True Love
Tome 3
Chapitre 4, part 2
Hum Marissa, attention...
Je sonne et patiente. Quelques secondes passent, puis le portail s'ouvre sur un visage inconnu.
— Bonsoir !
Dis-je à voix basse.
— Oui, bonsoir ! Vous désirez ?
— J'aimerais rencontrer Madame Elong… enfin, j’espère ne pas m’être trompée de maison.
Elle réfléchit un instant, puis son visage s’illumine.
— Ahhh, vous parlez sûrement de l’ancienne propriétaire des lieux. Elle a vendu la maison, et mon époux l’a achetée.
Je suis sous le choc.
Vendue la maison ?
— Quand ça ?
— Ça fait neuf ans déjà. Vous avez un souci ?
— En fait, je suis sa fille et j’aimerais la rencontrer.
La stupeur se lit sur son visage. Je peux la comprendre : une fille qui cherche sa mère sans savoir où elle est…
— Je suis désolée, mais je ne sais rien. Je ne peux pas vous aider.
— Pas grave, merci quand même.
— De rien.
Elle referme son portail, et je reste plantée là, perdue dans mes pensées. Après un moment, je décide de partir, mais en me retournant, je me retrouve face au portail de la famille Mukwelle.
Mon cœur bat plus vite. L’envie me démange, je suis là. Et si j’y allais ? Si j’essayais de comprendre pourquoi il m’a effacée ?
Je réfléchis un instant, puis suis mon impulsion et traverse la route. Mon souffle se coupe, j’appréhende ce qui va se passer, ce que je vais découvrir.
Je sonne. Une petite fille m’ouvre.
— Salut, princesse !
Dis-je en souriant.
— Salut !
Elle est timide et tient sa poupée en main. L’instant d’après, des bruits de pas s’approchent, et une femme enceinte apparaît.
— Mischa, je t’ai toujours dit de ne pas ouvrir le portail !
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Elle réprimande la petite tandis que je m’interroge sur son identité.
— Bonsoir, madame.
Dis-je ensuite.
— Bonsoir. Que puis-je faire pour vous ?
— J’aimerais rencontrer la propriétaire de cette maison.
— Ahhh, vous voulez parler de Madame Seppo ?
— Oui, c’est ça !
— Désolée, mais elle a déménagé. Je suis locataire ici avec ma famille.
— Vous avez son numéro, son adresse ?
— Oui, mais je ne peux pas vous les donner.
— Pourquoi ?
Je suis stupéfaite.
— Ce sont ses instructions.
Je pourrais lui dire qui je suis, mais j’ai peur que cela ne serve à rien.
— Je comprends… Mais est-elle encore au pays ?
— Non, elle réside à l’étranger avec ses enfants.
Mon cœur rate un battement.
Ses enfants ?
Ça signifie que Dylan aussi est avec elle ? Si oui, pourquoi ne m’a-t-il jamais contactée ? Et Vincent… Il a toujours évité le sujet. Pourquoi toutes ces zones d’ombre ?
— Vous allez bien ?
Elle a probablement dû lire l’angoisse sur mon visage.
— Oui, ça va… Merci pour ces informations.
— De rien.
Je tourne les talons, et elle referme le portail.
Décidément, revenir dans ce quartier n’a servi à rien. Je suis encore plus perdue que jamais.
Je retourne vers le véhicule et m’installe à l’intérieur. Le chauffeur démarre aussitôt, et on quitte les lieux. J’aurais aimé ne jamais essayer.
Il me ramène chez Hilaire.
Durant le trajet, je manipule mon portable, cherchant désespérément Dylan sur les réseaux sociaux.
J’espère encore, je prie pour qu’un de ses anciens comptes apparaisse, mais rien.
C’est comme s’il n’avait jamais existé.
Pourquoi ?
Je ne comprends rien. À force de trop réfléchir, ma tête me fait mal.
Une demi-heure plus tard, j’arrive. Je paie le chauffeur et rentre. Je suis fatiguée, déprimée. Je prends la direction de ma chambre et referme la porte derrière moi.
À peine installée sur le lit, une envie soudaine naît.
Je saisis mon portable et appelle Vincent.
J’ai besoin de réponses. Je ne peux pas continuer ainsi.
Pourquoi ai-je l’impression qu’il me cache quelque chose ?
