Carole Mandeng : « Voici trois raisons d’intégrer le Club Tourisme de l’Université de Yaoundé 1 ».
Carole Mandeng, présidente du Club Tourisme de l’Université de Yaoundé 1, m’a sollicité pour conduire une randonnée aux cascades de Nkolondom le 19 mai 2025. J’en ai profité pour lui faire cette interview, où elle partage sa passion pour le tourisme et sa volonté de sensibiliser les étudiants à la richesse du patrimoine camerounais.

Voyage en hauteur : Qui est Carole Mandeng ?
Je suis Carole Mandeng, étudiante en Master 1 Études Bilingues, option Langues, et en première année de Master professionnel en Traduction et Interprétation, tous deux à l’Université de Yaoundé 1. Je suis également la présidente du Club Tourisme de l’Université de Yaoundé 1.

Au-delà de l’image qu’on se fait souvent de moi – une personne avec un aura incroyable, résiliente, audacieuse, perspicace, charismatique (ce qui n’est pas totalement faux) –, je suis aussi quelqu’un de très introverti et parfois même solitaire. J’ai souvent du mal à m’ouvrir véritablement aux autres, à partager mes émotions ou à exprimer certaines choses que j’associe, à tort, à de la faiblesse ou de la vulnérabilité. À moins que certaines responsabilités ne m’y obligent, je préfère parfois rester dans ma bulle.
Voyage en hauteur : Quelle est la place du tourisme dans ta vie ?
Le tourisme, pour moi, est indispensable. C’est juste… waouh ! J’aurais aimé en comprendre l’importance, l’utilité et la nécessité plus tôt. Même si j’ai du mal à m’ouvrir aux gens, ce n’est absolument pas le cas avec la nature : je lui parle à cœur ouvert, car elle ne me juge pas, elle ne m’impose aucun stéréotype. Elle se contente de m’écouter et reste toujours disponible pour moi.
Le tourisme m’a permis de mieux me connaître, de découvrir mes limites, mes désirs et mes capacités. Quand je me sens dépassée, que la pression devient trop forte, le tourisme m’aide à m’évader, à me détendre, à me ressourcer et à faire le vide. C’est devenu une passion que je nourris progressivement, d’où mon engagement au sein du club tourisme. Chaque site touristique, surtout naturel, raconte une histoire. Le tourisme m’a beaucoup apporté, mais seulement lorsque j’ai compris son importance pour moi.
C’est ce qui m’a poussée à prendre la tête du club. Je voulais amener les autres, à travers les visites de sites et d’autres activités, à comprendre l’importance du tourisme sur le plan personnel et la nécessité de préserver ces lieux. Plus quelque chose a de la valeur pour soi, plus on se bat pour sa préservation.
Voyage en hauteur : Quelle est l’histoire de ce Club Tourisme de l’Université de Yaoundé 1 ? Et quelles sont ses missions ?
Le club tourisme existe depuis de nombreuses années. Cependant, il a été jeté aux oubliettes. Cette année 2025 marque donc le renouveau du Club Tourisme de l’Université de Yaoundé 1. Sa mission : permettre aux étudiants de découvrir les richesses touristiques du Cameroun et de sensibiliser à leur préservation.

Voyage en hauteur : Quelles sont les activités déjà menées et celles à venir ?
La toute première activité du club a été “la rando de l’unité” aux cascades de Nkolondom, le 19 mai 2025, en collaboration avec toi, « Voyage en hauteur ». Ce fut un succès avec la participation d’une quarantaine d’étudiants venus de différentes facultés et écoles de l’Université de Yaoundé 1.

Voyage en hauteur : Comment fonctionne le Club Tourisme de l’Université de Yaoundé 1 dont tu as la charge ?
Le club renaît de ses cendres, il faut donc reconnaître que son mode de fonctionnement se construit progressivement, en fonction des expériences. De façon générale, sous la supervision de l’encadreur, le club organise des excursions à destination des étudiants.
Voyage en hauteur : Quel est ton top 5 des destinations qu’un étudiant devrait absolument visiter ?
Il est difficile d’établir un top 5, mais je dirais qu’un étudiant à Yaoundé doit au moins avoir visité ses collines, car c’est le premier attrait touristique de la ville, surnommée « la ville aux sept collines ». Le club tourisme souhaite justement rendre cela possible pour ceux qui n’ont pas encore eu cette chance.
Voyage en hauteur : Quelle excursion ou voyage t’a le plus marquée ? Pourquoi ?

J’ai visité plusieurs sites, parfois par contrainte, sans jamais être vraiment émerveillée… jusqu’à la découverte d’un endroit magique, d’une beauté spectaculaire et d’une vue magnifique : le lac Tison, un lac de cratère situé à Ngaoundéré, dans l’Adamaoua. C’était une surprise, le 1er janvier 2024, de la part de deux personnes qui me sont chères. Cette visite a été un véritable déclic. Le coucher du soleil sur le lac Tison était tellement magique que j’avais l’impression de rêver. J’ai alors réalisé à quel point le Cameroun est riche, et cela a aiguisé ma curiosité. Depuis, je poursuis la visite des sites touristiques avec passion et une nouvelle curiosité.
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Voyage en hauteur : À ton avis, quels sont les problèmes du tourisme au Cameroun ? Quelles solutions proposes-tu ?
Pour moi, le principal problème du tourisme au Cameroun est le manque de valorisation et d’aménagement des sites touristiques. Il existe des sites naturels splendides, mais y accéder relève souvent du parcours du combattant, et la sécurité fait défaut. De plus, beaucoup de sites restent inconnus du public : on ne visite pas ce dont on ignore l’existence.
La solution serait donc d’aménager les sites touristiques et de mener des campagnes de promotion efficaces pour les faire connaître. Il faudrait qu’un habitant du Centre sache qu’il y a le lac Tison à Ngaoundéré, ou les chutes d’Ekom Nkam à Nkongsamba, et ainsi de suite.
Voyage en hauteur : Un mot de fin ?
Le tourisme est bien plus qu’un simple loisir, il permet de se connecter à la nature (les sites naturels sont mon coup de cœur). Il est donc nécessaire de le valoriser, et c’est l’une des missions du Club Tourisme de l’UY1. N’hésitez pas à nous rejoindre pour écrire ensemble la nouvelle histoire de ce club. Petit clin d’œil : si vous voulez me surprendre, vous savez maintenant quoi faire ! 😅