Une femme pour papa
By Nelly Carelle
Les chroniques de Nelly Carelle
Chapitre 14
By Les chroniques de Nelly Carelle
Le lendemain, Jo commença sa journée de travail. La veille, il avait reçu un appel de son ex Nadia qui l'avait chamboulé, même le fait de lui avoir dit qu'il était en couple ne l'avait pas freinée.
Il y a cinq ans, il l'avait rencontrée dans une boîte de nuit huppée de la capitale économique. Nadia était escorte girl et danseuse.
Il venait régulièrement avec des amis, ce qui le fascinait était la danse qu'elle effectuait tous les soirs sur le podium, très sensuelle, pulpeuse et belle, Nadia avait tout pour faire chavirer le cœur d'un homme.
Il se demandait bien comment une si belle fille se retrouvait dans un milieu de débauche.
Elle l'avait remarqué et il était devenu un client régulier de l'établissement. Avec ses amis fortunés, il était très intéressé et matérialiste.
Elle fit tout pour le séduire. C'est ainsi que Jo s'était offert ses services pour la première fois.
Peu de temps après, ils s'étaient donné rendez-vous dans un hôtel pour passer du bon temps.
Il en avait eu pour son argent. Jamais une femme ne l'avait autant fait transpirer que Nadia.
Par la suite, ils se sont vus régulièrement, Jo étant le client qui payait le plus cher. Au fil du temps, des sentiments sont nés.
Il lui avait demandé d'abandonner ce mode de vie si elle voulait être avec lui. Nadia avait alors tout quitté pour démarrer une nouvelle vie avec l'homme qu'elle aimait.
Jo pensait que c'était la bonne. Dans son cercle d'amis, beaucoup ne voyaient pas d'un bon œil cette relation car on ne quitte pas facilement la prostitution du jour au lendemain selon eux.
Mais Jo ne se souciait pas des avis extérieurs, pour lui tout le monde méritait une seconde chance et il aimait sincèrement Nadia.
Un samedi après-midi, Jo était chez lui en train de profiter du week-end avec sa fille lorsqu'il reçut un message WhatsApp anonyme l'informant qu'il devait se rendre d'urgence dans un hôtel en ville car Nadia s'y trouvait en train de le tromper avec l'un de ses amis.
Il pensa d'abord à une blague mais reçut ensuite une photo des deux personnes se tenant la main dans le hall de l'hôtel. Pris d'une colère noire, il prit sa voiture et se précipita à l'hôtel.
Faisant semblant de vouloir réserver une chambre, il se rendit à la chambre indiquée par cet anonyme et entra brusquement pour surprendre sa prétendue petite amie en plein ébat avec son ami.
Déçu et dégoûté d'avoir été trahi par deux personnes qu'il aimait, il apprit que son ami était déjà intime avec elle bien avant qu'ils ne soient ensemble et que pour lui Nadia appartenait déjà à lui.
C'est ainsi qu'il mit fin à son amitié et à sa relation.
Jo avait été affecté par cette double trahison. Il n'avait plus voulu se mettre en couple et préférait collectionner les conquêtes plutôt que de s'impliquer sentimentalement dans une relation.
Son cœur tendre s'était endurci. Aujourd'hui, elle débarquait dans sa vie, certainement pour le détruire à nouveau.
— M. !
— Euh, oui ?
— Vous allez bien ? Je vous ai appelé plusieurs fois sans réponse.
— Je vais bien, Stéphanie. Je pensais juste à quelque chose. Qu'est-ce qu'il y a ?
— Je suis sur le point de partir.
— Déjà ? Il est quelle heure ?
— 20 heures !
— Mince ! Le temps passe à une vitesse folle.
— Je peux m'en aller ?
— Oui.
Stéphanie était sur le point de partir lorsque Jo l'interpella.
— Stéphanie !
— Oui, M. ?
— Attendez un instant, j'aurai besoin que vous me rendiez un service ce soir.
— Lequel ?
— Vous le saurez. Patientez un instant, je range ces dossiers.
Jo finit par desserrer sa cravate, prit sa veste et rejoignit Stéphanie qui l'attendait près de la porte du bureau.
— Venez avec moi.
Stéphanie le suivait, se demandant bien où il l'emmenait.
Arrivés sur le parking, il lui demanda de monter devant côté passager et prit le volant.
