Tome 3
Ouiiii Manu 🔥
Chapitre 16, part 1

#Manuella
Ces quelques heures passées en compagnie de Brice me font du bien. Je ne me rappelle même plus la dernière fois où j’ai vu du désir briller dans les yeux d’un homme en me regardant. Nous passons une soirée enrichissante, entre souvenirs partagés et projets évoqués. Lorsqu’elle touche à sa fin, nous quittons le restaurant.
Nous montons dans le véhicule de Brice. Il démarre, le regard fixé sur la route, silencieux, concentré… ou peut-être troublé, lui aussi. Quelques minutes plus tard, il ralentit et s’arrête sur le bas-côté, comme indécis.
— Je sais que ma question risque de te surprendre… mais j’aimerais te la poser tout de même, dit-il en tournant la tête vers moi.
— Je t’écoute, murmuré-je, en déglutissant, le cœur battant à tout rompre.
— Ce moment passé à tes côtés était… magique. Et je n’ai pas vraiment envie qu’il se termine. Mais je ne sais pas si tu accepterais de me suivre chez moi.
Je frissonne. Pas de peur. Pas vraiment d’excitation non plus. Mais d’une conscience soudaine de ce que cela implique. De ce que cela pourrait déclencher.
— Brice… tu es adorable. Et je sais que tu veux bien faire les choses… mais j’ai une fille d’à peine un an. Et en plus, notre relation est…
Il ne me laisse pas terminer. Il se penche brusquement et m’arrache un baiser. Brut. Sauvage. Un baiser qui me prend de court, me vole l’air et les mots. Je reste figée, déstabilisée, le souffle coupé.
Son baiser est un ouragan qui balaie mes doutes, mes résistances, mes mots avortés. Je sens son souffle chaud sur ma peau, ses mains crispées sur le volant comme s’il luttait lui-même contre ce qu’il vient de faire.
Quand il se recule, ses yeux cherchent les miens, inquiets, incertains.
— Pardon… souffle-t-il. C’était impulsif. Mais je te voulais. Là, maintenant. Pas forcément ton corps, mais toi. Ton regard. Ton énergie. Ta présence.
Je baisse les yeux, perdue. Une part de moi a envie de fuir, de me refermer comme je l’ai toujours fait, pour me protéger. Mais une autre… une autre hurle de ne plus fuir.
Je relève la tête, le cœur tambourinant.
— Tu m’as prise de court, Brice. Ce n’est pas comme ça que je fonctionne. Pas avec ma vie d’aujourd’hui. Pas avec tout ce que je traîne.
Il acquiesce lentement.
— Je sais. Je suis désolé. C’est juste que… tu m’as manqué toutes ces années. Et ce soir, c’était trop. Trop beau, trop court. J’ai eu peur que ça s’arrête là.
Un silence s’installe. Un silence lourd de sens, de tension, d’envies étouffées.
— Est-ce que tu veux qu’on prenne un moment pour parler ? demande-t-il doucement.
__ Je ne sais pas si c'est une bonne idée....il se fait tard, et il faut que je rentre.
Il ne dit rien.
Sa main quitte lentement le volant et vient se poser avec une douceur presque timide sur ma cuisse. Mon souffle se bloque.
Il ne fait rien de brutal, rien de précipité. Sa paume chaude repose là, simplement. Mais c’est suffisant pour faire naître un frisson sous ma peau.
— Dis-moi d’arrêter, murmure-t-il sans me regarder. Et je m’arrête.
Sa main remonte d’un centimètre. Puis un autre. Doucement. Comme s’il explorait un territoire oublié.
Je ferme les yeux, partagée entre l’envie de le repousser… et celle de m’abandonner.
— Brice…
Ma voix est faible, incertaine. Il s’arrête immediatement.
— Laisse-moi te toucher, te rappeler nos nuits intenses et fiévreuses, souffle-t-il, sa voix rauque, pleine de retenue et de désir contenu.
Ses mots me percutent de plein fouet. Je rouvre les yeux et croise son regard brûlant, sombre, chargé de souvenirs que j’avais enfouis. Des nuits que j’ai voulu oublier… mais que mon corps, lui, n’a jamais vraiment effacées.
Sa main est toujours là, immobile, comme suspendue à ma réponse. Je devine dans ses yeux qu’il attend. Il ne forcera rien. Il ne prendra rien. Mais s’il a ma permission…
Je ne dis rien. Je ne peux pas. Mes mots sont prisonniers de la tension électrique qui nous enveloppe.
Alors je fais un simple geste.
Je fais glisser mon sac de mes genoux, le posant doucement à mes pieds. Et ce geste-là suffit.
Il comprend.
Sa main reprend sa lente ascension, effleurant ma peau nue, explorant l’intérieur de mes cuisses avec une tendresse fébrile. Chaque caresse fait naître une onde de chaleur en moi, un feu ancien que je croyais éteint.
Je bascule légèrement mes hanches vers lui, comme pour lui dire que je ne fuis pas. Pas ce soir.
— Tu te souviens de la première fois ? me murmure-t-il à l’oreille, sa bouche si proche que son souffle me fait frissonner.
Je hoche la tête, le cœur affolé.
— Tu tremblais déjà comme ça, souffle-t-il, avant de glisser ses doigts sous le tissu de ma robe.
