touchée, déstabilisée. Il me prend la main, la serre dans la sienne, fermement, comme pour me dire qu’il ne lâchera pas.
— Prête à rentrer ? demande-t-il.
— Je crois bien que je n’ai jamais été aussi prête.
Il attrape ma valise, sans un mot de plus. Et moi, je le suis, le cœur encore brûlant de notre échange, les lèvres gonflées d’un baiser qui résonne comme une promesse silencieuse.