Elle se disait qu'il allait la ramener chez elle, c'était gentil de sa part après tout. Peut-être voulait-il se rattraper vu qu'il n'avait pas été très tendre avec elle.
Ils mirent leur ceinture et Jo démarra, mais Stéphanie se rendit compte qu'il prenait la route inverse de celle menant à sa maison. Elle n'y comprenait rien.
— M., ce n'est pas la route qui mène à ma maison.
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— Je sais. J'ai besoin que vous me rendiez service. Vous allez vous faire passer pour ma petite amie tout à l'heure au restaurant.
— Quoi ? Mais pourquoi ?
— Arrêtez de poser des questions, soyez naturelle et laissez-moi parler.
Il ne manquait plus que ça, dans quoi mon boss veut-il m’embarquer ?
Cet homme, quand il a besoin de moi, c’est l’homme le plus gentil, après il jouera à l’indifférence comme si je n’existais pas.
Je pourrais encore dire non à tout ça et m’en aller, mais je suis curieuse de voir où tout ça nous mènera.
Après une trentaine de minutes de trajet, ils arrivèrent dans un chic restaurant français. Elle descendit. Jo la rejoignit…
— Dès que vous aurez franchi la porte de ce restaurant, sachez que vous serez ma petite amie. Savez-vous comment se comporte une petite amie ?
— Oui !
— Parfait ! Donnez-moi votre main.
— Pardon ?
— Votre main !
Elle lui tendit sa main. Il sentait qu'elle était un peu stressée, sa main était très douce. Il la regarda un instant. Son regard était très déstabilisant.
— Qu’y a-t-il ?
— J’aime bien votre robe et vos chaussures.
Il arrangea sa mèche…
— Tout est parfait, allons-y.
Main dans la main, Jo lui lançait quelques regards amoureux par moment pour jouer le jeu. Puis ils arrivèrent à une table.
Nadia les vit au loin, se demandant bien qui pouvait être cette jeune femme que Jo regardait avec autant de bienveillance.
Jo vit Nadia, elle n’avait pas changé. Elle arborait une robe noire sexy qui lui donnait un air de femme fatale, son teint était frais, l'Europe lui allait bien.
— Chérie, je te présente Nadia, une amie de longue date (s’adressant à Stéphanie). Nadia, je te présente ma fiancée Stéphanie (s’adressant à Nadia).
"Ma fiancée", se dit Stéphanie intérieurement. Qui était cette Nadia ?
Elle est très belle, de taille moyenne, claire et bien en chair. Qu’est-ce que mon patron voulait prouver en me faisant passer pour sa fiancée ?
Elle ne pouvait être qu’une de ses anciennes conquêtes. Les hommes ! Hum.
Stéphanie lui tendit la main, mais Nadia ne la prit pas et la dévisagea… Ils prirent place.
Un serveur vint près d’eux.
— Bonsoir mesdames, bonsoir monsieur.
— Bonsoir ! Répondirent-ils en chœur.
— Bienvenue au Parisien !
— Merci !
— Vous vous êtes décidés ?
— Je prendrai une salade végétarienne en entrée, du magret de canard en plat et en dessert un fondant au chocolat, dit Nadia.
— Je prendrai une salade César en entrée, une côte de bœuf en plat et un éclair au chocolat en guise de dessert, ajouta Jo.
— Et vous, mademoiselle ? demanda-t-il à Stéphanie qui prenait un peu plus de temps.
La pauvre ne fréquentait pas ce genre de milieu et ne se retrouvait pas dans ces menus français. Jo la comprenait et sourit.
— Je prendrai la même chose que mon cher et tendre fiancé, dit-elle en regardant Jo toute souriante. Il lui retourna son sourire.
— Quelle complicité ! Vous êtes mignons tous les deux, ajouta Nadia.
— Merci, répondirent-ils en chœur.
— Jo ne m’avait pas dit qu’il m’avait remplacée aussi facilement.
— Nadia ! dit-il exaspéré.
— Ah bon ? Qu’entendez-vous par "remplacer" ?
— Chérie, pas besoin de demander cela à Nadia.
— Ta fiancée a le droit de savoir. Figurez-vous que j’ai été l’une de ses petites amies par le passé.
On s’aimait tellement, on était si fusionnels qu’on ne pouvait pas se passer l’un de l’autre.
Je ne vous dis pas la meilleure : connaissez-vous sa position préférée au lit ?
