Douala célèbre sa journée mondiale des réfugiés
Les réfugiés
Les réfugiés, sous la houlette du HCR, sous-délégation de Douala, ont célébré à leur manière la journée mondiale des réfugiés du 2à juin 2025. Cette année, la journée est marquée sur le thème mondial de « Solidarité avec les Réfugiés ». Les activités à de la ville avaient pour d’ancrage le quartier administratif Bonanjo. Mais, avant d’y arriver, les réfugiés se sont déployés dans toute la ville pour des campagnes. Celles-ci étaient marquées par une journée d’hygiène et salubrité et une journée de sensibilisations communautaires.
Situation des réfugiés à Douala en 2025
Selon Maria Chiara Masseti, cheffe de la sous-délégation du HCR Douala, les chiffres sur les réfugiés à Douala sont alarmants. Au Cameroun, le nombre de réfugiés enregistré au HCR avoisine les 488 000 y compris les demandeurs d’asile. Parmi, environ 10 500 sont répartis dans cinq arrondissements de Douala. La répartition est d’inégale proportion en fonction des opportunités que les uns et les autres découvrent pour subvenir aux besoins quotidiens. Les réfugiés sont de plusieurs nationalités. Ils sont d’origine externe comme centrafricaine, tchadienne, nigériane. Ceux-ci sont au Cameroun pour des raisons de terrorismes ou de guerres dans leurs pays respectifs. Ils sont également d’origine interne issue des régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest. Les raisons de leur fuite sont essentiellement politiques dues au conflit entre des groupes armés appelés « Ambazoniens » et le gouvernement camerounais.
Parmi les réfugiés installés à Douala, on compte particulièrement les personnes vivant avec un handicap. Ils ont créé une association dénommée « Association des personnes réfugiées handicapées du Cameroun » dont le président DIWA Guy Alain Oscal affirme qu’ils sont déjà une centaine à Douala. La nature de leur handicap est multiple : amputés de guerre, les accidentés, handicapés de naissance. Ils sont à une moyenne de 10 ans dans la ville. Arrivés à Douala par le concours du HCR et sur le dos de leur maman pour les plus petits. Handicapés comme valides, ils exercent tous des activités économiques de survie telles que le commerce d’eau glacée, de fruits, la coiffure, la couture, la cordonnerie, la fabrication des jus de fruit, etc.
Les réfugiés de Douala et leur proximité avec la ville
Pour célébrer cette journée avec la ville de Douala qui les a accueillis comme ils le disent si bien, les réfugiés veulent marquer cette célébration avec des activités de proximité. Parmi de nombreuses activités au programme, les journées de sensibilisations communautaires, d’hygiène et de salubrité publique. Du 17 au 19, ils ont parcouru les arrondissements de Douala 2e, Douala 3e et Douala 5e pour trois journées pleines d’émotions. Les quartiers cibles sont ceux qui présentent une forte présence des réfugiés. Ces journées ont commencé par des campagnes d’hygiène et de salubrité, en collaboration avec les mairies d’arrondissement. Elles consistent à investir les quartiers ciblés et de mettre la propreté autour des lieux publics les plus exposés aux immondices. Ainsi, ils ont investi les marchés, les hôpitaux et les rues les plus fréquentées.
Dans les campagnes de sensibilisations communautaires, il était question d’information les populations sur les droits des réfugiés. Parmi les droits les plus fondamentaux, nous pouvons citer le droit à la vie. Les réfugiés sont des personnes ayant fui leur pays pour des raisons de sécurité : guerres ou persécution. Pour cette raison, elles ont des droits spécifiques, mais également des devoirs vis-à-vis des populations d’accueil. Le thème de la journée est donc significatif à ce propos en parlant de « solidarité ». En d’autres termes, il est question de mettre en confiance les populations et les réfugiés venus à la recherche d’un refuge. Le droit à l’intégration reste cependant fondamental. Il ne doit pas être perçu comme une concurrence ou une entorse à la loi du pays d’accueil. C’est la raison pour laquelle sur la protection des droits pour tous sans enfreindre celui de l’autre.
Journée de récompenses et de célébration
La journée de vendredi 20 juin 2025, marque la célébration de la journée mondiale des réfugiés proprement dite. Une cérémonie en grandeur nature a eu lieu dans la salle de délibération du Conseil Régional à Douala Bonanjo. Plusieurs personnalités sont invitées. Parmi elles, on peut citer la représentante du gouverneur de la région du Littoral. Cérémonie grandiose avec la coordination du HCR sous-région de Douala. Plusieurs partenaires, en particulier Plan International Cameroun, ont également marqué leur présence. Avec une salle archi pleine et surchauffée, c’est à 11h que tout a commencé.
