Society > Cities

J'ai assisté à un incroyable enterrement à baham.

Feb 17, 2025 - 3 Minutes

Je reviens d'un enterrement à l'ouest, et s'il est vrai qu'en pays bamileke il existe une façon particulière de rendre hommage à une personne décédée, je dois avouer que cette « célébration de vie » faisait preuve d'une totale dissemblance à toutes celles que j'avais assisté autrefois. 

IL Y AVAIT À MANGER ET À BOIRE. 

Je suis encore presque sous le choc, car en allant à baham je m'attendais à une cérémonie solennelle et émouvante. Je m'attendais à voir comme à l'accoutumée des femmes qui allaient tomber en poussière tout en prononçant le nom de la défunte les yeux remplis de larmes. Niet ! Certes Maman Gisèle puisqu'il s'agit d'elle, était suffisamment vieille pour mourir et si je me fie aux différents témoignages elle a eu une vie plus qu'exemplaire. Donc, pour certains, c'était plutôt le moment d'adresser au « Bon Dieu »  un merci de l'avoir fait exister. Pour revenir à mon effarement, loin du panneau qui marquait "BIENVENUE AUX OBSÈQUES DE MAMAN GISÈLE", rien ne laissait croire qu'on était à événement malheureux. J'avais l'impression d'être dans un festival de nourriture et de boissons qu'à un enterrement. 

Les tables étaient chargées, des viandes rôties, poissons, légumes frais, desserts, etc. C'était du self-service donc il n'y avait pas de crainte pour les « tiorisites » comme mon meilleur ami Herman Ngameni qui sont habitués à entendre  dans les cérémonies : « Celui qui prend le poulet ne prend plus le poisson... » La boisson coulait à flots. Je ne me souviens pas avoir vu une bouteille de bière. Les tables étaient pleines de bonnes bouteilles de vin rouge et de whisky, et les serveuses avaient pour mission de ne laisser aucune table tarir. Bref, c'était tout simplement de l'opulence. J'ai vu des gens se réjouir, car il y avait abondamment à boire et à manger, on aurait dit un festin de Noël. 

Receive my Stories your e-mail inbox as soon as I publish them.
Subscribe to my Blog

J'AI ASSISTÉ À UN INCROYABLE ENTERREMENT. 

Il s'agissait des obsèques d'une arrière-grand-mère par alliance, puisque maman Gisèle était la grand-mère de mon oncle Ecclesiaste Deudjui qui lui-même était éberlué par le déroulement. C'était presque du jamais-vu. La route pour le village a été quasiment refaite. La décoration et la mise en place étaient singulières. Il y avait la sécurité. À chaque pas, tu voyais un policier armé qui soit veillait sur la foule ou s'occupait à garer les centaines de voitures de luxe qui arrivaient. Il y avait de l'ambiance. À part les danses et chants traditionnels, les invités avaient droit à un spectacle live avec des artistes qui ont fait le déplacement depuis Douala. Pour terminer, il y avait un bus gratuit pour raccompagner ceux qui ont fait le déplacement de Yaoundé. Comme on le dit au Cameroun, le deuil-là a réussi et je suis sûr que chaque invité est reparti avec le souhait d'avoir des obsèques aussi grandioses que celles de maman Gisèle

Christian Deutou :  « J'ai assisté à un deuil à baham.  » Contact : 237 697972151 /652502916  Article publié sur www.wutsi.com/@/leswandaseries 

Obsèques Atypiques
Célébration De Vie
Opulence Et Festivités
Inoubliable Enterrement
Maman Gisèle