Une femme pour papa
By Nelly Carelle
Les chroniques de Nelly Carelle
Chapitre 12
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Chapitre 12
Stéphanie ne m’a pas adressé la parole durant tout le vol. Assise dans son coin, elle ne disait pas un mot. Après des heures interminables de vol, mon jet privé a atterri à l’aéroport international de Douala.
— Votre séjour s’est bien déroulé, patron ?
— Très bien Hervé, merci. Tout s’est bien passé en mon absence ?
— Oui patron.
— Nous allons faire une halte chez Stéphanie pour la déposer, puis nous irons à la maison.
— D’accord patron. L’atmosphère était tendue entre les deux dans la voiture. Il gara près de la cour. Hervé mit environ une heure pour arriver dans son quartier.
La nuit était déjà tombée. Il descendit et enleva les valises de Stéphanie du coffre. Au moment de descendre, Jo lui arrêta le bras pour la retenir, ce qui la fit sursauter.
— Désolé ! Vous êtes toujours fâchée contre moi ? Elle avait la tête baissée.
— Regardez-moi quand je vous parle. Elle leva la tête et lui fit face.
— Oui, je suis fâchée contre vous. Merci et bonne nuit. Elle retira sa main de son bras et descendit.
— Bonne soirée Mlle !
— Merci Hervé, bonne soirée à vous ! Les phares de la voiture n’étaient pas passés inaperçus, la porte principale s’ouvrit.
Hervé démarra la voiture et ils partirent. Yves vit sa sœur au loin et alerta le reste de la famille.
Tous vinrent l’accueillir et l’aidèrent à transporter ses valises. Elle avait ramené des cadeaux pour chacun de ses frères ainsi que ses parents.
Ils étaient heureux de la revoir à nouveau. Stéphanie n’avait pas la tête à raconter son voyage, elle était submergée par les questions de ses proches.
Elle remit cela à demain, trop fatiguée pour parler de quoi que ce soit. Elle se dirigea dans sa chambre après un bon bain et un bon repas, puis se coucha.
Elle se remémora cette fameuse nuit une fois de plus.
Elle sentait à nouveau les lèvres de son patron collées aux siennes, elles étaient si douces.
Tout s’était enchaîné si rapidement, il était si attirant, mais elle n’aurait pas voulu être traitée ainsi.
Si son patron ne changeait pas son comportement envers elle, elle envisageait de démissionner. Elle ne supportait plus son attitude.
Demain c’était le week-end et elle comptait bien en profiter avec ses amis. Romain et une amie à elle avaient prévu une sortie pour son retour.
Après un moment en famille, où elle leur avait détaillé son aventure sans émettre les actions de patron.
Elle prit une douche en matinée, puis mit une robe fluide avec un décolleté et des babouches Hermès aux pieds.
Elle laissa tomber ses tresses et prit son sac bandoulière. Les autres l’attendaient déjà au restaurant.
Elle prit congé des siens et prit un taxi jusqu’au restaurant en question, où l’on y faisait de bonnes grillades et de bons plats africains.
Elle arriva à destination et se joignit aux autres, les embrassa chaleureusement avant de prendre place près d’eux.
— Ton teint est trop frais, copine, tu as rajeuni et tu es encore plus belle.
— Merci chérie, je vais rougir.
— Annie a raison, tu es magnifique bébé.
— Merci Romain.
— Vous m’avez manqué. Ça faisait un bail qu’on ne s’était pas vus.
— Des lustres, je l’avoue. Ces dernières années tu t’es tellement laissée accaparer par les problèmes familiaux que tu as délaissé ta propre vie personnelle.
— Trop de responsabilités en tant qu’aînée, ce n’est pas facile. Vous connaissez la situation de papa ?
— On sait. Mais je suis contente que tu penses un peu plus à toi. Tu es redevenue plus coquette et tu prends soin de toi.
On dirait qu’il y a un homme qui se cache derrière cette joie de vivre débordante. Haha, dit Annie.
— Hum ! Romain était vexé.
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— Qu’est-ce que j’ai dit de mal ? C’est mauvais si Stéphanie se trouve un homme ? C’est une belle femme et elle mérite d’être heureuse.
Ça fait des années qu’elle a mis sa vie entre parenthèses pour prendre soin de ses proches.
— Je sais. Je suis là pourquoi un autre homme s’attacherait à elle ?
— Toi ? Haha !
— Moi quoi ? Je ne suis pas un homme ? Stéphanie regarda Annie surprise par les propos de Romain.
— Je n’ai pas dit le contraire. Mais …
— Mais quoi ?
— Elle ne te verra jamais autrement qu’un ami et frère.
—Je suis là mais vous parlez de moi comme si je n’étais pas présente.
— J’ai toujours su que tu avais des sentiments pour Stéphanie mais bien trop peureux pour le lui avouer.
— Annie ! Dit Stéphanie pour la recadrer.
— Ce n’est pas vrai, Romain est un bon ami.
— Haha ! D’accord si tu le dis, dit Annie. Romain était embarrassé et déçu par la réponse de Stéphanie, lui qui croyait qu’il y avait bien plus entre eux.