Trois moments forts ont marqué cette journée : les discours, les témoignages, la remise des parchemins de récompense et la remise des kids aux plus braves. Les discours ont essentiellement tourné autour de la nécessité de protection des réfugiés au Cameroun et particulièrement à Douala. En dehors des camps de réfugiés qui existent au pays, Douala a une particularité. Ville économique par excellence, elle attire par le fait que les réfugiés y trouvent facilement une activité économique de subsistance, de survie. Maria Masseti a exhorté tous les partenaires et surtout le gouvernement camerounais à redoubler des efforts. Douala continue, malgré la rareté des moyens et des structures de protection et d’accueil de recevoir de nombreux réfugiés. C’est l’occasion de remercier ces partenaires qui ont le geste qui sauve.
Ces efforts des partenaires ont permis de réaliser beaucoup d’exploits dont le HCR se félicite. Deux ont essentiellement marqué les esprits. L’un est marqué le succès d’intégration scolaire des réfugiés. Au moment des témoignages, deux réfugiés ont arraché les applaudissements de la salle par leur réussite. L’un est centrafricain et étudiant en Doctorat à l’Université de Douala et l’autre est en polytechnique de la même université. Ils sont nombreux à réussir cette intégration scolaire et académique dans la ville. Deux autres témoignages ont permis de mettre en lumière des intégrations économiques. Une Centrafricaine exerçant dans la coiffure et un Nigérian exerçant en tant qu’enseignant ont le témoignage de leur réussite respective.
Des récompenses : des parchemins et des kids distribués
Le HCR a décidé de rehausser cette journée par des récompenses. Les réfugiés qui se sont distingués par les activités humanitaires en faveur de leurs paires ont eu des félicitations des autorités de la ville. Les parchemins ont été remis aux bureaux de CRCC de chaque arrondissement. Ce sont des comités communautaires chargés d’organiser des camps de réfugiés. Il s’agit des activités de bénévolat sur les orientations des réfugiés pour réussir leur intégration. Leur travail a été récompensé pour leur bravoure. Il faut préciser que ces bureaux viennent combler le travail du HCR visiblement débordé par la situation du boom démographique.
Les dernières récompenses sont constituées des kids à distribuer aux réfugiés exerçant des activités économiques de survie. L’ONG Plan International Cameroun a mis à la disposition de certains réfugiés des kids constitués des produits alimentaires pour des restaurateurs, des objets professionnels pour d’autres activités comme la couture, la cordonnerie, la fabrication de jus de fruit, des savons de ménage et bien d’autres objets importants pour l’exercice de leurs activités professionnelles. Évidemment, ces kids ont été offertes à titre symbolique et pleines d’autres actions seront menées dans d’autres circonstances pour venir au secours de ces réfugiés qui ne demandent qu’à s’intégrer dans un environnement étranger.
Le samedi de clôture : une mini-foire
Sur la place de la poste centrale de Bonanjo, on peut apercevoir quelques étalages de produits d’arts. On peut citer des vêtements, des objets sculptés, des jouets et bien d’autres. Il est question ici de faire une pierre deux coups. Premièrement, les réfugiés profitent de cette occasion de la journée mondiale pour montrer de quoi ils sont capables. Ce sont des compétences acquises sur le tas en communauté. Les plus habiles sont appelés à transmettre leurs compétences aux autres. Ce sont des compétences partagées pour éviter l’oisiveté. Au cours de ces activités, les plus habiles réussissent à confectionner quelques objets particulièrement réussis.
Deuxièmement, cette exposition est également une occasion pour ces réfugiés de faire des recettes. Faut-il le rappeler, la première difficulté des réfugiés à Douala c’est leur indépendance financière. C’est particulièrement important pour leur intégration facile. Pour cause, le HCR ne peut pas tout résoudre. La prise en charge des réfugiés devient de plus en plus lourde pour cet organisme onusien. Avec la rupture des financements des États-Unis, le HRC a pratiquement perdu plus de 45% de ses ressources. La conséquence de ce manque de ressources : c’est la fermeture des bureaux du HCR de Bamenda, de Kousseri et évidemment de Douala d’ici le 30 juin 2025. Mais, Maria Masseti rassure que « le HCR n’abandonnera pas les réfugiés ». Le mystère demeure encore sur le mode opératoire du HCR après cette fermeture.