Insane love
Tome 2
Chapitre 26, part 2
Yes oooo
~ Marissa Elong ~
Après la ronde matinale, on m’annonce enfin que je peux sortir. Un mélange d’anxiété et d’impatience me serre la poitrine. Une seule pensée m’obsède : voir Dylan. Tant que je ne l’aurai pas vu de mes propres yeux, tant que je ne serai pas rassurée sur son état, je ne pourrai pas prétendre aller bien.
Dans la voiture, mon esprit est ailleurs. Je revis chaque instant passé avec lui, me demandant si tout ça n’est qu’un mauvais rêve. Mon père, assis à mes côtés, capte rapidement mon trouble.
— Tu sembles préoccupée.
— Je m’inquiète pour Dylan.
— Il est jeune et solide. Il s’en sortira.
Je veux le croire. Je le préfère en vie, même s’il doit s’éloigner de moi.
Le trajet s’écoule dans un silence lourd. Quand nous arrivons devant l’hôpital, je mets quelques secondes à réaliser que nous sommes déjà là. Mon père gare la voiture et se tourne vers moi.
— Je ne pourrai pas t’accompagner.
Je comprends et hoche la tête.
— Je te ferai signe plus tard.
— Ça marche.
Alors que j’ouvre la portière, son téléphone vibre. Mon regard glisse sur lui tandis qu’il décroche et son expression change instantanément. Son visage se ferme, son regard s’assombrit.
— Papa ? Tout va bien ?
— Oui, ne t’en fais pas. Va voir Dylan.
Je n’insiste pas, mais une sensation étrange me serre le ventre. Il me cache quelque chose, j’en suis certaine. Et si cela concernait Dylan ?
Je chasse cette pensée et m’empresse d’entrer dans l’hôpital. Mon cœur bat à tout rompre alors que j’aperçois la mère de Dylan dans le couloir.
— Madame, comment va-t-il ?
Elle relève la tête, visiblement épuisée, mais un léger sourire éclaire son visage.
— Oh, Marissa… L’opération s’est bien passée. Maintenant, on attend qu’il se réveille.
Un poids immense quitte ma poitrine et, sans réfléchir, je me jette dans ses bras. Les larmes me trahissent.
— J’ai eu si peur…
— Moi aussi, ma fille.
Je me détache légèrement, essuyant mes joues.
— Qui… qui lui a fait ça ?
— On ne le sait pas encore. Mais son père va tout mettre en œuvre pour découvrir la vérité.
Mes poings se serrent.
— Peu importe qui c’est… cette personne devra payer.
Elle me regarde avec gravité avant d’hocher lentement la tête.
— En effet.
Une voix sèche interrompt notre échange.
— Qui est-ce ?
Je me fige légèrement et lève les yeux vers la grand-mère de Dylan. Son regard est impénétrable, mais une lueur étrange y danse.
— C’est Marissa, la fille de Charles, répond la mère de Dylan, visiblement mal à l’aise.
Un silence pesant s’installe avant que la vieille femme ne réponde enfin :
— Je vois.
Je sens son regard m’analyser avec minutie, mais je tiens bon. Je ne suis pas là pour plaire à qui que ce soit. Je suis là pour Dylan.
Je m’installe sur une chaise et attends, l’angoisse tapie dans l’ombre.
.......
Deux heures plus tard, la tension dans le couloir s’intensifie d’un cran lorsque le père de Dylan fait son apparition. Il est en uniforme, et son visage marqué par l’inquiétude ne trompe personne.
— Où est mon fils ? demande-t-il d’une voix autoritaire, sans même un regard pour son ex-femme.
Elle désigne une porte du menton, et il s’y engouffre aussitôt. L’ambiance, déjà tendue, devient glaciale.
Dix minutes plus tard, il ressort, l’air encore plus grave. Son regard accroche celui de son ex-femme.
— On doit parler.
Ils s’éloignent, nous laissant avec les grands-parents de Dylan.
