FIRST LOVE
Chapitre 11
Le nouveau Dylan est....
Marissa et son ancien nouveau 😂
Elle cligne des yeux, surprise par mon ton sec. D’habitude, j’aime prendre mon temps, savourer l’instant, mais ce soir, je suis pressé. Mon esprit est ailleurs.
Elle hésite, puis commence à retirer sa robe, lentement, tentant peut-être d’y mettre une touche sensuelle. Ça m’arrache un sourire amusé. Elle ne sait pas où elle met les pieds.
Quand elle se tient enfin devant moi en sous-vêtements, je m’approche. Je tends la main et effleure sa joue du bout des doigts. Elle frissonne.
— Dis-moi… ça fait combien de temps que tu fais ce métier ?
Elle hausse les épaules.
— Ça fait une différence ?
— Oui.
Elle mord sa lèvre.
— Trois ans.
Je hoche lentement la tête. Trois ans…
— Et tu n’as jamais eu de mauvaises expériences ?
Son regard s’assombrit un instant avant qu’elle ne détourne les yeux.
— Si.
— Tu veux en parler ?
— Non.
Je souris, amusé. Elle sait qu’elle est tombée sur un client différent ce soir, mais elle ne sait pas encore à quel point. Je l'emmène dans ma chambre et je tends la main vers la valise ouverte sur le lit. J’en sors une paire de menottes en cuir. Son regard se fige dessus.
— C’est quoi, ça ?
— Juste de quoi rendre la nuit plus… intéressante.
— Écoute, je ne fais pas ce genre de trucs.
Je secoue la tête, faussement déçu.
— Dommage. J’étais prêt à doubler la somme.
Elle se fige.
Je vois le conflit dans ses yeux. L’argent ou sa dignité. Un combat éternel, mais je sais déjà qui va gagner.
— Juste les poignets, finit-elle par murmurer.
Un sourire s’étire sur mes lèvres.
— Bien sûr.
Mensonge.
#Ms
Le lendemain matin
La pièce est silencieuse. L’odeur de sueur et de parfum flotte encore dans l’air.
Je me redresse lentement, glissant mes jambes hors du lit. Derrière moi, elle ne bouge pas. Son corps est recroquevillé sur lui-même, ses poignets marqués par les entraves de la nuit.
Je me lève, attrape mon pantalon et l’enfile sans bruit. Puis je récupère mon téléphone et consulte mes notifications.
Rien d’urgent.
Je me tourne vers elle, toujours allongée.
— Ton argent est sur la table.
Elle tressaille légèrement, mais ne répond pas. Je souris en coin. Elle n’a pas crié, elle n’a pas pleuré. Pas encore.
Mais ça viendra.
Je quitte la chambre, un sentiment de satisfaction glaciale coulant dans mes veines. Aujourd’hui est un autre jour. Un jour où je vais continuer à tisser ma toile autour de la famille Elong.
Et bientôt, très bientôt…Ils comprendront ce que signifie tout perdre.
***
~ Dylan Mukwelle ~
Hier après-midi, j’ai joué le rôle de l’ado modèle : calme, posé, incapable de faire quoi que ce soit de travers. Mon grand-père est tombé dans le panneau et n’a cessé de me couvrir de compliments. Le seul véritable avantage de cette réunion de famille, c’était la présence de mes frères. J’ai savouré chaque instant avec eux, écoutant leurs anecdotes sur l’école, surtout celles de Marius, qui, du haut de sa puberté naissante, commence à voir le monde différemment.
Mais juste avant notre départ, mon grand-père m’a tiré à l’écart. Son regard scrutateur, presque trop insistant, m’a mis sur mes gardes. Il voulait parler de mes parents. Comme ma mère me l’avait demandé, j’ai répondu vaguement, évitant les détails. Pourtant, quelque chose m’a troublé. Pourquoi ce sujet semblait-il si… tabou dans la famille de maman ? Après tout, le divorce n’était pas un phénomène rare. Et du côté de mon père, c’était encore pire : ils refusaient d’entendre ne serait-ce que son nom. J’avais toujours cru que c’était simplement parce qu’ils ne l’avaient jamais appréciée – une version que ma mère n’avait cessé de me répéter. Mais… et si c’était plus profond que ça ? Et si j’étais passé à côté de quelque chose d’essentiel ?
Une chose est sûre : rien ne reste éternellement dans l’ombre. La vérité finit toujours par éclater.