— Dites-moi donc ?
~Jo~
Qu’est-ce que j’ai créé Seigneur... Stéphanie se plaît à jouer ce jeu avec cette folle de Nadia.
— L’oiseau perché. Je suis une dominatrice et Jo aime tellement ça. Je le faisais tellement trembler au lit qu’il en redemandait.
— Haha ! Mais c’est dépassé cette histoire d’oiseau perché. Connaissez-vous le massage londonien ?
— Qu’est-ce que c’est ?
— Vous n’êtes pas très avancée. Jo en redemande chaque fois que nous voulons faire l’amour ; ça lui fait un bien fou. Avec ça, il est capable de me léguer toute sa fortune.
Jo regarda Stéphanie surpris, ce n’était plus sa secrétaire réservée qu’il avait en face de lui mais une tigresse. D'où sortait-elle avec ces noms ?
"KO massage londonien", bien fait pour Nadia, ça calmerait ses ardeurs.
— Jo, tu m’avais dit qu’aucune autre femme ne te fera autant jouir que moi. Ah, ces hommes, tous des menteurs, ma chère Stéphanie. Dit-elle pour le taquiner.
— Ne vous inquiétez pas, il avait besoin de nouveauté et de sang frais et croyez-moi je fais très bien le job. Je le satisfais pleinement.
Il est raide dingue de moi, j’ai accès à tout son téléphone, son compte en banque, nous nous faisions pleinement confiance.
Je vous remercie de m’avoir libéré. Grâce à vous j’ai connu l’amour de ma vie et je l’aime tellement.
Jo la regardait parler et ses paroles étaient si profondes, il se demandait si c’était bien réel. Elle parlait avec beaucoup d’émotion.
Stéphanie méritait un Oscar, elle jouait si bien. Puis elle lui fit un clin d’œil et une bise sur la joue.
Décidément, cette petite était une bonne actrice, elle était si mignonne.
Nadia était remontée au fond d’elle-même. Quelle idée de Jo de venir à leur rendez-vous avec sa fiancée, elle comprend qu’il voulait la blesser.
Mais c’était mal la connaître s'il pensait qu’elle renoncerait à lui.
Le serveur transporta leurs différents plats sur un chariot et les posa sur la table.
Après leur avoir souhaité bon appétit, il s’éclipsa. Tous les trois mangeaient dans le calme.
Jo lançait des regards à sa fausse fiancée et lui souriait par moment, ce qui rendait Nadia très jalouse.
Après le dîner, il régla l'addition.
— Nadia, ce fut un plaisir de te revoir, mais nous devons rentrer nous reposer, il se fait tard.
— Ok bébé, je t’appellerai.
<< Ok bébé, je t’appellerai >> Décidément cette fille ne lâchait pas l'affaire. Jo prit Stéphanie par la hanche et sortit du restaurant.
Il ouvrit la porte et prit le volant. Elle prit son sac et regarda son téléphone ; il était déjà 23 heures et elle avait reçu plusieurs appels de son père et de ses frères qui s’inquiétaient certainement pour elle.
Elle rappela son père mais son numéro ne passait pas ; elle appela Yves.
— Bonsoir petit frère, j’ai vu vos appels, je suis en route pour la maison.
— On s’inquiétait juste pour toi car tu ne donnais pas signe.
— Je suis désolée.
— Ok, à tout à l’heure.
Elle raccrocha et soupira.
— Je suis désolée de vous avoir inquiétés autant ; votre famille a dû se faire un sang d’encre.
— Si vous m'aviez dit que vous vouliez m'utiliser pour prouver à votre ex que vous étiez passé à autre chose, je ne l'aurais pas fait.
Je ne veux pas jouer à ce jeu-là, c'est malsain. Pourquoi ne lui dites-vous pas clairement les choses comme il se doit ?
— Je suis désolé, mais je crois qu'il fallait ça pour stopper ses ardeurs.
— J'ai l'impression que vous me prenez pour un jouet. Ça vous plaît de me parler comme bon vous semble et le lendemain de sourire à nouveau ?
— C'est ainsi que vous me voyez ? Je ne suis pas un monstre tout de même.
— Si, vous l'êtes. Vous vous comportez mal avec moi.
— C'est faux !
— Si c'est vrai ! Je peux vous énumérer plusieurs scènes…
— Pas besoin de le faire, vous m'énervez en ce moment, Stéphanie.