Je lance l’appel. Ça sonne dans le vide.
Je réessaie. Toujours rien.
Lasse, je jette le portable sur le lit et me déshabille pour prendre une douche.
Je le rappellerai après. Il est peut-être occupé.
Je me console avec cette pensée, mais la sensation d’être lésée persiste.
J’entre dans la salle de bain. L’eau sur ma peau me fait du bien, me redonne un semblant de vie.
Je me nettoie, perdue dans mes pensées. Les souvenirs reviennent. Puis, lorsque j’ouvre les yeux, je le vois.
Il est là, en face de moi.
Il me sourit.
Je sursaute, cligne des yeux plusieurs fois. Rien, c'était juste une hallucination.Je ferme les yeux un instant, tentant de reprendre mon souffle.
Mon cœur bat encore trop vite. Pourquoi ai-je vu Dylan ? Était-ce un simple jeu de mon esprit fatigué ou un signe que quelque chose m’échappe ?
L’eau coule toujours sur ma peau, mais elle ne m’apaise plus. Je termine ma douche rapidement, m’enroule dans une serviette et regagne ma chambre. Mon téléphone repose là, silencieux. Vincent n’a pas rappelé.
Je m’assois sur le lit, le regard perdu. Tout a changé en mon absence. Ma mère a vendu la maison, Dylan est introuvable et Vincent m’évite probablement.
Je serre les dents, un frisson glacé me parcourant l’échine. Pourquoi ai-je ce mauvais pressentiment ? Mon estomac se tord et un soupir m’échappe. Cette sensation d’impuissance me ronge.
Soudain, la sonnerie stridente de mon téléphone brise le silence. Mon cœur manque un battement. Je m’en empare précipitamment et décroche, l’espoir battant contre ma poitrine.
— Vincent !
— Tu as essayé de me joindre… Ça va ?
Sa voix est posée, trop posée, comme s’il anticipait déjà ce que j’allais dire.
— Non.
Un silence. Puis, il reprend, inquiet :
— Qu’est-ce qui ne va pas ?
Je ravale ma douleur et me lance :
— Je suis allée chez ma mère aujourd’hui. Elle a disparu, Vincent. Elle a vendu sa maison, et la mère de Dylan n’habite plus là-bas non plus.
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Ma voix tremble, mon souffle est court.
— Tu as toujours évité le sujet, mais j’ai besoin de réponses.
Un poids pèse sur ma poitrine alors que je prononce enfin les mots qui me hantent depuis si longtemps :
— Où est Dylan ? Pourquoi m’a-t-il abandonnée ? Pourquoi n’a-t-il plus jamais cherché à me contacter ?
Un silence écrasant s’installe.
Je ferme les yeux, l’angoisse me rongeant de l’intérieur.
Puis, sa voix tombe, froide, distante :
— Je ne sais pas où il est. Je ne suis au courant de rien.
Je secoue la tête, refusant d’y croire.
— C’est faux, je ne te crois pas !
Les larmes brûlent mes yeux, mais je les retiens, les poings serrés.
— Dylan n’aurait jamais pu m’abandonner ainsi, il m’aimait !
Ma voix se brise.
— Il m’avait promis, Vincent… Il avait juré de veiller sur moi…
Un sanglot m’échappe, incontrôlable, déchirant.
— Pourquoi ?
Je suffoque, incapable de calmer la tempête en moi.
— Marissa, calme-toi… Tu te fais du mal pour rien.
Sa voix est douce, presque suppliante, mais elle ne fait qu’attiser ma détresse.
— Non ! Je ne peux pas me calmer !
Je secoue la tête, essuyant rageusement mes larmes.
— J’ai besoin de savoir !
Ma voix est un cri du cœur, une supplication désespérée.
— Si tu sais quelque chose, dis-le-moi. Je t’en prie, Vincent…
Mais il se tait.
Et ce silence… ce silence me détruit.
Un sanglot m’échappe, incontrôlable, douloureux.
— Merde !
Je raccroche brutalement et balance mon téléphone à l’autre bout de la pièce.
Je suis à bout.
J’ai l’impression de perdre la tête. Je me laisse tomber sur mon lit, le regard perdu au plafond, le souffle saccadé.
Je ne peux pas continuer ainsi.
Non.
Je vais devenir folle à cette allure.