— Tu me vois vraiment comme un ami et rien d’autre ? Demanda-t-il.
— Oui ! Tu as toujours été là pour moi dans les bons comme les mauvais moments de ma vie.
— Moi, je ne te vois pas comme une amie. Je t’aime, Stéphanie.
— Mais… Romain se leva, très déçu…
— Tu vas où ? Demanda Stéphanie.
— Je vais rentrer.
— Mais on vient à peine de commencer.
— Ma présence ici ne sert à rien étant donné que je ne suis qu’un simple ami.
— Mais Romain… Celui-ci s’en alla. Stéphanie voulait se lever pour le rattraper, mais Annie l’en empêcha.
— Annie, rattrapons-le.
— Laisse-le partir. Tu es bien trop naïve. Je te l’ai toujours dit, l’amitié entre une fille et un garçon n’existe pas.
C’est toi qui était aveugle pour ne pas voir qu’il t’aime comme un fou et ça c’est flagrant.
— Je l’ai certainement blessé.
— On s’en fout, tu lui as dit la vérité. Voulais-tu lui mentir et puis ça te retombe dessus ?
— Non ! Mais…
— Mais rien. Il s’en remettra. Raconte-moi ton voyage, ça c’est bien passé avec ton patron ? Il te crie toujours dessus ?
— Le voyage d’affaires s’est très bien passé désolée, mais nous sommes en froid.
— Pourquoi ?
— Son comportement m’exaspère.
— Raconte-moi ce qui s’est passé. Stéphanie se mit à tout raconter à Annie.
— Si tu veux mon avis, ton patron est amoureux de toi.
— Haha ! Stéphanie éclata de rire.
— Qu’est-ce qui t’arrive ?
— C’est impossible. Un richissime homme de son envergure ne jetterait pas son dévolu sur une fille comme moi.
— Tu me fais rire, tu as trop de préjugés. Qu’est-ce que tu en sais ? Tu n’es pas une femme ?
Les autres femmes ont quoi de plus que toi ? Laisse-moi te dire que tu as tout pour plaire à un homme.
Toi-même tu ne vois pas que tout ce qu’il fait c’est parce qu’il t’aime bien, il ne veut juste pas se l’avouer à lui-même.
— Je n’y crois pas, je pense plutôt que ça lui plaît de me torturer mentalement. Peut-être il voudrait que je démissionne.
— Quelle idée, est-ce qu’il t’a un jour fait des remarques négatives sur ton travail ?
— Pas vraiment, je fais toujours un travail impeccable. Il est plutôt de mauvaise humeur et macho avec moi mais avec les autres personnes il sourit et se comporte bien.
Un exemple, le jour de notre départ il est passé me prendre.
Il s’est très bien comporté avec les miens, il voulait même entrer saluer papa c’est moi qui le pressait pour qu’on y aille. Je ne l’ai pas reconnu.
— Voilà ! Problème résolu. Lorsqu’il te lance une remarque désobligeante, fais comme si ça ne t’atteignait pas.
— Je ne suis pas un robot pour supporter ses humeurs. Je vais péter les plombs et lui dire ses vérités un jour ou l’autre.
— Surtout pas ça, tu trouveras un autre travail aussi bien rémunéré où ?
— Au nom de l’argent je dois supporter ?
— Je n’ai pas dit ça. Mais les riches sont tous comme ça. Quand tu surpasseras ça, rien ne t’ébranlera plus.
— Si tu le dis.
— Mais je persiste en disant que ton patron t’aime bien. Si je te demande de tenter ta chance tu me feras des leçons de morale.
— Laisse tomber Annie. J’ai déjà trop de problèmes à mon jeune âge pour m’embarquer dans une telle relation.
— Qui ne risque rien n’a rien. Il faut déjà qu’on nettoie les toiles d’araignée, tu vas pas demeurer vierge ma cocotte.
— Hum Annie…
— J’ai rien dit. Mangeons et sache que c’est toi qui règles la note, tu es rentrée avec beaucoup d’argent.
— Haha ! Seigneur cette fille.
— Haha ! Elles se mirent à rire. Après avoir passé un bon moment durant lequel les filles ont pris plein de photos et ont mangé à leur faim, elles se séparèrent. Stéphanie posta quelques-unes sur son statut WhatsApp.
Jo s’empressa de les regarder. Il était en ville et connaissait bien le restaurant. Il gara de l’autre côté de la rue et la vit sortir avec son amie.
Toutes les deux se séparèrent, Stéphanie se mit à marcher jusqu’à l’arrêt de taxi au volant de sa Mercedes, Jo remonta jusqu’à son niveau et klaxonna.
Elle s’arrêta, intriguée par le conducteur de la voiture. Il gara sur le bord de la route et descendit jusqu’à son niveau.
Stéphanie ne rêvait pas, c’était bien son boss. Vêtu d’un jean et d’un t-shirt blanc, baskets aux pieds et des verres de soleil sur les yeux, il avait fière allure dans son look décontracté. Elle se demandait bien ce qu’il faisait là.
