Insane love
Tome 2
Chapitre 18, part 1
Re hum 🤔
Je reste silencieuse, le regard rivé au sol, submergée par un flot d’émotions contradictoires. Dylan attend, suspendu à mon silence, mais les mots s’étranglent dans ma gorge, comme si tout ce que j’avais ressenti ces derniers jours m’avait ôté la voix.
— Marissa, je t’en prie… Dis-moi ce qui se passe.
Sa voix est douce, mais son corps tout entier respire la tension. Il avance prudemment vers moi, comme s’il craignait de me briser. Pourtant, je le sens vibrer d’inquiétude, d’impatience.
Il veut des réponses, mais je n’ai que du vide à lui offrir. Rien qui puisse réparer ce qui est déjà en miettes.
Je prends une profonde inspiration, l’air me brûle la poitrine.
— Dylan… Nous deux, c’est terminé.
Ma voix tremble, à peine audible, trahissant ma propre conviction.
— Terminé ? Marissa, qu’est-ce que tu racontes ?
Je me lève brusquement, cherchant à mettre de la distance entre nous, mais il est plus rapide. Il m’agrippe par le bras et me ramène contre
lui, son regard fouillant le mien avec une intensité désespérée.
— Marissa, parle, bordel !
Les larmes que je retenais éclatent enfin. Il est furieux, je le sens prêt à exploser.
— Dylan… n’insiste pas. Tu vivras mieux sans moi.
Il ricane, mais son rire est amer, douloureux.
— Vivre mieux sans toi ? C’est impossible, Marissa ! Je t’aime trop pour ça.
Ses bras m’enveloppent, son souffle caresse ma peau. Puis ses lèvres trouvent les miennes, désespérées, affamées. Je vacille sous l’intensité du baiser, m’y abandonne une fraction de seconde… avant de me ressaisir et de le repousser violemment.
— Non, Dylan… On ne peut plus.
— Pourquoi ? Qu’est-ce qui a changé ?
Ce qui a changé ? J’ai découvert que l’homme que j’aime est mon frère. Et ça… je ne peux ni l’accepter ni le lui avouer.
— Je ne t’aime plus… C’est tout ce que tu dois retenir.
Un voile sombre passe dans son regard. Il secoue la tête, refusant mes mots.
— Tu mens. Je le sais. Je le sens. Nos âmes sont connectées, Marissa. Dis-moi la vérité, je t’en supplie…
Sa voix tremble. Je ne peux plus fuir. Les sanglots déchirent ma gorge.
— Dylan… Toi et moi… Nous sommes liés.
Un faible sourire éclaire son visage.
— Oui, petite fée, bien sûr que nous le sommes…
Je secoue la tête avec frénésie.
— Non, pas comme ça… Nous sommes liés par le sang, Dylan.
L’air devient irrespirable. Il ne réagit pas tout de suite, figé. Mais la tension qui s’installe est lourde, suffocante.
— Tu es mon frère, Dylan. Ta mère et mon père…
— Stop. Ça suffit.
Sa voix claque comme un coup de fouet.
— Dylan…
— Non ! Je refuse d’entendre ça !
— C’est la vérité. Je les ai surpris… Je les ai vus.
Son visage se décompose. Ses yeux s’injectent de sang.
— Quand ?
— Il y a quelques mois…
Il se détourne brusquement et assène un coup de poing violent contre le mur. Ses jointures s’éraflent, le sang perle sur sa peau, mais il ne semble rien ressentir.
— Tu savais. Et tu ne m’as rien dit.
Son ton est froid, tranchant.
— Dylan, je…
— PARLE !
Je sursaute, terrifiée.
— Je suis désolée…
Il éclate. Dévaste tout sur son passage. Les objets volent, se brisent, heurtent les murs dans un fracas assourdissant. Je reste figée, impuissante, assistant à sa rage impitoyable.
Puis, enfin, il s’arrête. Il halète, mais son regard brûle toujours de colère et de douleur.
— Tu m’as menti. Tu m’as trahi.
— Que voulais-tu que je fasse ? C’est mon père, Dylan…
— Et c’est ma mère ! Tu crois que cette histoire ne me concerne pas aussi ?!
Je ferme les yeux, dévastée.