Même en matinée, cette pensée me hante. Seul à la maison, je ressens ce besoin étrange de distraction. Marissa me traverse l’esprit. Je veux la voir… mais pas en lui demandant directement. Alors, je lui envoie une série de messages, jouant avec les mots pour la convaincre. Elle met du temps à répondre, et je prends ça comme un défi. Je sais comment la faire céder. Après quelques échanges stratégiques, elle finit par accepter de venir.
Dès que c’est fait, je range un peu ma chambre, diffuse un léger parfum dans l’air, juste assez pour qu’elle le remarque sans trop en faire.
Elle arrive quinze minutes plus tard. Lorsqu’elle entre, mon regard glisse sur elle. Elle porte un kaba, une tenue simple mais qui lui va étonnamment bien. Un sourire furtif m’échappe. Marissa se transforme, elle devient de plus en plus captivante… et mes pensées s’égarent vers des territoires plus sombres.
— Entre.
Je lui ouvre le passage, et elle avance dans la salle de séjour. Mais rester là ne m’intéresse pas. Subtilement, je la guide vers ma chambre. Dès qu’elle franchit le seuil, je referme la porte derrière nous et me place face à elle.
— Comment tu vas ?
J’ancre mon regard dans le sien, cherchant à capter la moindre de ses réactions.
— Bien, et toi ?
— Mieux, depuis que tu es là.
Elle ne dit rien, mais je remarque la montée et la descente rapide de sa poitrine. Elle est troublée.
— Dylan… Qu’est-ce que tu veux ?
— Discuter. On a passé trop de temps sans vraiment se parler. Je veux rattraper ça.
Elle lève enfin la tête et plante ses pupilles sombres dans les miennes.
— Ma vie n’a pas changé… sauf que Mr Lobe me donne des cours de soutien.
Je fronce les sourcils.
— Pardon ?
Je ne m’attendais pas à ça. Elle commence à expliquer, et à mesure que les mots sortent de sa bouche, mon estomac se serre. Cet homme… Il ne s’intéresse pas seulement à Marissa. Il veut bien plus.
Et moi, je suis là, incapable de percer le mystère qui l’entoure.
Pour la première fois, je fais face à un mur. Un putain de mur de Goliath.
Je l’observe. Elle semble nerveuse, et ce n’était pas ce que j’avais prévu. Alors, pour briser la tension, je tente de ramener la conversation à nous.
__ Tu m’as manqué, et toi ?
Elle sursaute, ses yeux s’élargissent avant qu'elle ne cligne plusieurs fois des cils, visiblement prise au dépourvu.
__ Dylan, pourquoi cette question ?
__ Parce que j’aimerais savoir si j’ai encore une chance avec toi. Pas juste de l’amitié, mais...
Je me rapproche d’elle, sans quitter son regard, le cœur battant plus fort à chaque seconde qui passe. Je m’arrête juste devant elle, puis prends doucement son menton, inclinant son visage légèrement vers le mien. J'y suis presque, assez près pour sentir son souffle, et suffisamment loin pour que chaque geste, chaque seconde, semble suspendue.
__ Je ne ferai rien si tu ne le désires pas vraiment.
Elle ouvre la bouche pour répondre, mais un silence lourd s’installe. Je vois l’hésitation dans ses yeux, ce petit combat intérieur, et je la sens se refermer un peu, comme une fleur qui hésite à s’épanouir. Alors, je m'assois près d’elle, mes doigts se glissent dans les siens avec une douceur qui contraste avec le tourbillon dans mon ventre. Je dépose un baiser furtif sur sa paume, puis je plonge mes yeux dans les siens, espérant qu’elle ressente tout ce que je suis prêt à lui offrir.
__ Marissa, ça m’a pris du temps pour le réaliser, mais aujourd’hui, je peux te le dire, sans hésiter : je t’aime. Je suis fou de toi. Tu es celle qui me touche sans un mot, celle qui parvient à allumer un feu en moi juste par un regard.
Elle frissonne, ses lèvres tremblent légèrement. Je la vois se lever, cherchant probablement à échapper à la pression de l'instant. Mais je ne la laisse pas partir. Je la suis, les gestes mesurés, l’espace entre nous se réduisant progressivement.
__ Dylan...
__ Oui, petite fée.
Le regard qu'elle me lance est mêlé de confusion et de désir, mais elle lutte encore. Je prends son visage dans mes mains, ma respiration haletante à cause de la proximité, et je me penche doucement pour effleurer ses lèvres d’un baiser léger. Lorsqu’elles frémissent sous mon toucher, je sais qu'elle est tout aussi perdue que moi.