— Qu’est-ce que tu as eu au corps, ma fille ? me demande soudainement la grand-mère de Dylan.
Mon cœur rate un battement.
— Un… un accident domestique.
Elle me scrute, et je sais qu’elle ne me croit pas une seconde. Pourtant, elle n’insiste pas. Je détourne les yeux, priant pour que le sujet s’évanouisse dans l’air pesant du couloir.
Quelques minutes plus tard, la mère de Dylan revient, le visage livide. Son regard fébrile balaye la pièce.
— Papa, maman… il faut qu’on parle.
Elle se tourne vers moi.
— Marissa, tu peux nous laisser un moment ?
Son ton me met immédiatement en alerte.
— Bien sûr.
Je me lève et m’éloigne, mais une part de moi refuse de partir sans savoir. Mon instinct me hurle que quelque chose ne va pas. Alors, je me faufile derrière un pilier et tends l’oreille.
Je retiens mon souffle, le cœur tambourinant dans ma poitrine.
Qu’est-ce qu’ils cachent ?
— De quoi veux-tu qu’on parle ?
Demande sa mère, et elle répond d'une voix cinglante :
— Comment as-tu pu me cacher cela toutes ces années, maman ?!
Sa voix s'étrangle, et mon cœur tambourine si fort que j'ai l'impression qu'il va exploser.
— Cacher quoi ? Je ne sais de quoi tu parles.
Elle ricane, amère.
— Papa, tu le savais aussi… tu le savais, j'en suis sûre.
Aucune voix ne s'élève. Face à ce silence, elle ajoute :
— Bravo, vous m'avez fait culpabiliser durant toutes ces années. J’ai cru que mon bébé était mort, tout ça parce que vous ne vouliez pas la honte sur vous. Où est-ce que ça nous a conduits maintenant ?
— Calme-toi, ma fille.
— Non, papa, je ne vais pas me calmer ! J'ai été exilée à l'étranger sous vos ordres, j’ai accepté ce mariage stupide pour me racheter, alors que mon fils était quelque part et avait besoin de moi, maman ! Cet homme que vous avez vu, celui qui a donné son sang à Dylan, est MON FILS !!! MON ENFANT, et c'est aujourd'hui que je le découvre à cause de vous !
Elle éclate en sanglots, et ma respiration se coupe. De qui parle-t-elle ?
— Quoi ? Il… il est…
Sa mère n'arrive pas à achever sa phrase.
— Oui, maman. Il est revenu, en colère, et je suis sûre qu'il me hait. À qui l’as-tu confié, maman ?
— À une vieille connaissance, en la faisant promettre de le tenir éloigné de nous.
— Maman… qu'est-ce que tu as fait ?
Sa voix s’évanouit.
— J'ai fait tout ça pour te protéger. Comment pouvais-tu être mère à cet âge ? Et puis, cet homme ne te méritait pas.
— Je m'en fiche, maman ! À cause de toi, mon fils me hait !
— Ne fais pas comme si tu te souvenais soudainement de tes enfants !
Dit son père.
— Qu'est-ce que tu dis, papa ?
— La seule personne qui a toujours compté pour toi, c'est ce type. Et tu veux nous faire croire quoi, là ?
— J’ai fait de mon mieux avec mes enfants.
— Tu as été médiocre, sinon Dylan ne se retrouverait pas dans ce lit d’hôpital ! Où étais-tu quand ces individus sont venus ? Toujours avec cet homme. Tu ne t’es jamais souciée de personne d’autre que toi, alors arrête de faire semblant ! Et si ce Vincent est vraiment mon petit-fils, je prendrai mes dispositions.
— Il l’est. Dylan l’a découvert avant de se faire tirer dessus et il en a informé son père.
Un silence lourd s'installe.
Je suis pétrifiée face au poids de toutes ces révélations. Monsieur Lobe est mon demi-frère ? Au final, Dylan et moi sommes liés...