— J’ai cru bien faire… Mais ma mère a tout découvert. C’est elle qui m’a révélé la vérité. Dylan, j’ai tout fait pour protéger les gens que j’aime… et je me suis trompée. Je regrette tellement…
Il me fixe un instant, son expression indéchiffrable. Puis il lâche froidement :
— Tu fais bien de regretter.
Avant que je puisse dire un mot de plus, il attrape les clés sur la table et s’élance vers la porte.
— Dylan, qu’est-ce que tu fais ?
Il ne répond pas. Il franchit le seuil et claque la porte derrière lui.
Je cours vers la poignée, mais elle ne tourne pas.
Il m’a enfermée.
— Dylan !
Le silence me répond.
Je scrute l’appartement, cherchant frénétiquement un téléphone, un moyen d’appeler à l’aide. Mais il n’y a rien.
Rien d’autre que cette peur sourde qui me ronge.
Et cette certitude que ce qui va suivre sera bien pire que tout ce que j’ai pu redouter.
***
~ Dylan Mukwelle ~
La révélation me fracasse, un raz-de-marée d’émotions violentes me submerge. Tout prend sens d’un coup : mon père, présenté comme le bourreau, alors qu’en réalité, c’était elle. Depuis le début, elle jouait la victime alors qu’elle était le poison qui rongeait notre famille.
Mon cœur cogne contre ma poitrine alors que la rage s’infiltre dans mes veines. Ma mère… Cette femme que j’ai toujours crue douce et fragile, une épouse aimante et irréprochable. Quelle mascarade ! Elle n’était qu’une manipulatrice, une traîtresse.
Elle couchait avec le mari de son amie… Et tout ça en jouant les meilleures copines, feignant une amitié sincère alors qu’elle poignardait cette femme dans le dos. Une garce.
J’étouffe sous le poids de la colère. Je dois la voir. Maintenant.
Sans réfléchir, je fonce à sa boutique à Bali. Je sais qu’elle y est à cette heure.
#Ms
Quelques minutes après.
Mes pas résonnent sur le sol, mon souffle est court, mes poings serrés. Quand j’entre, elle est en pleine conversation avec des clientes.
— Dylan !? Que fais-tu ici ?
Son ton est surpris, presque inquiet.
— Il faut qu’on parle.
Elle jette un regard autour d’elle, visiblement mal à l’aise.
— Je suis occupée, attends-moi à la maison. Ce n’est ni le lieu ni le moment…
Le contrôle me lâche. Je vois rouge. Un grondement de rage s’échappe de ma poitrine avant que je ne me mette à renverser tout sur mon passage. Des objets tombent, le bruit brise l’ambiance feutrée du magasin. Les clientes sursautent, scandalisées. Ma mère crie, désemparée.
Un vigile surgit et s’approche, mais je ne lui laisse pas le temps de m’attraper. Mon poing part violemment dans son entrejambe. Il grogne, se plie en deux, mais il finit par me plaquer au sol, m’immobilisant.
— Tu es une traînée ! Une hypocrite ! Je te hais !
Je hurle, ma voix éclatant comme un coup de tonnerre. Elle secoue la tête, les yeux brillants de larmes. Les clientes, choquées, fuient la boutique.
Mais je n’ai pas fini.
— Comment as-tu pu me laisser coucher avec ma propre sœur ? COMMENT ?
Le vigile tente encore de me tirer dehors, mais ma mère l’arrête d’un geste.
— Dylan, écoute-moi…
— Non ! je crache, furieux. Tu m’as menti toute ma vie. Tu m’as fait haïr papa alors que c’était toi la fautive. Et pire encore, tu m’as laissé commettre l’irréparable en sachant toute la vérité ! Tu es un monstre.
Ma respiration est erratique, mon corps tremble sous la tempête de rage et de désespoir qui me consume.
Puis, elle lâche doucement :
— Marissa n’est pas ta sœur.
Mon regard s’accroche au sien. Mon sang se fige.
— Tu mens.
— Non, c’est la vérité. Si tu ne me crois pas, faisons un test ADN. Tu verras que vous n’avez aucun lien de sang.
Mon cœur rate un battement. La terre vacille sous mes pieds.
Et si… ?