— Que vous ai-je fait ?
— Je ne sais pas.
— Hum !
Jo continuait de conduire jusqu'à chez Stéphanie.
— Ça se voit que vous ne l'avez pas vraiment oubliée.
— Pourquoi dites-vous ça ?
— Me faire passer pour votre fiancée est un argument suffisant.
Vous n'avez rien à lui prouver. Quand une relation est terminée et qu'une ex refait surface alors qu'on ne veut plus d'elle, on se comporte en véritable homme en lui disant clairement.
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On ne cherche pas sa secrétaire pour jouer le rôle de fiancée et faire reculer cette ex.
C'est mal connaître les femmes, si elle est déterminée, elle reviendra à la charge et que ferez-vous ?
— Vous continuerez à jouer le rôle de ma fiancée.
— Haha ! Il ne manquait plus que ça. Vous payez mon temps et la salive gaspillée.
— C'est donc ça ! Si c'est l'argent qui vous intéresse, je vous donnerai un chèque à la fin. Je n'oublierai pas de comptabiliser cette soirée. Vous, les femmes, vous êtes toutes les mêmes.
— Et vous, les hommes, vous êtes tous des animaux.
— Ne m'énervez pas, Stéphanie.
— Qu'allez-vous faire que vous ne m'ayez pas encore fait ou dit ?
Il gara à l'entrée de sa maison et éteignit les phares.
— Merci de m'avoir déposée.
Elle voulut ouvrir la portière, mais elle était bloquée.
— Ouvrez la portière, elle est bloquée !
— Arrêtez de vous agiter pour rien, je l'ouvrirai quand j'aurai fini de parler.
Elle resta calme et écouta ce qu'il avait à dire.
— Merci de m’avoir aidée, je suis désolée de vous avoir placée devant cette situation embarrassante. Vous étiez la seule personne qui pouvait m’aider sur ce coup-là.
— Je ne veux pas faire semblant d’être votre fiancée devant une autre femme.
— Si c’est votre copain qui vous inquiète, vous n’êtes pas obligée de tout lui raconter.
— Ce n’est pas un problème.
— De quoi avez-vous peur ? Je vois, vous avez peur de tomber amoureuse de moi ?
— D’où sortez-vous cette idée absurde ? Vous êtes mon patron, je ne vous vois pas autrement.
— Vous en êtes sûre ?
— Euh… oui !
— Dites-le avec conviction !
— Oui.
Jo s’approcha d’elle et posa sa main sur sa nuque. Il lui donna des baisers sur la joue.
Stéphanie tremblait. Jamais un homme n’avait été aussi près d’elle. Il lui murmura à l’oreille :
— Vous en êtes sûre ?
Elle n’arrivait pas à lui répondre, son esprit était ailleurs. Les baisers de Jo lui faisaient un bien fou.
Il descendit jusqu’à son cou, son corps devenait si chaud. Il remonta à ses lèvres et lui donna un baiser, il l’embrassa avec fougue.
Elle était tétanisée et ne savait pas comment s’y prendre.
— 25 ans et vous ne savez pas embrasser un homme, c’est très étrange tout ça, lui murmura-t-il à l’oreille.
— Euh, vous m’avez surprise avec ce baiser. Ce n’est pas bien ce que l’on fait. Arrêtez !
— Chut ! Je sais que ça vous plaît, ne dites pas le contraire.
— Euh, mon copain pourrait se fâcher.
— Haha ! Vous pensez que je suis bête au point d’avaler ce mensonge ? Vous n’avez pas de petit ami.
— Comment l’avez-vous su ?
— Vous venez de me le confirmer à l’instant.
— Zut ! Stéphanie, il t’a piégée.
— Vous n’êtes pas une bonne menteuse. Tant mieux, c’était un petit entraînement pour nos futurs échanges amoureux afin de prouver à Nadia que je ne suis plus intéressé par elle.
— Hum !
— Je plaisante. Passez une bonne nuit.
Il débloqua les portières.
— Bonne nuit, boss.
Stéphanie sortit de la voiture. Elle se mit à sourire tout en touchant ses lèvres, son premier vrai baiser, même si pour lui ce n’était qu’un entraînement.
Elle avait aimé avoir ses lèvres douces collées aux siennes. Jo se mit en route pour chez lui après avoir passé une soirée plutôt hors du commun.
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