Je retiens un gémissement, surprise par la rapidité avec laquelle mon corps réagit à lui. À ses gestes. À sa voix.
Sa main est habile, lente, et pourtant chaque mouvement me consume.
Je tourne la tête vers lui, haletante, et l’embrasse. Cette fois, c’est moi. C’est moi qui prends. Qui mords. Qui réclame. Mes doigts s’accrochent à son col tandis que nos souffles se mêlent.
Il gémit contre mes lèvres, agrippe ma hanche, me tire doucement vers lui sur le siège, nos corps trop proches, trop à l’étroit, mais pas assez. Jamais assez.
— Viens, murmure-t-il en quittant mes lèvres, sa voix vibrante de désir. Pas chez moi. Pas dans un lit. Ici. Maintenant.
Je lève les yeux vers le pare-brise. Il fait nuit. Les phares des voitures passent au loin, indifférents. Le monde continue. Mais nous… nous sommes hors du temps.
Je hoche la tête à peine, mais ça suffit pour le faire basculer.
Brice incline son siège légèrement, me fait glisser doucement vers lui. Mes genoux frôlent sa hanche, mes mains s’agrippent à son épaule pour garder l’équilibre. L’air devient plus dense, saturé de chaleur, de tension, de désir.
Ses lèvres reviennent chercher les miennes, mais cette fois, il prend son temps. Il explore. Goûte. S’attarde sur ma mâchoire, descend lentement dans mon cou, sur ma clavicule. Ses doigts, eux, n’ont rien oublié. Ils connaissent encore chaque ligne de mon corps, chaque frisson, chaque soupir.
Je retiens un gémissement quand sa main s’immisce sous ma robe, effleure la dentelle fine qui me couvre encore. Il grogne presque en découvrant à quel point je suis réceptive, à quel point mon corps répond au sien, malgré toutes mes résistances mentales.
— Tu es une torture… murmure-t-il contre ma peau. Une douce, délicieuse torture.
Je me cambre malgré moi, enfonçant mes doigts dans ses cheveux, mes lèvres entrouvertes laissant échapper un souffle court. Il m’embrasse à nouveau, plus bas cette fois, là où ma peau est hypersensible, là où il sait que je vacille.
Tout en moi se tend vers lui. J’oublie l’extérieur, j’oublie l’heure, j’oublie les responsabilités, les principes, les doutes. Il n’y a que lui. Que nous. Que cette chaleur entre nous qui s'intensifie, ce feu contenu depuis trop longtemps.
Sa main me libère enfin de la dernière barrière de tissu. Sa paume contre moi, ses lèvres sur les miennes, sa respiration saccadée contre mon cou. Tout est trop. Trop bon. Trop fort.
Et quand il murmure mon prénom, d’une voix grave, vibrante, presque suppliante… je me perds complètement.
Brice me regarde un instant, ses yeux plongés dans les miens, comme pour s’assurer que je suis toujours là, que je ne regrette pas.
Je réponds par un frémissement de mes lèvres contre les siennes. Une permission silencieuse.
Alors il agit.
D’un geste fluide, il incline encore un peu son siège, m’attire sur lui, mes genoux de chaque côté de ses hanches. Mes mains s’agrippent à son torse, sentant son cœur battre sous sa chemise, aussi vite que le mien. Nos regards se croisent une dernière fois, lourds de promesses non dites… puis plus rien n’existe que la fusion quand il me pénètre d'un coup sec.
Il soulève doucement ma robe, ses doigts effleurant mes cuisses, ma taille, comme s’il cherchait à redessiner mes contours. Sa bouche se perd dans mon cou, puis descend lentement, traçant une ligne de feu sur ma peau. Je l’accueille, haletante, emportée par la vague.
Le cuir du siège grince à peine sous nos mouvements. Tout est étroit, maladroit, mais on s’en moque. L’urgence, la fièvre, l’envie d’autrefois qui n’a jamais vraiment disparu… Tout revient, déferle, nous submerge.
Je sens ses mains glisser dans mon dos, trouver ce qu’il cherche, puis remonter, m’attirant encore plus près. Mon souffle se brise dans sa nuque quand nos corps se rejoignent enfin. Ce n’est pas juste une union charnelle. C’est un besoin. Un manque comblé. Une brûlure apaisée.
Il pousse un gémissement rauque, étouffé contre ma peau.
Je me mets à bouger, lentement d’abord, comme pour savourer chaque sensation, chaque frémissement. Puis plus vite, plus fort, alors que l’envie se fait plus brûlante, plus folle. Mes ongles s’enfoncent dans ses épaules. Sa main s’agrippe à ma hanche. Nos soupirs se confondent.
Le monde autour n’existe plus. Juste nous. Nos souffles. Nos corps. Ce va-et-vient rythmé qui efface les années, les silences, les regrets.
Et quand tout explose enfin dans un gémissement étouffé, un soupir tremblant, un frisson qui me traverse tout entière, je me laisse retomber contre lui, épuisée, étourdie… comblée.
Ses bras se referment sur moi. Il m’embrasse doucement l’épaule, encore essoufflé.
— Tu es encore plus belle qu’avant, murmure-t-il dans mes cheveux.
Je ferme les yeux, blottie contre lui, le cœur battant fort. Et pour la première fois depuis longtemps… je me sens vivante.