Society

Un litige foncier soulève les populations à Kendeck

Mar 7, 2025 - 3 Minutes

 

J’ai assisté à un soulèvement populaire l’autre jour ! Dans le petit village de Kendeck, après le pont de la Dibamba lorsqu’on vient de Douala, un problème foncier est actuellement au centre de toutes les controverses... 

Déjà, il faut préciser que Kendeck appartient administrativement au département de la Sanaga-maritime, c'est-à-dire que la bourgade dépend de la ville d’Edéa. Elle est entourée des villages Kondjock et Missolè. J’ai aussi remarqué que la zone est fortement en train de s’industrialiser, et qu’on y retrouve plusieurs usines, des plantations, des entreprises agricoles et industrielles, bref, tout un écosystème économique qui s’agrandit de façon exponentielle.
C’est ainsi que sur notre chemin on a croisé des camions, des Caterpillar, des expatriés, des barrières interminables, qui dénotent de la future attractivité de ce coin reculé de Douala, si cette attractivité n’est pas déjà au centre de tous ces litiges.

Le litige, justement. En plein cœur de Kendeck, nous avons observé un sérieux mouvement d’humeur, opposant les populations de la localité, aux forces de l’ordre. Tout simplement. L’association des jeunes de Kendeck, portée par la fille du chef de ce village, Aimée Helès, elle-même accompagnée du représentant personnel du chef lui-même, Liken Tonye, étaient tous présents. On a aussi noté la présence des représentants de dix-sept familles, lesquelles familles revendiquent le terrain en discussion, une superficie qui s’étale sur près de quarante-quatre hectares...

 

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Revenons au départ : si j’ai bien suivi l’histoire, il y a un certain Tchouta Moussa, ancienne élite de notre pays, qui aurait acquis toute cette vaste superficie, il y a plusieurs décennies. Ensuite, à la mort de ce dernier, son épouse (elle est encore vivante) aurait entrepris de discuter avec les familles citées plus haut, mais ne leur aurait rétrocédé qu’un seul hectare de terrain sur les quarante-quatre susmentionnés.
On parle donc ici de manipulation, de mésentente, de faux titres fonciers et que sais-je encore ! On parle aussi d’un certain général Mpaï donc le nom serait apparu dans le dossier, et qui lui-même s’en serait retiré. Ensuite on dit que c’est un terrain vendu, que les familles n’ont plus le droit de le revendiquer, même si elles opposent le fait que leurs ancêtres y sont enterrés, et que ces terres font partie de leur héritage générationnel qui ne doit absolument pas leur être confisqué.

Bref, du vrai grabuge. Les forces de l’ordre ont fait le siège sur le site, depuis plusieurs jours. Les policiers sur place sont armés jusqu’à la ceinture, et ils menacent ostensiblement les populations revendicatrices. On a même discuté avec l’un des policiers sur place, qui nous a donné sa version des faits. Selon lui, le terrain aurait été vendu légalement et juridiquement, et donc les populations n’auraient plus rien à réclamer à son propriétaire.
Mais alors, où sont donc les documents qui attestent de cette vente de terrain ?

L’imbroglio continue de régner dans ce petit village de Kendeck, où les populations ne réclament que la Justice. Elles exigent des négociations sérieuses, elles qui disent avoir interpellé le procureur puis le gouverneur du Littoral pour cette affaire, sans avoir reçu de suite favorable.
Elles sont prêtes à une entente cordiale, à un arrangement à l’amiable, voire à un dédommagement assez raisonnable. Parce que si rien n’est fait, nous avons bien peur que ce litige foncier ne dégénère comme c’est déjà le cas dans plusieurs parties de notre pays le Cameroun.

Ecclésiaste Deudjui
(+237) 696.469.637
Article publié sur wutsi.com/@/clesh7