— Bonsoir Mlle.
— Bonsoir M. Que faites-vous là ?
— Euh ! J’étais avec une amie dans les environs.
— Une amie… ok. Un bel homme ne reste jamais seul.
— Oui et vous ?
— Avec une amie dans un restaurant.
— Je vois. Ça vous dit que je vous emmène prendre une glace ?
— J’ai déjà beaucoup mangé. Merci.
— Laissez-moi vous raccompagner alors.
— Non merci !
— Hum ! Vous êtes toujours vexée ? Stéphanie mit en exécution les paroles d’Annie…
— Non, c’est oublié.
— Vous en êtes sûre ?
— Oui !
— Laissez-moi donc vous offrir une glace. Si vous acceptez, c’est que vous avez véritablement oublié ; si vous refusez, c’est que ce n’est pas le cas.
~Stéphanie~
Le mec joue avec mes émotions, il marque un point.
— D’accord, je viens avec vous. Il lui ouvrit la portière côté passager puis monta à son tour.
— J’aime votre robe. Tout en regardant son décolleté qui mettait en valeur sa poitrine généreuse. Stéphanie était gênée, Jo sourit.
— Ça ne doit pas être l’éclate avec votre copain, vous m’avez l’air coincée.
— Il m’aime comme ça ! Jo freina brusquement, elle eut peur.
— Donc, vous êtes en couple ?
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— Euh…
— Qu’est-ce qu’il fait dans la vie ?
— Il vit ! — Haha ! Très drôle. Vivre est un métier ?
— Bien sûr, vous ne le saviez pas ? Est-ce que c’est tout le monde qui est en vie ? D’autres sont six pieds sous terre en ce moment.
— Nous avons tous la grâce de la vie, mais cela n’a rien à voir avec un métier. Je comprends que vous ne voulez pas m’en parler. J’espère qu’il vous traite bien.
— Oui, très bien. Je suis très heureuse à ses côtés, vous n’imaginez pas.
— Putain ! Jo se mit à jurer, exaspéré, Stéphanie souriait en coin.
— Pardon ?
— Rien, je pensais juste à un truc.
— D’accord !
— C’est ce romain ?
— Depuis quand ma vie privée doit être un sujet de conversation entre mon patron et moi ? Ce n’est pas inclus dans mon CV.
— Excusez-moi, passons à autre chose. Nous sommes arrivés.
~ Stéphanie ~
Vous auriez dû le voir, visage serré, poings serrés… Haha, il fait peur à qui ? Je me fiche de ce qu’il peut penser.
Quand il cherche à me blesser, il est fort, donc cela lui fait aussi mal ? Vous n'avez encore rien vu M. Abena Joseph.
Jo lui ouvrit la portière et afficha un sourire, Stéphanie descendit. Et tous les deux se dirigèrent à l’intérieur du glacier italien.
— Ce n’est pas mal ici.
— Vous n’êtes jamais venu ? Demanda Stéphanie. — Non !
— Et qu’est-ce qui vous a conduit ici ?
— C’est le repaire préféré de ma fille et de ma nièce. Elles aiment cet endroit, j’ai voulu tester aujourd’hui.
— Je me sens donc chanceuse d’être la première à y être invitée.
— Haha ! Sentez-vous.
— Comment va votre fille ?
— Elle va bien, vous lui avez fait bonne impression la dernière fois, elle a demandé après vous.
— C’est mignon, votre fille est très bien éduquée, je l’aime bien.
— Merci, je me sens chanceux de l’avoir dans ma vie. C’est mon porte-bonheur, elle déborde d’énergie.
— Vous n’avez pas d’autres enfants ?
— Non, malheureusement sa mère nous a quittés lorsqu’elle était enfant, nous n’avons pas eu d’autres enfants.
La tristesse se lisait dans les yeux de Jo. Stéphanie posa sa paume de main sur la sienne sur la table.
— Je suis désolée, c’est la première fois de vous voir autant triste. Je n’imagine pas tout ce que vous avez enduré à cette période.
— C’est la vie, je suis reparti de zéro, même un rond je n’avais guère. Perdre sa femme et élever un enfant en bas âge, c’est difficile.
Maëlle est devenue mon monde, je planifiais mes activités en fonction d’elle. Ma réussite, je la lui dois, c’est mon porte-bonheur.
Je suis si fier d’être son papa. C’était la première fois que Stéphanie voyait son patron parler avec autant d’émotion.
Au fond, il n’était pas si dur comme il le prétendait. Il avait un cœur tendre, elle avait une autre vision de lui maintenant, un homme charmant et sensible.
Tous les deux profitaient de leurs glaces en abordant d’autres sujets, puis il la déposa chez elle.
Ça lui avait fait un bien fou de passer du temps avec elle. Elle avait de la conversation, de la répartie et il se sentait bien à ses côtés.
Nous sommes descendus tous les deux, Hervé était là pour nous accueillir, il nous a aidés avec les valises. Puis nous nous sommes mis en route.
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