__ Je t’aime.
Je murmure ces mots, et c’est comme si le monde autour de nous disparaissait. Elle se colle à moi, sa chaleur m’envahit, et je la serre contre moi comme si, d’une manière ou d’une autre, elle allait m’échapper. Je l’étreins, mes mains glissant sur ses hanches avec une douceur tremblante, un mélange de désir et d'adoration.
__ Laisse-moi te montrer à quel point tu m’as manqué.
Elle me regarde, ses yeux brillant d’une lueur partagée entre la peur et l'envie. Je la sens se tendre un instant, mais je ne veux pas la forcer. Chaque geste, chaque touche est une demande silencieuse. Je me penche pour effleurer sa peau, ressentant chaque frisson qu'elle me renvoie. Elle est toute contre moi, et je ne peux plus ignorer la tension qui s'est installée.
Elle ferme les yeux un instant, son souffle se faisant plus irrégulier. Je peux presque sentir le conflit intérieur qui l’habite, ce tiraillement entre ce qu’elle ressent et ce qu’elle veut éviter. Puis, lentement, elle ouvre les yeux et me regarde à nouveau. Il y a quelque chose de nouveau dans son regard, un mélange de vulnérabilité et de désir non dissimulé.
__ Dylan, je... je ne sais pas si je suis prête.
Je la sens trembler sous mes mains, mais ce n’est pas de la peur. C’est quelque chose de plus subtil, plus profond. Je me retire légèrement, voulant lui laisser de l’espace pour réfléchir. Mes doigts effleurent sa peau une dernière fois avant que je ne me recule.
__ Je ne veux pas te précipiter, Marissa. Je ne veux pas te faire sentir mal. Si tu n’es pas prête, je respecterai ça.
Je croise ses yeux, cherchant une réponse, mais tout ce que je vois, c’est cette incertitude qui persiste. Elle s’assoit sur le lit, ses mains se rejoignant sur ses genoux, et je vois bien qu’elle lutte avec elle-même. Je m’assois à côté d’elle, mais je garde une certaine distance, ne voulant pas forcer quoi que ce soit.
Elle soupire, puis se tourne lentement vers moi, ses lèvres s’entrouvrant comme si elle allait dire quelque chose, mais elle se tait. Un silence lourd s’installe à nouveau entre nous.
__ Tu n’as pas à dire quoi que ce soit si tu ne veux pas, chuchoté-je, brisant enfin le silence.
Mais cette fois, elle prend une profonde inspiration, et avant même que je ne m'en rende compte, elle glisse sa main dans la mienne, ses doigts s’entrelacent avec les miens d’une manière douce, mais déterminée.
__ Je ne sais pas ce que ça signifie pour nous, Dylan, mais... j’ai envie d’essayer.
Les mots tombent comme une pluie chaude sur mon cœur, apaisant l'incertitude, nourrissant le désir que j'avais presque perdu. Je me tourne vers elle, mon regard scrutant le sien, cherchant cette sincérité qui semble maintenant rayonner de ses yeux. Elle est prête. Peut-être pas tout de suite pour tout, mais elle est prête à franchir ce pas avec moi de nouveau.
__ Alors, on réessaie. Lentement, pas à pas.
Je la regarde une dernière fois avant de me pencher vers elle, mes lèvres effleurant les siennes dans un baiser doux, presque timide, comme si c'était un début fragile. Mais ce début… il est tout ce dont j'avais besoin.
Elle se recule ensuite légèrement, me regardant dans les yeux, son regard toujours cette lueur d’incertitude mélangée à quelque chose de plus doux, plus chaleureux.
__ Est-ce que tu... tu penses que ça pourrait marcher, Dylan ?
Je la fixe intensément, les mots venant naturellement.
__ Je pense qu’on a tout pour que ça marche, Marissa. Mais je veux que tu saches que je ne suis pas pressé. Ce qu’on partage maintenant, cette connexion, je la veux, peu importe où elle nous mène.
Elle hoche doucement la tête, un léger sourire effleurant ses lèvres, et dans cet instant fragile, je sais qu’elle me comprend. Je ne veux rien précipiter, je ne veux rien forcer. On avance à notre rythme, ensemble, dans ce qui est devenu une nouvelle page de notre histoire.